Les Romain, père et fils, furent connus au tournant des années 1800 comme les premiers bibliothécaires du Québec, tant à la Bibliothèque de Québec qu’à celle de la nouvelle Assemblée législative. Jusque vers 1930, les bibliothécaires étaient des écrivains, des hommes de lettres sans formation spécialisée. Il en fut ainsi pour Étienne Parent, Pamphile LeMay, Narcisse-Eutrope Dionne, Aegidius Fauteux, Hector Garneau et Pierre Boucher de Crèvecoeur. Au cours des années 1930-1960, on constate une structuration de la profession, avec l’agrément par l’American Library Association (ALA) de l’École de McGill (1928), de la fondation de l’École de bibliothécaires (1937) de la Quebec Library Association (1932) et d’une association francophone (1943). Les années 1960 apportent des changements majeurs dans la bibliothéconomie québécoise. L’Assemblée législative vote, en décembre 1959, la première loi sur les bibliothèques publiques. Les collèges classiques se dotent en ces années de véritables bibliothèques. En raison du développement des études supérieures et de la recherche, les universités ont besoin de bibliothèques beaucoup mieux pourvues. L’École de bibliothéconomie de l’Université de Montréal est créée en 1961. Les bibliothécaires eux-mêmes, diplômés d’université, privilégient dorénavant une vision scientifique de leur profession. Ils mettent sur pied en 1969 la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec.