scholarly journals enseignement des réalités coloniales dans le roman de jeunesse Rêves amers

2022 ◽  
Vol 2 (10) ◽  
pp. 36-50
Author(s):  
Christophe Premat

Le roman de jeunesse Rêves amers de Maryse Condé est paru pour la première fois dans le magazine Je bouquine en 1987 avant d’être repris par les éditions Bayard jeunesse en 2001. Portant sur l’expérience tragique de la migration, il s’attache à mettre en évidence la pérennité de l’esclavage social (Mbembe 2013). « Le roman francophone des Antilles apporte aussi un changement considérable dans la nature des êtres humains. Les hommes et les femmes qui en sont les héros n’appartiennent pas à une catégorie bien définie. Ils mettent à mal le concept de race. Ils sont le résultat d’influences diverses. Ils portent en eux des sangs multiples et sont souvent des métis, sensibles à la couleur de leur peau qui conditionne la qualité de leur existence » confiait récemment Maryse Condé dans un entretien mené par Roger Célestin (153). Cet ouvrage, qui était dans sa forme initiale paru peu de temps avant Traversée de la mangrove, traite d’Haïti et de la Caraïbe comme des espaces de révolte par rapport à la malédiction historique des rapports brutaux de la colonisation (Carruggi). Si le roman Rêves amers a eu une certaine réception dans le cadre de la littérature jeunesse et de la pédagogie, il reste relativement négligé des études littéraires universitaires. Pourtant, la référence à Haïti est centrale avec l’avènement de la première République noire indépendante du Nouveau Monde. Notre hypothèse est que Maryse Condé a proposé un ouvrage didactique destiné à former les jeunes générations pour qu’elles réinterrogent ce qui est enseigné dans une optique postcoloniale. Le contenu, les thèmes et le style de cet ouvrage lui ont servi de matrice pour la série de romans qui ont suivi. Notre étude portera sur l’analyse de la relation entre la mort et le rêve pour dégager un positionnement fondamental sur la manière de rendre compte de relations socio-historiques issues du colonialisme. Dans ce cadre, Haïti demeure la promesse d’une émancipation inachevée qui est enseignée aux jeunes générations. Ces œuvres semblent négligées par la critique peut-être parce que leur facture didactique est beaucoup plus nette.

2010 ◽  
Vol 15 ◽  
pp. 227-242
Author(s):  
Laura López Morales
Keyword(s):  

En su novela La Vie Scélérate, Maryse Condé, nacida en la isla de la Guadalupe, traza dos líneas históricas paralelas: una que recorre la trayectoria de cuatro generaciones de una familia y, la otra, inscrita en la primera, relacionada con la historia oficial en la que destacan algunas de sus páginas más significativas. Sobresale la manera como la autora entreteje los principales ejes temáticos desarrollados en otras de sus obras: los conflictos identitarios, la discriminación racial, el papel de la mujer…


2021 ◽  
Vol 15 (1) ◽  
pp. 185-198
Author(s):  
Odile Hamot

C’est la question des rapports entre fiction et autobiographie dans l’écriture de Maryse Condé que cette étude aimerait examiner à travers le cas du Cœur à rire et pleurer dont l’ambiguïté générique n’a pas toujours été perçue par les lecteurs, enclins à y voir la relation factuelle de l’enfance guadeloupéenne de l’écrivain. Or, tel n’était sans doute pas le dessein de l’auteur et nombre d’éléments, paratextuels notamment, invitent à la circon­spec­tion : à commencer par la notion, restée ininterrogée, de « conte vrai », mais encore l’épigraphe proustienne qui semble, à l’orée du livre, dénoncer comme vaines toute prétention à la restitution du passé et toute tentation d’une lecture trop clairement biographique. Sans doute est-ce dans cette oscillation entre les deux pôles contra­dictoires de la réalité et de la fiction que s’inscrit l’esthétique du masque et de l’obliquité mise en œuvre par Maryse Condé, comme unique façon, peut-être, d’accéder à une vérité de l’être, éminemment littéraire et, en définitive, seule vraie.


2017 ◽  
Vol 14 (1) ◽  
pp. 72-85
Author(s):  
Maryse Sullivan
Keyword(s):  

Dans cet article, nous étudions la figure de la sorcière dans Moi, Tituba sorcière… de Maryse Condé afin de voir comment elle dialogue avec les discours postcoloniaux et féministes de l’époque. Nous analysons d’abord l’intertextualité construit dans le roman avec la pièce d’Arthur Miller Les sorcières de Salem en regardant comment Condé transforme les événements qui ont eu lieu à Salem en 1692 et comment elle réhabilite le personnage de Tituba. Nous nous penchons ensuite sur la figure de la sorcière et des marginaux dans le texte en vue de comprendre sa construction protéiforme et ses points de contact avec les discours ambiants.


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