maryse condé
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(FIVE YEARS 1)

2022 ◽  
Vol 2 (10) ◽  
pp. 51-64
Author(s):  
Pauline Franchini
Keyword(s):  
A Priori ◽  

Cet article propose une étude de la représentation des personnages féminins et de la domination de genre dans trois romans pour la jeunesse de Maryse Condé : Rêves amers (réédition de Haïti chérie), Savannah Blues et La Belle et la Bête, une version guadeloupéenne. L’analyse de personnages communs à ses romans pour la jeunesse et pour les adultes semble montrer que la littérature enfantine de Maryse Condé cherche a priori à édulcorer ou passer sous silence certaines violences sexuelles en opérant des modifications et des suppressions surprenantes. Mais cette apparente auto-censure ne doit pas masquer la très puissante relecture et la remise en question audacieuse de quelques archétypes féminins dans ses romans pour jeune public. Entre mères défaillantes et marâtres reproduisant les oppressions de race et de classe sur leurs domestiques, ces fictions bousculent les stéréotypes, en particulier autour de la maternité et de la figure de la potomitan ou la mère-courage antillaise. Maryse Condé questionne aussi l’imaginaire colonial et patriarcal attaché à la figure de la « belle mulâtresse » ou la « beauté des îles ».


2022 ◽  
Vol 2 (10) ◽  
pp. 23-35
Author(s):  
Marie-Claude Hubert

L’article se propose d’étudier les œuvres pour la jeunesse de Maryse Condé et de montrer comment ces dernières s’articulent avec le reste de son œuvre. Alors qu’elle a cours à des genres littéraires divers – réécriture de conte traditionnel, récit de vie, roman historique – le souci reste le même : raconter la vie des Antilles, évoquer l’Afrique, instruire sur l’esclavage.


2022 ◽  
Vol 2 (10) ◽  
pp. 65-78
Author(s):  
Merveilles Mouloungui

Le présent article s’interroge sur la place de la littérature de jeunesse de Maryse Condé au sein de sa bibliographie générale, et dans la réception critique. La relative marginalisation de ces œuvres semble due à des facteurs spécifiques au secteur éditorial dans son ensemble –, et à d’autres facteurs propres à littérature francophone féminine, comme le manque de spécialistes dans le domaine et le manque d’instances de légitimation. Dans ce même corpus destiné, Maryse Condé déploie le plus souvent une écriture de l’échec, ce qui pourrait être interprété comme un écho de la faible visibilité institutionnelle des œuvres concernées. Quoi qu’il en soit, ces échecs dans la fiction sont certainement à mettre sur le compte des intentions réalistes d’un auteur qui ne cesse de renvoyer à la dureté d’un monde post-colonial auquel ses lecteurs seront ainsi préparés.


2022 ◽  
Vol 2 (10) ◽  
pp. 100-114
Author(s):  
Fély Catan
Keyword(s):  

Cet article s’intéresse à la représentation de l’histoire dans le théâtre radicalement contestataire de Maryse Condé. Alors que l’histoire et la mémoire sont convoquées par le discours officiel pour glorifier les valeurs républicaines et la Révolution qui les a produites, la dramaturge s’attèle à déconstruire cette histoire positiviste en proposant une perspective créocentrique résolument tournée vers le devenir des peuples caribéens. Nous analysons ainsi la manière dont An tan révolisyon mobilise le passé pour évoquer le monde présent tout en développant un propos ambigu face aux nationalismes antillais.


2022 ◽  
Vol 2 (10) ◽  
pp. 11-22
Author(s):  
Pooja Booluck-Miller
Keyword(s):  

Des sept textes de jeunesse écrits par Maryse Condé, quatre portent sur la migration, un mouvement humain compliqué, dur et fréquent qui touche à beaucoup d’enfants du monde. Dans Rêves amers et Conte cruel, Condé nous introduit à deux personnages, une fille de 13 ans et un garçon de 14 ans, qui sont déchus de leur enfance à cause de défis financiers et de pressions familiales. Dans Rêves amers, Rose-Aimée quitte sa terre natale en raison d’une sècheresse prolongée pour se trouver un emploi. Bien qu’elle espère fréquenter une école et travailler en même temps, elle finit par être victime d’exploitation. Dans Conte cruel, Tafa est responsable de la famille de son frère, qui s’est exilé à Dubaï pour une raison similaire à celle de Rose-Aimée. Ce dernier ne donnant aucun signe de vie, Tafa part à sa recherche. Même s’il a reçu le don d’une vache sacrée qui lui permet de produire des perles en pleurant, Tafa n’échappe pas à plusieurs difficultés pendant son voyage. Cette étude propose de faire ressortir les convergences entre ces deux textes de Condé pour comprendre le message qu’elle veut transmettre aux enfants sur la migration. Ce travail examinera la forme esthétique et l’approche sociocritique adoptées par Condé pour se rapprocher de l’imaginaire de l’enfant.


2022 ◽  
Vol 2 (10) ◽  
pp. 1-10
Author(s):  
Gloria Onyeoziri-Miller ◽  
Robert Miller
Keyword(s):  

La production de ce numéro a été motivée par le peu d'attention accordé aux oeuvres "mineures" de Maryse Condé. Les contributeurs se sont penchés notamment sur les ouvrages de Condé destinés à la jeunesse ainsi qu'à ses pièces de théâtre. Ils ont fait ressortir non seulement la richesse et diversité que ces ouvrages apportent à l'ensemble du discours condéen, mais aussi les problèmes et préoccupations qui sous-tendent la façon particulière dont Condé a conçu son rôle d'écrivaine francophone dans un contexte postcolonial. 


2022 ◽  
Vol 2 (10) ◽  
pp. 36-50
Author(s):  
Christophe Premat

Le roman de jeunesse Rêves amers de Maryse Condé est paru pour la première fois dans le magazine Je bouquine en 1987 avant d’être repris par les éditions Bayard jeunesse en 2001. Portant sur l’expérience tragique de la migration, il s’attache à mettre en évidence la pérennité de l’esclavage social (Mbembe 2013). « Le roman francophone des Antilles apporte aussi un changement considérable dans la nature des êtres humains. Les hommes et les femmes qui en sont les héros n’appartiennent pas à une catégorie bien définie. Ils mettent à mal le concept de race. Ils sont le résultat d’influences diverses. Ils portent en eux des sangs multiples et sont souvent des métis, sensibles à la couleur de leur peau qui conditionne la qualité de leur existence » confiait récemment Maryse Condé dans un entretien mené par Roger Célestin (153). Cet ouvrage, qui était dans sa forme initiale paru peu de temps avant Traversée de la mangrove, traite d’Haïti et de la Caraïbe comme des espaces de révolte par rapport à la malédiction historique des rapports brutaux de la colonisation (Carruggi). Si le roman Rêves amers a eu une certaine réception dans le cadre de la littérature jeunesse et de la pédagogie, il reste relativement négligé des études littéraires universitaires. Pourtant, la référence à Haïti est centrale avec l’avènement de la première République noire indépendante du Nouveau Monde. Notre hypothèse est que Maryse Condé a proposé un ouvrage didactique destiné à former les jeunes générations pour qu’elles réinterrogent ce qui est enseigné dans une optique postcoloniale. Le contenu, les thèmes et le style de cet ouvrage lui ont servi de matrice pour la série de romans qui ont suivi. Notre étude portera sur l’analyse de la relation entre la mort et le rêve pour dégager un positionnement fondamental sur la manière de rendre compte de relations socio-historiques issues du colonialisme. Dans ce cadre, Haïti demeure la promesse d’une émancipation inachevée qui est enseignée aux jeunes générations. Ces œuvres semblent négligées par la critique peut-être parce que leur facture didactique est beaucoup plus nette.


2022 ◽  
Vol 2 (10) ◽  
pp. 79-88
Author(s):  
Joel Akinwumi
Keyword(s):  

Si dans Mort d’Oluwémi d’Ajumako, Oluwémi dirige son peuple d’une main d’airain et refuse de jouer au jeu de l’administration politique en place, Dieudonné désire dans Dieu nous l’a donné en découdre avec le système colonial et ses conséquences mais n’arrive pas à joindre son peuple à ses idées révolutionnaires. Ces deux pièces de théâtre de Maryse Condé permettent de toucher non uniquement à deux modes de résistance et de gestion du fait historique colonial mais surtout à une résistance hétérogène au sein des sujets colonisés. Cet article examine les stratégies épistémologiques et socio-discursives employées par les sujets colonisés pour construire leurs identités individuelle et collective ainsi que la possibilité de dépasser, en s’appuyant sur la réflexion théorique de Hamid Dabashi, les tendances à restreindre l’identité postcoloniale à la polarité colonisateur et colonisé.    


2021 ◽  
pp. 1-27
Author(s):  
Alison Rice

The Introductory chapter examines the recent resurgence of the author in the Parisian literary landscape, approximately fifty years after critics like Roland Barthes and Michel Foucault put into question the centrality—indeed, the very concept—of this figure. Maryse Condé asserts that this is a development with great potential, for it allows the author to express her point of view in ways that she hadn’t felt authorized to do previously. There is also, however, the parallel possibility of according too much significance to the author, an option that becomes problematic when critics and readers concentrate on the identity of writers at the expense of a concern with the content of their work. Women writers from outside France are particularly susceptible to classification that sometimes permits a single trait (birthplace, ethnicity, gender) to determine how their texts are received. The “publishing profile” is a notion that refers in this analysis to the complicated and nuanced images of contemporary authors as they are currently composed. Their involvement in a number of undertakings—ranging from contributions to a book publication’s paratextual apparatus to public appearances such as television interviews and book festivals—means that authors are increasingly engaged in efforts to shape a composite impression of themselves. They thereby take advantage of diverse opportunities to contribute to carving out a profile that is made up of additive attributes that ultimately contradict reductive labels and restore to each author her complexity.


2021 ◽  
Vol 26 ◽  
pp. 01-22
Author(s):  
Vanessa Massoni da Rocha

Este artigo se propõe a perscrutar representações da velhice a partir do imaginário de avós em textos teórico-literários redigidos por seus netos e netas após o falecimento dos progenitores. Com o envelhecimento acentuado de diversas populações, torna-se urgente revisitar o paradigma desta fase da vida como etapa de declínio, propícia à doença, ao enfraquecimento e à inevitável morte. Partindo-se do conceito de “valor refúgio” proposto pelo crítico literário tunisiano Albert Memmi e no intuito de ‘colher memórias de velhos’, como o fez a escritora e psicóloga brasileira Éclea Bosi, nossas análises se debruçam nas relações familiares e na importância da ancestralidade no seio da sociedade em obras do caribe francófono, mais precisamente da ilha de Martinica e do arquipélago de Guadalupe. Neste sentido, acolhemos notadamente textos dos martinicanos Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Fabienne Kanor e dos guadalupenses Simone Schwarz-Bart, Maryse Condé e Dominique Lancastre nos quais estão em cena a relação entre velhice e representação literária  e nos quais emergem as noções de “oralitura” (CHAMOISEAU, 2002) , “busca identitária” (CHAMOISEAU, 2016) “presentificação” (FOUCAULT, 1992), “fabulação” (HUSTON, 2008) e morte como “ausência” (CHAMOISEAU, 2016). Por fim, vislumbra-se a ancestralidade e sua importância a partir da metáfora da árvore (HAMPÂTÉ BÂ), do “húmus” (KANOR, 2006) e da “seiva” (BOSI, 2003) para dar a ver um corpo social marcado pelos ensinamentos, pelas insurgências e pelo altruísmo de avós “velhos demais para morrer” (MARIANO, 2020).


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