scholarly journals Chocs de revenu et éducation des enfants en présence d’imperfections du marché du crédit et de l’assurance : Mécanismes décisionnels en Ethiopie

2022 ◽  
Author(s):  
Robin Benabid Jegaden ◽  
Jade Lemoine

Les chocs de revenus subis par les ménages les plus démunis peuvent inciter les parents à retirer leurs enfants de l'école pour les introduire sur le marché du travail, lorsque les autres instruments de maîtrise des risques sont insuffisants. Ces réponses aux chocs à court terme peuvent entraîner des conséquences à plus long terme sur le développement du capital humain des enfants. En utilisant des données issues d’une enquête ménages en Ethiopie, nous examinons l’impact des chocs pluviométriques sur les décisions d’investissement dans le capital humain à moyen terme. Les résultats suggèrent que les chocs climatiques réduisent significativement l’investissement dans le capital humain. Dans ce contexte, les mécanismes psychologiques jouent un rôle important dans le processus décisionnel des ménages à l’origine d’une déscolarisation des enfants. Nous avançons que l’exposition aux chocs de revenus exacerbe la perception de l’investissement dans le capital éducatif comme relativement risqué, toutes choses égales par ailleurs. La forte prévalence des chocs de revenu (expériences naturelles) ou le ressenti de cette prévalence aggrave l’aversion au risque des ménages, en accentuant la concavité de leur fonction d’utilité.

2009 ◽  
Vol 10 (2) ◽  
pp. 199-216 ◽  
Author(s):  
Claude Laflamme

Après avoir présenté quelques facteurs qui influencent l’insertion professionnelle des jeunes travailleurs, nous examinons quelques théories économiques (capital humain, quête d’emploi, double marché du travail) qui nous éclairent sur cette situation d’insertion professionnelle. L’examen critique de ces facteurs et de ces théories permet, dans une certaine mesure, de montrer la complexité de la situation et d’inciter à adopter une approche sociologique de l’insertion professionnelle. À ce titre, les facteurs d’insertion professionnelle sont interprétés comme des faits de socialisation quand ils relèvent du système d’enseignement et comme des faits d’organisation quand ils font rapport au marché du travail.


2012 ◽  
Vol 87 (3) ◽  
pp. 227-268
Author(s):  
Nong Zhu ◽  
Cécile Batisse

Le changement de la composition ethnique et sociale des immigrants combiné à une segmentation du marché du travail et à un nouvel environnement économique depuis les années quatre-vingt conduit à une nouvelle inégalité des chances sur le marché du travail et à des disparités de performance économique des immigrants. Une partie d’entre eux ne peuvent s’extraire de la pauvreté. À partir de données de recensements, la présente étude vise à analyser ces différentes formes d’inégalité et à en préciser les sources parmi les migrants originaires des pays du Sud au Canada depuis les années quatre-vingt-dix. Une discrimination apparaît à travers un niveau de revenu inférieur à celui des autres groupes et une inégalité de revenu plus importante. Par ailleurs, le rendement du capital humain de ces immigrants a diminué entre 1996 et 2006. Enfin, l’analyse souligne le rôle important de l’emploi et des revenus du travail dans l’augmentation du niveau de vie des immigrants. Les politiques visant à améliorer le bien-être social et l’insertion des immigrants doivent donc se centrer sur l’amélioration du niveau de revenu et l’augmentation du taux d’emploi.


2011 ◽  
Vol 66 (2) ◽  
pp. 256-278 ◽  
Author(s):  
Luc Cloutier ◽  
Paul Bernard ◽  
Diane-Gabrielle Tremblay

Que ce soit au Québec, au Canada ou ailleurs dans d'autres pays de l'OCDE, les femmes sont désormais très présentes sur le marché du travail même lorsqu'elles ont des enfants en bas âge. Toutefois, les données révèlent qu'il existe encore des différences notables entre les genres en ce qui a trait aux conditions d'emploi et de travail. Afin de jeter un nouveau regard sur les inégalités professionnelles entre les sexes, une analyse quantitative de l'évolution de qualité de l'emploi au Québec a été réalisée en fonction de deux paramètres importants de différenciation de genres relevés dans les recherches: le degré de scolarité et la situation familiale. Le concept de qualité de l'emploi utilisé ici tient compte de quatre dimensions fondamentales, soit la rémunération, les heures de travail, la qualifi cation et la stabilité. Dans cet article, une nouvelle typologie de la qualité de l'emploi en 12 groupes est utilisée afin de faire ressortir adéquatement les différentes formes d'intégration au marché du travail. L'analyse des résultats, qui portent sur la période 1997-2007, montre qu'il y a eu une amélioration de la qualité de l'emploi des femmes, peu importe leur scolarité et leur situation familiale, et que cela s'est traduit par une réduction de l'écart avec les hommes. Toutefois, ces réductions ont été très prononcées dans le cas des personnes n'ayant pas de responsabilités familiales (baisses se situant entre 33 % et 44 %) mais sont demeurées beaucoup plus limitées pour les personnes ayant des enfants en bas âge (baisses se situant entre 14 % et 15 %). Plus particulièrement, les femmes disposant d'un fort capital humain (formation universitaire) et n'ayant pas de charge familiale ont nettement amélioré leur situation par rapport à leurs homologues masculins, contrairement à celles ayant d'importantes responsabilités familiales et détenant le même niveau de scolarité.


2012 ◽  
Vol 67 (3) ◽  
pp. 426-452
Author(s):  
Christian Bessy

En France, le recul relatif de la négociation collective de branche dans la détermination du salaire, mais aussi le renouveau en droit de la figure du contrat du travail au cours de la fin des années 1980, ont redonné une marge de manoeuvre à l’employeur et à l’employé dans la détermination des termes du contrat, participant ainsi à un processus d’individualisation de la relation de travail. Les entreprises peuvent alors mieux prendre en compte les contraintes imposées par le marché du travail et, notamment, attirer des candidats compétents. Mais, pour cela, elles sont dépendantes le plus souvent des intermédiaires du placement qui ont une meilleure connaissance de l’état du marché. Or, le choix d’une stratégie de recrutement, en particulier l’arbitrage entre vitesse du recrutement et qualité de l’appariement, qui va amener à choisir un canal de recrutement ou un autre, a des conséquences sur la négociation des termes contractuels. L’objectif de ce texte est d’analyser l’effet des canaux de recrutement sur la détermination du salaire d’embauche, en examinant en particulier dans quelle mesure ils peuvent amener les agents à négocier les termes de leur contrat de travail. À partir d’une enquête statistique sur les pratiques de recrutement réalisée en 2005, auprès de 4 000 établissements français, nous estimons une équation de salaire d’embauche et montrons l’impact significatif de canaux de recrutement (comme les agences privées de placement) en plus des effets liés aux variables de « capital humain » (âge, genre, éducation, etc.) et aux caractéristiques des emplois et des entreprises. Cet impact ne serait pas simplement lié à des durées de recrutement plus longues, comme dans les modèles d’« affichage du salaire », mais au fait que certains canaux doteraient les candidats de capacités de négociation propices à la surenchère ou qu’ils amélioreraient la qualité des appariements sur le marché du travail.


2011 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
pp. 20-58 ◽  
Author(s):  
Marie-Josée Legault

Dans cet article, je démontre, d’une part, que le marché du travail est encore grandement divisé selon le genre au Québec (théorie de la ségrégation sexuelle des emplois) mais que, d’autre part, les conséquences matérielles de cette division sont très différentes selon le niveau de scolarité. En effet, dans les emplois qui exigent le moins de scolarité, les femmes paient plus cher la division sexuelle des emplois que dans ceux qui en exigent davantage. À la différence des emplois plus qualifiés, les emplois les moins qualifiés présentent une très grande différence de salaires selon qu’ils sont principalement masculins ou féminins. Qui plus est, cette différence est un phénomène généralisé et favorise les emplois masculins. Cet écart de rémunération en faveur des hommes, dans les emplois requérant un secondaire V ou moins, ne présente qu’une très légère tendance à la baisse, alors que les écarts entre hommes et femmes, dans les emplois requérant un niveau de scolarité plus élevé, sont nettement à la baisse. Comme le niveau de rémunération de l’emploi n’est pas la seule dimension qui en définit la qualité, ni encore le seul critère de choix des candidats, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a mis au point une typologie de la qualité de l’emploi qui a pour grande vertu de permettre de comparer tous les emplois salariés (les travailleurs autonomes en sont exclus) d’un territoire économique donné, entre eux et à travers le temps, et aussi de comparer des groupes de travailleurs détenant des caractéristiques particulières (sexe, âge, statut syndical, origine ethnique) au point de vue de la qualité des emplois détenus. En résumé, la typologie de qualité de l’emploi de l’ISQ présente un écart défavorable aux femmes dans les emplois de bonne qualité, quoiqu’à la baisse entre 1997 et 2007. Lorsqu’on décompose les groupes des hommes et des femmes selon le niveau de scolarité (dernier diplôme obtenu), on constate que l’écart défavorable aux femmes touche bien plus gravement les femmes les moins scolarisées. La démonstration permet de constater l’échec partiel des deux politiques québécoises d’équité en emploi et d’équité salariale. Cet article vise à établir l’existence d’un fait ignoré parce que jamais démontré, tant par les féministes que les administrateurs publics. Pourtant, les enjeux théoriques de cette démonstration sont doubles. D’abord, pratiquer l’analyse différenciée de la rémunération selon le genre et le niveau de scolarité à la fois permet de mettre en évidence un phénomène sous-estimé tant dans la théorie du capital humain que dans la théorie de l’overcrowding effect en matière d’écart salarial entre hommes et femmes. Cela permet de remettre en cause certains acquis de la théorie générale de la ségrégation sexuelle, qui utilise les deux dernières pour expliquer les effets salariaux de la ségrégation, ou encore les liens entre ségrégation professionnelle et iniquité salariale. Ensuite, cet examen permet de soulever des questions relatives aux limites de l’action collective du mouvement des femmes en matière d’équité salariale. Compte tenu de l’espace requis pour les traiter, ces enjeux seront traités dans un autre article. L’article démontre enfin que trois voies d’action souvent invoquées, à l’heure actuelle, permettent peu d’espoir pour contrer ce phénomène particulier : l’application de la Loi sur l’équité salariale, la négociation collective et la promotion interne. Néanmoins, ce problème touche près de 500 000 femmes au Québec, après 25 ans de pratique des programmes d’accès à l’égalité et près de 15 ans d’application de la Loi sur l’équité salariale. En revanche, la voie des programmes d’accès à l’égalité, mieux exploitée, pourrait permettre un certain progrès.


2009 ◽  
Vol 50 (1) ◽  
pp. 41-66 ◽  
Author(s):  
Marc Molgat ◽  
Mircea Vultur

Cet article présente une analyse du rôle de la famille dans le processus d’insertion professionnelle de jeunes Québécois diplômés (n = 32) et non diplômés (n = 35) de l’école secondaire. L’analyse d’entretiens semi-dirigés réalisés de quatre à cinq ans après leur départ de l’école s’appuie sur les théories des réseaux sociaux et des formes de capital humain, social et économique. Elle montre que les jeunes non diplômés profitent davantage de la « faiblesse des liens forts » pour éviter l’exclusion du marché du travail alors que les jeunes diplômés ont avantageusement recours aux « liens faibles » et à l’aide financière de leurs parents pour construire leur insertion professionnelle.


2009 ◽  
Vol 72 (3) ◽  
pp. 315-356 ◽  
Author(s):  
Daniel Parent

RÉSUMÉ Dans cette étude, nous passons en revue de façon exhaustive les développements majeurs en commençant, comme il se doit, par la contribution fondamentale de Becker (JPE '62 et Woytinski Lecture '67). Nous portons ensuite notre attention sur les travaux de Mincer (JPE '58, '62 et NBER '74) qui, plus que quiconque, contribua à l’application pratique des concepts théoriques. Tout naturellement, l’accent est mis sur le développement de « sa » fonction de gains quoique nous soulignions aussi la compréhension précoce par Mincer des problèmes d’hétérogénéité individuelle. Nous enchaînons ensuite avec les développements plus récents tant du point de vue théorique (matching, modèle de paiements retardés de Lazear), que du point de vue empirique. À cet égard, nous examinons à la fois les contributions ayant fait usage des mesures directes d’accumulation du capital humain (e.g. nombre de semaines passées en formation) ainsi que celles n’ayant à leur disposition que les mesures indirectes habituelles (expérience, ancienneté).


2020 ◽  
Vol 29 (2) ◽  
pp. 93-103
Author(s):  
Marco Alberio

Dans cet article, nous examinons les initiatives et actions locales visant à réduire les inégalités découlant du rôle de proche aidant tant à l’échelle individuelle, collective (de groupes spécifiques, tels que les femmes) que territoriale. Nous présenterons les résultats d’une étude qualitative réalisée au Québec en 2015 auprès de proches aidants d’aînés qui occupent un poste à temps plein dans le marché du travail, ainsi qu’auprès des professionnels leur offrant des services. Plus précisément, nous observerons comment différents acteurs (institutions de la santé, associations, MRC, etc.) essaient de mettre en oeuvre et de conserver une offre de services pour les proches aidants, et comment ces services et ces initiatives peuvent affecter la vie quotidienne des aidants en leur permettant, en premier lieu, de s’identifier comme proches aidants et, plus largement, en influençant leurs trajectoires et expériences de conciliation entre travail, famille et soins.


2009 ◽  
Vol 67 (2) ◽  
pp. 166-191 ◽  
Author(s):  
Mario Seccareccia

RÉSUMÉ L’objectif de cet article est de présenter un cadre analytique d’inspiration post-keynésienne pour évaluer l’impact du salaire minimum sur l’emploi. Après un bref aperçu de la théorie macroéconomique post-keynésienne du marché du travail, nous examinons les effets indirects que les changements du salaire minimum peuvent avoir sur l’emploi par l’entremise de leur impact sur la productivité. Dans la conclusion, nous nous penchons brièvement sur le lien empirique salaire-emploi-productivité en utilisant des données canadiennes touchant la période 1961-88.


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