scholarly journals Poésie et utopie en France, au XIXe siècle

2021 ◽  
pp. 60-75
Author(s):  
Françoise Sylvos

Cet article oppose les textes de propagande positive et ouvrière en vers français du XIXe siècle (Du Camp) à la prose lyrique et visionnaire des saint-simoniens (Duveyrier). À partir du jugement de Baudelaire sur l’incompatibilité entre poésie et didactisme, on s’interroge sur le statut et l’artialité de la poésie sociale. Du côté de la poésie ouvrière (Cent et une petites misères, Œuvre sociale), on découvre la verdeur de la langue populaire, la vis comica et la fantaisie tandis que la fable socialiste (Lachambeaudie) est remarquable par la compassion. Sous la plume des prophètes du progrès (Enfantin), les disciplines – religion, architecture, poésie, mathématiques – loin d’être cloisonnées, sont objets analogues et langages convertibles. Le poème, l’image et la cité idéale elle-même changent leurs caractéristiques et se correspondent. L’innovation sociale ne peut se dire qu’à travers la forme novatrice du poème en prose urbain et la Révolution industrielle appelle une révolution des formes poétiques. La poéticité de ces textes, inversement proportionnelle au réalisme et à la spécialisation du lexique employé, tient à un art de la suggestion et à l’essor d’un imaginaire renouvelé par la modernité technique, citadine et scientifique.

1951 ◽  
Vol 6 (3) ◽  
pp. 319-330 ◽  
Author(s):  
André Brandt

L'industrie de Mulhouse a déjà fait l'objet de nombreuses études. Historiens, économistes ou sociologues l'ont citée en exemple. La plupart d'entre eux ont insisté sur le rôle prépondérant du facteur humain dans sa création et son développement. Cependant, les documents originaux montrant les animateurs de cette industrie sous l'angle humain sont rares.L'exploitation systématique d'archives familiales pourra, en une certaine mesure, combler cette lacune. Une correspondance inédite datant des premières années du XIXe siècle nous permet précisément de pénétrer dans l'intimité d'une famille qui a joué un rôle considérable dans la révolution industrielle du dernier siècle.


2005 ◽  
Vol 18 (3) ◽  
pp. 397-414 ◽  
Author(s):  
Fernand Harvey

Dans quelle mesure l'industrialisation du Québec, à la fin du XIXe siècle, constitue-t-elle un phénomène général lié à la révolution industrielle occidentale, et dans quelle mesure faut-il y voir des traits culturels spécifiques à la société globale québécoise ? Telle est l'interrogation de fond qui sert à l'analyse des travaux de la Commission royale d'enquête sur les relations entre le capital et le travail au Canada (1886-1889). Le changement technique et l'organisation du travail sont les deux paliers privilégiés dans l'analyse. D'une façon générale, la révolution industrielle implique le passage de l'artisanat à la manufacture, puis, de la manufacture à la fabrique. Cinq métiers seront particulièrement retenus pour l'étude du changement technique : tabac, chaussure, coton, tonnellerie, fonderie. Par ailleurs, l'organisation du travail dans les fabriques rend compte du souci de la bourgeoisie capitaliste d'organiser la production et d'assurer la discipline. Quant aux traits spécifiques de l'industrialisation au Québec, ils semblent devoir être rattachés au transfert technologique, à la structure économique, au brassage ethnique, à la dualité linguistique et culturelle entre les classes sociales et à l'intérieur du prolétariat, et au retard de l'appareil juridique québécois en matière de relations de travail.


1965 ◽  
Vol 20 (5) ◽  
pp. 984-1005 ◽  
Author(s):  
Bernard Michel

L'évolution des recherches historiques en Europe centrale et orientale a mis au premier plan les problèmes de la Révolution industrielle et de sa périodisation dans les régions situées à l'est de l'Elbe. Ces conceptions de la Révolution industrielle déterminent toute l'interprétation du XIXe siècle et de la naissance du mouvement ouvrier. Il n'est pas de domaine historique où elles ne soient sous-jacentes.Le point de départ a été la publication des travaux des Soviétiques Strumilin et Jacunskij de 1944 à 1952. Les recherches se sont donc engagées à une date relativement tardive, et les premières études d'ensemble en Europe centrale ont paru après 1951, et surtout dans les années 1954-1957.


1968 ◽  
Vol 23 (4) ◽  
pp. 788-807 ◽  
Author(s):  
M. Lévy-Leboyer

Deux faits dominent les études sur l'économie française au XIXe siècle.1° La substitution du concept de « take-off » à celui de révolution industrielle. L'un et l'autre recouvrent les mêmes réalités, — l'abandon irréversible des structures agraires traditionnelles dans les pays qui s'industrialisent et qui, de ce fait, redistribuent leurs facteurs de production, adoptent un nouvel équilibre démographique, procèdent à une refonte des valeurs sociales et de la hiérarchie des classes, etc. Mais une profonde différence les sépare : l'idée de révolution industrielle suppose que l'historien s'intéresse davantage aux problèmes du long terme, alors que l'étude du take-off traduit la volonté de certains auteurs de découvrir les mécanismes qui président au changement des structures et elle aboutit en général à localiser dans le temps une période de vingt ou trente années pendant laquelle la production a commencé de croître de manière décisive, annonçant l'évolution irrévocable des structures.


1980 ◽  
Vol 35 (6) ◽  
pp. 1171-1193
Author(s):  
Andrés Guerrero

L'insertion des pays latino-américains dans la division du travail et le marché mondial, sous l'impulsion de la Révolution Industrielle, a provoqué pour bon nombre d'entre eux le développement de certains produits agricoles et artisanaux destinés à l'exportation. Il en résulte des phénomènes régionaux d'accumulation capitaliste et l'apparition de nouvelles classes, en un processus complexe, où les structures sociales ne sont pas forcément le produit de la dissolution des formes héritées de la colonisation ibérique.


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