Les sciences sociales au défi de la santé publique

2007 ◽  
Vol 25 (1) ◽  
pp. 5-23 ◽  
Author(s):  
Raymond Massé
2009 ◽  
Vol 7 (1) ◽  
pp. 19-54 ◽  
Author(s):  
Christine Thoër ◽  
Janine Pierret ◽  
Joseph Josy Lévy

Résumé La progression de l’utilisation « non médicale » des médicaments, que ceux-ci soient disponibles avec ou sans ordonnance, apparaît aujourd’hui comme une préoccupation d’importance croissante dans le champ de la santé publique. Cette tendance, qui touche particulièrement les adolescents et les jeunes adultes, englobe une multitude de pratiques, allant du détournement à l’automédication en passant par « l’abus » et le dopage, pratiques qui seront définies ici et qui peuvent conduire au développement d’une dépendance au médicament. S’appuyant sur une revue de la littérature en sciences sociales et en santé publique, cet article met en évidence les problèmes que soulève la catégorisation des pratiques, notamment parce que les frontières entre les usages licites et illicites du médicament semblent de plus en plus brouillées dans les sociétés contemporaines. L’utilisation « non médicale » du médicament s’inscrit dans un contexte social marqué par un plus grand accès aux produits pharmaceutiques et aux savoirs qui s’y rapportent ainsi que par une tendance à la banalisation du recours chimique dans la vie quotidienne. Cet usage de l’assistance chimique à la vie quotidienne soulève la question de l’autonomie du sujet en santé et du rapport des individus à l’expertise médicale.


2017 ◽  
Vol 72 (1) ◽  
pp. 149-172
Author(s):  
Annie Thébaud-Mony

Depuis plus d’un siècle, l’évolution de la recherche concernant la santé publique, en général, et les risques du travail, en particulier, est largement dominée par les besoins et stratégies des industriels. Ceux-ci interviennent, non seulement dans le financement des études menées, mais aussi dans leur conception, parvenant à faire subsister le doute là où la mise en danger est manifeste. L’un des principaux points d’appui de cette incertitude indéfiniment reconduite réside dans l’invisibilité des pathologies liées au travail, en particulier les cancers professionnels.S’appuyant sur des enquêtes pluridisciplinaires en sciences sociales et sciences de la vie — qui mettent en question le modèle dominant monocausal de compréhension des liens entre cancer et facteurs de risque — la première partie de cet article démontre comment une interprétation réductrice de la causalité du cancer permet cette incertitude indéfiniment reconduite, inscrite dans le « paradigme du doute », tout en faisant obstacle à la connaissance et à la reconnaissance des cancers professionnels. Deux études de cas dans le secteur minier français illustrent ensuite la remise en cause, toujours possible, de la dangerosité de cancérogènes parfaitement identifiés, et le déni de droits à la reconnaissance en maladie professionnelle des travailleurs atteints, les maintenant dans l’invisibilité.Ainsi, le paradigme du doute, qui domine la santé publique, permet-il aux industriels, mais aussi aux acteurs étatiques — aujourd’hui comme hier —, de s’appuyer sur l’incertitude pour envisager favorablement la réouverture de sites miniers dans des régions habitées, sans prise en compte des enjeux sanitaires. L’épidémie de cancer ne cesse de progresser atteignant, en France, une incidence estimée de 385 000 nouveaux cas par an en 2015 (contre 150 000 en 1984). Mais le doute entretenu sur les effets sanitaires de risques industriels, dont les dangers sont pourtant avérés, favorise encore actuellement la poursuite des conditions de production de cancers futurs, en particulier chez les premiers concernés par l’exposition aux cancérogènes, à savoir les travailleurs.


Author(s):  
David Buetti ◽  
Rana Annous

Dans un monde globalisé, le changement climatique vient s’ajouter à la plethora de problèmes complexes auxquels la santé publique doit faire face. Cet article propose de s’intéresser, à travers une perspective interventionnelle en santé des populations et dans un contexte québécois, aux conséquences du changement climatique sur les populations vulnérables ainsi qu’aux domaines d’action pouvant les mitiger. Une recherche documentaire a été effectuée dans sept banques de données liées à plusieurs disciplines en sciences sociales, de la santé et de l’environnement. Reconnaissant également l’apport des organismes non gouvernementaux pour la santé des populations, celle-ci a été complémentée par des rapports d'organisations militantes et citoyennes. Les résultats montrent que plusieurs secteurs peuvent collaborer avec les agences de santé publique et les organismes communautaires pour réduire, d’une part, le changement climatique et, de l’autre, les iniquités en matière de santé. Au Québec, trois domaines d’action semblent particulièrement prometteurs, soit : l’aménagement territorial en milieu urbain, le transport et la mobilité durable et l’agriculture urbaine et périurbaine. Préconisant un cadre social écologique et une collaboration multisec torielle, les interventions centrées sur la santé des populations permettent d’atténuer les conséquences du changement climatique sur les iniquités sociales et sanitaires. Quelques défis et pistes de recherche liés à leur implantation et à leur pérennité sont discutés.


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