scholarly journals Bilinguisme et construction identitaire d’élèves d’écoles de langue anglaise au Québec

2016 ◽  
pp. 18-47
Author(s):  
Rodrigue Landry ◽  
Réal Allard

Langue globale et « hypercentrale » (de Swaan, 2001), l’anglais est la lingua franca internationale et pourrait devenir la langue seconde commune à tous les locuteurs des autres langues. Selon de Swaan, les anglophones ont peu tendance à apprendre d’autres langues. Le Québec est un endroit particulier où l’anglais est à la fois langue majoritaire du pays et langue minoritaire provinciale. À partir des données d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon de deux mille élèves d’écoles québécoises de langue anglaise du niveau secondaire (Landry, Allard et Deveau, 2013b), l’article analyse leurs vécus langagiers en anglais et leurs dispositions envers la langue anglaise en fonction de la concentration territoriale des anglophones et vérifie la validité d’un modèle théorique de l’effet de ces vécus. Il conclut que les mêmes principes sociolinguistiques s’appliquent aux deux minorités de langue officielle, mais que la communauté anglophone constitue une minorité avantagée par le fait qu’elle parle la langue la plus puissante de l’humanité.

2017 ◽  
pp. 129-137
Author(s):  
Fereshteh Tadayon ◽  
Ali Khodi

Numerous studies have investigated the changing patterns of immigration, the growth of multicultural-multilingual societies, and the important role of language in identity construction. Unfortunately, the issue of identity construction is affected by a variety of factors such as language learning and acquisition underlying different contexts and cultures, whereas, to some extent, the effects of language attrition and acculturation on the target community have not received the necessary attention. This crisis is defined primarily as the changes that occur in societies as the result of the amalgamation of languages for communication. It has been clearly stated by Kramsch (2008) that language has the potential to affect speakers’ minds and identities. Moreover, immigrants’ liberatory autonomy can empower them to be critical thinkers in new societies (Allwright & Hanks, 2009). This raises the question of how to preserve the distinguishing features of societies from potential cultural and social changes brought about by the people who use languages other than the national language of a country. Further elaboration on the effects of language in empowering immigrants is highly recommended. In this article, given the importance of patterns of immigration underlying second language acquisition and English mainstream education, we discuss the diminishing cultural and linguistic traces of non-English-speaking immigrants as a result of the encouraged loss of their first languages. De nombreuses études se sont penchées sur les tendances changeantes de l’immigration, la croissance des sociétés plurilingues et le rôle important de la langue dans la construction identitaire. Malheureusement, alors que la question de la construction identitaire est affectée par divers facteurs tels l’apprentissage et l’acquisition d’une langue dans différents contextes et différentes cultures, les effets de l’érosion des langues et l’acculturation de la communauté cible n’ont pas reçu toute l’attention voulue. Cette crise se définit principalement par les changements qui ont lieu dans les sociétés en raison de l’amalgamation des langues pour la communication. Kramsch (2008) a affirmé clairement que la langue a le potentiel d’affecter l’esprit et l’identité des locuteurs. De plus, l’autonomie libératoire des immigrants peut les habiliter à penser de manière critique dans les nouvelles sociétés (Hanks & Allwright, 2009). Cela soulève la question à savoir comment préserver les traits distinctifs des sociétés des changements culturels et sociales qui pourraient découler des actions de personnes qui parlent des langues autres que la langue nationale d’un pays. Nous recommandons fortement de poursuivre l’étude des effets du langage sur la responsabilisation des immigrants. Compte tenu de l’importance des tendances de l’immigration sous-jacentes à l’acquisition d’une langue seconde et à l’éducation régulière en anglais, nous discutons de la diminution des traces culturelles et linguistiques des immigrants allophones découlant du manque d’encouragement à préserver leur première langue.  


2010 ◽  
pp. 47-70 ◽  
Author(s):  
Rodrigue Landry ◽  
Kenneth Deveau ◽  
Gaëtan F. Losier ◽  
Réal Allard

L’étude a pour objet de vérifier empiriquement la validité d’un modèle théorique qui propose un système de relations liant la construction de l’identité ethnolinguistique à la satisfaction de vie, un aspect du mieux-être psychologique, et à l’autoévaluation de sa santé. Un échantillon de 8 124 élèves du secondaire, provenant de 30 conseils scolaires francophones situés à l’extérieur du Québec, a participé à l’étude. Les résultats sont conformes au modèle fondé sur la théorie de l’autodétermination, qui stipule que lorsque la construction identitaire se fait dans un contexte d’appui à des besoins psychologiques de base, elle est reliée au mieux-être psychologique de la personne.


2011 ◽  
Vol 2 ◽  
Author(s):  
Julie Byrd Clark

Dans les systèmes éducatifs dans lesquels le plurilinguisme est en voie de devenir la norme, cet article vise à mieux comprendre l’impact des politiques linguistiques sur la construction identitaire, en définissant ce quiconstitue l’identité d’un Canadien plurilingue à travers la voix de jeunes Italo-canadiens qui sont des étudiants inscrits à un programme de formation des maîtres à Toronto et qui se destinent à devenir professeurs de français langue seconde (FLS). L’article est basé sur une recherche ethnographique interdisciplinaire de deux ans. Les analyses proposéesici proviennent d’une ethnographie sociolinguistique et interdisciplinaire de deux ans qui repose sur des travaux post-structuralistes portant sur la construction discursive des identités multiples et imbriquées combinés avec l’analyse du discours. Nos données dévoilent comment les pratiquessociales et langagières de ces jeunes rendent les processus de catégorisation sociale plus difficiles. Elles soulignent également des voix et des positionnements multiples au moyen d’un va-et-vient constant, ainsi que la façon dont les participants manient leur agency, c’est-à-dire leur capacitéde réaction face à une interaction non prédéterminée. Or, leurs discours révèlent la manière dont ils adhèrent, et répondent aux discours de langue, de pouvoir et de représentation. Les résultats nous permettent de repensernos conceptualisations du plurilinguisme tout en prenant en compte les dimensions complexes qui ce que signifie être et devenir plurilingue et qui font émerger de nouvelles pratiques de catégorisation sociale davantage plurielles et mouvantes.


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