Le triangle « Paul — Philémon — Onésime » du billet à Philémon
Le billet à Philémon est lu ici au carrefour de la socio-critique et de l’analyse discursive, afin de réfléchir sur l’identité qu’il propose à la lectrice, au lecteur. Dans le contexte sociologique rigide et violent du Ier siècle ou, mutatis mutandis, dans le contexte du xxie siècle, en ce qui a trait à l’esclavage ou au néolibéralisme, Philémon est un discours qui exprime et cherche à dépasser, tout à la fois, la dichotomie sociologique entre des rapports fraternels en Christ et des rapports hiérarchiques de sujétion entre personnes — une sorte de schizophrénie éthique qui n’est pas le seul apanage du début du christianisme. La structure sociale maître/esclave (Philémon et Onésime) ou patron/client (Paul et Philémon) ne coïncide pas avec la structure de la communauté fraternelle, qui valorise la petitesse et le service et entend pousser l’amitié jusqu’à l’amour fraternel, redéfinissant ainsi l’utilité véritable des personnes.