Ibn Muʿṭī est un grammairien originaire du Maghreb, mais qui a émigré au Machrek, où il est mort en 628/1231. Auteur de la premièreʾAlfiyya, il est aussi l’auteur d’un ouvrage en prose intituléal-Fuṣūl al-ḫamsūn. Celui-ci tire son nom de ce qu’il est divisé en « cinquante sections », mais rassemblées en cinq chapitres. Il est donc comparable auMufaṣṣaldu Persan al-Zamaḫšarī (m. 538/1144), divisé en sections, rassemblées en quatre parties. Chez al-Zamaḫšarī l’exposé grammatical se fait selon les parties du discours d’une part, la flexibilité/inflexibilité désinentielles (ʾiʿrāb/bināʾ) de ces parties d’autre part. Chez Ibn Muʿṭī, il se fait selon leʿamal(litt. « action »), qui est avec leʾiʿrābdans la relation de cause à effet. C’est ce qui explique la priorité donnée au verbe (ch. 2), considéré comme le régissant principal, les autres régissants étant regroupés dans le chapitre 3. C’est là l’influence duǦumald’al-Zaǧǧāǧī (m. 337/949 ou 339-340/950-952), une des références majeures de la grammaire arabe dans l’Occident musulman. Elle est particulièrement sensible dans la double extension dutaʿaddīet la classification des compléments du verbe.