Journal of Sufi Studies
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Published By Brill

2210-5956, 2210-5948

2021 ◽  
Vol 10 (1-2) ◽  
pp. 174-196
Author(s):  
Marie-Paule Hille

Résumé Cet article propose d’explorer les procédés par lesquels une pensée soufie s’est diffusée dans les lieux de culte et de vie communautaire des musulmans chinois dans le nord-ouest de la Chine pendant la première moitié du XXe siècle. La traduction et l’étude des seize sentences parallèles (duilian) écrites entre 1908 et 1914 par le saint fondateur du Xidaotang, Ma Qixi (1857-1914), montrent que l’usage d’une terminologie puisée dans les registres de la pensée morale et des religions chinoises (néo-confucianisme, bouddhisme, taoïsme) et la maîtrise de procédés textuels chinois, tels que le parallélisme et la correspondance, ont été des ressorts efficaces pour répandre les préceptes islamiques, les règles de conduite morale en société et les principes d’une spiritualité soufie. Ces sentences parallèles, exposées dans les lieux fréquentés par les croyants, rappelaient les règles de vie en communauté et guidaient les fidèles sur le chemin de la Voie. Bien que le message religieux soit exprimé dans la matrice d’une pensée chinoise, tant terminologique que textuelle, sa signification n’en reste pas moins islamique pour ceux qui le reçoivent et l’interprètent. L’examen approfondi de ce corpus de sentences parallèles révèle qu’elles véhiculent des catégories de l’action qui incitent à l’accomplissement des actes méritoires ; leur originalité réside probablement dans le fait qu’elles rappellent à tout moment, dans les espaces communs, la figure de l’exemplarité et le principe de l’unicité divine.


2021 ◽  
Vol 10 (1-2) ◽  
pp. 197-214
Author(s):  
Stéphane A. Dudoignon

Résumé Décrit comme isolat de conservatisme, l’islam centrasiatique de l’ère soviétique témoigne, jusque dans ses traits d’archaïsme, de mutations profondes. Parmi elles : la valorisation, par une poésie gnostique persane ou türke de forme classique produite pendant le court XXe siècle, des Voies soufies comme lieu de résistance aux “idolâtries” du moment. Après la disparition des khānqāh (loges) dès la collectivisation, cette invocation est destinée à une audience réduite d’initiés. Elle rappelle l’utilité, en contexte répressif, du dhikr intérieur cher à la Naqshbandiyya. Réinterprétant le principe naqshbandī d’“ascèse en société”, elle insiste également, dans un esprit mujaddidī, sur l’importance de la figure du Guide pour l’approfondissement de l’engagement mystique. Son véhicule est une poésie de forme et de mètre classiques, conjuguant hermétisme et souci d’oralité. Demeurée manuscrite jusqu’au tournant du XXIe siècle, cette littérature est devenue vectrice de processus hagiographiques portés par des lignées sacrées et réseaux de disciples étroitement apparentés, présents sur de vastes territoires. Elle est illustrée ici par un choix de ghazals persans de Shaykh ʿAbd al-Raḥīm Dawlat Īlākī (1881-1947), maître mujaddidī formé à Boukhara sous les derniers émirs. Actif jusqu’à sa mort dans la haute vallée du Qarategin, son enseignement s’est diffusé sur le territoire de la RSS des Tadjiks à la faveur des déplacements de population d’après la Seconde Guerre mondiale vers les plaines cotonnières du centre et du sud de la république, posant les bases d’une célébration de Shaykh ʿAbd al-Raḥīm comme saint national.


2021 ◽  
Vol 10 (1-2) ◽  
pp. 53-107
Author(s):  
William C. Chittick

Abstract It is increasingly difficult after Ibn ʿArabī (d. 638/1240) to differentiate the aims of the Sufis from those of the philosophers. Mullā Ṣadrā (d. 1050/1640) offers a fine example of a thinker who synthesized the Sufi and philosophical methodologies in his voluminous writings. In Arrivers in the Heart he combines the precision of philosophical reasoning with the recognition (maʿrifa) of God and self that was central to the concerns of the Sufi teachers. In forty “effusions” (fayḍ) of mostly rhymed prose, he provides epitomes of many of the themes that he addresses in his long books. These include the concept and reality of existence, the Divine Essence and Attributes, God’s omniscience, theodicy, eschatology, the worlds of the cosmos, spiritual psychology, divine and human love, disciplining the soul, and the nature of human perfection.


2021 ◽  
Vol 10 (1-2) ◽  
pp. 1-5
Author(s):  
Amer Latif ◽  
Alexandre Papas ◽  
Mohammed Rustom

Abstract This special issue of the Journal of Sufi Studies attempts to make the case that the act of translation is best seen as a recurrent activity necessitated by the various changes that inform the interpretation of Sufi texts on the one hand, and the languages and cultures that receive them on the other. The nine Sufi texts featured in this collection illustrate the diversity of genres and variety of languages in which they have been written, thereby pointing up the distinctive hermeneutic potentials of translation theory and practice when these texts are rendered by experts into modern European languages, particularly English and French.


2021 ◽  
Vol 10 (1-2) ◽  
pp. 141-151
Author(s):  
Alexandre Papas
Keyword(s):  

Résumé La rose (gül en turc) est un symbole bien connu dans le soufisme, en particulier dans la poésie mystique. Métaphore de l’épineuse beauté divine que le rossignol adule, la fleur hérite d’interprétations supplémentaires dans les manuels confrériques, à partir notamment de hadiths apocryphes. L’un de ces écrits, le Traité de la rosace d’Ibrāhīm el-Eşrefī el-Qādirī, cheikh de la branche Eşrefiyye de la Qādiriyya ottomane, explique les significations symboliques de trois représentations de rose sous forme de rosaces cousues sur le couvre-chef porté par les soufis. L’article soutient que les lectures précédentes du traité ont peut-être manqué le véritable enjeu du texte. Pour les mystiques musulmans, par-delà la question du hadith, la rose est bien une métaphore de l’épanouissement du Prophète parmi les humains manifestant la présence de Dieu. Mais plus précisément, la traduction du traité révèle que son auteur envisage la rose comme un signe dont les sens cachés ne sont connus que de quelques maîtres soufis (tels quelques roses dans le désert) ayant reçu mission prophétique et faveur divine.


2021 ◽  
Vol 10 (1-2) ◽  
pp. 29-52
Author(s):  
Marc Toutant

Résumé Dans le Ḥālāt-i Pahlawān Muḥammad (« Les États spirituels de Muḥammad Le Champion », 899/1493), le grand polygraphe timouride Mīr ʿAlī Shīr Nawāʾī (844-906/ 1441-1501) retrace la carrière d’un champion de lutte qui fut aussi un célèbre mystique. Nawāʾī avait rencontré le Champion lorsqu’il avait lui-même dû trouver refuge à Machhad au début des années 860/fin des années 1450 et les deux hommes restèrent ainsi de proches compagnons jusqu’à la mort de Pahlawān Muḥammad en 899/1493 à Niʿmatābād (une bourgade située dans les environs de Hérat). Bien qu’issu d’une famille d’éminents lutteurs, Pahlawān Muḥammad brillait aussi par ses talents de musicien, de poète, de médecin et d’astrologue. Le récit de Nawāʾī plonge alors son lecteur dans un univers qui se situe au croisement de ces diverses pratiques, depuis les soirées littéraires (majlis) qui réunissaient la haute société de la capitale timouride jusqu’aux activités charitables de l’hostellerie soufie (takiya) du Champion. Inscrit dans le genre hagiographique par son titre, le texte se distingue cependant des ḥalāt et manāqib traditionnels de plusieurs façons. La vie de l’athlète soufi est d’abord envisagée du point de vue des relations que ce dernier entretenait avec l’auteur. Nawāʾī est ainsi un acteur de premier plan dans cette biographie héroïque et le rôle qu’il tient l’incite à jouer avec les codes de l’hagiographie. N’hésitant pas à se mettre en scène dans un dialogue savoureux, il tourne en dérision sa propre crédulité face à ce qu’il est tenté d’interpréter au départ comme l’expression d’un pouvoir surnaturel du Champion et qui n’est en définitive que l’ultime témoignage de son tempérament et de ses mérites exceptionnels, autant de qualités qui constituent pour le poète naqshbandī la vraie nature de l’ethos soufi.


2021 ◽  
Vol 10 (1-2) ◽  
pp. 152-173
Author(s):  
Ogunnaike Oludamini

Abstract This article presents an annotated translation of The Exposition of Devotions, a short text by Shaykh ʿAbd al-Qādir ibn Muṣtafā (1218–1280/1804–1864) about his spiritual master and maternal uncle, Muḥammad Sambo (1195–1242/1782–1826). Muḥammad Sambo was the son of ʿUthmān ibn Fūdī (also known as Usman dan Fodio), the founder of the Sokoto Caliphate, one of the largest pre-colonial polities on the African continent. While modern scholarship has tended to focus on the political, legal, social, and economic dimensions of the jihad movement that created the Sokoto Caliphate, this text provides a brief, but detailed account of the spiritual practices and discussions amongst Usman dan Fodio’s clan (the Fodiawa), demonstrating the centrality of the Akbarī tradition in technical discussions, as well as the unique developments of this tradition in thirteenth/nineteenth century West Africa. The work begins with an account of a dream of the then-deceased Muḥammad Sambo that occasioned its composition, and after a brief discussion of the status of dreams and their importance, gives an account of Sambo’s spiritual method and practices. The short treatise concludes with the author’s summary of Sambo’s responses to several technical and highly esoteric questions posed to him by the author, illustrating the profound mastery and unique perspectives developed on these topics by the Fodiawa. Combining oneirology, hagiography, practical and theoretical Sufism, this short treatise is an illuminating window into the spiritual and intellectual traditions of the founders of the Sokoto Caliphate.


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