Revue Education, Santé, Sociétés, Vol. 7, No. 2
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Published By Editions Des Archives Contemporaines

9782813003836

Author(s):  
Clément LLENA ◽  
Isabelle JOING ◽  
Jacques MIKULOVIC

Les valeurs des individus sont un éclairage original pouvant expliquer des niveaux différents de bien-être au travail. L’objectif de la présente recherche est d’interroger le poids de la nature des valeurs prioritaires des enseignants d’EPS sur leur bien-être au travail et d’étudier s’il est aussi important que le poids de certaines variables explicatives développées dans la littérature telles que les relations avec les collègues ou l’ambiance dans la classe. Trois cent quatre-vingt-seize enseignants d’EPS ont participé à l’étude. Le cadre théorique de Schwartz (2006) a été convoqué pour déterminer les valeurs des enseignants d’EPS. Le bien-être professionnel a été mesuré au travers d’une double acception hédonique et eudémonique. Les résultats principaux issus de deux régressions multiples révèlent que la nature des valeurs prioritaires des enseignants d'EPS est très explicative de leur bien-être au travail. Les valeurs de dépassement de soi et d’ouverture au changement ou encore d’affirmation de soi dans le contexte de l’EPS expliquent fortement le niveau de bien-être (hédonique et eudémonique) et de satisfaction au travail de l'enseignant d'EPS. L’étude des valeurs constitue donc une piste prometteuse pour développer le bien-être au travail des enseignants d’EPS ainsi qu’une perspective intéressante pour enrichir les formations des enseignants.


Author(s):  
Raffi NAKAS

Cette étude a pour but d’identifier les facteurs de stress, parmi six présentés, les plus ressentis par les élèves et les enseignants et d’observer d’éventuelles convergences et divergences. À l’aide d’un questionnaire (n = 466) de comparaison par paires (CPP) issu de la procédure de Condorcet, 242 élèves et 224 enseignants français ont répondu au sujet des modalités de pratique qu’ils ressentaient comme les plus stressantes. Les résultats révèlent que dans le cadre de l’enseignement de l’éducation physique et sportive (EPS) la cause « démonstration » entendue comme « se produire devant les autres » est unanimement ressentie comme stressante, mais qu’il existe des désaccords entre élèves et enseignants sur l’ordre des cinq autres causes, en particulier sur la place de la performance et de la constitution des équipes par les élèves eux-mêmes. Dans le même temps, les résultats soulignent peu de différences entre élèves : filles et garçons, 6e et 3e, ainsi qu’entre enseignants en fonction de leur sexe, leur ancienneté et leur niveau d’enseignement. Aussi, si les acteurs s’accordent sur les mêmes facteurs de stress, il parait légitime de s’interroger sur ce qui fondent leurs choix, notamment dans une école qui prône de plus en plus des pratiques bienveillantes tournées vers la confiance et le bien-être.


Author(s):  
Fabien COUTAREL ◽  
Valérie PUEYO ◽  
Marianne LACOMBLEZ ◽  
Catherine DELGOULET ◽  
Béatrice BARTHE

La pandémie n’est pas seulement une crise sanitaire : elle est une crise du travail à plusieurs titres. Tout d’abord, cette crise révèle les difficultés que nous avons à articuler la santé publique et la santé au travail. Cette situation pourrait bien conduire au retour d’un certain hygiénisme en santé au travail, renforçant la difficulté à intégrer l’expérience du travail dans la gouvernance des organisations du travail. Cette crise révèle que cette difficulté est le produit de principes contemporains de gouvernance des organisations qui ont aussi contribué au déploiement planétaire d’une épidémie régionale. Si les effets en matière de santé au travail de ces principes étaient bien connus, la crise révèle donc l’erreur économique et anthropologique que portent ces critères de gouvernance des organisations. Cette crise révèle enfin les ressources d’un renouveau organisationnel : face à l’urgence, des réorganisations majeures se sont faites par le bas, via les travailleurs.ses et les collectifs de travail. La gouvernance locale du travail a su faire preuve de son agilité et de sa performance. Les enseignements que nous soulevons concernent la manière de penser ensemble la santé publique et la santé au travail, santé des expositions et santé constructive, jusque dans la conception et la formation à l’intervention en milieu de travail, notamment l’intervention ergonomique.


Author(s):  
Muriel PRÉVOT-CARPENTIER
Keyword(s):  

L’Organisation Mondiale de la Santé définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Cette définition est ensuite reprise dans la Convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs de l’Organisation Internationale du Travail. Ces deux définitions institutionnelles, si elles sont progressistes et fondées sur la définition canguilhémienne qui souligne que la santé ne se réduit pas à l’absence de maladie, restent statiques et linéaires. Permettent-elles d’élaborer des pratiques de prévention telles qu’elles pourraient exister dans le paradigme constructiviste de la santé porté par l’ergonomie et les ergodisciplines ? Comment les dépasser pour entrer dans la négociation permanente de l’agir au travail pris entre normes et normativité, qui fait continuité avec l’approche de Canguilhem ? Appréhender ainsi la santé comme construction et en développement, la rendrait perméable à de nouveaux apprentissages dans et hors de lieux de travail, par la considération des travailleurs comme des sujets capables, c’est-à-dire des êtres en posture d’engagement actif, en charge de leur développement et en capacité de le construire. En effet, c’est bien le plein développement anthropologique des individus et collectifs qui permet à l’humain de construire le vivre en santé.


Author(s):  
Olivier DIEU ◽  
Mehdi BELHOUCHAT ◽  
Clément LLENA ◽  
Thierry PEZÉ ◽  
Alessandro PORROVECCHIO ◽  
...  

L’éducation à la santé dispensée dans les parcours universitaires en sciences du sport (STAPS) apparait marginale, rendant nécessaire l’évaluation des dispositifs de formation. Le but de cette étude est de mesurer l’impact de deux stratégies d’éducation à la santé sur 250 étudiants de première année STAPS interrogés sur leurs croyances et leurs motivations vis-à-vis du sport. Le groupe contrôle a suivi un parcours classique sans « action santé », un premier groupe expérimental a suivi un module d’activités physiques de développement et d’entretien de soi (Fit-Ulco), un second groupe a suivi le même module et a assisté à une journée d’évaluation de la santé (Universanté). Si les trois dispositifs n’ont pas d’effets sur le profil motivationnel des étudiants, ils impactent leur croyance initiale vis-à-vis du sport. Le cursus classique amplifie la croyance initiale dans le caractère modifiable de l’habileté sportive. Le Fit-Ulco stabilise la croyance initiale dans l’aspect modifiable de l’habileté. La combinaison : Universanté et Fit-Ulco rééquilibre la croyance initiale en majorant le caractère stable de l’habileté. En termes de réflexivité sur l’objet sport, la combinaison d’action d’évaluation de la santé et de mises en œuvre concrètes pondère la représentation initiale qu’ont les étudiants STAPS dans les vertus de l’entraînement pour faire évoluer la capacité athlétique.


Author(s):  
Pascal JAVERLIAT ◽  
Frank PIZON ◽  
Laurent GERBAUD
Keyword(s):  

Cet article propose d’éclairer les systèmes de conceptions de la santé à l’aide d’une analyse qualitative puis d’une modélisation des conceptions d’étudiants débutant leurs études d’ostéopathie. Méthode : Une enquête par questionnaire semi-dirigé a été menée. Les contenus des verbatims ont été analysés selon leurs blocs de sens, catégorisés pour faire émerger les différentes conceptions de la santé puis modélisés à l’aide d’un logiciel de visualisation de réseaux pour illustrer les liens et le poids relatif des différents items des conceptions. Résultats : Nous avons fait émerger 45 catégories de conceptions de la santé. Les facteurs de santé empruntent principalement au domaine biologique et par ordre décroissant, au psychologique et au social. La modélisation met en évidence une prédominance de liens centrés sur le domaine biologique et à l’inverse, un isolement de domaine social, renvoyant ce dernier au rang d’auxiliaire des deux autres dimensions. Conclusion : Modéliser les conceptions de la santé des étudiants est une manière de leur présenter les composantes qu’ils ne mobilisent pas encore. Ces futurs travailleurs indépendants seront mieux outillés pour considérer les phénomènes de santé des patients avec un empan plus large, moins focalisé sur les seuls aspects individuels et biomédicaux.


Author(s):  
Laurence BERGUGNAT ◽  
Loic LEROUGE


Author(s):  
Ludovic PICART ◽  
Jacques JAUSSAUD

La littérature souligne le rôle crucial du soutien du supérieur hiérarchique, le N+1, dans la survenance ou non du Burnout en situation de travail tendue. Si le rôle d’un tel soutien (ou non soutien) semble intuitivement fondé, il reste à préciser les mécanismes qui le rendent opérationnel. Cet article vise à comprendre pourquoi, en situation de travail tendue, le soutien du N+1 prévient le Burnout, alors que son non soutien y conduit. La théorie de la conservation des ressources suggère que la possibilité pour le salarié de protéger les ressources dont il dispose, de les développer, ou de compenser celles qu’il peut être amené à perdre, est essentiel dans la non survenance du Burnout. Au contraire, la perte de ces ressources ou d’une partie d’entre elles, non compensée, peut conduire à la souffrance au travail voire au Burnout. La théorie de la conservation des ressources sera mobilisée ici pour étudier un ensemble de situations de travail tendues dans une entreprise fortement exposée aux risques psychosociaux, certaines de ces situations ayant conduit au Burnout, d’autres non. Le rôle du N+1 sera ainsi analysé du point de vue de cette conservation (ou non) des ressources du salarié, de façon à préciser la nature du lien entre soutien (ou non soutien) du N+1 et survenance du Burnout. Un programme de formation visant à sensibiliser les supérieurs hiérarchiques puis à les placer face à leurs responsabilités est en conséquence esquissé.


Author(s):  
Jeanne PICCARDI ◽  
Lucie AUSSEL ◽  
Jean-françois MARCEL

Cet article porte sur l’analyse des effets de la crise sanitaire auxquels les agents de collecte des déchets ont été confrontés entre mars et mai 2020. Les interactions sociales et les conditions de travail des agents ont été largement modifiées durant la période du confinement, nous proposons donc d’étudier la manière dont ils ont vécu cette crise sanitaire et la façon dont le métier s’est réinventé sur le plan identitaire. L’analyse, menée par le biais d’une enquête qualitative issue d’entretiens de groupe, a permis de faire apparaître six conditions de développement identitaire : le soutien matériel et les rapports sociaux avec la hiérarchie et la direction ; l’autonomie et les marges de manœuvre dans la gestion de la sécurité ; la définition de normes collectives et les rapports sociaux entre agents ; le partage d’expériences émotionnelles liées à l’apparition d’un risque inconnu ; les marques de gratitude et le rapport aux usagers ; et enfin, la mise en lumière des « invisibles » par les politiques et les médias. Cette recherche s’inscrit dans une perspective de prévention pour la santé et la sécurité au travail.


Author(s):  
Sophie FANTONI-QUINTON

Dans le contexte de la pandémie à Covid-19, les services de santé au travail ont été sollicités pour répondre au désarroi des organisations de travail qi devaient poursuivre leurs activités. La Société française de Médecine du Travail, dans un contexte scientifique et législatif mouvant, a élaboré une série de recommandations de bonnes pratiques pour accompagner ces services. L’objet de la présente étude est de mettre en perspective en quoi ces recommandations ont participé, non seulement d'une meilleure éducation à la santé des travailleurs et des milieux de travail, mais ont aussi constitué un levier nouveau pour donner les moyens aux employeurs d’agir pour la santé au travail en contribuant à redéfinir leur obligation de sécurité et de prévention au regard de la crise sanitaire. Cela revient à s’interroger sur la façon dont l’éducation et la formation s’ancrent dans le retour aux principes de prévention. Ces recommandations, qui ont également participé d’un renouvellement des relations entre services de santé au travail et entreprises, ont également mis en lumière le rôle prépondérant de l’éducation/la formation dans les transformations attendues du système de santé au travail de demain.


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