Anesthésie locorégionale et anesthésie locorégionale intraveineuse dans la prise en charge du syndrome douloureux régional complexe (algoneurodystrophie) chez l’adulte

Author(s):  
B. Blum ◽  
J. -P. Estebe
2018 ◽  
Vol 31 (4) ◽  
pp. 194-204
Author(s):  
B. Veys ◽  
C. Dequidt ◽  
C. Boisselier ◽  
C Desenclos ◽  
C. Delecourt ◽  
...  

Introduction : L’objectif principal était d’évaluer l’efficacité des traitements des douleurs neuropathiques persistantes après mise en place d’une prothèse du genou (DNPG) par patch de capsaïcine et les techniques de neurostimulation électrique, afin de proposer une prise en charge optimale. Méthodes : Une étude observationnelle, rétrospective, a été réalisée de janvier 2014 à décembre 2015 auprès des patients présentant des gonalgies persistantes après prothèse du genou, hospitalisés au sein du CETD de Berck-sur-Mer. Les patients ont été soumis à une enquête diagnostique pluridisciplinaire et une évaluation multidimensionnelle pluriprofessionnelle. L’efficacité des techniques de neurostimulation électrique et du traitement topique par capsaïcine a été étudiée à partir des données des dossiers médicaux. Résultats : Cent patients ont été inclus. Douze patients souffraient de douleurs nociceptives, 20 de douleurs neuropathiques pures (DNP) et 68 patients d’un syndrome douloureux régional complexe (SDRC). La moyenne d’âge était de 63,5 ans, le ratio homme/femme de 35/65. Vingt-cinq pour cent des gonalgies rattachées à un SDRC apparaissent durant le deuxième mois postopératoire. La neurostimulation transcutanée (85 patients) semble plus efficace en cas de DNP (78 % de répondeurs à 30 %) qu’en cas de SDRC (52 % de répondeurs à 30 %) [p = 0,127], reste efficace quel que soit le délai de prise en charge. L’application du patch de capsaïcine ne soulage qu’environ un patient sur deux que ce soit en cas de DNP (55 % de répondeurs à 30 %) qu’en cas de SDRC (58 % de répondeurs à 30 %), avec une efficacité plus spectaculaire en cas de SDRC. Plus l’application du patch est précoce, plus le soulagement est important (p = 0,036). Par ailleurs, cette étude permet de confirmer que ce traitement topique agit sur toutes les composantes des douleurs neuropathiques, à la fois les symptômes d’allodynie et les douleurs spontanées. La stimulation médullaire chronique reste une alternative efficace vis-à-vis des douleurs neuropathiques réfractaires (quatre patients). L’efficacité de notre prise en charge globale, mesurée à l’aide du questionnaire d’impression globale de changement à trois mois, constate une amélioration significative chez 70 % des patients présentant une DNP et 80 % des patients présentant un SDRC. Conclusion : Notre étude rétrospective confirme l’efficacité des techniques de neurostimulation électrique et du traitement topique à longue durée d’action par patch de capsaïcine dans le traitement des douleurs neuropathiques persistantes après mise en place d’une prothèse du genou. Un dépistage précoce des DNPG (par une surveillance systématique) peut permettre une prise en charge plus rapide et donc plus efficiente.


2020 ◽  
Author(s):  
S. Dugué

Le syndrome douloureux régional complexe de type 1 (SDRC 1) est caractérisé par des douleurs chroniques associées à des troubles vasomoteurs et/ou trophiques et/ou sudomoteurs témoignant d’une hyperactivité sympathique. Les formes pédiatriques de SDRC 1 se distinguent des formes adultes : les douleurs sont majoritairement localisées aux membres inférieurs (cheville, pied) et surviennent après un traumatisme mineur. Les enfants se présentent le plus souvent avec une forme froide d’emblée. Les douleurs entraînent une impotence fonctionnelle majeure et prolongée, ce qui contraste avec l’absence ou la banalité de la lésion sous-jacente. Les retentissements sont rapidement importants et concernent tous les domaines de la vie de l’enfant : perte d’autonomie, troubles du sommeil, anxiété, dépression, altération des liens sociaux et familiaux, absentéisme scolaire…Le diagnostic reste clinique, sur la base des critères de Budapest, même s’ils n’ont pas été validés en pédiatrie. Le traitement repose sur une réhabilitation fonctionnelle grâce à la physiothérapie associée à une prise en charge psychothérapeutique. L’objectif est de remobiliser le membre douloureux de manière progressive et adaptée, sans attendre la sédation complète de la douleur, et de limiter les retentissements de la douleur au quotidien. Les antalgiques peuvent parfois être utiles, mais doivent être surveillés de manière étroite. Cette prise en charge est ambulatoire initialement, mais lorsque les douleurs sont trop intenses et entraînent des retentissements importants, une hospitalisation doit être proposée. Enfin, l’évolution semble meilleure que chez les adultes même si environ 20 % des enfants rechutent dans les six premiers mois le plus souvent.


2012 ◽  
Vol 2 (2) ◽  
pp. 141-146
Author(s):  
Chafia Dahou-Makhloufi ◽  
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Le syndrome douloureux régional complexe type1 (SDRCI) ou algodystrophie est défini comme un syndrome douloureux vasomoteur et trophique portant sur des structures sous-cutanées, articulaires, périarticulaires et osseuses, d’un segment de membre, le plus souvent après un traumatisme. Sa physiopathologie est complexe et n’est pas totalement élucidée. Elle implique un dysfonc-tionnement sympathique, des phénomènes inflam-matoires, neurogéniques, vasculaires, périphériques et centraux. L’incidence du SDRC I est forte entre 30 et 70 ans et la majorité des travaux rapportent la prédominance féminine. Les facteurs favorisants sont nombreux, mais dans certains cas, aucune cause n’est retrouvée. Sur le plan clinique, différentes phases caractérisent le SDRCI, la phase aigüe dite chaude douloureuse, la phase dystrophique caractérisée par l’amplification des troubles trophiques et la phase atrophique qui se confond parfois avec la 2ème et au cours de laquelle s’installent les attitudes vicieuses, pouvant devenir des séquelles permanentes. Le diagnostic est clinique et les examens biologiques dont le bilan inflammatoire sont habituellement sans anomalies. Des critères diagnostiques cliniques sont actuellement établis et validés sur le plan international. L’hyperfixation osseuse au technétium 99 précède l’apparition des signes radiologiques, mais elle peut totalement manquer chez l’enfant et l’adolescent. L’IRM n’a de place qu’en cas de difficulté diagnostique, particulièrement en cas d’atteinte de la hanche. Le traitement de SDRC de type I est n’est pas bien défini. La kinésithérapie, la physiothérapie sont essentielles. Pendant la phase douloureuse, les antalgiques de palier 1 et 2 sont utiles. La corticothérapie en cure courte a donné des résultats favorables. La calcitonine, considérée pendant longtemps comme le traitement de référence de l’algodystrophie, n’est plus recommandée. Les bisphosphonates ont un effet antalgique mais leur prescription reste hors AMM. La place de l’anesthésie thérapeutique dans les formes d’algodystrophie réfractaire reste à définir. Les blocs sympathiques sont remis en cause, la sympathectomie est rarement pratiquée. La prise en charge psychologique est indispensable et la prévention reste essentielle.


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