Le neurofeedback comme outil de compréhension et de régulation de l’attention

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 13-13
Author(s):  
J.-A. Micoulaud Franchi

Le « neurofeedback » est une technique de biofeedback, appelée également « EEG biofeedback », utilisant l’enregistrement électroencéphalographique (EEG). Cette technique existe depuis près de 30 ans. Deux grands types de protocoles de neurofeedback en fonction du type de traitement en temps réel réalisé sur le signal EEG sont retrouvés. Dans le premier, la puissance spectrale d’une bande fréquentielle EEG en regard d’une région cérébrale est calculée. Il peut être par exemple demandé au sujet d’augmenter la puissance spectrale de la bande bêta ou de diminuer celle de la bande thêta enregistrées sur l’électrode Cz, donc en regard de la région centrale médiale. Dans le second, l’amplitude d’un potentiel lent, appelé SCP pour Slow Cortical Potential, en Cz est calculé. Il est alors demandé au sujet soit d’augmenter, soit de diminuer l’amplitude du SCP. Le neurofeedback permet principalement de favoriser les capacités attentionnelles et d’éveil d’un sujet. Ainsi son application thérapeutique est principalement le trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), où il s’agit d’une technique désormais considérée comme valide. Il est également utilisé comme thérapeutique complémentaire non pharmacologique dans la prise en charge des troubles envahissant du développement et dans les épilepsies pharmacorésistantes. Ces applications dans d’autres troubles psychiatriques restent plus marginales. Le neurofeedback est très peu connu et développé en France. Pourtant, il permet un renouveau de la neurophysiologie clinique en psychiatrie en proposant une approche thérapeutique et ouvre des voies de recherches neurophysiologiques novatrices.

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 561-562
Author(s):  
J.-M. Batail

La dépression est une maladie fréquente dont le cours évolutif peut être péjoratif avec une réponse partielle à la pharmacothérapie et la psychothérapie. Depuis l’avènement des neurosciences, et son essor dans l’étude des pathologies mentales, de nouvelles hypothèses physiopathologiques sur la maladie dépressive ont pu être testées. L’ensemble de ces travaux a permis d’identifier des réseaux cérébraux préfronto-limbiques dont l’implication apparaît centrale dans la physiopathologie de la dépression ainsi que les mécanismes sous tendant la réponse thérapeutique. Certaines cibles impliquées dans les mécanismes de réponse thérapeutique ont fait l’objet de développement de techniques récentes de neuromodulation électives telles que la stimulation magnétique transcrânienne ou la stimulation cérébrale profonde. Plus récemment, le neurofeedback intègre les approches neurobiologiques et psychothérapeutiques grâce à l’IRM fonctionnelle ou l’électro-encéphalographie en temps réel. Cette technique propose de moduler l’activité cérébrale de façon ciblée et ainsi de permettre au patient d’auto contrôler des activités cérébrales pathologiques affectant les voies de régulation de l’humeur et des émotions avec des répercussions cliniques. Le développement du neurofeedback permet de relever de nombreux défis tant du point de vue technologique que conceptuel dans l’approche du traitement du trouble dépressif afin de proposer des protocoles optimisés. Ces approches innovantes, non invasives, à l’interface entre la psychothérapie et les neurosciences, offrent une perspective d’avenir pour une prise en charge personnalisée de la dépression.


2019 ◽  
Vol 28 (4) ◽  
pp. 303-315
Author(s):  
M.-C. Allain ◽  
J.-M. Besson ◽  
P.-Y. Blanchard ◽  
L. Roge ◽  
A. Flechel ◽  
...  

En faisant partie intégrante du processus de soins, les familles des patients hospitalisés en réanimation sont exposées à des agressions à l’origine de troubles psychologiques. Ces situations de fragilité peuvent être, au moins en partie, prévenues par une prise en charge des familles de qualité. Au même titre que la démarche qualité implique l’évaluation de la satisfaction des patients, il paraît donc indispensable de recueillir celle des familles. L’outil OpinionFamily® (OF) a été conçu en partenariat avec une société experte afin de recueillir de façon anonyme, ergonomique, objective et continue la satisfaction des familles concernant leur perception de la qualité de leur prise en charge et de celle de leur proche sur une borne tactile sécurisée disposée dans la salle d’attente. L’analyse en temps réel des réponses permet l’évaluation des pratiques et la mise en place d’actions d’amélioration. Une étude de faisabilité au sein de la réanimation médicochirurgicale de l’hôpital Tenon de mars 2017 à août 2017 a permis le recueil de la satisfaction de 146 proches, essentiellement les référents des patients. L’identification et la disponibilité des soignants, le temps d’attente avant les visites, le confort de la salle d’attente ainsi que l’information relative à l’évolution de l’état de santé des patients demeurent les principaux items nécessitant la mise en oeuvre d’actions d’amélioration. L’implémentation systématique de l’outil OF dans les salles d’attente de réanimation offrirait aux soignants la possibilité de mieux connaître les besoins des familles en fonction de l’organisation mise en place, ainsi que d’évaluer régulièrement les améliorations effectuées.


2018 ◽  
Vol 34 (8-9) ◽  
pp. 730-734 ◽  
Author(s):  
Sofian Berrouiguet ◽  
Valérie Le Moal ◽  
Élise Guillodo ◽  
Alis Le Floch ◽  
Philippe Lenca ◽  
...  

L’évaluation ponctuelle du risque suicidaire habituellement conduite aux urgences, après un geste suicidaire, ne rend pas compte de son évolution après la sortie des soins, alors même que le risque de récidive reste important plusieurs mois après. Dans ces conditions, les possibilités d’identification, et donc de prise en charge, des patients à risque suicidaire sont limitées. Le développement de la santé connectée (eHealth) donne désormais accès en temps réel à des informations sur l’état de santé d’un patient entre deux séjours en centre de soins. Cette extension de l’évaluation clinique à l’environnement du patient permet de développer des outils d’aide à la décision face à la gestion du risque suicidaire.


Author(s):  
Quentin Fossé ◽  
Martin Dres

Le diaphragme est un muscle très sollicité en réanimation et sa dysfonction est associée à une importante morbi-mortalité. Outre l’effet délétère bien établi de la ventilation mécanique sur la fonction diaphragmatique, d’autres facteurs de risque interviennent (sepsis notamment) ce qui justifie de remplacer le concept physiopathologique de dysfonction diaphragmatique induite par la ventilation pour celui de dysfonction diaphragmatique associée à la réanimation. La prévalence de la dysfonction diaphragmatique est élevée en réanimation puisqu’elle touche plus de 60 % des patients dès l’admission et jusqu’à 80 % des patients présentant un sevrage prolongé. En pratique, l’existence d’une dysfonction diaphragmatique est évoquée à l’heure du sevrage de la ventilation mécanique, en cas d’échecs répétés. Le diagnostic repose sur la mesure de la capacité du diaphragme à générer une pression mais une telle évaluation n’est pas réalisée en routine. L’échographie diaphragmatique qui permet une approche non invasive et un examen en temps réel de l’excursion et de l’épaississement du muscle pourrait constituer l’examen de choix mais ses modalités de réalisation et sa validité restent à déterminer. En l’absence de traitement curatif, la promotion d’efforts inspiratoires spontanés exercés dans des limites physiologiques reste à l’heure d’aujourd’hui la stratégie la plus raisonnable.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 598-598
Author(s):  
C. Rebillard ◽  
A. Lambrechts ◽  
B. Guillery-Girard ◽  
F. Eustache ◽  
J.-M. Baleyte ◽  
...  

La technique d’Eye-tracking (ET), basée sur la détection du reflet cornéen généré par une lumière infrarouge, permet l’enregistrement en temps réel des mouvements oculaires d’un individu explorant une image ou son environnement. Cette technique révélant le sens du regard en une succession de saccades et de fixations a permis d’apporter un nouvel éclairage sur la manière dont un individu explore le monde environnant et de mettre en lumière les particularités perceptives dans différentes pathologies, dont les troubles du spectre autistique. Les sujets avec trouble du spectre autistique présentent des atypies perceptives se traduisant notamment par un biais de traitement en faveur de la dimension locale (détails). La majorité des travaux en ET se sont intéressés à la cognition sociale. Certains ont notamment révélé que les stratégies d’exploration des visages au sein d’une scène sociale en milieu naturel étaient différentes chez les sujets TSA et pourraient contribuer aux troubles de cognition sociale et de reconnaissance émotionnelle [1]. Toutefois, cette technique trouve également son intérêt dans l’étude d’autres domaines cognitifs tels que les capacités de catégorisation [2] ou la mémoire. Les personnes avec TSA ont un fonctionnement mnésique atypique [3], résultant notamment de difficultés de sélection et d’intégration d’informations perceptives complexes. Ces difficultés ont été identifiées dès les premières millisecondes d’exploration de l’information à mémoriser [4]. Nous proposons d’illustrer l’apport de cette approche pour la caractérisation des atypies perceptives des personnes avec TSA et leurs répercussions sur le fonctionnement cognitif. Nous aborderons également les perspectives nouvelles d’évaluation neuropsychologique et de remédiation qu’offre cette technique d’ET au clinicien.


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