Psychiatrie libérale et politique de santé mentale
La place de la psychiatrie libérale dans le système de santé français est une sorte de non dit, de non exprimé et par là-même de quasiment non débattu. Au-delà des statistiques purement descriptives sur la densité de psychiatres, le nombre d’actes, les revenus et l’évolution de ces indicateurs, la place et le rôle de la psychiatrie libérale demeure toujours en quelque sorte en besoin de clarification, comme s’il n’existait que par défaut. On peut sans doute trouver l’origine de cette situation dans le fait que l’organisation de la santé mentale, depuis l’après-guerre, repose officiellement sur le secteur psychiatrique, qui a vocation à couvrir tous les besoins, de la prévention à l’accompagnement médicosocial en passant par les soins. Les différents rapports sur la psychiatrie ou les plans de santé mentale reposent sur cette logique organisationnelle. Mais aujourd’hui, au moment où le secteur psychiatrique s’interroge, il est d’autant plus nécessaire que la psychiatrie libérale s’affirme sur la base de son activité, de ses pratiques et des relations qu’elle veut établir avec les autres acteurs du système de santé (médecins généralistes, psychologues, psychiatres publiques).