Psychiatrie libérale et politique de santé mentale

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S36-S36
Author(s):  
B. Basset

La place de la psychiatrie libérale dans le système de santé français est une sorte de non dit, de non exprimé et par là-même de quasiment non débattu. Au-delà des statistiques purement descriptives sur la densité de psychiatres, le nombre d’actes, les revenus et l’évolution de ces indicateurs, la place et le rôle de la psychiatrie libérale demeure toujours en quelque sorte en besoin de clarification, comme s’il n’existait que par défaut. On peut sans doute trouver l’origine de cette situation dans le fait que l’organisation de la santé mentale, depuis l’après-guerre, repose officiellement sur le secteur psychiatrique, qui a vocation à couvrir tous les besoins, de la prévention à l’accompagnement médicosocial en passant par les soins. Les différents rapports sur la psychiatrie ou les plans de santé mentale reposent sur cette logique organisationnelle. Mais aujourd’hui, au moment où le secteur psychiatrique s’interroge, il est d’autant plus nécessaire que la psychiatrie libérale s’affirme sur la base de son activité, de ses pratiques et des relations qu’elle veut établir avec les autres acteurs du système de santé (médecins généralistes, psychologues, psychiatres publiques).

2012 ◽  
pp. 115-137
Author(s):  
Émilie Courtin

LeNew Laboura fait de l’ouverture au « choix » l’un des principaux axes de sa réforme du système de santé britannique. Si cette ouverture a été bien documentée, peu de travaux se sont intéressés à l’impact de cette réforme sur la politique de santé mentale. L’objectif de l’article est donc de présenter cette réforme mettant en oeuvre des choix élargis pour les usagers des services de santé mentale. L’hypothèse centrale de l’article est que l’introduction inachevée du « choix » pour les usagers des services de santé mentale cristallise les difficultés et les paradoxes de la réforme duNew Labour.


2006 ◽  
Vol 25 (1) ◽  
pp. 217-140
Author(s):  
Marie-Josée Fleury ◽  
Jean-Louis Denis

Résumé Comme principale stratégie d'implantation de la Politique de santé mentale (PSM, MSSS, 1989), des plans régionaux d'organisation de services (PROS) sont mis en oeuvre dans l'ensemble des régions sociosanitaires du Québec. Cet exercice de planification des activités et des soins de santé mentale vise à démocratiser, décentraliser et reconfigurer le système de santé mentale en fonction d'une gamme plus diversifiée de services. Les PROS entendent aussi améliorer l'intégration des soins et des activités et l'efficience de ce réseau sociosanitaire. Par une étude de cas réalisée en Montérégie et une analyse descriptive effectuée dans les régions sociosanitaires du Québec, cet article apprécie la validité et la potentialité des PROS à modifier le système de santé mentale suivant les enjeux de la PSM. Il conclut au pouvoir relativement structurant de l'outil de planification à réguler et à transformer l'organisation des services, étant donné l'envergure des objectifs qu'il poursuit et son contexte de développement. Il amène aussi à questionner les processus de planification, de décentralisation et de coordination qui configurent l'intervention. Dans un contexte où la demande sociale est forte pour le changement, les stratégies et les mécanismes en vue de consolider la gestion régionale sont toutefois à parfaire.


2017 ◽  
pp. 234-253 ◽  
Author(s):  
Paula Brum Schaeppi

Sur la base d’une recherche cartographique effectuée auprès de l’antenne de Rio de Janeiro du mouvement antimanicomial brésilien, l’article analyse la mobilisation contre une politique municipale « néo-hygiéniste » : l’internement forcé de masse de personnes en situation d’itinérance sous prétexte de l’usage de substances psychoactives illicites, notamment du crack. Tout en situant le contexte récent de la politique de santé mentale dans son interface avec la « question des drogues » au Brésil, l’article cartographie les débats et perspectives militantes ainsi que de multiples affirmations présentes dans la contestation d’un dispositif étatique d’invisibilisation des marges sociales de l’espace urbain contemporain.


2007 ◽  
Vol 27 (2) ◽  
pp. 16-36 ◽  
Author(s):  
Marie-Josée Fleury ◽  
Youcef Ouadahi

Résumé Les réseaux intégrés de services sont présentés comme l'une des principales voies de solutions pour accroître l'efficience, la pertinence et la cohérence du système de santé dans le contexte actuel d'augmentation de la demande et de contraintes budgétaires. Dans le domaine de la santé mentale, l'intégration s'inscrit aussi dans une tentative de répondre aux besoins multiples de la population cible, plus spécifiquement les personnes souffrant de troubles mentaux graves. Cet article décrit les balises du concept de réseau intégré de services en santé mentale, les principales stratégies qui en favorisent le développement et les modèles de régulation qui permettent leur élaboration. L'article aborde aussi les difficultés et les enjeux de ce mode d'organisation et plus particulièrement les défis liés à l'implantation de changement et de transformation des systèmes.


2004 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 105-127 ◽  
Author(s):  
Marie-Josée Fleury ◽  
Jean-Louis Denis ◽  
Claude Sicotte ◽  
Céline Mercier

Résumé Le système québécois de santé mentale est actuellement confronté à une réorganisation importante de sa gestion et de l’offre de ses services. Cette restructuration peut être interprétée comme la deuxième phase d’une réforme, amorcée avec la Politique de santé mentale (1989) qui s’est traduite dans les régions sociosanitaires par les plans régionaux d’organisation de services (PROS) (1989-1997). À partir d’une étude de cas, cet article vise à décrire le processus de mise en oeuvre et les effets de cette première restructuration du système. Les conditions favorisant ou entravant l’implantation des PROS, les outils de gestion ainsi que différents facteurs contextuels, structurels et temporels sont étudiés. Enfin, les leçons à tirer de cette expérience pour la poursuite de la réforme des services de santé mentale sont discutées.


2009 ◽  
Vol 34 (1) ◽  
pp. 35-53 ◽  
Author(s):  
Catherine Vallée ◽  
Léo-Roch Poirier ◽  
Denise Aubé ◽  
Louise Fournier ◽  
Malijaï Caulet ◽  
...  

Résumé Depuis 2005, le Plan d’action en santé mentale oriente le développement et l’organisation des services en santé mentale au Québec. En conjonction avec d’autres réformes modifiant l’économie générale du système de santé, il vise en particulier à favoriser une réponse adéquate aux troubles mentaux courants. Cette préoccupation appelle une transformation de l’offre de services en première ligne. Une analyse de différents contextes dans lesquels opèrent ces changements permet une réflexion sur les principaux facteurs susceptibles d’influencer l’actualisation de certaines propositions du Plan d’action et sur l’évolution des modes de collaboration, un pré requis à la mise en place des réseaux locaux de services.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 642-642
Author(s):  
M. De Boucaud

Aux concepts émergés dans les courants actuels depuis une vingtaine d’années manquent une texture particulière. Ils ont besoin d’une existence intérieure, d’un noyau existentiel, d’une intériorité. La cognition a besoin de s’ouvrir sur un espace de verdure et de frondaison.L’insight a besoin de prendre de la densité dans une temporalité durable et prolongée. Ce sont là deux exemples capables de nous montrer la nécessité de prendre en compte les dimensions existentielles au sein même des approches scientifiques riches de toutes leurs exigences. C’est ce qui fait la grandeur de l’œuvre de Henri Ey :– l’absorption de la psychiatrie ou son annexion par les disciplines limitrophes en plein essor représente-t-elle un réel danger pour notre communauté psychiatrique éclatée ?– d’autre part, l’évolution de la psychiatrie elle-même sera-t-elle dominée par la psychopathologie cognitive et par l’apport des neurosciences ? La psychiatrie sera-t-elle capable de maintenir et de promouvoir une diversité des orientations qui ont été la richesse de la deuxième moitié du XXe siècle ?L’évolution de la psychiatrie pourrait alors être caractérisée par une rupture nette entre la pratique clinique et la recherche.Les problèmes actuels de la conscience sont concernés par cette situation : conscience du trouble et insight, troubles de la conscience et pathologie de la personnalité, addictions et processus délirant, théorie de l’esprit et connaissance de soi et d’autrui, S’agirait-il d’une énième tentative hégémonique dans le domaine très convoité de la santé mentale, où la science permettrait effectivement d’accéder à un type de savoir supérieur ?L’association pour la fondation Henri Ey et le cercle de recherche et d’édition Henri Ey proposent de partager une réflexion sur ces questions.


2006 ◽  
Vol 11 (1) ◽  
pp. 19-41 ◽  
Author(s):  
Gilles Bibeau

Résumé L'auteur démontre les différentes étapes du processus de construction des politiques gouvernementales en se centrant spécifiquement sur la façon dont la politique de santé mentale est en train d'être élaborée au Québec. Il analyse dans une première partie les pièges des consultations populaires, qu'elles se fassent dans le cadre des commissions ou autrement; il discute plus précisément des problèmes que pose aux commissaires, comme dans le cas de la Commission Rochon, le départage entre les intérêts conflictuels qui s'expriment dans les différents mémoires. Il discute dans une seconde partie des rapports qui se développent entre des comités consultatifs comme le Comité de la santé mentale du Québec et les services intraministériels, rapports de coopération ou de concertation qui dépendent à la fois d'éléments structurels et conjoncturels; les relations entre l'intraministériel et les organismes externes sond analysées du point de vue de leur implication dans les étapes préliminaires qui devraient conduire à la politique québécoise en santé mentale. La dernière partie est consacrée à une rapide discussion de deux idées qui semblent présentement dominer le discours des technocrates; celle de la désinstitutionnalisation et de la multidisciplinarité des équipes d'intervention, des idées qui sont revues en se basant principalement sur le contenu des derniers Avis du Comité de la santé mentale du Québec.


2008 ◽  
Vol 5 (1) ◽  
pp. 77-93 ◽  
Author(s):  
Deena White ◽  
Céline Mercier ◽  
Henri Dorvil ◽  
Lili Juteau

Résumé Un aspect majeur des récentes politiques québécoises concernant le système de santé, et le système de santé mentale en particulier, réside dans l'encouragement à la « concertation » entre partenaires : établissements du réseau, organismes communautaires, personnes dispensant des soins sur une base formelle et informelle, et bénéficiaires. Mais concertation pour quoi faire ? À partir d'une recherche exploratoire dans trois sous-régions de Montréal, nous décrivons et analysons différentes pratiques de concertation mises en oeuvre par les intervenants sur le terrain. Nous faisons l'hypothèse que les pratiques dans chacune des trois sous-régions révèlent une cohérence propre et des caractéristiques distinctives, selon la configuration des ressources de la sous-région, mais aussi selon le modèle de concertation envisagé par les « partenaires » dominants dans la sous-région. Or, nous avons identifié trois modèles de concertation.


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