scholarly journals L'Analyse du Cycle de Vie pour réduire l'impact environnemental de la viticulture biologique

2019 ◽  
Vol 15 ◽  
pp. 01031
Author(s):  
C. Renaud-Gentié ◽  
V. Dieu ◽  
M. Thiollet-Scholtus ◽  
H.M.G. van der Werf ◽  
A. Perrin ◽  
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Contexte : La viticulture est très exigeante en intrants. La viticulture biologique est souvent considérée comme un système durable, mais elle a des impacts environnementaux. L'analyse du cycle de vie (ACV) permet de discriminer les itinéraires viticoles. Objectif : Notre article présente et discute l'intérêt de l'ACV pour évaluer, comparer et améliorer les itinéraires viticoles biologiques par une comparaison (i) des inventaires des pratiques, (ii) des inventaires du cycle de vie (ICV) et (iii) des ACV. Matériel et méthodes : Huit cas ont été étudiés dans trois régions viticoles françaises et deux années. L'ICV et l'ACV ont été calculés, cinq impacts ont été sélectionnés par corrélations (changement climatique, eutrophisation de l'eau douce, écotoxicité terrestre, acidification terrestre, eutrophisation marine). Résultats et discussion : des différences importantes entre les cas pour les pratiques et les quantités d'intrants ont été observées et l'étude des impacts sur le changement climatique a révélé la hiérarchie d'importance des opérations notamment mécaniques et un classement différent pour des impacts au kg de raisin et à l'ha de vigne. Les défis de l'ACV sont de mieux prendre en compte le soufre et le cuivre ; enrichir les bases de données sur les engrais organiques ; et construire des indicateurs de biodiversité. Conclusion : L'ACV est meilleure que les inventaires des pratiques pour évaluer la viticulture biologique. Mots-clés : évaluation environnementale, viticulture durable, conduite de la vigne, cuivre, carburant, fertilisation.

2018 ◽  
Vol 67 (Supplement) ◽  
pp. 21-25
Author(s):  
F. Garcia-Launay ◽  
V. Rouillon ◽  
J. Faure ◽  
A. Fonseca

Les systèmes de production porc plein air reposant sur des races autochtones doivent répondre à des enjeux environnementaux et socio-économiques. Ils fournissent des produits à haute valeur ajoutée et reposent principalement sur des ressources alimentaires locales. Dans le projet européen TREASURE, nous avons mis en œuvre une Analyse de Cycle de Vie (ACV) des élevages appartenant à la filière Noir de Bigorre (NDB) localisée dans le Sud-Ouest de la France. Les impacts environnementaux ont été calculés en sortie de ferme et exprimés par kg de porc vif et par ha de terres occupé. A partir d’enquêtes dans 25 élevages et des données collectées pas la filière, nous avons estimé les flux et poids vifs moyens des animaux produits ainsi que les quantités moyennes d’aliments distribuées. Les formules des aliments achetés ont été collectées auprès des fabricants d’aliments. Les impacts potentiels sur le Changement Climatique (CC), l’Acidification (AC), l’Eutrophisation (EU), la Demande Cumulée en Energie (CED) et l’Occupation des Terres (LO) par kg de porc étaient dans la gamme des systèmes traditionnels précédemment étudiés. L’impact CC par kg était élevé en raison d’une quantité supérieure d’aliment nécessaire pour atteindre le poids d’abattage. Les impacts AC et EU par ha étaient relativement faibles. Les systèmes NDB ont des impacts typiques des systèmes extensifs et plein air porcins. Des études complémentaires dans le projet européen TREASURE permettront d’éclairer les dimensions économique et sociale de la durabilité de ces systèmes.


Author(s):  
Eric Wilson Tegno Nguekam ◽  
Salomon C. Nguemhe Fils ◽  
Joachim Etouna ◽  
Simon Njeudeng Tenku

Résumé : Dans cet article, il est question d’évaluer la déforestation dans la périphérie Ouest de la réserve de Biosphère du Dja à travers les techniques de Télédétection et de Système d’Information Géographique. Pour cela, 08 images Landsat de date différentes (2011 à 2018) ont été utilisées pour produire les cartes d’occupation du sol, à travers la méthode de classification supervisée et l’algorithme « maximum likelihood ». Les classes d’occupation de sol retenues pour cette classification sont : forêt dense, forêt dégradée, zone de culture, zone marécageuse, zone d’habitation, sol nu et eau. L’analyse des changements a été faite avec la technique de « change detection ». Les résultats de cette étude ont montré que la déforestation a été importante pendant la période d’étude (2011 – 2018). Les surfaces forestières se sont principalement transformées en zone de culture, marécage, forêt dégradée, sol nu. Le taux de déforestation observé est de 6,8% et dénote une importante baisse du couvert forestier dense. L’étude a montré des tendances de déforestation dans cette périphérie. Elle a permis d’observer que les zones tendancieuses sont concentrées principalement autour de certaines activités anthropiques présentes dans cette zone (la plantation agricole SUDCAM, le barrage de Mekin, les lieux habités). Mots-clés : Déforestation, Changement climatique, forêt, tendances de déforestation, images satellites


2013 ◽  
Vol 26 (3) ◽  
pp. 239-248
Author(s):  
M.S. CORSON ◽  
M. DOREAU

La pénurie d’eau, qui est le bilan entre sa disponibilité et sa consommation, est un problème régional avec des répercussions globales, car i) l’accroissement de la population humaine et de la demande en produits animaux entraîne l’augmentation de la demande en eau et ii) le changement climatique modifie les régimes de pluviométrie partout dans le monde. L’eau peut être divisée en eau « bleue » (eau de surface et des nappes phréatiques), en eau « verte » (eau du sol soumise à l’évapotranspiration) et en eau « grise » (eau virtuellement nécessaire pour diluer les polluants). Globalement 70% de l’eau bleue est utilisée pour l’agriculture. Une différence majeure entre méthodes d’appréciation de la consommation d’eau est l’inclusion ou non d’autres types d’eau que l’eau bleue. L’« empreinte eau » inclut les eaux verte et grise, alors que les analyses du cycle de vie tendent à les exclure, ou à inclure seulement la différence de disponibilité en eau verte en cas de changement d’utilisation des terres. Une seconde différence est la prise en compte de la consommation brute (en litres d’eau) ou pondérée par un index de stress hydrique (en litres d’équivalent-eau). En raison de ces différences méthodologiques, les estimations de la consommation d’eau pour un même produit varient fortement. En définitive, la pénurie en eau dépend de la consommation d’eau bleue. La contribution des animaux d’élevage à la pénurie en eau peut être réduite en diminuant leur consommation d’eau et/ou celle des cultures irriguées utilisées pour leur alimentation.


2020 ◽  
Vol 13 (7) ◽  
pp. 3276-3288
Author(s):  
Wendsom Osée Ouedraogo ◽  
Alain P.K. Gomgnimbou ◽  
Saïdou Santi ◽  
Daniel Ilboudo ◽  
Aboubacar Toguyeni

La dégradation forestière provoque la perte de carbone et contribue indirectement au changement climatique. Afin d’évaluer la contribution du massif forestier de l’Ecole Nationale des Eaux et Forêts (ENEF) à l’atténuation du changement climatique, une étude d’estimation du stock de carbone a été menée. Dans cette étude, la quantité de carbone ligneux a été estimée dans des placettes carrées de 900 m2 pour la savane, 400 m2 pour la plantation de Tectona (P Teck) et 2500 m2 en zone agroforestière (Z Agf). L’équation de type polynomial et le modèle allométrique ont été utilisés pour l’évaluation du stock de carbone. Dans la savane, le carbone stocké dans la biomasse épigée s’élève à 17,66 ± 22,05 tC/ha et celui de la biomasse hypogée ainsi que de la végétation herbacée ont été respectivement de 2,28 ± 2,41 tC/ha et de 1,39 ± 0,61 tC/ha. Au niveau de la plantation de teck et de la zone agroforestière, les quantités de carbone contenues dans la biomasse aérienne ligneuse ont été respectivement de 54,38 ± 12,04 tC/ha et 2,50 ± 3,28 tC/ha contre 7,09 ± 1,40 tC/ha et 0,35 ± 0,42 tC/ha dans les racines. Cette étude contribue à la compréhension de l’apport de la savane, de la plantation et du système agroforestier ; à la séquestration du carbone. Des actions de renforcement du potentiel ligneux de cet écosystème s’imposent pour minimiser la dégradation de ce site à long terme et afin qu’il soit une source durable de séquestration du carbone. .Mots clés : Biomasse, stock de carbone, changement climatique, savane, zone soudanienne, Burkina Faso. Forests degradation causes carbon loss and contributes indirectly to climate change. In order to estimate the contribution of the forest of ENEF (called Ecole Nationale des Eaux et Forêts) forest in the mitigation of climate change, a work based on carbon stock in the forest was implemented. In this study, the quantity of ligneous carbon was estimated in some squares of 900 m 2 for the savannah, 400 m2 for the Tectona plantation (P Teck) and 2500 m2 for the agroforestry area (Z Agf). The equation polynomial and the allometric standard were used to evaluate carbon storage. In savannah, the carbon stocked in above ground biomass was 17.66 ± 22.05 tC/ha. The contribution roots and herbaceous is respectively 2.28 ± 2.41 tC/ha and 1.39 ± 0.61 tC/ha. In teak plantation and agroforestery land, the carbon stocked in AGB was respectively 54.38 ± 12.04 tC/ha and 2.50 ± 3.28 tC/ha. Concerning the roots, it is respectively 7.09 ± 1.40 tC/ha and 0.35 ± 0.42 tC/ha. The actions to strengthen the wood potential of this ecosystem are needed to minimize the degradation of this site in the long term and to be a source of carbon sequestration.Keywords : Biomass, carbon storage, climate change, savannah, soudanian zone, Burkina Faso.


2011 ◽  
Vol 24 (5) ◽  
pp. 415-432 ◽  
Author(s):  
J.B. DOLLÉ ◽  
J. AGABRIEL ◽  
J.L. PEYRAUD ◽  
P. FAVERDIN ◽  
V. MANNEVILLE ◽  
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Le contexte environnemental actuel, tant politique (objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre) que sociétal (informationdu consommateur), nécessite de préciser les impacts de l'activité d'élevage bovin en matière de changement climatique. L'enjeuest de connaître précisément les niveaux d'émissions de gaz à effet de serre (GES) et de stockage de carbone, des différents modes deproduction. Pour cela, une évaluation basée sur la méthodologie de l'Analyse du Cycle de Vie (ACV) est mise au point à l'échelle dusystème d'élevage. Cette approche permet d'avoir une vision globale de l'activité d'élevage intégrant l'ensemble des processus interneset externes au fonctionnement de l'exploitation. Ainsi pour les systèmes laitiers français, l'empreinte carbone brute du lait est enmoyenne de 1,26 kg CO2/kg de lait. La prise en compte du stockage de carbone sous les prairies et les haies se traduit par une compensationcomprise entre 6 et 43% selon les systèmes, en fonction de la part de prairies. L'empreinte carbone nette du lait françaisest alors en moyenne de 1,0 kg CO2/kg de lait. Dans les systèmes bovins viande français, l'empreinte carbone brute est comprise entre14,8 et 16,5 kg CO2/kg viande vive en fonction du système de production (naisseur vs naisseur/engraisseur). Après prise en comptedu stockage de carbone qui permet une compensation comprise entre 24 et 53%, l'empreinte carbone nette est comprise entre 7,9 et11,3 kg CO2/kg viande vive. De nombreux leviers d'action sont identifiés dans les systèmes d'élevage de ruminants pour réduire l'empreintecarbone des produits au portail de la ferme. Certains concernent une optimisation des systèmes de production (ajustementdes apports alimentaires, gestion de la fertilisation…) et se traduisent par des économies en matière d'intrants. D'autres nécessitentla mise en place de nouvelles technologies et se traduiront donc par un investissement ou un coût de fonctionnement supérieur auxschémas actuels de production.


2008 ◽  
Vol 21 (4) ◽  
pp. 367-386 ◽  
Author(s):  
M. BONNEAU ◽  
J.Y. DOURMAD ◽  
B. LEBRET ◽  
M.C. MEUNIER-SALAÜN ◽  
S. ESPAGNOL ◽  
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Cet article résume les apports du programme «Porcherie verte» dans l’évaluation globale intégrée des systèmes de production porcine, prenant en compte à différentes échelles les diverses dimensions pertinentes de la durabilité, au-delà des seuls impacts environnementaux. La comparaison multicritères de deux types de conduite d’élevage prend en compte l’ensemble des dimensions de la durabilité (environnement, société, économie) mais à une échelle restreinte à l’atelier d’élevage porcin. Comparativement aux animaux élevés sur caillebotis, les porcs élevés sur litière avec accès à une courette bénéficient d’un meilleur bien-être, ont de meilleures performances de croissance mais leurs carcasses peuvent être plus grasses. Leurs viandes peuvent avoir une moindre qualité technologique, mais une meilleure qualité sensorielle. Ce type de conduite produit nettement moins d’odeurs désagréables mais il est plus coûteux. Les produits peuvent cependant potentiellement être mieux valorisés par un label. La modélisation visant une optimisation au niveau de l’exploitation prend en compte les dimensions environnementales et économiques, mais pas sociétales, pour comparer différentes filières de gestion des effluents. L’échelle d’approche est plus large que dans l’étude précédente pour prendre en compte les interactions entre productions animales et végétales sur le territoire de l’exploitation qui correspond à un échelon décisionnel fondamental en agriculture. La filière «Lisier brut» conduit à la meilleure marge brute marginale, avec de bons bilans environnementaux, mais la production est limitée à 60 porcs à l’ha. Le traitement biologique du lisier sans séparation de phases permet d’augmenter la production de porcs mais détériore le bilan apparent de phosphore de l’exploitation et réduit significativement la marge brute par porc produit. La mise en œuvre d’un procédé de séparation de phases préalablement au traitement biologique du lisier permet d’augmenter encore la production de porcs en respectant des contraintes environnementales sur le phosphore, mais il réduit encore plus la marge brute par porc produit. Le compostage du lisier peut être une alternative au traitement biologique pour les petites exploitations, mais son bilan environnemental est médiocre. L’exportation du compost de lisier allège les bilans apparents de N et de P de l’exploitation mais ne change pas les émissions gazeuses. Il permet de maintenir une bonne marge brute, même aux chargements élevés. L’élevage de porcs sur litière permet de produire plus de porcs à l’ha mais au prix d’une dégradation de l’impact environnemental et d’une augmentation des coûts de production. Le compostage du fumier des litières permet d’augmenter la production de porcs à l’ha, mais uniquement en l’absence de contrainte environnementale sur le phosphore, et l’accroissement marginal de marge brute est faible. L’exportation du compost excédentaire permet d’augmenter encore la production de porcs en allégeant les bilans apparents de N et P, mais pas les émissions gazeuses. Parmi les filières avec traitement, qui autorisent des chargements élevés, le traitement biologique semble réaliser le meilleur compromis entre marge brute réalisée et impact sur l’environnement, si l’on néglige les transferts d’impacts hors de l’exploitation. Parmi les filières avec traitement et exportation, qui permettent des niveaux de chargement très élevés, le compostage de fumier semble cumuler les inconvénients en termes de marge brute et d’impacts environnementaux, si l’on néglige les transferts d’impacts hors de l’exploitation associés au traitement biologique. L’évaluation globale de l’impact environnemental des élevages porcins est restreinte à la dimension environnementale mais son échelle d’approche permet d’intégrer l’ensemble des impacts associés aux processus en amont de l’exploitation L’analyse de cycle de vie (ACV) est une méthode de choix pour faire cette évaluation et a été mise en œuvre pour comparer les impacts environnementaux de trois scénarios contrastés de production porcine. La production la plus intensive, suivant le scénario des bonnes pratiques agricoles, a le plus faible impact sur le changement climatique, mais le plus fort impact sur l’acidification. La production biologique, peu intensive, consomme beaucoup de surfaces, mais elle a le plus faible impact sur l’eutrophisation. De façon générale, les meilleurs compromis entre coûts de production et respect de l’environnement sont obtenus par les systèmes les plus économes en surface, qui utilisent au mieux les capacités du sol à produire de l’aliment pour les animaux et à recevoir leurs effluents. L’absence de lien au sol coûte cher en argent et en impact écologique.


2021 ◽  
Vol 11 (2) ◽  
Author(s):  
Audrey Naulleau ◽  
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Laurent Prévot ◽  
Christian Gary ◽  
Laure Hossard ◽  
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Les enjeux du changement climatique sont souvent présentés à l’échelle globale, alors que l’adaptation nécessite des connaissances sur ses impacts à une échelle locale. Cet article propose une démarche originale combinant modélisation numérique et démarche participative au sein d’un bassin viticole méditerranéen. Elle a pour objectifs (i) d’utiliser les projections climatiques avec des acteurs, (ii) de quantifier les impacts du changement climatique selon les systèmes de production, et (iii) d’engager des réflexions sur les adaptations à mettre en œuvre. Les résultats de simulation ont montré une vulnérabilité accrue des systèmes viticoles à haut rendement, comparés aux systèmes en AOP. Cependant, des incertitudes subsistent concernant l’occurrence des évènements extrêmes et l’effet de températures élevées. Les adaptations envisagées s’appuient sur ces résultats et sont enrichies des connaissances expertes. Mots clés : sécheresse, viticulture, Méditerranée, modèle de simulation, démarche participative


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