INRA Productions Animales
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Published By Universite De Bordeaux

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2021 ◽  
Vol 34 (3) ◽  
pp. 191-210
Author(s):  
Hervé GUYOMARD ◽  
Zohra BOUAMRA-MECHEMACHE ◽  
Vincent CHATELLIER ◽  
Luc DELABY ◽  
Cécile DÉTANG-DÉSSENDRE ◽  
...  

Dans le monde entier, les productions animales sont aujourd’hui confrontées à des défis majeurs en matière de durabilité. Ces derniers sont exacerbés dans l'Union européenne (UE) où les questions relatives au réchauffement climatique, à l’environnement, à la santé humaine et au bien-être animal suscitent de nombreux débats. À côté des impacts négatifs, les productions animales peuvent également présenter des avantages sur les plans économique, territorial et nutritionnel. Certains systèmes d'élevage, notamment les systèmes herbagers, peuvent également avoir des effets positifs sur le climat et l'environnement. Les productions animales sont fortement régulées dans l'UE, alors que la consommation de produits animaux ne l'est pas ou très peu. Bon nombre des effets négatifs et positifs sont des biens publics, mal pris en compte par les acteurs privés et les marchés. Il existe donc une légitimité et une marge de manœuvre pour les politiques publiques visant à réduire les dommages et à augmenter les avantages de la production et de la consommation de produits animaux. La dernière partie de l'article explique comment cet objectif pourrait être atteint dans l'UE par le biais d'une Politique Agricole Commune (PAC) profondément révisée et basée sur les principes de l'économie publique.


Author(s):  
Mohammed GAGAOUA ◽  
Claudia TERLOUW ◽  
Brigitte PICARD2

Cette synthèse s’intéresse à l’apport de l’analyse protéomique et à la découverte de biomarqueurs pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à la variabilité et la stabilité de la couleur de la viande bovine. L’analyse intégrative des données protéomiques de la littérature révèle les principales signatures moléculaires et les mécanismes biologiques à l’origine de la couleur de la viande bovine. Une fouille de données des études protéomiques récentes sur la couleur de la viande a permis d’agréger 79 protéines biomarqueurs potentiels issues de 13 études. Les protéines sont associées à 6 processus biologiques interconnectés : métabolisme énergétique, réponses au stress cellulaire et oxydant, structure, voies de signalisation, protéolyse et apoptose. Avec un seuil d’identification dans au moins 3 études, 27 protéines ont été présélectionnées parmi lesquelles la β-énolase, la peroxiredoxine 6, la protéine de stress HSP27, la phosphoglucomutase 1, la superoxyde dismutase 1 et la μ-calpaïne ont été identifiées par au moins 5 études comme jouant un rôle significatif dans les variations de la couleur de la viande bovine.


Author(s):  
Nathalie LE FLOC’H ◽  
Anne BOUDON ◽  
Lucile MONTAGNE ◽  
Hélène GILBERT ◽  
Florence GONDRET ◽  
...  

Le projet européen PROHEALTH portait sur les maladies de production des porcs et des volailles. Pour l’espèce porcine, INRAE a apporté des connaissances nouvelles permettant de comprendre les mécanismes biologiques qui conduisent ou non à l’expression de ces maladies et de proposer des voies d’amélioration des conditions d’élevage pour préserver la santé des porcs. Ainsi, enrichir l’environnement des truies pendant la gestation a permis de réduire leur stress et donc d’améliorer leur bien-être et de réduire la mortalité néonatale des porcelets. Chez les porcelets, la dynamique de réponse aux stress du sevrage et la prévalence des problèmes digestifs ont été modulées par l’alimentation. Chez les porcs en croissance, augmenter la surface disponible en élevage contribuerait à prévenir l’apparition de troubles locomoteurs selon la prédisposition génétique des porcs à augmenter leur activité physique. Chez les porcs en croissance également, le respect de bonnes conditions d’hygiène du logement permet de préserver la santé et les performances de croissance en limitant l’inflammation systémique et les troubles respiratoires. En s’appuyant sur un modèle de lignées génétiques divergentes sélectionnées sur la Consommation Moyenne Journalière Résiduelle (CMJR), un indicateur de l’efficacité alimentaire, nous avons montré l’implication de facteurs génétiques dans la susceptibilité des porcs à certaines maladies comme les troubles digestifs du sevrage, l’ostéochondrose et l’inflammation causée par les mauvaises conditions d’hygiène du logement.


Author(s):  
Vincent CHATELLIER ◽  
Cécile DETANG-DESSENDRE ◽  
Pierre DUPRAZ ◽  
Hervé GUYOMARD

En utilisant les données du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA), cet article propose, dans un premier temps, un panorama des revenus des exploitations agricoles françaises sur la décennie 2010-2019, et de leur hétérogénéité selon l’orientation productive, la taille et la localisation. Il illustre leur dépendance aux différentes aides directes de la Politique Agricole Commune (PAC). Sur cette base, il analyse ensuite la sensibilité des revenus agricoles à trois scénarios de réorientation des aides directes de la PAC. Le premier considère une modification du mode d’octroi des aides couplées aux productions bovines. Le second mesure l’impact de la mise en œuvre d’une convergence intégrale, à l’échelle nationale, du montant du paiement de base par hectare. Le troisième discute de l’impact d’un renforcement du paiement redistributif sur les premiers hectares de chaque exploitation. La dépendance aux aides directes de certaines catégories d’exploitations, dont celles de ruminants et de grandes cultures, est forte et s’est accentuée. Elle rend économiquement et politiquement difficile une réorientation rapide et ambitieuse des soutiens de la PAC alors qu’il y a pourtant urgence à accroître l’efficacité climatique et environnementale de cette politique et de l’agriculture.


Author(s):  
Luc DELABY ◽  
Brendan HORAN

Au cours des prochaines décennies, la croissance démographique, l'urbanisation et l'augmentation des revenus, en particulier dans les pays en développement, laissent présager une hausse significative de la demande alimentaire mondiale. L'augmentation de la production agricole devra cependant être obtenue avec une efficacité accrue et dans le respect de l'environnement. Les prairies, qui couvrent une grande partie de la planète, constituent une ressource indirecte importante dans l'approvisionnement alimentaire mondial, grâce notamment aux ruminants qui les valorisent. Dans ce contexte, les productions animales issues de systèmes basés sur les prairies et le pâturage s’avèrent bien placées pour fournir des aliments de qualité destinés à la consommation humaine tout en assurant une grande variété de services écosystémiques. Des progrès notables ont été réalisés dans la gestion des prairies afin d’assurer à la fois une productivité élevée et une production alimentaire de qualité. Le rôle des quantités d’herbe offerte et de la hauteur d’herbe résiduelle a été mieux quantifié et les règles de gestion à l’échelle de la parcelle ont ainsi pu être élaborées afin d’optimiser le compromis entre l’herbe valorisée par vache et par hectare. À l’échelle de la saison de pâturage, les conditions de réussite reposent à la fois sur une gestion rigoureuse, et sur des vaches dont les caractéristiques génétiques spécifiques, notamment l’aptitude à se reproduire, sont mieux connues. Le défi pour les éleveurs est d’aboutir à une valorisation plus efficace des pâturages grâce à gestion mieux anticipée et adaptée aux conditions spécifiques de l’année, de leur parcellaire et de leur situation d’élevage. Ainsi, le développement et la diffusion d'outils d'aide à la gestion du pâturage pour conforter la prise de décision reste un objectif important pour les organismes de recherche et de développement dans le monde entier.


2021 ◽  
Vol 34 (2) ◽  
pp. 139-160
Author(s):  
Marc BENOIT ◽  
Patrick VEYSSET

Originellement basé sur l’ingestion de fourrages par les herbivores et par extension sur leurs besoins énergétiques, le concept d'Unité de Gros Bétail (UGB) est largement utilisé, sans être toujours précisément défini, pour décrire et évaluer les systèmes d'élevage ou pour calculer des statistiques. Cependant, le calcul de la valeur UGB d'un animal donné peut être considéré comme très frustre dans la mesure où il ne tient compte ni de sa taille, ni de son niveau de production, ni de ses conditions d'élevage, dont dépendent ses besoins énergétiques et donc alimentaires. Nous proposons une méthode de calcul de l'UGB adaptée aux espèces bovines, ovines et caprines basée sur les besoins énergétiques nets des animaux, en utilisant les équations et paramètres fournis par le GIEC (« Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat »). Grâce à une analyse de sensibilité vis-à-vis des variables utilisées, nous confirmons que le poids des animaux et leur niveau de production sont déterminants de ces besoins. En intégrant ces deux paramètres, nous proposons deux types d'équations qui diffèrent par leur niveau de précision et par la disponibilité des données requises. Sur la base d'une équivalence de 29 000 MJ pour une UGB correspondant à une vache laitière de 600 kg produisant 3 000 kg de lait par an à un taux butyreux de 4 %, nous conservons la notion d'animal de référence pour une UGB. La méthode proposée permet d’approcher, à travers la taille des animaux, leur niveau de production et leur génotype, la variabilité des besoins alimentaires des animaux. Les coefficients UGB ainsi calculés peuvent très significativement différer des coefficients historiques et ainsi modifier les conclusions de comparaisons de systèmes de production entre eux ou dans le temps.


Author(s):  
Mauro COPPA ◽  
Bruno MARTIN ◽  
Sophie HULIN ◽  
Pauline GERBER ◽  
Joël GUILLEMIN ◽  
...  

L'authentification des pratiques d'élevage par des analyses rapides du lait et/ou du fromage est une préoccupation de nombreuses filières laitières depuis plusieurs années. Les techniques de spectroscopie dans le visible (VIS) et l’infrarouge (IR) ont été proposées comme outils d’authentification prometteurs en raison de leur rapidité et de leur faible coût qui permettent une application en routine. L’objectif de cette synthèse est de faire un point sur les connaissances concernant l’authentification de l’alimentation des vaches laitières en utilisant la spectroscopie (dans le VIS, le proche IR (SPIR) et le moyen IR (MIR)) sur le lait et le fromage. La spectroscopie IR permet de discriminer des laits ou des fromages issus de régimes contrastés avec une précision fréquemment supérieure à 90 %. Appliquée au lait, la SPIR seule présente des précisions légèrement inférieures à celles de la MIR lorsqu’elle ne tient pas compte du spectre VIS. La précision de la spectroscopie IR est largement réduite lorsqu’elle est utilisée pour discriminer des rations peu contrastées. Pour faire face à cette limite, des avancées récentes proposent d’utiliser la MIR sur le lait pour prédire des indicateurs de la proportion des différents aliments dans la ration des vaches. Des résultats prometteurs ont été obtenus, notamment pour prédire la proportion d’herbe pâturée dans la ration. Un exemple d’utilisation de la MIR pour authentifier, à l’échelle d’un territoire, la composition de la ration des troupeaux laitiers est fourni et les atouts et les faiblesses de cette application sont analysés.


Author(s):  
Jean-Yves DOURMAD ◽  
Charlotte GAILLARD

Ces dernières années, avec le développement de l'utilisation de truies hyperprolifiques, les performances de reproduction ont considérablement augmenté dans les élevages. Cette amélioration des performances a été l’un des principaux moteurs de l'évolution des besoins nutritionnels des truies gestantes et allaitantes. Dans le même temps, de nombreuses connaissances scientifiques ont été produites permettant, à l'aide de la modélisation mathématique, une approche holistique du raisonnement des apports en énergie, en Acides Aminés (AA) et en minéraux. L'objectif de cette synthèse est à la fois de décrire ces évolutions et de montrer comment l'état actuel des connaissances sur la nutrition des truies peut être utilisé pour développer des modèles et des outils d'aide à la décision, et ainsi améliorer les stratégies d'alimentation dans les élevages. Différents exemples sont présentés pour illustrer comment l'utilisation de tels outils peut aider à optimiser la productivité des truies, en particulier dans le cadre du développement de l’alimentation de précision. Jusqu'à récemment, la maximisation des performances de reproduction des truies et de leurs portées a constitué le principal objectif dans la définition des apports nutritionnels. Cette situation évolue rapidement vers de nouveaux objectifs liés aux préoccupations croissantes de la société pour le bien-être animal et l'environnement qui deviennent maintenant prioritaires. Cela jouera un rôle majeur dans l'évolution future des systèmes d’élevage porcins, et de la conduite et de l’alimentation des truies, faisant appel à de nouvelles connaissances scientifiques et au développement de nouvelles technologies, en particulier celles du numérique.


Author(s):  
Caroline DEPOUDENT ◽  
Nathalie HOSTIOU ◽  
Lisa LE CLERC

En France, 6 720 exploitants et conjoints actifs, et 5 990 salariés travaillent dans les élevages de porcs. Toutefois, le vieillissement de ces exploitants et la difficulté à trouver des salariés rendent primordiale la question de l’attractivité de ces métiers, afin d’assurer le renouvellement des générations. Cet article vise à présenter les conditions de travail des personnes travaillant en élevage de porc et à dégager des pistes d’améliorations. La plupart des éleveurs et salariés travaillent en équipe, avec un niveau de spécialisation croissant avec la taille de l’élevage. La productivité du travail est en hausse avec des charges de travail relativement raisonnables par rapport à d’autres productions animales. Travailler en production porcine relève de plusieurs motivations : entreprendre, travailler avec des animaux, réaliser des tâches techniques. Les conditions de travail offrent un certain nombre d’avantages : régularité dans l’organisation, horaires classiques, travail en équipe, rémunération attractive et localisation des emplois en milieu rural. Toutefois, la répétitivité de certaines tâches ou les contraintes physiques génèrent un risque de troubles musculo-squelettiques. Les remises en question des projets des éleveurs agrandissement, modernisation) ou de l’élevage en général peuvent également être source de stress. Afin de préserver les personnes qui travaillent dans les élevages et d’attirer de nouveaux entrants, il est essentiel d’intervenir sur le plan matériel et relationnel : bâtiments et équipements facilitant le travail, réduction des tensions liées à des projets par un développement des actions favorisant les liens entre agriculteurs, riverains et citoyens.    


Author(s):  
Alain DUCOS ◽  
Frédéric DOUHARD ◽  
Davi SAVIETTO ◽  
Marion SAUTIER ◽  
Valérie FILLON ◽  
...  

Les filières et systèmes d’élevage ont considérablement évolué au cours du XXe siècle. La recherche en génétique animale et la mise en place des programmes d’amélioration génétique ont joué un rôle important dans cette évolution. Aujourd’hui, le modèle dominant, caractérisé par une utilisation intensive d’intrants, une très grande spécialisation des systèmes et la recherche de coûts de production toujours plus bas, est remis en cause. Un objectif désormais largement partagé est de contribuer à l’émergence de systèmes alimentaires durables, équitables, sains et respectueux de l’environnement. L’agroécologie est un moyen pour atteindre cet objectif et guider la nécessaire transition des systèmes d’élevage, à laquelle la génétique animale doit contribuer. Des exemples de contributions passées, actuelles et potentielles sont présentés et positionnés selon cinq principes d’agroécologie proposés pour guider l’évolution des systèmes d’élevage. La plupart, telles que la sélection d’animaux résistants à différentes maladies infectieuses ou valorisant de façon plus efficace leur alimentation, correspondent à des niveaux de transition agroécologique faible, dans la mesure où elles ne remettent pas en cause les fondements, les composantes ou la conception générale des systèmes. De nouvelles contributions, visant une transition forte, fondée sur une reconception en profondeur des systèmes d’élevage, sont à développer à l’avenir.


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