L’intégration des sciences humaines et sociales dans les formations en santé : passer par les arts et le cinéma pour relever les défis

2019 ◽  
Vol 20 (1) ◽  
pp. 43-51
Author(s):  
Nicolas Vonarx

Contexte : Parce que les pratiques médicales et de soins et les savoirs qui les soutiennent sont des constructions sociales, parce que les situations de soin comportent des enjeux éthiques, convoquent une relation entre humains et doivent tenir compte des souffrances et du vécu propres aux personnes soignées, il est convenu que les sciences humaines et sociales doivent être intégrées dans les formations des professionnels de la santé. Problématique : Au regard d’une telle réflexion, plusieurs questionnements sont formulés : comment sont-elles intégrées dans des programmes de formation en santé ? À quels défis sont-elles confrontées et quel matériel pédagogique peut-on emprunter pour déplacer des contenus de sciences humaines et sociales vers des disciplines de la santé qui sont animées par certains rapports aux savoirs ? Conclusion : Ce texte reprend ces questions et propose de mobiliser les arts, et notamment le cinéma de fiction, pour véhiculer des contenus théoriques de sciences humaines et sociales auprès d’étudiants en médecine et en soins infirmiers.

2018 ◽  
Vol 19 (3) ◽  
pp. 127-135 ◽  
Author(s):  
Florence Parent ◽  
Grégory Aiguier ◽  
Alexandre Berkesse ◽  
Manoé Reynaerts ◽  
Franck Rolland ◽  
...  

Problématique : Plusieurs mouvements tentent de reformuler les fondements d’une clinique en tant que praxis, centrée sur un « agir-en-santé » : promotion de la santé, soins palliatifs, éducation thérapeutique du patient, médecine centrée sur le patient, courant du patient-partenaire, humanités et sciences humaines et sociales pour la santé, etc.. Ils s’efforcent d’apporter leurs contributions propres à la redéfinition de la santé et à sa traduction en tant qu’objet d’enseignement et d’apprentissage dans les curriculums de formation des professionnels de la santé. Exégèse : Les auteurs proposent la notion d’éthique des curriculums en santé pour désigner l’idée que les choix alternatifs relatifs aux conceptions de l’agir en santé, qui sous-tendent l’organisation des curriculums de formation des professionnels de la santé, devraient être rendus explicites au regard des dimensions constitutives d’un paradigme en philosophie des sciences (ontologique, épistémologique et méthodologique), dans le cadre de processus démocratiques de mise en projet. Conclusion : En lien avec une telle perspective, les auteurs argumentent qu’il est possible et nécessaire de caractériser l’agir professionnel en santé en tant que nouvel objet d’enseignement et d’apprentissage, au regard des trois dimensions, respectivement en privilégiant la centralité de l’action, en invitant à une rupture pragmatiste et à un élargissement gnoséologique et méthodologique, et en exploitant le concept de compétence à des fins didactiques et pédagogiques, dans le cadre de processus démocratiques de mise en projet, en favorisant une participation et une représentativité interdisciplinaires et interprofessionnelles. Une telle démarche est de nature éthique.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 56-56
Author(s):  
B. Falissard

En 1992, le concept d’Evidence Based Medicine (EBM : médecine fondée sur des faits prouvés) a été présenté comme un nouveau paradigme pour la pratique de la clinique. Si la définition de ce concept n’est pas totalement stable au cours du temps, plusieurs auteurs l’ont présenté comme « l’utilisation des faits les mieux étayés par la science pour la prise de décision médicale » ou encore « le développement d’un processus rationnel et explicite de décision médicale dans le but de réduire la part d’intuition et d’expertise clinique informelle et d’augmenter le recours aux plus grandes découvertes scientifiques ». À bien y regarder, derrière cette présentation a priori fort raisonnable, se cachent possiblement des arrières pensées nettement moins amènes. Par exemple, derrière la proposition que la science doive investir le domaine médical, on peut bien entendu y voir la poursuite d’une démarche relevant du progrès des connaissances et plus généralement des Lumières. En fonction du ton utilisé et des modalités d’applications, on peut parfois se demander si certains ne pensent pas en fait que « Les cliniciens vivent dans un univers médiéval où règne intuition et expertise informelle » ou que « Les cliniciens doivent donc être mis sous tutelle des scientifiques ». Par ailleurs, on a souvent l’impression en psychiatrie et en psychiatrie infanto–juvénile en particulier, que le mot « scientifique » désigne les personnes qui réalisent des essais contrôlés randomisés et des travaux neuroscientifiques (et notamment pas de travaux en sciences humaines et sociales). La thèse défendue dans cette conférence est que si l’EBM est incontestablement une approche intéressante pour faire évoluer positivement les pratiques médicales, l’EBM ne peut cependant pas prétendre représenter l’étalon Or, de la connaissance médicale. Elle est finalement un outil parmi d’autres, et ne devrait pas être considérée comme un Graal et a fortiori pas comme un totem.


ONCOLOGIE ◽  
2018 ◽  
Vol 20 (7-12) ◽  
pp. 145-189
Author(s):  
D. Serin ◽  
S. Adnot ◽  
C. Allioux ◽  
S. Alran ◽  
B. Bazin ◽  
...  

Les 40es Journées de la SFSPM se sont tenues à Avignon du 7 au 9 novembre 2018. Le thème abordé—Cancer du sein : optimisation du parcours de soins — a réuni plus de 1 200 participants sous les voûtes du Palais des Papes. La fluidité de chaque segment du parcours a été analysée en termes de risques de rupture de continuité des soins tant au sein du segment lui-même qu’en amont et en aval. Dans un parcours par essence pluridisciplinaire et plurimétiers, la nécessité d’une réflexion globale et d’une coordination active réalisées par des professionnels formés a été rappelée à chaque session. Chacun des intervenants a esquissé de potentiels indicateurs de qualité tenant compte à la fois de son implication dans son segment d’intervention, mais tenant compte aussi d’une vision plus globale de ce que devrait être le parcours au travers de la maladie et des soins. La parole a été très largement partagée entre soignants et associations de malades, entre paramédicaux et acteurs en sciences humaines et sociales, entre responsables de la santé publique HAS, ARS, CNAM–CPAM 84 et représentants des différents modes d’hospitalisation publique/privée et ESPIC. La session grand public a été l’occasion d’échanges fructueux et instructifs sur la perception des difficultés comme des satisfactions rencontrées que nous ont fait partager les malades, leurs proches et les représentantes des associations. Au total, un congrès de réflexion partagé par de nombreux acteurs qui cherchent tous à améliorer le parcours de soins des malades atteintes de cancer du sein. La publication le 21 janvier par l’INCa de dix indicateurs de qualité du parcours de soins pour les malades atteints de cancer du sein est une étape importante qu’attendaient tous les participants d’Avignon — SFSPM 2018.


2004 ◽  
Vol 83 (1) ◽  
pp. 185-190
Author(s):  
Sylvie Aprile ◽  
Marie-Anne Matard-Bonucci ◽  
Stéphane Michonneau ◽  
Sandrine Kott ◽  
Isabelle Heullant-Donat ◽  
...  

1987 ◽  
Vol 2 (2) ◽  
pp. 135-138
Author(s):  
D. Widlocher

RésuméL’intérêt pour la recherche connaît, depuis une dizaine d’années, un grand développement au sein de la communauté psychiatrique française. Ceci est dû en grande partie à une politique volontariste des organismes publiques de recherche et tout particulièrement de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM). Un inventaire des actions spécifiques en faveur de la recherche psychiatrique est dressé.Un panorama des principaux axes de recherche est ensuite brossé. Certaines lacunes sont ensuite soulignées : méthodologie de l’évaluation des soins, toxicomanie, recherche sur les psychothérapies.Des suggestions sont ensuite proposées en vue de maintenir ce développement : formation à la recherche, structures coopératives en réseaux intéressant les différents secteurs de la profession. Un danger doit être dénoncé : celui d’un hiatus entre la recherche articulée avec la biologie et celle articulée avec les sciences humaines et sociales.


Author(s):  
Veronique M. Boscart ◽  
Dorothy Pringle ◽  
Elizabeth Peter ◽  
Francine Wynn ◽  
Katherine S. McGilton

RÉSUMÉLa qualité de vie et le bien-être des patients âgés dans les installations pour les soins chroniques dépendent souvent de leurs relations avec les infirmières. Les auteurs ont développé et testé une échelle pour évaluer les points de vue des patients sur ce qui compte le plus relative aux infirmières. Basé sur la théorie de soins infirmiers humanistes par Paterson et Zderad (1988), 69 articles ont été créés et testés avec un échantillon de 40 patients, résultant dans le raffinement d'une échelle avec 24 articles. Cette échelle a ensuite été soumise à une analyse factorielle sur les réponses de 249 patients résidant dans cinq installations en Ontario, Canada. L'Échelle de l'importance des relations humanistes a démontré une forte cohérence interne, la stabilité et la fiabilité avec une solution de cinq facteurs (α = 0,87). La validité de la construction a été soutenue par l'identification factuelle. Cette échelle est une mesure valide des points de vue des patients sur une relation infirmière-patient en soins chroniques, et peut être utilisée pour mesurer les relations des professionnels de la santé avec leur patients âgés et d'évaluer les interventions visant à améliorer la relation de soins.


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