Contestation et défense des droits humains chez les cinéastes Abdellatif Kechiche et Rabah Ameur-Zaïmeche

2014 ◽  
Vol 14 (2) ◽  
pp. 119-131
Author(s):  
Emna Mrabet
Author(s):  
Chowra Makaremi

RésuméDans les états occidentaux, les politiques migratoires restrictives des trente dernières années ont entraîné un changement dans les pratiques de contrôle, menant à la construction d'institutions de détention aux frontières. L'incarcération aux frontières suscite un questionnement important à propos des droits fondamentaux, questions portant sur les notions de légalité et de légitimité ainsi que sur la définition des nouvelles technologies du gouvernement. En France, les origines de l'incarcération aux frontières démontrent comment des pratiques administratives préexistantes ont été légalisées à l'aide de l'adoption de « zones d'attentes », nouveau régime d'incarcération qui rehausse les conditions de détention ainsi que le contrôle disciplinaire sur les détenus. Pour les activistes qui font la revendication des droits humains et qui s'opposent à l'incarcération aux frontières depuis la seconde moitié des années 1970, ce développement représente des gains paradoxaux et un dilemme difficile : les droits accordés par l'État aux voyageurs incarcérés aux frontières ont demeurés insuffisants tandis que la légalisation a permis la création de nouveaux mécanismes de contrôle. L'étude de l'incarcération aux frontières implique une analyse des paradoxes créés par les négociations constantes entre, d'une part, une administration voulant resserrer son contrôle sur les frontières et, d'autre part, certains groupes civils dont les préoccupations incluent la défense des droits de base et l'encadrement légal des pratiques du contrôle. Les conditions des processus d'exclusion de l'administration légale sont soulignées, en France, par la diffusion des modèles de l'administration pénitentiaire et l'ambiguïté de la loi. Qu'est-ce que ces processus révèlent sur l'évolution des régimes gouvernementaux à l'intérieur de systèmes libéraux basés sur les droits?


Moreana ◽  
2003 ◽  
Vol 40 (Number 153- (1-2) ◽  
pp. 193-217
Author(s):  
Jean-Pierre Moreau

Rien ne saurait mieux illustrer la modernité de Thomas More que la décision de Jean-Paul II, en novembre 2000, d’en faire le Patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques. Pour évoquer cette modernité, quatre thèmes ont été retenus, sans souci d’exhaustivité: sa stature morale et l’écho particulier qu’éveille aujourd’hui son héroïsme, l’Utopie, non point comme programme politique mais comme champ d’expérimentation intellectuelle et littéraire, les droits de la conscience individuelle et leur transformation en défense des droits de l’homme, l’Europe en construction actuellement n’est pas totalement étrangère à l’édifice (chrétienté) que More voulait maintenir : principe de subsidiarité, rapports entre droit communautaire/droit canon et droit des Etats membres/Common law etc.


2020 ◽  
Vol 10 (3) ◽  
pp. 43-57
Author(s):  
See Seng Tan

Abstract: The longstanding effort to develop a people-based regionalism in Southeast Asia has been shaped by an inherent tension between the liberal inclination to privilege the individual and the community under formation, on the one hand, and the realist insistence on the primacy of the state, on the other. This article explores the conditions and constraints affecting ASEAN’s progress in remaking Southeast Asia into a people-focused and caring community in three areas: disaster management, development, and democratization (understood here as human rights). Arguably, the persistent gap in Southeast Asia between aspiration and expectation is determined less by political ideology than by the pragmatic responses of ASEAN member states to the forces of nationalism and protectionism, as well as their respective sense of local and regional responsibility.Resumen: El esfuerzo histórico para desarrollar un regionalismo basado en las personas del sudeste de Asia ha estado marcado por una tensión fundamental entre la inclinación liberal de privilegiar el individuo y la comunidad y la insistencia realista sobre la primacía del estado. Este artículo explora las condiciones y limitaciones que afectan el progreso de la ASEAN en la reestructuración de Asia sudoriental en una comunidad centrada en el cuidado de las personas en: gestión de desastres, desarrollo y democratización (i.e., derechos humanos). La brecha persistente en el sudeste asiático entre la aspiración y la expectativa está determinada por las respuestas pragmáticas de los miembros de la ASEAN sometidos a las fuerzas del nacionalismo y proteccionismo, así como su respectivo sentido de responsabilidad local y regional.Résumé: L’effort historique pour développer un régionalisme fondé sur les peuples en Asie du Sud-Est a été marqué par une tension fondamentale entre l’inclination libérale qui privilégie, d’une part, l’individu et la communauté et, d’autre part, l’insistance réaliste sur la primauté de l’État. Cet article explore les conditions et les contraintes qui nuisent aux progrès de l’ANASE dans le cadre d’une refonte de l’Asie du Sud-Est en une communauté centrée et attentive aux peuples dans trois domaines : la gestion des désastres, le développement et la démocratisation (en référence aux droits humains). Le fossé persistant en Asie du Sud-Est entre les aspirations et les attentes est vraisemblablement moins déterminé par l’idéologie politique que par les réponses pragmatiques des États membres de l’ANASE soumis aux forces du nationalisme et du protectionnisme ainsi que par leur sens respectif de la responsabilité locale et régionale.


2003 ◽  
Vol 49 (1) ◽  
pp. 575-610
Author(s):  
Rémi Bachand ◽  
Martin Gallié ◽  
Stéphanie Rousseau
Keyword(s):  

2014 ◽  
Vol 26 (1) ◽  
pp. 247-264
Author(s):  
Pilar Barbal i Rodoreda ◽  
Denise M. Blais

Dans une perspective de défense des droits en santé mentale axée sur l’appropriation du pouvoir, Action Autonomie a mis sur pied un projet d’art conscientisant en collaboration avec le Musée des Beaux-Arts de Montréal. Il s’agit avant tout d’une réponse de l’organisme à ses membres et aux personnes qui ont fait des demandes d’aide et d’accompagnement. Ayant comme toile de fond le témoignage de 15 personnes ayant subi des mesures de contrôle – contention physique, chimique et isolement – dans le milieu psychiatrique montréalais, ce projet se déploie à travers un cycle de sept étapes ayant mené à la création d’une oeuvre collective sur chacun des cinq droits explorés : droit à la dignité, au respect, à la liberté, à la sécurité et au consentement libre et éclairé. Chacune de ces oeuvres est accompagnée de messages et réflexions livrés par les artistes sur chacun des droits. L’objectif de ce projet était de créer cette oeuvre collective itinérante comme outil de sensibilisation et de promotion des droits en santé mentale.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document