scholarly journals La prise en charge des nourrissons, des enfants et des adolescents vulnérables à l’infection par le virus de l’hépatite C

2021 ◽  
Vol 26 (7) ◽  
pp. 441-441
Author(s):  
Ari Bitnun

Abstract L’infection par le virus de l’hépatite C touche de 0,5 % à 1,0 % de la population canadienne. La plupart des infections pédiatriques découlent d’une transmission verticale ou, chez les adolescents et les jeunes adultes, de comportements à haut risque comme l’utilisation de drogues injectables et les activités sexuelles non protégées. Il est désormais recommandé que tous les nourrissons, les enfants et les adolescents qui présentent au moins un facteur de risque soient soumis au dépistage de l’infection par le virus de l’hépatite C. Il est démontré que le traitement de la forme chronique de cette infection au moyen d’antiviraux à action directe provoque une suppression virologique soutenue chez 97 % à 100 % des enfants dès l’âge de trois ans. Les pédiatres et les médecins de famille ont un rôle important à jouer pour informer les adolescents des risques et des modes de prévention de l’infection par le virus de l’hépatite C, ainsi que pour revendiquer, auprès du gouvernement et des autorités sanitaires, l’adoption de stratégies d’intervention globales de réduction des méfaits ciblant les jeunes à risque, des traitements accessibles et le dépistage prénatal systématique de ce virus.

2014 ◽  
Vol 25 (1) ◽  
pp. 39-62
Author(s):  
Mark Hull ◽  
Pierre Giguère ◽  
Marina Klein ◽  
Stephen Shafran ◽  
Alice Tseng ◽  
...  

HISTORIQUE: De 20 % à 30 % des Canadiens qui vivent avec le VIH sont co-infectés par le virus de l’hépatite C (VHC), lequel est responsable d’une morbidité et d’une mortalité importantes. La prise en charge du VIH et du VHC est plus complexe en raison de l’évolution accélérée de la maladie hépatique, du choix et des critères d’initiation de la thérapie antirétrovirale et du traitement anti-VHC, de la prise en charge de la santé mentale et des toxicomanies, des obstacles socioéconomiques et des interactions entre les nouvelles thérapies antivirales à action directe du VHC et les antirétrovirauxOBJECTIF: Élaborer des normes nationales de prise en charge des adultes co-infectés par le VHC et le VIH dans le contexte canadien.MÉTHODOLOGIE: Le Réseau canadien pour les essais VIH des Instituts de recherche en santé du Canada a réuni un groupe d’experts possédant des compétences cliniques en co-infection par le VIH et le VHC pour réviser les publications à jour ainsi que les lignes directrices et les protocoles en place. Après une vaste sollicitation afin d’obtenir des points de vue, le groupe de travail a approuvé des recommandations consensuelles, qu’il a caractérisées au moyen d’une échelle de qualité des preuves fondée sur la classe (bienfaits par rapport aux préjudices) et sur la catégorie (degré de certitude).RÉSULTATS: Toutes les personnes co-infectées par le VIH et le VHC devraient subir une évaluation en vue de recevoir un traitement du VHC. Les personnes qui ne sont pas en mesure d’entreprendre un traitement du VHC devraient être soignées pour le VIH afin de ralentir l’évolution de la maladie hépatique. La norme de traitement du VHC de génotype 1 est un régime comprenant de l’interféron pégylé et de la ribavirine dosée en fonction du poids, associés à un inhibiteur de la protéase du VHC. Pour les génotypes 2 ou 3, une bithérapie classique est recommandée pendant 24 semaines s’il y a clairance virologique à la semaine 4 ou, pour les génotypes 2 à 6, à 48 semaines. On peut envisager de reporter le traitement chez les personnes ayant une maladie hépatique légère. Le VIH ne devrait pas être considéré comme un obstacle à la transplantation hépatique chez les patients co-infectés.EXPOSÉ: Les recommandations ne se substituent pas au jugement clinique personnel.


2021 ◽  
Vol 47 (12) ◽  
pp. 561-571
Author(s):  
Lillian Lourenço ◽  
Marian Kelly ◽  
Jill Tarasuk ◽  
Kyla Stairs ◽  
Maggie Bryson ◽  
...  

L’hépatite C demeure un important problème de santé publique au Canada, le virus de l’hépatite C (VHC) étant responsable de plus d’années de vie perdues que toutes les autres maladies infectieuses au Canada. Une augmentation du nombre de cas d’hépatite C déclarés a été observée entre 2014 et 2018. Nous présentons ici les changements dans les tendances épidémiologiques et discutons des facteurs de risque d’acquisition de l’hépatite C au Canada qui pourraient avoir contribué à cette augmentation du nombre de cas d’hépatite C déclarés, en nous concentrant sur l’utilisation de drogues injectables. Nous décrivons une diminution de l’utilisation d’aiguilles ou de seringues empruntées, associée à une augmentation de l’utilisation d’autres matériels d’injection usagés. De plus, une prévalence accrue de l’utilisation de drogues injectables et de l’injection d’opioïdes sur ordonnance et de méthamphétamine par les personnes qui utilisent des drogues par injection (UDI) peut augmenter le risque d’acquisition du VHC. Dans le même temps, si la couverture des interventions en matière de réduction des méfaits semble avoir augmenté au Canada ces dernières années, des lacunes subsistent en ce qui a trait à l’accès et la couverture. Nous examinons également comment l’élargissement de l’admissibilité aux antiviraux à action directe a pu affecter les taux d’hépatite C de 2014 à 2018. Enfin, nous présentons les nouvelles tendances de surveillance observées en 2019 et discutons de la manière dont la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) pourrait influencer le nombre de cas d’hépatite C à partir de 2020. Des efforts continus pour 1) améliorer la surveillance de l’hépatite C, et 2) renforcer la portée, l’efficacité et l’adoption des services de prévention et de traitement de l’hépatite C à travers le Canada sont essentiels pour réduire la transmission du VHC parmi les UDI et atteindre les objectifs canadiens d’élimination du VHC d’ici 2030.


2016 ◽  
Vol 14 (1) ◽  
pp. 171-195 ◽  
Author(s):  
Mathieu Goyette ◽  
Jorge Flores-Aranda

Si l’importance de considérer l’ensemble des sphères de vie des jeunes aux prises avec un problème de consommation fait consensus, la sexualité demeure encore aujourd’hui en retrait. Cet article dresse un portrait d’ensemble des connaissances entourant la sexualité chez les jeunes adultes aux prises avec un problème de consommation de substances psychoactives en vue d’effectuer des recommandations entourant l’offre de service, la prise en charge et la recherche. Une revue narrative de la documentation est réalisée entourant la consommation relativement aux thèmes des comportements sexuels à risque et des infections transmissibles sexuellement et par le sang, des troubles sexuels, de l’orientation sexuelle ainsi que des activités et de la satisfaction sexuelles. Les constats issus de la démarche proposée soulèvent la nécessité de considérer un ensemble de facteurs qui dépasse les activités sexuelles en soi afin de circonscrire la présence de comportements sexuels à risque associés à la consommation. Alors qu’il est probable que la consommation amène ces jeunes à éprouver des problèmes quant à leur fonctionnement sexuel, cette dimension fait rarement l’objet d’une évaluation ou d’interventions. Pour plusieurs, la consommation semble également être utilisée afin d’améliorer la satisfaction sexuelle et peut être fortement associée à la sexualité au point de représenter en soi un facteur de risque de rechute. Parmi les pratiques recommandées auprès des jeunes adultes issus de minorités sexuelles ayant un problème de consommation, il est suggéré d’adopter une vision multidimensionnelle de l’orientation sexuelle ainsi qu’un ensemble précis d’attitudes en lien à la sexualité. Différentes suggestions sont émises quant au déploiement d’une offre de service intégrant la sexualité à la réadaptation en dépendance, l’utilisation de balises à l’évaluation et à l’orientation ainsi que l’adoption d’une vision globale et positive de la sexualité. Les recherches se doivent dès lors d’intégrer les multiples dimensions de la sexualité et de considérer la relation complexe qu’elle peut avoir avec la consommation.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 554-555
Author(s):  
P. Courtet

La dépression, deuxième source de handicap, constitue le principal facteur de risque de suicide. Il a été proposé à juste titre que le traitement de la dépression soit une stratégie efficace de prévention du suicide. Pourtant la dernière décennie a été marquée par les controverses sur le risque suicidaire potentiel des antidépresseurs, qui ont eu des effets néfastes sur la prise en charge des patients. Puisque les alertes sur ce risque ont été proposées à partir des résultats d’études qui n’avaient pas comme objectif de s’intéresser au processus suicidaire, nous avons réalisé une étude destinée à évaluer la survenue d’idées et de tentatives de suicide chez 4357 patients déprimés ambulatoires traités par antidépresseur et suivis 6 semaines en condition naturelles. Une idéation suicidaire est apparue de novo chez 9 % des patients qui n’en avaient pas à l’inclusion. Les critères prédictifs étaient l’aggravation de la symptomatologie anxieuse ou dépressive et l’instauration d’un nouveau traitement après échec antérieur. Deux pour cent des patients ont réalisé une TS au cours des 6 semaines de suivi. Les critères prédictifs étaient l’aggravation de la symptomatologie dépressive ou du désespoir, l’instauration d’un nouveau traitement après échec antérieur, et l’existence de mésusage d’alcool et d’antécédents de TS. Ces résultats suggèrent que le risque suicidaire en début de traitement soit lié aux facteurs de risque suicidaires, dont l’inefficacité du traitement antidépresseur. Par ailleurs, nous avons montré que l’initiation d’un traitement par non ISRS ou d’un traitement ISRS à forte dose augmente le risque d’aggravation des idées de suicide. L’ensemble de ces données, confortées par la littérature, nous indique que les médecins possèdent les outils de prévention en évaluant précisément et régulièrement la dépression et le risque suicidaire au cours du traitement antidépresseur.


2003 ◽  
Vol 28 (1) ◽  
pp. 212-231
Author(s):  
Martine Vincent ◽  
Paul C. Veilleux ◽  
Hélène David

Les cocaïnomanes désaffiliés ont un contact précaire avec le réseau d’aide compliquant ainsi la prévention du VIH et des hépatites chez ces personnes. Leur méfiance envers le réseau d’aide et la prise en charge par la société entravent le développement d’une relation porteuse de changements et d’une mobilisation par ces personnes à une réduction des risques. Le manque de coordination entre les ressources crée un autre obstacle. Après une revue de littérature sur la désaffiliation sociale et les risques d’infections virales chez les cocaïnomanes, les auteurs proposent une analyse critique des avenues préventives concernant ces infections. Ainsi, la philosophie de la réduction des méfaits et les programmes aux exigences peu élevées, les interventions d’information, de sensibilisation ainsi que les approches motivationnelles, l’empowerment et la promotion de la santé sont commentés.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 654-654
Author(s):  
C. Alexandre ◽  
G. Gozlan ◽  
M.-O. Krebs ◽  
I. Amado

Les jeunes adultes consultant dans les services de psychiatrie générale présentent parfois des symptômes psychotiques associés à un développement atypique (troubles comportementaux dans l’enfance, troubles des apprentissages, etc.). Ces patients constituent un enjeu pour les équipes de psychiatrie adulte : la prise en charge apparaît souvent peu efficiente (intolérance aux traitements, difficulté à établir un projet de réinsertion, etc.). Pour ces cas complexes de « psychoses de l’adolescent », nous proposons dans notre unité de remédiation cognitive (C3RP) une investigation approfondie et multidisciplinaire de la période développementale, de la petite enfance jusqu’à l’émergence des premiers symptômes psychotiques. Cette relecture sémiologique nous permet d’affiner le diagnostic et de proposer un parcours de soin individualisé, combinant des traitements pharmacologiques et des prises en charge rééducatives. Nous présentons ici le cas de Mademoiselle C., jeune femme pour laquelle le diagnostic de schizophrénie a été porté initialement. L’examen neuropsychologique et l’entretien psychiatrique centré sur la petite enfance, associés aux examens biologiques, anatomiques et génétiques nous ont permis de repenser le diagnostic comme un trouble du développement avec symptômes psychotiques dans un contexte d’anomalie génétique de novo (microduplication 17p13.3). Un traitement pharmacologique adapté (aripiprazole, méthylphénidate et S-citalopram) ainsi qu’une rééducation logico-mathématique ont été associés à des programmes de remédiation cognitive (cognition froide et cognition sociale). Pour les aspects attentionnels, exécutifs et mnésiques le programme CRT avec une adaptation spécifique au cursus universitaire a été suivi. En parallèle, le SAMSAH Prepsy a pu ajuster au quotidien les conditions de son apprentissage et l’aider à la réalisation d’une formation d’assistante de librairie. Pour ces jeunes patients complexes avec nécessité cruciale d’un parcours de réhabilitation, la conjonction d’une remédiation et d’un service d’accompagnement au quotidien est décisive pour l’accomplissement des projets professionnels et personnels.


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