Évaluation clinique de l’aggravation du risque suicidaire sous antidépresseurs

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 554-555
Author(s):  
P. Courtet

La dépression, deuxième source de handicap, constitue le principal facteur de risque de suicide. Il a été proposé à juste titre que le traitement de la dépression soit une stratégie efficace de prévention du suicide. Pourtant la dernière décennie a été marquée par les controverses sur le risque suicidaire potentiel des antidépresseurs, qui ont eu des effets néfastes sur la prise en charge des patients. Puisque les alertes sur ce risque ont été proposées à partir des résultats d’études qui n’avaient pas comme objectif de s’intéresser au processus suicidaire, nous avons réalisé une étude destinée à évaluer la survenue d’idées et de tentatives de suicide chez 4357 patients déprimés ambulatoires traités par antidépresseur et suivis 6 semaines en condition naturelles. Une idéation suicidaire est apparue de novo chez 9 % des patients qui n’en avaient pas à l’inclusion. Les critères prédictifs étaient l’aggravation de la symptomatologie anxieuse ou dépressive et l’instauration d’un nouveau traitement après échec antérieur. Deux pour cent des patients ont réalisé une TS au cours des 6 semaines de suivi. Les critères prédictifs étaient l’aggravation de la symptomatologie dépressive ou du désespoir, l’instauration d’un nouveau traitement après échec antérieur, et l’existence de mésusage d’alcool et d’antécédents de TS. Ces résultats suggèrent que le risque suicidaire en début de traitement soit lié aux facteurs de risque suicidaires, dont l’inefficacité du traitement antidépresseur. Par ailleurs, nous avons montré que l’initiation d’un traitement par non ISRS ou d’un traitement ISRS à forte dose augmente le risque d’aggravation des idées de suicide. L’ensemble de ces données, confortées par la littérature, nous indique que les médecins possèdent les outils de prévention en évaluant précisément et régulièrement la dépression et le risque suicidaire au cours du traitement antidépresseur.

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S92-S93
Author(s):  
G. Monnier

La schizophrénie est une maladie mentale grave, dont la prévalence mondiale est estimée à 1 %. Malgré un manque d’études et de statistiques officielles, son existence en Afrique sub-saharienne est toutefois incontestable sur le terrain. De Devereux et al. [1] à Nathan et Stengers [2], nous verrons d’abord comment l’ethnopsychiatrie a conceptualisé différents modèles explicatifs de la pathologie mentale. Certains courants voient dans la schizophrénie une forme d’adaptation à la modernité en cours dans les pays occidentaux, alimentant ainsi la thèse d’une construction sociale de cette pathologie. Ces théories entendent analyser le rôle joué par la globalisation économique et culturelle dans l’émergence supposée de la schizophrénie en Afrique. Dans un deuxième temps, nous passerons en revue les statistiques épidémiologiques sur la santé mentale en Afrique de l’Ouest. La littérature internationale retrouve des disparités dans la répartition géographique de la schizophrénie (gradient Nord-Sud, urbanisation et migration [3] présentées comme facteurs de risque significatifs de développer la maladie, etc.). Nous confronterons ces données à celles que nous avons récoltées sur le terrain en Afrique de l’Ouest, plus particulièrement au Bénin [4]. Enfin, il sera présenté quelques vignettes cliniques de malades schizophrènes rencontrés au Bénin, au cours du partenariat entre Smao et l’ONG Saint-Camille de Lellis. Leurs profils sont variés : de tous âges, issus de différents milieux socioéconomiques, urbains ou ruraux ; la symptomatologie présentée par les schizophrènes africains diffère-t-elle de celle observée en Europe ? Du désenchaînement à la réadaptation sociale, en passant par l’utilisation de médicaments psychotropes, nous verrons quelle prise en charge pourrait leur est proposée. Notre pratique clinique nous permet ainsi de questionner cette pathologie et sa prise en charge, et de reconsidérer les résultats des recherches menées dans le domaine médical, comme dans celui des sciences humaines et sociales.


2021 ◽  
Vol 8 (1) ◽  
pp. 9-12
Author(s):  
Samir Bouras ◽  

Introduction. Selon les données de l'Organisation mondiale de la santé 2018, le cancer du rein occupe en Algérie le 20eme rang chez les deux sexes. L'objectif de cette étude est d'évaluer nos résultats oncologiques de la néphrectomie partielle. Patients et méthodes. Étude rétrospective mono centrique, de juin 2012 à mars 2020. 50 patients ont bénéficié d'une néphrectomie partielle pour cancer du rein. Parmi ces patients, 37 (74%) cancer ont été confirmés par la pathologie. L'étude statistique a été réalisée à l'aide du logiciel SPSS 20. Résultats. L'âge moyen était de 55,1 ans et les femmes étaient majoritaires 23 (62,2%). Le carcinome à cellules claires prédominait : 21 cas (56,8%). Les marges chirurgicales étaient positives dans 06 cas (16,2%) et le stade pT1 était majoritaire dans 29 (78,3%). Après un suivi moyen de 55,7 mois, nous avons eu un taux de récidive global de 10,8% (04 patients). Aucun facteur de risque probable n’a été statistiquement significatif. Discussion. Nos résultats carcinologiques sont comparables aux données de la littérature (des taux de récidives jusqu’à 10,6%). Malgré un taux relativement élevé de marges chirurgicales positives, 80% des récidives sont survenus sur des marges négatives. En effet, les marges chirurgicales positives ne sont pas considérées comme un facteur de risque de récidive indépendant. Plusieurs facteurs de risque de récurrence ont été rapportés ; cependant dans cette série, nul n’a été identifié. Le cancer du rein est connu pour des récidives très tardives. Conclusion. La néphrectomie partielle est réalisée dans notre service depuis plus de 08 ans en toute sécurité, avec des résultats oncologiques satisfaisants. Mots clés : cancer du rein, néphrectomie partielle, résultats oncologiques.


Author(s):  
Minh T. Do ◽  
Vicky C. Chang ◽  
Semra Tibebu ◽  
Wendy Thompson ◽  
Anne-Marie Ugnat

Introduction La crise actuelle des opioïdes est un problème de santé publique majeur au Canada. Il est nécessaire de connaître les facteurs de risque en amont associés à la consommation d’opioïdes pour éclairer les efforts de prévention des blessures, de promotion de la santé et de réduction des méfaits. Méthodologie Nous avons analysé les données sur les blessures subies par des personnes traitées dans les services d’urgence (SU) de onze hôpitaux pédiatriques et de six hôpitaux généraux au Canada et recueillies par le Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes en ligne (SCHIRPTe) entre mars 2011 et juin 2017. Nous avons identifié les blessures apparemment liées aux opioïdes au moyen de chaînes de recherche et nous les avons vérifiées manuellement. Nous avons calculé des rapports proportionnels de blessures (RPB) en fonction de l’âge et du sexe ainsi que des intervalles de confiance à 95 % pour comparer les blessures liées à la consommation d’opioïdes à l'ensemble des blessures figurant dans le SCHIRPTe. Une régression binomiale négative a été utilisée pour déterminer les tendances au fil du temps. Nous avons effectué des analyses qualitatives des informations descriptives afin d'en dégager les thèmes communs spécifiques à chaque étape de vie. Résultats Nous avons identifié 583 cas d'intoxications ou de blessures apparemment liées aux opioïdes dans le SCHIRPTe pour la période allant de mars 2011 à juin 2017. La majorité concernaient des femmes (55 %) et sont survenues au domicile des patients (51 %). Quarante-cinq pour cent des blessures étaient des automutilations intentionnelles. Chez les enfants (1 à 9 ans), la plupart des blessures ont été causées par une consommation accidentelle d’opioïdes laissés sans surveillance. Chez les jeunes (10 à 19 ans) et les adultes (20 à 49 ans), la consommation d’opioïdes était associée à une maladie mentale sous-jacente. Dans l’ensemble, on observe une augmentation de la variation annuelle moyenne en pourcentage (VAMP) du taux de blessures (pour 100 000 cas dans le SCHIRPTe) depuis 2012 (VAMP = 11,9 %, p $lt; 0,05), particulièrement marquée chez les hommes (VAMP = 16,3 %, p $lt; 0,05). Les personnes victimes de blessures apparemment liées à la consommation d’opioïdes étaient plus susceptibles d’être admises à l’hôpital que les personnes victimes d'autres types de blessure (RPB = 5,3, IC à 95 % : 4,6 à 6,2). Conclusion Les déterminants en amont des blessures liées à l’utilisation d’opioïdes sont complexes et varient probablement selon les sous-populations. La surveillance continue des facteurs de risque est donc importante afin d'obtenir les données probantes nécessaires à la prévention d’autres surdoses et décès.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 571-571
Author(s):  
P.-M. Astorg ◽  
A. Moroy ◽  
S. Lamy ◽  
L. Jehel ◽  
J.-M. Sigward

ContexteLes malades de psychiatrie meurent 25 ans plus tôt que la population générale, en particulier de maladies cardiovasculaires dont un des facteurs de risque est le syndrome métabolique. Les psychiatres sont souvent les seuls médecins à prendre en charge les patients hospitalisés dans des services psychiatriques, avec une approche somatique limitée.MéthodologieNous avons réalisé une étude observationnelle de novembre 2013 à juillet 2014 afin d’établir un profil des sujets pris en charge en psychiatrie au CHU de Martinique (CHUM).ObjectifNotre objectif principal est de décrire le profil des personnes hospitalisées dans le service de Psychiatrie du CHUM : comorbidités somatiques (dont syndrome métabolique) et psychiatrique, niveau socio-économique, histoire de vie (avec recherche de traumatisme).RésultatsCent quarante-quatre dossiers ont été documentés ; 62 % de femmes et 38 % d’homme avec une moyenne d’âge de 46 ans [18 ; 79]. 68 % de la population est créoles martiniquais et 17 % métropolitains. 85,7 % présentent des troubles somatiques (moyenne 2,2) et se répartit comme suit : 31 % problème cardiaque, 26 % endocrinologique, 16 % respiratoire, 25 % appareil locomoteur, 17 % maladie du système nerveux, 16 % appareil génito-urinaire et 28 % autres. 18 % présentent un syndrome métabolique. Nous ne retrouvons pas dans cette étude préliminaire de maladies psychiatriques prédisposantes pour développer un syndrome métabolique. Nous ne retrouvons pas non plus de lien entre l’histoire de vie traumatique avec diagnostic d’état de stress post-traumatique et la présence d’un syndrome métabolique (Chi2 et tests exact de Ficher).ConclusionsCes résultats soulignent la nécessité de sensibiliser les professionnels en psychiatrie sur la nécessité d’identifier les facteurs de risque de pathologie somatique (notamment métabolique et cardio-vasculaire) et de développer un réseau de prise en charge multidisciplinaire pour les patients hospitalisés en psychiatrie.


Author(s):  
Maureen Markle-Reid ◽  
Gina Browne ◽  
Amiram Gafni ◽  
Jacqueline Roberts ◽  
Robin Weir ◽  
...  

RÉSUMÉCette étude a examiné la prévalence pendant 6 mois, à l’aide des services de soutien à domicile, des facteurs de risque et des coûts de chutes de personnes âgées qui sont à risque de chute. Des 109 participants, 70,6 pour cent ont indiqué une chute dans les six mois précédents et 27,5 pour cent ont éprouvé plusieurs chutes. Bien qu’il n’y avait aucune différence statistiquement significative dans n’importe quel facteur de risque lié à la chute parmi ceux qui sont tombés (1+ chutes) et ceux qui ne sont pas tombés (0 chutes), ceux qui sont tombés ont montrés des tendances de plus en plus évidentes de fonctionnement réduit sur le plan physique, social et psychologique. Dans le coût total par personne d’utilisation des services de santé au cours des 6 derniers mois, il n’y avait aucune différence statistiquement significative entre ceux qui sont tombés et ceux qui ne sont pas tombés; toutefois, il y avait des différences significatives entre les groupes dans certains types de services de santé. L’analyse multivariable a révélé la présence de cinq facteurs de risques de chutes: troubles neurologiques (p. ex., diminution cognitive, maladie de Parkinson), l’âge ≥85 ans, risques environnementaux, glissade ou trébuchant précédente et déficience visuelle.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 623-623
Author(s):  
O. Vanderstukken ◽  
S. Lamy ◽  
H. Delavenne

JustificatifLa prise en charge thérapeutique des patients paraphiles auteurs de violence sexuelle est un enjeu médical et sociétal majeur car les conséquences à long terme pour les victimes de violence sexuelle sont importantes.MéthodologieL’étude EPIPARA (étude épidémiologique descriptive de sujets atteints de paraphilie ayant commis un délit sexuel) a été menée de décembre 2012 à septembre 2014 dans 17 centres : Bordeaux, Dieppe, Fort-de-France (deux centres), la Guyane, Lille, Mulhouse, Nancy, Marseille, Paris (3 centres : un CMP, l’hôpital Paul-Guiraud et l’hôpital Cochin), Perpignan, Montpellier, Rouen, Rennes, Strasbourg. Il s’agit d’une multicentrique rétrospective observationnelle (financement d’un programme hospitalier de recherche clinique national en 2010) et a été réalisée à partir des dossiers de sujets paraphiles ayant commis un délit sexuel. L’objectif de cette étude était de faire un état des lieux descriptif de cette population (recherche de comorbidité, niveau socio-économique, histoire de vie notamment traumatique…). Ainsi, nous avons notamment recueilli les histoires traumatiques de ces sujets.RésultatsCent soixante-seize dossiers ont été analysés (89 % des sujets sont pédophiles). Trente-sept pour cent ont été agressés dans l’enfance dont un tiers par des hommes et 8 % par une femme (dont dans la moitié des cas par leur mère). Cinq pour cent des sujets pédophiles disent avoir été agressés par leur mère.ConclusionNous observons donc que plus d’un tiers de cette population a une histoire traumatique, le plus souvent non prise en charge. Une meilleure connaissance de cette population permettra de mieux prendre en charge les auteurs de violences sexuelles.


Author(s):  
M. Miszkurka ◽  
C. Steensma ◽  
S. P. Phillips

Introduction La connaissance des corrélats personnels et interpersonnels de la violence chez les aînés canadiens est limitée. Cette étude établit les corrélats de la violence actuelle et passée infligée par un conjoint ou un membre de la famille chez les aînés canadiens résidant dans la collectivité, en tenant compte des conditions défavorables dans l’enfance. Méthodologie Nous avons procédé à une analyse de régression logistique des données de base d’une étude longitudinale sur des personnes de 65 à 74 ans résidant dans la collectivité à Kingston (Ontario) et à Saint-Hyacinthe (Québec). La violence familiale a été mesurée avec l’outil d’évaluation du risque Frapper-Insulter-Menacer-Crier (FIMC) (Hurt-Insult-Threaten-Scream, HITS). Les rapports de cotes (RC) ont été établis avec un intervalle de confiance (IC) à 95 %. Résultats Dix-huit pour cent des sujets de l’échantillon ont déclaré subir de la violence de nature psychologique. Les femmes présentaient un risque plus élevé que les hommes de subir ou d’avoir subi de la violence de la part d’un membre de leur famille (violence actuelle : RC ajusté ¼ 1,83; IC à 95 % : 1,02 à 3,30) et de la part d’un conjoint au cours de leur vie (RC ajusté ¼ 2,48; IC à 95 % : 1,40 à 4,37). Les facteurs de risque accumulés au cours de la vie associés systématiquement à la violence actuelle et passée sont d’avoir été témoin de violence domestique dans l’enfance (violence au cours de la vie infligée par un membre de la famille : RC ajusté ¼ 9,46; IC à 95 % : 5,11 à 17,52) ainsi que des relations de mauvaise qualité avec le conjoint, la famille et les amis. Conclusion Notre recherche documente les conséquences à long terme de conditions défavorables dans l’enfance sur la violence conjugale et familiale au Canada. Nos résultats isolent certains facteurs évitables associés à la violence psychologique actuelle et passée chez les personnes âgées résidant dans la collectivité au Canada.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 38-39
Author(s):  
H. Nabi

Le stress (psychologique) est de plus en plus considéré comme un facteur de risque important et potentiellement modifiable de maladies cardiovasculaires. Le stress peut intervenir à différentes étapes du processus de développement de ces maladies : de l’exposition aux facteurs de risque cardiovasculaires (sédentarité, hypertension, tabagisme, etc.) à la manifestation préclinique et à l’issue de la maladie (récurrence d’évènements et mortalité) en passant par le développement à long terme de l’athérosclérose. Le concept de stress a beaucoup évolué au cours du XXe siècle et il est généralement admis aujourd’hui qu’un état de stress survient « lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ». Même si plusieurs travaux ont montré que des situations de stress aigu (catastrophes naturelles par exemple) peuvent agir comme un déclencheur d’évènements cardiaques chez des personnes atteintes d’athérosclérose, c’est sur l’impact du stress chronique sur ce risque que se concentre l’essentiel de la recherche de type épidémiologique. Le stress au travail, qui a fait l’objet de plusieurs conceptualisations (modèles de Karasek et de Siegrist), constitue l’un des modèles de stress chronique le plus étudié, avec la mise en évidence d’augmentation du risque de maladie coronarienne variant de 30 à 60 % chez les personnes exposées à ce stress. Parmi les mécanismes pathophysiologiques privilégiés pour expliquer l’effet de stress sur le risque cardiovasculaire figurent les dysfonctionnements du système nerveux autonome (p.ex. hausse de la presse artérielle, baisse de la variabilité du rythme cardiaque), endocrinien (p.ex. sécrétion importante de cortisol) et immunitaire (p.ex. sécrétion importante de cytokines). Bien que l’importance de la prise en charge du stress ait été soulignée dans les directives européennes en matière de prévention des maladies cardiovasculaires, son application en clinique semble assez limitée.


Author(s):  
Deepa Rao ◽  
Erin Kropac ◽  
Minh Do ◽  
Karen Roberts ◽  
Gayatri Jayaraman

Introduction L’obésité est un facteur de risque complexe des maladies chroniques associé à un certain nombre de déterminants socioécologiques. Ce rapport d’étape fournit un aperçu du cadre socioécologique qui guide actuellement nos efforts de suivi de l’embonpoint et de l’obésité chez les enfants. Ce cadre intègre différents facteurs de risque et de protection (facteurs sociodémographiques, liés au mode de vie, psychosociaux et en début de vie) et tient compte de l'étape de vie, des niveaux d’influence et de l'environnement au sein desquels ces facteurs jouent un rôle. Méthodologie Nous avons effectué des analyses univariées et bivariées fondées sur les données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes et de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé pour rendre compte des facteurs comportementaux, des facteurs psychosociaux et des facteurs en début de vie associés à un surplus de poids chez les enfants canadiens. Résultats Les estimations liées aux facteurs en début de vie (p. ex. l’allaitement), aux facteurs comportementaux (p. ex. l’activité physique) et aux facteurs psychosociaux (p. ex. le sentiment d’appartenance à la collectivité) sont présentées en fonction du groupe d’âge, du sexe, de la suffisance du revenu et du poids. Conclusion Cette étude, qui s’appuie sur notre publication récente sur les tendances en matière d’obésité chez les enfants au Canada et les facteurs sociodémographiques qui y sont associés, présente les facteurs de risque et de protection intégrés à notre cadre de surveillance. D'après notre analyse, une évaluation plus globale des déterminants associés au maintien d’un poids santé est nécessaire.


Author(s):  
M. MacPherson ◽  
M. de Groh ◽  
L. Loukine ◽  
D. Prud'homme ◽  
L. Dubois

Introduction Nous avons étudié la prévalence du syndrome métabolique (SMet) et de ses facteurs de risque ainsi que l’influence du statut socioéconomique chez les enfants et les adolescents canadiens. Méthodologie Nous avons inclus dans notre étude les 1228 répondants de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé, cycle 1 (2007-2009) et cycle 2 (2009-2011), âgés de 10 à 18 ans et ayant fourni un échantillon de sang à jeun. Nous avons utilisé les définitions consensuelles du SMet proposées par la Fédération internationale du diabète (FID) pour les enfants et adolescents (10 à 15 ans) et pour les adultes (16 ans et plus). Nous avons mesuré la prévalence du SMet et de ses facteurs de risque ainsi que les différences en fonction du statut socioéconomique au moyen de tests du χ2. Résultats La prévalence du SMet était de 2,1 %. Le tiers (37,7 %) des répondants présentaient au moins un facteur de risque, les plus répandus étant l’obésité abdominale (21,6 %), un faible taux de C-HDL (19,1 %) et un taux de triglycérides élevé (7,9 %). Cette combinaison d’obésité abdominale, de faible taux de C-HDL et de taux élevé de triglycérides correspondait à 61,5 % des cas de SMet. Les participants des ménages de la tranche supérieure de revenu et bénéficiant d’un niveau de scolarité élevé présentaient la plus faible prévalence d’un ou de plusieurs facteurs de risque du SMet, d’obésité abdominale et de faible taux de C-HDL. Conclusion La prévalence du SMet (2,1 %) s’est révélée inférieure à celle mesurée auparavant pour le Canada (3,5 %) et les États-Unis (4,2 % à 9,2 %), sans doute en raison de l’application stricte des critères de la FID pour l’étude du SMet. Le tiers des enfants et des adolescents canadiens présentaient au moins un facteur de risque de SMet. Comme le risque de SMet augmente avec l’âge, ces estimations de la prévalence, couplées à une prévalence nationale de l’obésité d’environ 10 % chez les jeunes, laissent entrevoir un accroissement du risque de SMet et d’autres maladies chroniques chez les jeunes Canadiens.


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