Pour une éducation aux controverses et à la complexité

2021 ◽  
pp. 127-138
Author(s):  
Lionel SCOTTO D’APOLLONIA

L’Anthropocène est un concept socialement vif, porteur d’enjeux scientifiques, politiques, sociaux et éthiques. Cet article développe une analyse socioépistémique des modes de publicisation du concept. Cette analyse porte sur : (1) les origines du concept sur le plan épistémologique et (2) l’analyse de la couverture médiatique de l’Anthropocène, à l’occasion de la publicisation du congrès international de géologie à Cap Town, en Afrique du Sud, fin 2016. Elle ouvre un espace de réflexion et permet d’en déduire qu’une éducation au développement durable qui mobiliserait le concept d’Anthropocène suppose une vigilance épistémologique et axiologique, l’objet « anthropocène » étant soumis à des impératifs contradictoires. Si l’Anthropocène peut accompagner un programme d’éducation au développement durable, à travers l’analyse des impacts des activités humaines sur l’écosystème terrestre, il semble nécessaire de prendre en compte les controverses expertes à son sujet, en développant alors une éducation à la nature des sciences, à l’esprit critique, aux médias et à l’information. Ces éducations, dont les finalités sont probablement le débat démocratique, la prise de décision et un engagement citoyen éclairés, supposent une culture du doute méthodique, une analyse des jeux d’acteurs et d’arguments ainsi que l’acceptation d’ignorances et d’incertitudes inhérentes à l’évaluation des risques socioenvironnementaux.

2018 ◽  
pp. 11-19 ◽  
Author(s):  
Annabelle Moatty ◽  
Freddy Vinet ◽  
Stéphanie Defossez ◽  
Jean-Philippe Cherel ◽  
Frédéric Grelot

La reconstruction, entendue comme l'ensemble des mesures pour rétablir un fonctionnement acceptable du territoire, est une notion de plus en plus traitée dans la littérature scientifique des risques. Elle peut faire l'objet, sans que cela soit systématique, de stratégies d'adaptation collectives et individuelles, planifiées et spontanées, aux objectifs différents. L'anticipation de la reconstruction est un enjeu majeur pour optimiser le potentiel préventif et pour fluidifier la prise de décision en période post-catastrophe. L'étude des phases du processus par le biais d'un retour d'expérience à moyen et long terme permet d'en dégager des règles et de définir des blocages et leviers d'action au regard des objectifs de la Réduction des Risques de Catastrophe et de l'Adaptation au Changement Climatique pour mettre en œuvre les principes du Développement Durable. Les méthodes d'enquêtes, l'analyse documentaire, et la spatialisation des résultats permettent la collecte des données et leur analyse plusieurs années après la catastrophe. Nous nous appuyons sur l'analyse de 2 reconstructions post-catastrophe : l'Aude (notamment Cuxac-d'Aude) et le Var, suite aux inondations de 1999 et 2010. Des exemples d'adaptations ont été intégrés à la reconstruction mais de manière opportuniste sans véritable stratégie globale. Il ressort que l'événement catastrophique à lui seul ne peut être le déclencheur d'une adaptation au risque et que la mise en œuvre d'une reconstruction préventive ne s'improvise pas : le travail d'anticipation est aussi nécessaire que nécessairement limité par le besoin d'ajustement ad hoc.


2012 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 141-161 ◽  
Author(s):  
Sander Happaerts

Abstract. Sustainable development needs to be tackled at all governmental levels. Moreover, policies need to be integrated, horizontally and vertically. This article studies the efforts of subnational governments and their strategies towards vertical policy integration. Four cases are compared: Quebec (Canada), Flanders (Belgium), North Rhine-Westphalia (Germany) and North Holland (the Netherlands). The assumption is that their approaches are determined by their degree of autonomy, which involves their competences within their own borders (self-rule) and their influence on national decision making (shared rule). The findings, however, show that degree of autonomy does not shape the subnational governments' stance towards vertical policy integration for sustainable development. Rather, it is influenced by other factors, such as political dynamics. The analysis also puts forward that the degree of self-rule of subnational governments has a large influence on the content of sustainable development policies, not only at the subnational, but also at the national level.Résumé. Le développement durable doit être poursuivi à tous les niveaux de pouvoir. En plus, les politiques doivent être intégrées horizontalement et verticalement. Cet article étudie les efforts des gouvernements sous-nationaux et leurs stratégies envers l'intégration politique verticale. Il compare quatre cas d'étude: le Québec (Canada), la Flandre (Belgique), la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Allemagne) et la Hollande Septentrionale (Pays-Bas). L'assomption est que leur approche se détermine par leur degré d'autonomie, qui est constitué par leurs compétences à l'intérieur de leurs propres frontières (self-rule) et par leur pouvoir à influencer la prise de décision nationale (shared rule). Cependant, les résultats démontrent que le degré d'autonomie ne détermine pas la position des gouvernements sous-nationaux envers l'intégration politique verticale pour le développement durable. Leur position est influencée plutôt par d'autres facteurs, tels que le contexte politique. L'analyse propose aussi que le degré de self-rule des gouvernements sous-nationaux a une grande influence sur le contenu des politiques de développement durable, non pas seulement au niveau sous-national, mais aussi au niveau national.


Author(s):  
Yamina NECISSA ◽  
Naima CHABBI CHEMROUK

En Algérie, la protection et la mise en valeur du patrimoine est l’une des orientations stratégiques du Schéma National d’Aménagement du Territoire à l’horizon 2030. À cette fin, les Pôles d’Économie du Patrimoine et les Parcs Culturels sont introduits comme une nouvelle alternative de développement territorial articulé autour d’un concept nouveau : « le projet de territoire ». Or, la mise en œuvre de ce projet dépend non seulement de facteurs physiques spécifiques au patrimoine en question mais surtout de l’implication effective de toutes les parties prenantes. Les acteurs locaux qui sont confrontés au quotidien, aux besoins de leurs territoires sont souvent exclus d’un processus de décision caractérisé par une forte centralisation. Par conséquent, l’objectif du présent article consiste à élaborer et tester un outil d’évaluation de la capacité de contribution des ressources patrimoniales au développement durable territorial. Le résultat attendu est de proposer une démarche de mise en valeur des projets patrimoniaux basée sur un diagnostic des différentes potentialités et contraintes et sur l’ouverture du processus de prise de décision aux acteurs locaux et aux habitants. Le parc national de Tlemcen dans la région Ouest de l’Algérie a été sélectionné comme cas d’étude au vu de la richesse de son patrimoine paysager et culturel et de par l’échelle intercommunale qu’il couvre.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document