scholarly journals Le verso de la p(l)age de Camus: intertextualité militante dans « Meursault, contre-enquête »

2021 ◽  
Vol 6 (3) ◽  
pp. 41-57
Author(s):  
Zvezdana Ostojic

Cet article s'intéresse à la spécificité de l’affrontement intertextuel qu’entretient « Meursault, contre-enquête » de Kamel Daoud avec « L’Étranger » d’Albert Camus. En fournissant « l’autre côté » de l’histoire et en élucidant la partie de celle-ci que L’Étranger a laissée dans l’ombre, la contre- enquête de Daoud décompose et recompose l’œuvre de Camus. Ce faisant, Daoud déstabilise la position du lecteur qui ne parvient jamais à une solution cohérente sinon définitive du crime, contrairement à ce que propose d’ordinaire au lecteur le roman policier à énigme. De plus, depuis sa position doublement marginale (celle d’un auteur francophone algérien qui adopte les codes du roman policier afin de reprendre un chef-d’œuvre), Daoud dénude les aspects métatextuels de la création littéraire en général, et par extension éclaire les mécanismes à l’œuvre chez Camus. Il parvient ainsi à subvertir les hiérarchies et à désacraliser l’œuvre canonique. Nous allons montrer que, dans ce combat intertextuel, l’écriture et le crime ne font qu’un : le corps du texte est comparé au corps-cadavre, le meurtre incite à la création littéraire et les mots « écrivain » et « tueur » deviennent synonymes.

1995 ◽  
Vol 50 (4) ◽  
pp. 855-886 ◽  
Author(s):  
Marlène Albert-Llorca ◽  
Jean-Pierre Albert
Keyword(s):  

La scène se passe en Espagne et, pour qui connaît un peu l'histoire et la mythologie de ce pays, la rencontre du prophète de l'islam, de la Vierge Marie et d'une frontière (en l'espèce intérieure et mouvante) évoquera tout de suite les siècles de la Reconquête. Très précisément, reviendra à son esprit la légende cent fois entendue de la statue découverte par miracle dans l'espace tout juste repris à l'ennemi : cachée dans une grotte ou le tronc creux d'un arbre pour échapper à la destruction, et triomphalement rendue au culte après quelques siècles, comme s'il fallait bien vite signifier l'identité chrétienne d'une terre trop longtemps profanée. Cet arrière-plan historique ne sera pas absent du voyage dans le temps et l'espace que nous allons entreprendre, mais il sera surtout question du présent, du passé proche et d'une frontière — elle aussi intérieure et mouvante — qui ne sépare plus des religions et des nations, mais des provinces et des langues. Au fil du temps, Mahomet (Mahoma) aura changé sinon de sexe, du moins de genre grammatical : nous ne rencontrerons que la Mahoma, une effigie de bois et de toile figurant le Prophète. Quant à la Vierge, il faudra la penser au pluriel, car chaque ville a la sienne, individualisée par une statue et un vocable particulier : Mare de Déu de Gracia, Divina Aurora, Virgen de las Virtudes…La scène se passe, très exactement, dans l'arrière-pays d'Alicante : la cuvette de Castalla, la vallée du Vinalopó.


1994 ◽  
Vol 1 (2) ◽  
pp. 154-168
Author(s):  
Véronique Boudon-Millot
Keyword(s):  

2009 ◽  
Vol 64 (1) ◽  
pp. 100-101
Author(s):  
F. Place-Verghnes
Keyword(s):  

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S95-S95 ◽  
Author(s):  
A. Juillard
Keyword(s):  

La question du Temps a toujours fait partie du travail en thérapie de relaxation et l’actualité peut nous amener à penser et pratiquer notre clinique dans cette urgence. Aujourd’hui, le milieu médical est dans cette quête du Temps. Par des demandes de plus en plus pressantes, des enjeux de plus en plus exigeants en rapidité d’efficacité, l’hôpital n’est pas épargné par ces questions, ni les patients ni les soignants qui y passent du temps. Les cliniciens de la pratique à médiation corporelle dont je fais partie doivent s’inscrire dans ces enjeux de société. Le lien constant entre le Corps et le Psychisme dans la pratique de la Relaxation est une force pour s’inscrire dans l’Urgence. Le principe de Temps ne peut être séparé du principe d’Espace et c’est finalement dans le Corps que ces notions se réunissent. À l’hôpital, le médecin est pressé que le patient « guérisse », le patient est pressé de sortir et nous, relaxateurs, nous cherchons d’abord la relation pour la relaxation. Comme le définissait J.-H. Schultz, c’est dans ce « nous thérapeutique » que se joue la rencontre. C’est alors la demande qui vient tout d’abord orienter l’effet de la relaxation. Un patient (sur)demandeur risque d’entraîner un effet trop magique. Nous semblons entendre sa plainte car aucun clivage ne se fait sentir entre le Corps et l’Esprit, il sent qu’il peut souffler mais cela restera superficiel s’il ne souhaite pas travailler en profondeur sur lui. Un médecin (sur)demandeur risque d’amener l’opposition du patient. Son corps est présent mais pas son psychisme ou seulement le caractère rebelle et rien ne peut prendre sens. Mais s’il y a un feeling.. tant dans la proposition du médecin qui pense à l’approche en relaxation, que dans votre instinct à l’écoute de son histoire et dans le temps que le patient s’offre pour se laisser surprendre… c’est là que cette pratique en Rela(xa)tion va prendre tout son sens et va s’inscrire d’emblée comme une réponse à cette demande urgente d’aller mieux ! Au travers de ces 3 possibilités, ces 3 profils, nous allons réfléchir à ce qui se joue dans les premières séances de relaxation. Où se situe l’engagement du patient dans son Corps et la façon dont les changements peuvent s’opérer ? Fort heureusement, le Corps est surprenant… et même après certains débuts qui peuvent paraître perdus d’avance, les surprises de la Relaxation ne cessent de faire évoluer l’Urgence de la demande à l’hôpital.


Lipar ◽  
2021 ◽  
Vol 22 (74) ◽  
pp. 119-127
Author(s):  
Marija Isailovic ◽  
Keyword(s):  

Dans cet article nous nous focalisons sur la question de la présence du contexte de l’amour dans Lirika Itake, en prenant en compte que la conception de l’amour dans cet œuvre peut être observée de différents points de vue. Nous allons présenter la manière dont l’auteur, dans une partie de sa création, radicalement re- pousse l’amour et le dirige sur l’objet de la blasphémie qui est, de sa part, artistiquement justifiée. Nous allons démontrer l’attitude parodique et sarcastique de l’auteur envers la tradition de l’amour, mais qui ne nie pas sa propre présence ni la possibilité de sa réalisation. S’appuyant sur l’esthétique lirique de l’auteur qui sousentend l’esthétique de la vie, de la nature, de la femme et de l’amour, nous démontrerons que l’auteur dans les poèmes à la thématique de l’amour lie les émotions liriques aux sensations personnelles, en donnant non seulement l’empreinte esthétique à sa poésie sinon sa philosophie de l’amour et de la femme.


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