Aux origines de l'histoire des prix

1990 ◽  
Vol 45 (2) ◽  
pp. 507-522 ◽  
Author(s):  
Olivier Dumoulin

Pour tout un chacun, le jeudi 24 octobre 1929 demeure le « jeudi noir » ; le jour où les prévisions de l'économiste de Harvard, l'un des papes de l'économie d'alors, le grand Irving Fisher, furent ridiculisées, balayées, lorsque, d'un « haut plateau » permanent où les voyaient stabilisés les valeurs mobilières et bientôt les prix, s'engagèrent dans une spirale infernale à la baisse. Coïncidence remarquable, ce même jeudi, à 500 mètres de Wall Street, au 61 de Broadway, les responsables de la division des sciences sociales de la Fondation Rockefeller décidaient de soumettre à leur conseil d'administration un projet de financement d'une enquête internationale sur l'histoire des prix. Au moment où le monde entrait dans la crise, économistes et historiens se proposaient donc de saisir, dans la longue durée, l'un des symptômes les plus évidents de la catastrophe : les fluctuations des prix.

1959 ◽  
Vol 14 (4) ◽  
pp. 710-718 ◽  
Author(s):  
Walt W. Rostow

L'invitation de Fehnand Bracdel à discuter les questions de temps et de méthode, en Histoire et dans les Sciences sociales, mérite une large réponse, et ceci en dépit de la stérilité de tant de débats déjà soutenus sur ce thème, en dépit de la grande réserve, de la délicatesse, qu'on doit apporter dans une telle discussion. Chacun de nous cherche à faire avancer la science sur un front limité, en saisissant et ordonnant tant bien que mal une petite part de vérité. Nos efforts individuels, si restreints, si gênés soient-ils par les limites de nos connaissances et de nos moyens, méritent le respect ; mais les leçons que chacun de nous tire de ses expériences personnelles, ne peuvent et ne doivent toucher les autres que d'une façon marginale.


Réseaux ◽  
1987 ◽  
Vol 5 (27) ◽  
pp. 7-37 ◽  
Author(s):  
Fernand Braudel ◽  

2020 ◽  
Vol 4 ◽  
pp. 63-74
Author(s):  
Gérard Donnadieu

La recherche de similitudes ou de corrélations entre l’évolution des êtres vivants et celle des sociétés humaines n’est pas chose nouvelle. Les philosophes s’y sont longtemps essayés avant que les scientifiques ne prennent le relai. En tirant partie des nouvelles découvertes survenues dans ce dernier demi-siècle tant dans les sciences de la vie que dans les sciences sociales, est-il possible de reprendre aujourd’hui cette réflexion à nouveaux frais ? Telle est l’ambition de la présente communication qui s’efforce d’éclairer l’une par l’autre ces nouvelles découvertes faites sur le vivant et le pensant en les fédérant au moyen d’un concept emprunté à l’approche systémique: l’homomorphisme. A mi-chemin de la métaphore et de la modélisation à prétention exhaustive, l’homomorphisme est une analogie partielle et imparfaite entre deux systèmes concrets, analogie néanmoins éclairante et féconde.Cet homomorphisme sera mené à undouble niveau : celui des moteurs de l’évolution du vivant d’une part, en reprenant des travaux récents qui cherchent à dépasser le néo-darwinisme; des moteurs del’histoire humaine d’autre part, à partir des analysesdu grand historien britannique Arnold Toynbee. celui de la description phénoménologique de l’évolution sur la longue durée, aussi bien celle des systèmes vivants que des cultures humaines et civilisations. Peut-on discerner dans cette "évolution longue" des lois tendancielles et y découvrirune orientation (au double sens de direction et de signification) comme le pensait Teilhard de Chardin ? Par ces confrontations, l’auteur de la présente communication espère montrer que l’évolution du vivant peut aider à comprendre l’histoire du pensant,et réciproquement que l’histoire des cultures humaines et des civilisations peut aider à comprendre la plasticité et l’inventivité du vivant.


1958 ◽  
Vol 13 (4) ◽  
pp. 725-753 ◽  
Author(s):  
Fernand Braudel

Il y a crise générale des sciences de l'homme : elles sont toutes accablées sous leurs propres progrès, ne serait-ce qu'en raison de l'accumulation des connaissances nouvelles et de la nécessité d'un travail collectif, dont l'organisation intelligente reste à mettre sur pied ; directement ou indirectement, toutes sont touchées, qu'elles le veuillent ou non, par les progrès des plus agiles d'entre elles, mais restent cependant aux prises avec un humanisme rétrograde, insidieux, qui ne peut plus leur servir de cadre. Toutes, avec plus ou moins de lucidité, se préoccupent de leur place dans l'ensemble monstrueux des recherches anciennes et nouvelles, dont se devine aujourd'hui la convergence nécessaire.


2015 ◽  
Vol 70 (02) ◽  
pp. 359-365 ◽  
Author(s):  
Christian Lamouroux

Résumé Cette brève contribution vise à replacer l’article de David Armitage et Jo Guldi dans un contexte historiographique élargi à l’histoire de la Chine, puisque Fernand Braudel prit garde dès l’origine de lier sa perspective de la longue durée à l’étude renouvelée des aires culturelles. En abordant les champs de l’histoire sociale et économique et, au-delà, des sciences sociales, les spécialistes de la Chine, en Europe comme aux États-Unis, déconstruisirent la trop longue durée de l’histoire chinoise en mettant en lumière son dynamisme, étouffé par ce qui n’était jusque-là qu’une « civilisation ». Ce mouvement a favorisé une heureuse spécialisation qui peut aujourd’hui s’appuyer sur des big data, construites en particulier dans l’entourage immédiat des deux auteurs.


2015 ◽  
Vol 70 (02) ◽  
pp. 345-357 ◽  
Author(s):  
Claire Lemercier

Résumé Cet article discute l’association affirmée par David Armitage et Jo Guldi entre usage de sources numérisées, quantification et retour à la longue durée, sur la base d’une tradition d’histoire quantitative ouverte aux sciences sociales et renouvelée par la micro-histoire. Il rappelle que la numérisation de nombreuses sources n’exonère pas de toute prudence dans l’analyse, notamment du fait des biais qu’elle crée. Il insiste surtout sur le fait qu’elle ne règle en rien une question centrale pour la quantification : celle de l’anachronisme contrôlé, c’est-à-dire de la difficile création de catégories adéquates lorsque l’on veut compter sur la longue durée. L’auteure discute aussi des implications d’un choix exclusif de la longue durée pour la réflexion historienne sur les causalités. La longue durée n’est-elle qu’une échelle de pure description ? Si ce n’est pas le cas, peut-elle éviter une version simpliste, de la dépendance au sentier ? Pour éviter ces écueils, il faut prendre en compte les débats des sciences sociales sur l’articulation des temporalités et des causalités.


2017 ◽  
pp. 27-52
Author(s):  
Pierre-Emmanuel Sorignet ◽  
Romain Pudal

L’enquête ethnographique implique une connaissance intime, incarnée, voire charnelle, du milieu enquêté et des acteurs sociaux. Elle exige aussi du chercheur un travail sur soi permettant d’approcher au plus près les réalités sociales, psychologiques, économiques de l’autre-enquêté, devenu au fil du temps quelqu’un de proche, parfois un ami. Mais on s’est peu focalisé sur les apports spécifiques du temps long en ethnographie : si l’aspect immersif de l’enquête a fait l’objet de nombreux débats (identification objectivation, réflexivité…), l’effet du temps long voire très long a été moins analysé. À partir de deux enquêtes de très longue durée sur le monde de la danse et des pompiers, nous proposons de montrer en quoi cette temporalité atypique du travail en sciences sociales permet d’abord de désingulariser l’individu enquêté resitué petit à petit dans un groupe, une histoire, une tradition, une famille…, contribue ensuite à établir une confiance telle que certains sujets finissent par être abordés alors qu’ils ont été soigneusement euphémisés ou mis de côté pendant des mois voire des années et enfin de dépasser la sorte de cliché instantané auquel nos enquêtes plus rapides, plus distantes, nous habituent parfois.


2010 ◽  
Vol 194 (6) ◽  
pp. 1045-1069 ◽  
Author(s):  
Jacques Bazex ◽  
Emmanuel Alain Cabanis ◽  
Mmes Brugère-Picoux ◽  
Moneret-Vautrin ◽  
M.M. Ardaillou ◽  
...  

2020 ◽  
Vol 108 (2) ◽  
pp. 207
Author(s):  
Yassine Ennaciri ◽  
Mohammed Bettach ◽  
Ayoub Cherrat ◽  
Ilham Zdah ◽  
Hanan El Alaoui-Belghiti
Keyword(s):  

La production de l’acide phosphorique au monde engendre l’accumulation d’une grande quantité d’un sous-produit acide appelé phosphogypse (PG). La grande partie de ce PG est rejetée sans aucun traitement dans l’environnement, ce qui forme une source significative de contamination à longue durée. Le PG Marocain est principalement formé par le sulfate de calcium, à côté de diverses impuretés telles que les phosphates, les fluorures, les matières organiques, les métaux lourds et les éléments radioactifs. Cet article détaille en particulier les différentes propriétés physico-chimiques du PG Marocain. La compréhension de ces propriétés permet en générale d’identifier les différents agents de contamination de l’environnement contenus dans ce résidu. De plus, les facteurs affectant la présence des différentes sortes d’impuretés dans le PG sont aussi discutés.


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