Cahiers de recherche sociologique
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Published By Consortium Erudit

1923-5771, 0831-1048

2019 ◽  
pp. 111-131
Author(s):  
Maude Boulet ◽  
Céline Le Bourdais

La hausse de la participation des femmes au marché du travail a contribué au recul du modèle familial traditionnel de l’homme pourvoyeur et de la femme au foyer. Conséquemment, les relations entre les sexes ont été bouleversées; un bouleversement que certains auteurs qualifient de révolution des rôles de genre. C’est dans cette perspective des rôles de genre que le présent article examine l’effet du partage des tâches domestiques et de l’articulation du temps travaillé au sein des couples à deux revenus au Québec et dans le reste du Canada sur la satisfaction de l’équilibre travail-famille. Basée sur une exploitation de l’Enquête sociale générale de 2011, l’analyse révèle une association positive entre division traditionnelle des tâches domestiques et satisfaction parmi les Québécoises et entre partage traditionnel du temps travaillé et satisfaction parmi les femmes vivant ailleurs au Canada. De leur côté, les hommes qui assument la plus grande part des tâches domestiques paraissent moins satisfaits de l’équilibre travail-famille que ceux qui partagent également ces tâches avec leur conjointe. Enfin, le fait de travailler de longues heures, soit plus de 40 heures/semaine, a un impact négatif sur la satisfaction des hommes et des femmes, quel que soit leur lieu de résidence.


2019 ◽  
pp. 85-109
Author(s):  
David Pelletier ◽  
Solène Lardoux ◽  
Yentéma Onadja

Pendant longtemps, la plupart des enfants qui vivaient la séparation de leurs parents allaient habiter avec leur mère. Les parents séparés sont toutefois de plus en plus nombreux à partager les responsabilités parentales de façon plus équitable, notamment par la garde partagée (ou double résidence, ou résidence alternée). Afin d’identifier les caractéristiques des familles qui influencent la manière dont les ex-conjoints partageront le temps parental au moment de la rupture, nous avons eu recours aux données de l’Étude longitudinale sur le développement des enfants du Québec (ÉLDEQ). Dans cette cohorte représentative des enfants nés au Québec en 1997-1998, nous trouvons que l’établissement d’une double résidence pour les enfants est fortement associé à la participation au marché du travail des mères et au niveau de scolarité des pères. Le climat entourant la séparation et le sentiment d’efficacité parentale des pères jouent aussi un rôle important.


2019 ◽  
pp. 67-84
Author(s):  
Valérie Harvey

Si la prise du congé de paternité de trois à cinq semaines est bien rentrée dans les moeurs québécoises, la durée du congé parental est une question délicate dans le couple. Les cinq semaines de congé semblent être devenues une nouvelle norme au Québec, mais le père qui désire partager le congé parental « enlève » des semaines à la mère, toujours perçue comme la prestataire légitime. L’arrivée d’un enfant est un moment de cristallisation qui fixe les responsabilités dans la nouvelle famille. À travers les résultats d’une enquête qualitative réalisée auprès de pères québécois travaillant dans le domaine des technologies de l’information, un congé prolongé pour le père augmente sa confiance quant aux soins du bébé et son implication par la suite. Mais le fait que les pères sont beaucoup moins nombreux à prolonger leur congé parental peut expliquer le partage inégal des tâches ménagères qui persiste.


2019 ◽  
pp. 25-42
Author(s):  
Émilie Genin

Cet article aborde la question des inégalités professionnelles vécues par les femmes sous l’angle de l’intersectionalité entre le genre et la parentalité. Depuis cinquante ans, les femmes ont pris leur place sur le marché de l’emploi au Québec. Elles continuent pourtant à subir des discriminations du simple fait d’être des femmes. À ceci, s’ajoute un basculement qui s’opère au moment de l’arrivée des enfants, et qui a été qualifié de « plafond de mère ». Les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes se creusent alors de façon draconnienne et irréversible. En nous basant sur des recherches antérieures, cet article présente certains des mécanismes à travers lesquels se construit le plafonnement professionnel des mères et discute des enjeux qui lui sont associés, notamment ceux relatifs aux intentions de fécondité.


2019 ◽  
pp. 43-66
Author(s):  
Arnaud Dupray ◽  
Anne-Marie Daune Richard ◽  
Hiroatsu Nohara

L’enjeu de l’article est d’explorer les modes de répartition conjugale du travail domestique en fonction des situations des conjoints par rapport à l’emploi et ce, dans trois métropoles appartenant à des pays aux niveaux de développement comparables mais relevant de contextes institutionnels et sociétaux distincts. À partir des grilles typologiques de « modèles familiaux » et d’« État-Providence » et en exploitant une enquête internationale sur les budgets-temps menée en 2007auprès de couples de classes moyenne et supérieure vivant dans les agglomérations de New York, Paris et Tokyo, on met en évidence des résultats à trois niveaux : une situation moins inégalitaire aux États-Unis que dans les autres pays avec une plus forte parité des investissements domestiques des conjoints indépendamment de leur activité professionnelle ; une plus grande proximité entre couples parisiens et tokyoïtes dans les modalités de partage du temps de travail domestique alors que les premiers se rapprochent plus des new-yorkais par leurs caractéristiques; enfin, c’est dans les États-providence conservateurs comme le Japon et la France qu’à la fois la disponibilité temporelle des conjoints et la contribution de chacun aux revenus du ménage pèsent le plus sur la répartition effective de l’activité domestique.


2019 ◽  
pp. 133-154
Author(s):  
Milaine Alarie
Keyword(s):  

Les enjeux relatifs à la parentalité – telles les capacités reproductives de la femme ou la capacité de l’homme à assurer le confort matériel de sa famille – sont fréquemment présentés comme des facteurs influençant les individus à choisir une relation intime où l’homme est plus âgé que la femme. Toutefois, peu de chercheurs se sont intéressés aux expériences vécues des individus entretenant des relations intimes hypogamiques en termes d’âge – soit les relations où la femme est plus âgée que son partenaire – et on ignore, à ce jour, si ces thèmes affectent la durabilité de ce genre de relation et, si tel est le cas, de quelle façon. À l’aide de 55 entrevues semi-dirigées menées auprès de femmes âgées de 30 à 60 ans qui ont un (ou des) partenaire(s) intime(s) plus jeune(s) qu’elles, j’explore dans cet article la perspective des femmes quant à la façon dont la question des enfants influence le développement de leur(s) relation(s) hypogamique(s) en termes d’âge. Ces entrevues révèlent que dans le contexte de développement initial des relations hypogamiques en termes d’âge, les enjeux associés à la parentalité influencent les choix conjugaux des femmes et ceux-ci sont principalement perçus comme des obstacles au développement et à la pérennité de leurs relation(s). Précisément, les limites biologiques à la fertilité féminine ainsi que le rapport (perçu) que les hommes plus jeunes entretiennent avec la conjugalité et parentalité s’imposent aux yeux des femmes comme des éléments nuisant à leur capacité de développer des relations durables avec des hommes plus jeunes. Cependant, peu de femmes décrivent l’(in)capacité des hommes plus jeunes à assurer le confort matériel de leur famille comme un obstacle au développement de ce type de relation intime.


2019 ◽  
pp. 155-183 ◽  
Author(s):  
Laurence Charton ◽  
Nong Zhu

Malgré l’avancée au Canada de lois incitant l’égalité entre les hommes et les femmes, on observe toujours dans toutes les provinces et les régions que la répartition des tâches domestiques reste inégalitaire entre les sexes, les femmes contribuant toujours plus aux tâches domestiques que leurs conjoints. À partir d’analyses portant sur les données canadiennes de l’enquête sociale générale de 2011, cet article met notamment en évidence que si l’autonomie économique des femmes contribue à réduire l’écart entre les sexes dans le partage des tâches domestiques liées à la cuisine et au ménage, cette réduction s’amenuise toutefois à l’arrivée des enfants. Ainsi, parce que les individus rejouent ce qu’ils perçoivent comme nécessaire pour devenir une mère et un père, les femmes et les hommes expriment d’autant mieux un désir d’enfant qu’ils ou elles se situent dans une organisation familiale traditionnelle, soit avec une implication plus forte des femmes dans les tâches ménagères et familiales. La charge domestique plus importante assumée par les femmes semble ainsi les conduire plus fréquemment à repenser leur intention d’avoir un troisième enfant, alors que cette inégalité ou scénario traditionnel semble stimuler toujours le désir d’enfant des hommes.


2019 ◽  
pp. 185-220
Author(s):  
Christoph Bein ◽  
Anne H. Gauthier ◽  
Monika Mynarska

Le rôle de la religiosité et du genre dans l’élaboration des décisions en matière de fécondité a fait l’objet de nombreuses études ces dernières années. Cette littérature a toutefois mis en évidence une énigme intéressante. Alors que la religiosité a un effet positif sur la fécondité, en partie grâce à la promotion des rôles sexospécifiques traditionnels, l’égalité des sexes s’avère elle aussi avoir eu un impact positif – plutôt que négatif – sur la fécondité. Nous abordons cette ambiguïté dans l’effet de la religiosité et des rôles de genre en examinant leurs effets spécifiques sur les intentions en matière de fécondité et leurs réalisations. Pour ce faire, nous utilisons les données de la première et de la deuxième vagues de l’Enquête Générations et Genre (GGS) et construisons des modèles de régression logistique séparément pour cinq pays européens (Autriche, Bulgarie, France, Géorgie et Russie). Nous développons des modèles mesurant l’influence de la religiosité, les attitudes de genre et la répartition des tâches ménagères selon l’intention d’avoir un (autre) enfant et la réalisation positive de ces intentions (plan d’avoir un enfant) et négative (plan de ne pas avoir un enfant). Nos résultats suggèrent que, quel que soit le contexte du pays, la religiosité et les rôles de genre semblent avoir un effet indépendant sur les intentions en matière de fécondité et leur réalisation.


2019 ◽  
pp. 229
Author(s):  
Marie-Pierre Boucher ◽  
Anthony Desbiens ◽  
Marie-Josée Dupuis ◽  
Diane Gagné ◽  
Yanick Noiseux

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