12. Rapports sociaux et division du travail entre les sexes

2005 ◽  
pp. 94-101 ◽  
Author(s):  
Danièle Kergoat
2002 ◽  
Vol 19 (1) ◽  
pp. 37-56 ◽  
Author(s):  
Céline LE BOURDAIS ◽  
Pierre J. HAMEL ◽  
Paul BERNARD

Résumé S'intéressant à l'analyse de la position des femmes dans l'ensemble des rapports sociaux, la sociologie féministe a imposé la reconnaissance des tâches domestiques en tant que "travail" réel, alors que le marxisme les considérait comme un reliquat du passé et le fonctionnalisme comme une vocation naturelle des femmes. En intégrant cet apport de la sociologie féministe, le présent article étudie comment les couples québécois se répartissent ce travail, compte tenu de variables comme la charge familiale et le statut d'emploi de chacun des conjoints. Les données proviennent d'un sondage qui a rejoint en 1986 environ 1 300 couples. Les indices y sont nombreux du fait que le travail domestique demeure essentiellement une affaire de femmes, à laquelle l'homme ne fait qu'épisodiquement une contribution significative. On peut penser que cette division du travail risque peu de changer tant que les femmes tendront à être reléguées, sur le marché de l'emploi, dans des positions professionnelles inférieures à celles des hommes.


2005 ◽  
Vol 34 (91) ◽  
pp. 21-32
Author(s):  
Pierre Bruneau

De moins en moins territoire, de plus en plus espace, l'hinterland rimouskois est un produit social. Objet d'un enjeu, il entre dans des stratégies qui déneutralisent l'espace. On observe l'appropriation — par expropriation — d'un milieu de vie par des acteurs d'origine rimouskoise monopolisant un savoir fortement valorisé socialement. On peut décrire le processus ainsi: appropriation foncière à caractère absentéiste, utilisation et fréquentation d'un espace à des fins de loisirs, cristallisation de telles pratiques par l'État. Ceux qui enclavent l'espace, et qui l'organisent, sont aussi ceux qui le consomment. Dans le cadre de la division du travail et par opposition aux « exécutants », ils se rattachent pour la plupart à une même strate sociale, celle des « compétents ». C'est à travers les relations ville-campagne, centre-périphérie, voire les rapports sociaux qu'est menée l'analyse de la production d'espace.


2018 ◽  
Vol 30 (2) ◽  
pp. 255-275 ◽  
Author(s):  
Xavier Dunezat

À partir d’enquêtes ethnographiques – par observation participante, entretien, questionnaire – dans quatre mobilisations dites de sans (chômeurs et chômeuses, sans-papiers), l’auteur analyse les modes d’articulation entre travail domestique et travail militant en termes de consubstantialité des rapports sociaux de sexe, de classe et de race. Il montre que l’accès au militantisme est clivé par la polarisation et la diversité sexuées des expériences du travail domestique (exploiteur/exploitée versus abandon, autonomie, partage, privation). D’une part, les logiques domestiques orientent les modes d’entrée et d’inscription dans le travail militant. D’autre part, les formes de la division du travail militant ont des effets ambivalents sur l’assignation domestique des femmes.


1975 ◽  
Vol 7 (4) ◽  
pp. 415-425 ◽  
Author(s):  
A Lipietz

La dimension spatiale de l'articulation des modes de production, dans leurs différentes branches, est la constitution d'espaces régionaux inégalement développés. Sur cette base matérielle se développent à leur tour une nouvelle division du travail et de nouveaux schémas d'accumulation, différents selon les régions (‘centres’ ou ‘périphéries’). Au stade du capital monopoliste, celui-ci peut organiser à l'échelle interrégionale des ‘circuits de branche’ profitant au maximum des fractionnements du marché du travail. Cependant la localisation des activités économiques rencontre des contraintes extra-économiques, et notamment la propriété foncière. Non seulement le prix du sol n'est pas un guide suffisant du développement pour l'allocation de l'espace, mais encore la structure juridique de la propriété du sol, garantie des rapports sociaux hérités du passé, fait obstacle aux formes monopolistes d'appropriation de l'espace. C'est à ces deux niveaux que s'impose l'action de l'État dans l'aménagement du territoire.


Revista Trace ◽  
2018 ◽  
pp. 46
Author(s):  
Dominique Mathieu

Lorsque Durkheim défendait la thèse selon laquelle la division du travail produit de la solidarité "... non seulement parce qu'elle fait de chaque individu un échangiste, comme disent les économistes; [mais surtout parce qu'elle] crée entre les hommes tout un système de droits et de devoirs qui les lient les uns aux autres d'une manière durable ...", il attribuait cette progression de la division du travail à la disparition de la structure segmentaire de la société. Par structure segmentaire, il entendait un système social alvéolaire où chaque unité ou "individualité" est séparée des autres par des cloisons délimitant des "vides moraux". Lorsque les cloisons deviennent plus perméables, les segments sociaux perdent de leur individualité, les vides se comblent et les rapports sociaux se multiplient; l'on a alors une densification dynamique ou morale i.e. un accroissement des interactions entre les individus. Il associait cependant cette densification morale ou dynamique à trois causes essentielles, très liées entre elles puisqu'elles ont pour conséquence de diminuer les distances entre les individus, favorisant les interactions et la densification "morale": 1) la concentration croissante des ·populations; 2) la formation des villes qui, selon lui, n'apparaissent pas tant que l'organisation sociale est essentielle­ment segmentaire et 3) le nombre et la rapidité des voies de communication et de transmission.


2019 ◽  
Vol 58 (2) ◽  
pp. 143-150
Author(s):  
Pascale Molinier

La psychodynamique du travail a étendu les conditions sociales de la sublimation au travail ordinaire et à la dynamique de la reconnaissance. Selon Christophe Dejours, la reconnaissance porte sur le faire mais elle se capitalise dans le registre de l’être. Or ce que les femmes font est généralement confondu avec ce qu’elles sont. D’où un déficit chronique de reconnaissance de leurs contributions, bien sûr aggravé par les rapports sociaux de domination (voir l’effet Mathilda dans les sciences). Ce constat sera ici principalement argumenté à partir des analyses psychodynamiques du travail féminisé (les activités de care) qui se caractérisent par leur discrétion. De la sous-estimation du travail féminin, il résulte de nombreuses conséquences, tant sur le plan théorique que clinique : la sublimation dépend-elle nécessairement de la reconnaissance ? – on déplacera cette question autour de l’expressivité et de la voix.


1966 ◽  
Vol 21 (5) ◽  
pp. 1073-1077
Author(s):  
Jacques Rousseau
Keyword(s):  

L'Amérique du Nord pré-coloniale n'a pas ignoré la division du travail ni les échanges, sous des formes rudimentaires sans doute, mais originales. Tout d'abord chez les Indiens chasseurs, la pauvreté de la forêt exige un partage des tâches. Les femmes tressent les lambeaux de peau crue des raquettes, dont les hommes ont fabriqué la charpente. Dans les « portages des femmes », elles s'en vont allègrement avec une charge sur le dos pendant que les hommes affrontent le rapide en canot ; ces derniers n'ont pas voulu exposer les femmes et les enfants au danger. Dans les autres portages, évitant des rapides impassables ou reliant des lacs, l'homme laissait anciennement le bagage à sa femme pour mieux se mouvoir, les armes à la main, prêt à défendre les siens contre l'ennemi ou tuer le gibier tant attendu. C'était surtout dans le portage que l'ennemi autrefois attendait le chasseur isolé. Maintenant qu'il n'y a plus d'ennemis chez les Indiens et que les armes modernes reculent les cibles, les femmes porteront, dans les portages, en un seul voyage, une unique charge pesant rarement plus de cinquante livres, pendant que les hommes feront plusieurs fois le trajet pour transporter le canot et le gros du bagage, portant souvent plus de deux cents livres à la fois.


1982 ◽  
Vol 37 (2) ◽  
pp. 246-254 ◽  
Author(s):  
Janusz Tazbir

M'étant interrogé, il y a quelques années, sur l'accueil réservé aux œuvres de Thomas More et sur leur diffusion en Pologne, j'ai tenté de définir les raisons pour lesquelles les utopies classiques n'avaient pas trouvé de résonance parmi les citoyens de la République nobiliaire. Elles sont multiples. Ainsi, presque toutes les représentations de la société idéale, depuis la Politique de Platon, les visions de More ou de Campanella, jusqu'aux utopies du siècle des Lumières, préconisent une ingérence très poussée dans la vie privée des citoyens, un contrôle continu exercé sur eux par des censeurs spécialement institués à cette fin, la soumission à des normes très rigoureuses de discipline sociale — en un mot, un fonctionnement de l'État qui est en contradiction flagrante avec les institutions de la Pologne des xvie-xviie siècles. Comme le remarque à juste titre Claude Backvis, l'utopie naît dans des conditions où elle ne peut en aucune mesure être réalisée. Elle réclame tout parce qu'elle n'est en mesure de rien obtenir ; son maximalisme vient de ce qu'on pense impossible de modifier, de quelque façon que ce soit, les rapports sociaux et politiques existants. C'est la raison pour laquelle la noblesse polonaise qui, à l'époque de la Renaissance, avait largement les moyens de transformer l'État, ne recherchait pas de compensation dans la création imaginaire d'un monde idéal, utopique. Plus tard, le conservatisme de l'État polonais, son hostilité déclarée à tout changement, s'opposèrent efficacement tant à la création de variantes polonaises qu'à la réception des versions étrangères de l'utopie.


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