Burkina Faso, Mali et Niger – Analyse des conflits liés aux ressources naturelles dans les trois pays du Liptako‑Gourma

2021 ◽  
2010 ◽  
Vol 13 ◽  
pp. 10-21
Author(s):  
Salfo Savadogo ◽  
Amadé Ouédraogo ◽  
Adjima Thiombiano

L’étude s’inscrit dans le cadre de la valorisation des bois sacrés dans un contexte de conservation de la biodiversité, elle a pour objectifs de recenser les différents bois sacrés au nord du Burkina Faso, d’évaluer leur richesse floristique et d’appréhender leurs mécanismes de gestion par les populations locales. Des prospections ont été conduites sur l’ensemble de la zone d’étude en vue de recenser les bois sacrés. Dans chaque localité des enquêtes ont été conduites auprès des populations directement ou indirectement impliquées dans la gestion de ces formations. Des relevés phytosociologiques ont été réalisés dans les différentes formations végétales (bois sacrés et formations adjacentes) suivant la méthode Braun-Blanquet (1932) sur des placeaux de 1000 m2 et de 100 m2 respectivement pour les ligneux et les herbacées, en vue de déterminer les différentes phytocoenoses. 190 bois sacrés ont été recensés dont 35 ont fait l’objet d’inventaires phytosociologiques. 35 formations adjacentes ont également fait l’objet d’inventaires afin de mieux apprécier l’importance des bois sacrés dans la conservation des espèces. Le traitement des données phytosociologiques s’est effectué sur la base de 162 relevés, au moyen du logiciel CAP (Community Analysis Package). Les résultats ont révélé que les systèmes de gestion des ressources naturelles dans les bois sacrés sont basés sur des règles et des principes traditionnels. Ces bois sont pour la plupart des cimetières (50% du total), fétiches (17% du total) et fétiche-cimetières (27% du total). Le traitement des données phytosociologiques a permis de discriminer 11 groupements végétaux dont 05 pour la strate ligneuse et 06 pour la strate herbacée. Les relevés de 7 groupements ont été réalisés dans les bois sacrés et ceux de 4 groupements hors des bois sacrés. L’analyse de la richesse floristique d’ensemble (bois sacrés et environs) des ligneux a révélé la dominance de la famille des Leguminosae-Mimosoideae (16%) et des Combretaceae (12%). La flore herbacée quant à elle est dominée par les Poaceae (24%) et les Leguminosae- Papilionoideae (12%).


2006 ◽  
Vol 157 (11) ◽  
pp. 513-518
Author(s):  
Babou André Bationo ◽  
Jean-Baptiste Taonda ◽  
Dieudonné Ilboudo ◽  
Tanga Guissou ◽  
Blaise Ilboudo

The aim of the present study was to assess the impact of an «ecological farm» approach to improve the lives of the populations, as well as the conditions and management of natural resources. The study was conducted by means of surveys with key actors, the analysis of data from monitoring the ecological farms and field observations.


2007 ◽  
Vol 37 (1) ◽  
pp. 267-294 ◽  
Author(s):  
Alkassoum Maiga

Résumé Au Burkina Faso, la gestion des ressources naturelles occupe une place centrale dans l’émergence de conflits en milieu rural. Elle est à la base de nombreux heurts. Ces derniers se font plus ressentir dans les zones d’accueils de transhumants à la recherche d’espaces de pâture. La coexistence de migrants avec des autochtones acquis à la pratique de systèmes traditionnels de production agro-pastorale est très souvent à l’origine des conflits. Pour comprendre cette situation et y remédier, des études ont été entreprises dans quelques villages du sud-ouest du Burkina en 2002 et 2003. Sur la base d’observations participantes, d’enquête par questionnaires et guides d’entretiens semi structurés (individuels et collectifs), ces recherches ont examiné les instances locales de régulations des conflits. Il en résulte que les conflits concernant l’accès, l’exploitation et le contrôle des ressources naturelles sont d’une telle complexité que leur gestion efficiente demeure non évidente, tant au niveau local qu’administratif. Malgré tout, on peut observer que les producteurs arrivent à résoudre leurs différends à des échelles locales.


2011 ◽  
Vol 40 (2) ◽  
pp. 29-52
Author(s):  
Jean-Marie Dipama

Depuis 1995, la culture du coton connaît une expansion considérable au Burkina Faso. Sa promotion vise à accroître les revenus monétaires des paysans et lutter contre la pauvreté. L’engouement pour la culture du coton est à l’origine de l’envolée de la production du pays qui est passée de 147 000 à 600 000 tonnes entre 1996 et 2006. Cette dynamique suscite des polémiques sur les effets environnementaux avérés ou supposés de la culture du coton, susceptibles de compromettre la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité surtout lorsque la culture côtoie une aire protégée comme le parc national de Pô. À partir d’une analyse diachronique d’images satellites (Landsat et Aster) et des investigations menées sur deux terroirs qui jouxtent le parc, cette étude met en évidence une dégradation de la végétation et la flore, une pollution des eaux de surface et de sérieuses menaces sur certaines populations de la faune. Il s’avère nécessaire de renforcer les mesures d’accompagnement qui concilient le développement harmonieux de la filière avec la gestion durable des ressources naturelles.


NAAJ ◽  
2019 ◽  
pp. 145-169
Author(s):  
AFDR AFDR ◽  
APIL APIL ◽  
USCCPA/BM USCCPA/BM ◽  
La Fondation Jules PAUL-ÉMILE LÉGER (FJPEL)

Le présent texte a pour objectif de donner la parole aux acteurs locaux ainsi qu’aux productrices et producteurs agricoles à petite échelle du Burkina Faso – qui pratiquent l’agriculture familiale durable (AFD) – dans le but de mieux faire comprendre quelles répercussions ont les changements climatiques sur leur vie quotidienne et quelles perspectives d’adaptation semblent les plus porteuses en fonction des réalités vécues. On y traitera des défis croissants pour l’agriculture à petite échelle qui ont une incidence sur la productivité agricole et sur la pression sur les ressources naturelles. On s’attardera aussi sur le fait que les changements climatiques n’affectent pas les femmes et les hommes de façon égale, en creusant encore plus le fossé des inégalités entre les genres. Enfin, on y présentera diverses stratégies d’adaptation aux changements climatiques. L’approche utilisée au sein du projet IMSA (Innovation et Mobilisation pour la Sécurité Alimentaire) s’inscrit dans un processus d’innovation qui prend sa source à l’intérieur de la communauté et repose sur l’amélioration et la diffusion des savoirs traditionnels et des techniques issues de l’expérience de plusieurs générations d’exploitants. Afin d’assurer la sécurité alimentaire des populations vulnérables, les techniques visant à adapter les systèmes de production et à accroître leur résilience s’accompagnent non seulement d’actions destinées à mieux contrôler la conservation et la commercialisation des récoltes, mais aussi d’un appui au renforcement des mécanismes financiers et non financiers de solidarité et de résilience par rapport aux chocs climatiques.


2020 ◽  
Vol 14 (3) ◽  
pp. 883-895
Author(s):  
Adama Ilboudo ◽  
Soungalo Soulama ◽  
Edmond Hien ◽  
Prosper Zombre

Le Sahel burkinabé est caractérisé par une forte dégradation des ressources naturelles. Cette régression est imputable à des facteurs naturels et anthropiques. La présente étude concerne les bas-fonds du sous bassin versant du Nakanbé-Dem situé dans la limite australe du Sahel. Dans cette zone dominée par l’agriculture pluviale et l’élevage extensif, les zones humides revêtent une importance capitale. Face à leur dégradation continue, la participation des communautés est nécessaire pour une gestion durable des bas-fonds. Cette étude analyse les indicateurs endogènes de la dégradation des bas-fonds de la zone soudano-sahélienne. Des données d’enquêtes semi-structurées ont été collectées auprès de 325 exploitants de six bas-fonds. Des statistiques descriptives et une analyse factorielle par correspondance (AFC) ont été appliquées. Les résultats montrent que les paysans perçoivent clairement la dégradation des bas-fonds. Les paysans se servent d’éléments météorologiques, floristiques et physiques pour caractériser l’état de dégradation des bas-fonds. La disparition de plusieurs espèces et l’apparition d’espèces ubiquistes leur permettent d’évaluer la dégradation des terres des bas-fonds. Ces indicateurs endogènes varient en fonction du sexe et du niveau d’instruction. L’étude a souligné l’importance des connaissances endogènes dans l’analyse du phénomène de dégradation des bas-fonds. Elle suggère la nécessité d’en tenir compte désormais dans la mise en oeuvre des techniques de restauration des bas-fonds dégradés.Mots clés : Indicateurs endogènes ; dégradation des bas-fonds ; perceptions ; bassin versant, Burkina Faso.   English Title: Farmers' Perceptions of lowland's natural resources degradation in Sudano Sahelian area: case of Nakanbe-Dem Sub-Watershed in Burkina FasoThe Burkina Faso Sahel is characterized by a great degradation of natural resources. This regression is due to natural and anthropogenic factors. This study concerns the lowlands of the Nakanbé-Dem sub-watershed, located in the northern limit of the Sahel. In this area dominated by rain farming and extensive livestock, wetlands are very important. In this context of continuous lowlands degradation, the participation of communities is necessary for a sustainable management. This study analyses the local indicators of lowlands’ degradation in Sudano-Sahelian zone. Data from semi-structured surveys were collected from 325 farmers in six lowlands of Nakanbé-Dem sub-watershed. Descriptive statistics and correspondence factor analysis (CFA) were applied. The results show that farmers clearly perceive the degradation of the lowlands. Farmers use meteorological, floristic and physical elements to characterize the state of lowlands degradation. The loss of several species and the appearance of ubiquitous species allow them to assess the degradation of the lowlands. These local indicators vary according to sex and education level. Farmers also apprehend degraded lowlands flora reshaping and identify taxa indicative of lowland ecosystems health. The study highlighted the importance of the endogenous knowledge in the analysis of lowlands’ degradation. It suggests the need to take into account local indicators in the implementation of lowlands’ restoration techniques. Keywords: endogenous indicators, lowlands degradation, perception, Watershed, Burkina Faso.


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