scholarly journals L'Équilibre de la chute : La Porte de L'Enfer et ses sources

2016 ◽  
Vol 49 (1-2) ◽  
pp. 155-165
Author(s):  
Boštjan Marko Turk

La présente étude se donne pour but de répondre aux questions que soulève l'oeuvre magistrale d'Auguste Rodin, La Porte de l'Enfer. Celle-ci puise dans les sources historiques et littéraires parmi lesquelles il faut mentionner, en premier lieu, la Divine Comédie de Dante. En réalité, en dehors des références que fournit le chantre florentin, l'oeuvre d'Auguste Rodin serait impensable. Rodin lui-même avait une prédilection pour les cathédrales, les édifices qui reconstruisent le sentiment de verticalité en recompensant le porte-à-faux. Celui-ci pris dans le sens analogique fournit une explication à la structure de La Porte, surtout lorsqu'on la compare à capolavoro di Ghiberti La Porta del Paradiso qui est censé servir de modèle à Rodin. La conclusion du présent article serait que La Porte de l'Enfer est impensable en dehors du contexte philosophique du Moyen-Age.

1961 ◽  
Vol 16 (6) ◽  
pp. 1053-1065 ◽  
Author(s):  
František Graus
Keyword(s):  

En essayant d'esquisser une histoire des « pauvres » au bas Moyen Age et de son évolution, je me rends compte des écueils qui doivent se dresser et se dresseront sur ma route, du caractère provisoire aussi de la présente tentative. Cependant, si je me suis décidé à persévérer, c'est au moins pour deux raisons. En premier lieu, alors que les historiens examinent avec minutie l'histoire économique du bas Moyen Age et prêtent une très vive attention aux faits politiques, à la doctrine même de l'Etat et aux changements survenus dans la structure de ce même Etat, en contre-partie, il n'est paru aucun travail d'importance sur l'évolution sociale et notamment sur celle des groupes sociaux inférieurs.


1976 ◽  
Vol 31 (6) ◽  
pp. 1176-1194 ◽  
Author(s):  
Zsigmond Pál Pach

Dans un article récent, le professeur Ashtor présente un exposé utile sur les « dernières recherches relatives au commerce du Levant » et débat de certains points vivement controversés sur le sujet. Mais nous constatons avec regret qu'il a négligé une question chaudement discutée et qui a fait l'objet d'une controverse pendant près de deux siècles. C'est à cette question que le présent article est consacré.Depuis le début du XIXe siècle, et pendant sa plus grande partie, une thèse a presque fait l'unanimité des historiens de toutes nations : au Moyen Age, les produits du Levant auraient été transportés vers l'Europe centrale et même occidentale en passant par la Hongrie et la Transylvanie.


2021 ◽  
Vol 76 (2) ◽  
pp. 149-167
Author(s):  
Claude Lafleur

Cet article entend illustrer, par le cas des deux principaux textes du Haut Moyen Âge relatifs au problème des universaux — l’In « Isagogen » Porphyrii Commentorum Editio secunda de Boèce et la Logica « Ingredientibus » : Super Porphyrium d’Abélard (selon l’ordre chronologique) —, le défi de longue haleine que peut représenter pour un historien de la philosophie médiévale l’atteinte, pourtant essentielle tant pour la recherche que pour l’enseignement, d’une compréhension adéquate d’un pareil corpus. Méthodologiquement, en conclusion, le lien, réciproque et dynamique, est souligné entre l’effort de compréhension des textes via leur lecture, en premier lieu, et les autres étapes du travail de l’historien de la philosophie que sont l’édition critique, la traduction et l’étude historico-doctrinale. Le but étant la meilleure intelligence possible des textes du passé sur un mode toujours présentiel.


Author(s):  
Nissaf Sghaïer
Keyword(s):  

En 1432, Bertrandon de la Broquière, premier écuyer tranchant du duc de Bourgogne Philippe le Bon, est envoyé par ce dernier en mission de reconnaissance en Orient. De ce périple qui l’amènera à parcourir par voie terrestre le Proche Orient, l’Asie Mineure, les Balkans et l’Europe centrale, Bertrandon rédigera, à la demande du duc, un récit intitulé Le Voyage d’Outremer.Cette relation se distingue par la richesse des descriptions proposées à partir des observations et des discussions de Bertrandon durant son voyage. Elle constitue donc une source non négligeable en termes de connaissance et de perception de l’altérité musulmane pour un noble bourguignon de la première moitié du xve siècle.Le présent article propose d’analyser comment Bertrandon de la Broquière a réussi à se rapprocher des diverses sociétés musulmanes rencontrées pour en proposer une description qui dépasse les stéréotypes ambiants de son époque.


2004 ◽  
Vol 59 (5-6) ◽  
pp. 929-969 ◽  
Author(s):  
Étienne de La Vaissière ◽  
Éric Trombert

RésuméDurant le haut Moyen Âge, l’Asie centrale orientale et la Chine du Nord ont été le théâtre d’expériences sociales et de brassages culturels tout à fait particuliers engendrés par des phénomènes migratoires complexes affectant des populations iraniennes surtout sogdiennes, mais pas uniquement. De ces milieux mixtes, créoles, qui se développèrent au confluent des influences sogdiennes, chinoises et turques, et que les anciens Chinois nommaient Hu, ou plus justement Za Hu, «Hu mélangés», l’histoire n’avait jusqu’à présent retenu que l’image d’un simple agrégat de familles de marchands spécialisés dans le grand commerce. Or il apparaît désormais que ces Za Hu formaient, sous les dynasties du Nord et du Sud, des communautés structurées et hiérarchisées, jusque dans les métropoles de Chine intérieure, très diverses sur le plan social et ethnique, puis sous les Tang des milieux mieux intégrés et acculturés, mais pas moins influents. Prenant ainsi les Hu en tant que groupe social particulier, le présent article tente de décrire l’évolution des structures communautaires, les liens de solidarité, les trajectoires d’ascension sociale et les phénomènes d’acculturation qui les touchent en milieu chinois.


2006 ◽  
Vol 37 (2) ◽  
pp. 75-86
Author(s):  
Nelson Charest

Résumé Le présent article tente de montrer que Victor Hugo, dans Notre-Dame de Paris, réactualise le Moyen Âge par un travail sur la signifiance et la présence. Nous établissons d’abord que l’écrivain romantique cherche à retracer une « geste » médiévale conservée par les monuments qu’il fréquente et crée ainsi un lien entre l’art architectural et la littérature. Nous cherchons à voir comment l’écrivain, fort du lien entre ces deux espaces, construit la vérité de son discours sur le Moyen Âge, par un ancrage dans son présent et son lieu. Nous voulons ainsi montrer que Hugo superpose les moments de l’histoire afin de révéler un âge de transition.


Author(s):  
Benoît Grevin

La discipline rhétorique médiévale de l’ars dictaminis est justement fameuse pour avoir été un quelque chose de différent de la rhétorique classique. Elle fut conçue et employée principalement pour l’écriture, non pas de discours, mais de lettres dont l’échange formait une part importante de la communication politique et personnelle aux XIe-XVe siècles. Dans la quasi-totalité des cas, les traités théoriques présentent les recettes pour écrire ces lettres en prose, et la grande masse des dictamina  (textes obéissant aux lois de l’ars dictaminis) qui appliquèrent ces recettes conservées sont écrits en prose. Le Moyen Âge a bien sûr connu l’écriture des lettres en vers, selon le modèle des Héroïdes d’Ovide, mais la théorisation de l’écriture en vers aurait plutôt relevé de la discipline voisine de l’ars poetriae. Le présent article tente de faire le point sur la question des rapports entre l’ars dictaminis et la poésie, en montrant que les choses sont en fait beaucoup plus complexes. D’une part, les traités insistent très souvent sur le fait que le dictamen prosaïque n’est qu’un des trois rameaux des « genres rédactionnels » (genera dictandi), dont les deux autres sont la poésie métrique et la poésie rythmique. Or le rapport entre ces trois genres n’est pas seulement classificatoire : la prose de l’ars dictaminis était une prose rythmée, et son enseignement comme sa pratique dépendait de la connaissance de la poésie métrique et rythmique. D’autre part, de très nombreuses interconnections existent entre la pratique de la poésie et celle de l’ars dictaminis, tant d’un point de vue théorique que pratique.  Il existe une large intersection entre les artes poetriae et les artes dictandi (traités théoriques), et de nombreux traités hybrides. La prose rythmée est parfois conceptualisée comme une sorte de poésie. Au niveau de la pratique, les rédacteurs créent souvent des lettres prosaïques qui entretiennent un rapport complexe avec la poésie, soit par l’insertion de citations de classiques poétiques, soit par des procédés (prose cadencée et assonancée, par exemple) qui rapprochent leurs textes de la poésie. En définitive, l’étude conjointe de la théorie et de la pratique de l’ars dictaminis suggère que pour ses inventeurs et ses praticiens, la prose rythmée de l’ars était plus proche de la poésie que de la « prose simple ».


2019 ◽  
Vol 21 (1) ◽  
pp. 169-180
Author(s):  
Andréa Boudreau-Ouellet
Keyword(s):  

Le terme « propriété » fait appel à une certaine notion générale familière à la plupart des sociétés contemporaines. Toutefois, les concepts de « propriété » et de « propriété privée » n’ont pas la même définition technique d’un système juridique à un autre. En effet, pour certains le droit de propriété est un droit naturel, tandis que pour d’autres, ce droit est une simple institution juridique. De plus, là où ces notions diffèrent vraiment dépendant des sociétés, c’est au niveau de l’approche que l’on a adoptée relativement à l’élaboration et à l’application des différentes règles qui régissent le droit de propriété. Pour nous, juristes canadiens, cette dichotomie redouble d’importance et d’intérêt en vue de la coexistence de deux systèmes juridiques différents : le droit civil et la common law. L’auteur s’attarde donc à nous faire état des différences au niveau de la définition et au niveau de l’approche vis-à-vis l’élaboration des règles relatives au droit de propriété, tout en mettant l’emphase sur les notions anglo-saxonnes (common law) de ce droit. En premier lieu, l’article dévoile l’importante distinction en common law entre les « biens réels » et les « biens personnels », qui est entièrement étrangère à l’interprétation civiliste. Ceci implique, sur le plan pratique, des inconsistances et des contradictions entre les deux systèmes lors de la transmission de la propriété des biens entre vifs et au décès, par exemple. En second lieu l’auteur démontre que les droits de propriété en common law peuvent être fragmentés en divers intérêts, et que le propriétaire a donc une plus grande flexibilité pour diriger le destin de ses biens pendant de très longues périodes de temps. Cette caractéristique propre à la common law, nous vient par l’entremise des doctrines des tenures et domaines du Moyen Âge et du système féodal anglais.


Chronos ◽  
2019 ◽  
Vol 24 ◽  
pp. 223-229
Author(s):  
May Davie
Keyword(s):  

Saint-Serge (Mar Sarkis) de Bouchtoudar est une petite chapelle votive, sise à Bsatin al-'Ossi dans la circonscription de Bouchtoudar, en contrebas du monastère Saint-Jean-Baptiste de Douma dont elle relève. Pour avoir été longtemps désertée, elle est aujourd'hui en partie effondrée. De toute apparence, cette chapelle est la survivance d'un petit monastère rural d'âge médiéval dont on aperçoit encore deux pièces en ruine contiguës à la chapelle et une esplanade. Un petit oratoire (« mazar » en arabe) de construction récente occupe l'extrémité nord de l'esplanade. Autour de cet ensemble, on discerne les vestiges d'une exploitation agricole qui remonte probablement à la même période. La région de Douma, entre Tannourine et Kfar Helda, est disséminée de ce genre d'établissements qui remontent pour la plupart au Moyen Âge. Certains étaient des fondations monastiques familiales, d'autres des ermitages ou des pèlerinages. II ne s'agit pas de monastères au sens actuel de ce mot, quand bien même ces trois types d'établissement ecclésiastique sont indifféremment appelés « deir » en arabe. Leur organisation est d'ailleurs différente de celle des monastères classiques agencés autour d'une cour. À la suite de Lévon Nordiguian, nous suggérons un modèle à part, où l'on note en premier lieu l'absence d'une cour aménagée et de tout agencement symétrique des unités construites. De toute évidence, les couvents familiaux faisaient office de communes agricoles. En sus de la chapelle, ils se composaient d'une ou de deux pièces annexes (qillayat en arabe), de citernes (joubb), d'un arbre sacré et souvent de tombes ad sanctos, le tout étant implanté sur une terrasse cultivée. Quant aux ermitages, ils étaient le plus souvent, entièrement ou en partie, troglodytes, et se sont par la suite et pour la plupart transformés en pèlerinages.


1960 ◽  
Vol 15 (2) ◽  
pp. 248-258 ◽  
Author(s):  
Desanka Kovacevic
Keyword(s):  

Depuis fort longtemps, les historiens ont témoigné d'un grand intérêt à l'égard de l'histoire minière de l'Europe médiévale. De nombreux articles, des ouvrages traitent du développement des mines et de leur production. Tous ces travaux évidemment en fonction de l'importance de l'argent et de l'or dans l'économie européenne du Moyen Age. Cependant, au milieu de toutes ces études, la Serbie et la Bosnie n'ont pas reçu la place qui doit leur revenir. Le présent article s'efforce de combler cette lacune et de montrer l'importance considérable des mines de Serbie et de Bosnie sur le plan de l'histoire générale de l'Europe.


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