scholarly journals Le public, le privé, le communautaire (acteurs et promoteurs sur le marché de la santé mentale)

2006 ◽  
Vol 13 (1) ◽  
pp. 48-56
Author(s):  
Claude Gendreau

Résumé Dans cet article1, nous allons considérer les divers acteurs de la santé mentale comme autant d'entrepreneurs qui tentent de se partager un marché de près de 900 millions de dollars. Nous montrerons que tous les promoteurs actuels se sont constitués dans le prolongement de l'institution psychiatrique et qu'ils sont les véhicules de la responsabilité du ministère de la Santé et des services sociaux et ultimement, de l'Etat. Tous les promoteurs ne disposent pas du même bagage d'expérience ou des mêmes garanties financières. Certains seraient plus près de la réalité des multinationales, d'autres, des sociétés d'Etat; enfin les plus récents sont, toujours de façon analogique, soit des PME, soit des artisans de la santé mentale. On assiste en somme à une stratification graduelle des acteurs qui agissent comme des promoteurs voulant survivre ou se développer dans un marché où chacun défend sa place au soleil.

2008 ◽  
Vol 7 (1) ◽  
pp. 63-78
Author(s):  
Jean Gagné ◽  
Henri Dorvil

Résumé La mise en place de la réforme des services sociaux et de santé aura mené le secteur communautaire à s'interroger sur la pertinence de se joindre au projet de concertation avec le réseau étatique. Cette réforme, selon plusieurs observateurs, répond à une crise de régulation de l'État-providence et en annonce la transformation néolibérale. Cette dynamique comporte deux grandes dimensions: l'une budgétaire et l'autre de légitimité de l'appareil politique. Les auteurs élaborent quelques pistes de renouvellement des pratiques sociales où le secteur communautaire situerait sa participation dans une perspective de développement de l'autonomie des groupes locaux plutôt qu'en compétition avec les institutions pour obtenir l'homologation étatique.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 105-123 ◽  
Author(s):  
Pascale Mantoura ◽  
Marie-Claude Roberge ◽  
Louise Fournier

Au Québec et ailleurs dans le monde, la préoccupation s’accentue en regard de la santé mentale de l’ensemble de la population et de la nécessité de concentrer plus d’énergie sur les interventions préventives et de promotion. Il est alors recommandé que les acteurs de santé publique agissent en tant que chef de file de l’action de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles mentaux et établissent les partenariats nécessaires avec les acteurs des secteurs de la santé, des services sociaux et des autres secteurs indispensables à l’action en santé mentale. Les acteurs de santé publique au Canada ne sont toutefois pas encore suffisamment soutenus dans ce rôle. Ils expriment, entre autres besoins, celui d’avoir accès à des cadres structurants qui clarifient leur action en santé mentale. Cet article propose un cadre de référence pour soutenir l’action en santé mentale des populations. Ce cadre identifie les différentes dimensions propres à l’intervention en faveur de l’amélioration de la santé mentale de la population et de la réduction des inégalités de santé mentale. L’article illustre enfin comment l’application de la responsabilité populationnelle au niveau local permet de mettre en pratique les différentes dimensions de ce cadre de référence. Ultimement il permet aux acteurs de santé publique de mieux cerner leur action en faveur de la santé mentale des populations.


2014 ◽  
Vol 39 (1) ◽  
pp. 311-324 ◽  
Author(s):  
Jean-François Pelletier ◽  
Denise Fortin ◽  
Julie Bordeleau

L’un des quatre principaux chapitres du document de consultation proposé par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, en préparation du Forum national sur le Plan d’action en santé mentale 2014-2020, est consacré au plein exercice de la citoyenneté. Ce témoignage est le fruit d’un dialogue tenu entre la direction générale d’un institut universitaire en santé mentale québécois et d’un groupe de personnes utilisatrices de services qui prennent part au Projet citoyen au Centre de recherche de ce même institut. Les résultats préliminaires de la validation d’une nouvelle mesure de la citoyenneté ont été utilisés pour structurer et faire progresser ce dialogue. Cette étude de cas illustre une façon de trianguler des données issues d’une recherche participative et au sein de laquelle des personnes utilisatrices de services de santé mentale ont été des partenaires de recherche à part entière. Ces pairs assistants de recherche ont notamment assumé la collecte des données auprès de 178 autres personnes utilisatrices de services de santé mentale qui ont répondu à l’échelle de la citoyenneté. Ils ont aussi animé des groupes de discussion autour des résultats préliminaires, notamment pour donner des étiquettes aux domaines émergeant des premières analyses statistiques. Ils ont ensuite dialogué avec la directrice générale venue tremper dans le Projet citoyen, et ce témoignage reflète la teneur de ce dialogue.


2014 ◽  
Vol 38 (2) ◽  
pp. 83-109 ◽  
Author(s):  
Julie Jomphe

Les personnes souffrant d’un trouble de la personnalité borderline (TPL) représentent une proportion importante de la clientèle hospitalisée en psychiatrie et de la clientèle ambulatoire. Elles consomment jusqu’à 40 % des ressources en santé mentale. La thérapie comportementale dialectique (TCD) est l’une des thérapies les mieux validées dans les écrits scientifiques pour traiter cette clientèle. Malheureusement, son déploiement au Québec demeure assez limité, entre autres à cause d’un manque de ressources pour offrir la thérapie individuelle et les appels téléphoniques d’urgence. Même si l’approche globale, telle que préconisée initialement, est peu accessible, plusieurs départements de psychiatrie proposent des groupes d’entraînement aux compétences aux personnes souffrant de TPL. Cet article vise à dresser un bref portrait de ce qu’est la TCD, de rendre compte des études sur les groupes TCD et de quelques adaptations existantes. L’auteure présentera le modèle appliqué dans deux milieux psychiatriques québécois, le Centre de santé et de services sociaux du Sud de Lanaudière et le pavillon Albert-Prévost, ainsi que les adaptations prévues dans le cadre du plan d’action en santé mentale.


2006 ◽  
Vol 31 (1) ◽  
pp. 19-46 ◽  
Author(s):  
David Norman Weisstub ◽  
Julio Arboleda-Flórez

Cet article examine le statut des personnes souffrant de troubles mentaux à la lumière des instruments internationaux en matière de droits humains et évalue si les droits de ces personnes sont respectés dans le contexte canadien. Les auteurs estiment que bien que les systèmes de pays tels que le Canada garantissent des protections civiles et constitutionnelles significatives à l’ensemble de leurs citoyens, incluant ceux qui souffrent de troubles mentaux, il en est bien autrement au chapitre de l’accès aux services sociaux. Les auteurs discutent de la nécessité de corriger cette lacune. Enfin, ils estiment qu’il faut surveiller de près l’apparente dissonance entre les droits internationalement reconnus à des soins adéquats et à la protection contre la discrimination, et leur application restreinte en contexte canadien.


2005 ◽  
Vol 47 (1-2) ◽  
pp. 137-152
Author(s):  
Nelson Potvin

Cet article constitue une réflexion sur la pratique de l'évaluation des politiques au sein du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Nous y proposons différentes avenues afin d'assurer un meilleur arrimage entre le processus d'implantation des politiques et leur évaluation. La stratégie de l'évaluation d'accompagnement, dont il est question dans cet article, ne constitue pas un nouveau type d'évaluation. Elle sert davantage à promouvoir la formulation d'une attitude d'ouverture d'esprit, de la part de l’évaluateur, à l'égard de la mise en place des politiques. Une illustration de cette approche est fournie à partir du bilan d'implantation de la politique de santé mentale.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S147-S147
Author(s):  
M.A. Birem

Les recherches sur le calciférol (vitamine D) apportent sans cesse leur lot de nouvelles découvertes, et les troubles de santé pouvant résulter d’une carence en vitamine D sont légion : diabète de type II, maladies cardiaques, ostéoporose, maladies auto-immunes, maladie de Parkinson, fibromyalgie, cancers, etc. Le cerveau aussi n’est pas en reste, il est l’un des principaux organes du corps humain à ressentir une carence en vitamine D. Au cours des 25 dernières années, un nombre croissant d’études a permis de documenter l’implication de la vitamine D dans le fonctionnement du cerveau, notamment : la découverte du « récepteur VDR et de la 1-hydroxylase » dans les neurones cérébraux. Il est maintenant évident que la vitamine D est nécessaire au maintien d’une bonne santé mentale tout au long de la vie. En effet, des études récentes ont découvert un lien entre le taux de vitamine D et le développement précoce du cerveau, la dépression chez les enfants et les adultes, la schizophrénie et le déclin des fonctions cognitives chez les adultes plus âgés. Ce qui démontre l’importance d’un taux de vitamine D adéquat pour maintenir la santé mentale, son développement et son fonctionnement. Les recommandations actuelles sont une concentration sanguine minimale au-dessus de 30 ng/mL de vitamine D, indiquent les chercheurs. Et près de 55 % de la population mondiale sont à des niveaux inférieurs à ce seuil. De plus, les niveaux adéquats ont chuté au cours des deux dernières décennies, soulignent-ils. Cette chute marquée coïncide avec une hausse de certains troubles psychiatriques. Nous allons passer en revue les données qui incitent à penser que la carence en vitamine D pourrait être un cofacteur important de l’apparition et/ou de l’évolution de certaines maladies neuro-dégénératives ou psychiatriques. Et mettre ainsi en lumière l’importance de la supplémentation aux stades de la prévention primaire et secondaire.


2007 ◽  
Vol 19 (2) ◽  
pp. 125-141 ◽  
Author(s):  
Lucie Gélineau1 ◽  
Myriam Loudahi1 ◽  
Fanny Bourgeois1 ◽  
Nathalie Brisseau1 ◽  
Rozenn Potin1 ◽  
...  
Keyword(s):  
De Se ◽  

À l’aide de témoignages de femmes vivant de l’itinérance visible et de l’itinérance cachée, cet article illustre comment celles-ci sont victimes de la violation de droits liés à leur condition. Ces droits bafoués révèlent que la violence familiale et conjugale, le refus d’accomplir un rôle d’aidante naturelle et la pauvreté sont également des portes d’entrée dans l’errance et l’itinérance. Ces trois aspects semblent par ailleurs contribuer à l’apparition de problèmes de dépendance (alcool et toxicomanie) et de santé mentale usuellement liés à l’entrée dans l’itinérance. Pour trouver des solutions durables à l’errance et à l’itinérance des femmes, travailler à la promotion de droits fondamentaux tels que l’accès au logement ou à des services appropriés semble donc insuffisant. Il est nécessaire de se pencher également sur les mécanismes et les formes d’oppression des femmes et leurs produits que sont la pauvreté, la violence et le travail domestique imposé. Trois enjeux sont soulevés pour l’intervention : 1) la reconnaissance de la non-visibilité de femmes à risque ou en situation d’errance et d’itinérance et le défi que ceci représente dans le cadre de pratiques d’interventions et de prévention fondées principalement sur l’apparence physique des personnes et des comportements associés à la maladie mentale ou la toxicomanie; 2) la nécessité de maintenir et de développer des services tenant compte de facteurs structuraux, notamment pour les femmes pauvres et leurs enfants; et 3) la reconnaissance des droits bafoués.


2007 ◽  
Vol 20 (1) ◽  
pp. 31-47 ◽  
Author(s):  
Thierry Boyer

RÉSUMÉ L'expérience de planification régionale dans l'Outaouais démontre qu'il est difficile de structurer les serv-ices de santé mentale destinés aux gens socialement démunis et plus vulnérables. On peut y parvenir en développant un partenariat entre institutions et avec des groupes communautaires dans le respect des expertises et des différences locales. Le réseau de la santé et des services sociaux doit cependant apprendre comment développer une dynamique intersectorielle pour changer les conditions socio-économiques qui expliquent les conditions des malades et leur exclusion. En contexte de crise budgétaire, la participation des citoyens pourrait faire la différence.


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