scholarly journals Un cadre de référence pour soutenir l’action en santé mentale des populations

2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 105-123 ◽  
Author(s):  
Pascale Mantoura ◽  
Marie-Claude Roberge ◽  
Louise Fournier

Au Québec et ailleurs dans le monde, la préoccupation s’accentue en regard de la santé mentale de l’ensemble de la population et de la nécessité de concentrer plus d’énergie sur les interventions préventives et de promotion. Il est alors recommandé que les acteurs de santé publique agissent en tant que chef de file de l’action de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles mentaux et établissent les partenariats nécessaires avec les acteurs des secteurs de la santé, des services sociaux et des autres secteurs indispensables à l’action en santé mentale. Les acteurs de santé publique au Canada ne sont toutefois pas encore suffisamment soutenus dans ce rôle. Ils expriment, entre autres besoins, celui d’avoir accès à des cadres structurants qui clarifient leur action en santé mentale. Cet article propose un cadre de référence pour soutenir l’action en santé mentale des populations. Ce cadre identifie les différentes dimensions propres à l’intervention en faveur de l’amélioration de la santé mentale de la population et de la réduction des inégalités de santé mentale. L’article illustre enfin comment l’application de la responsabilité populationnelle au niveau local permet de mettre en pratique les différentes dimensions de ce cadre de référence. Ultimement il permet aux acteurs de santé publique de mieux cerner leur action en faveur de la santé mentale des populations.

2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 125-145 ◽  
Author(s):  
Isabelle Doré ◽  
Jean Caron

La santé mentale est plus que l’absence de maladie mentale ou de troubles mentaux : elle constitue une forme de bien-être complet et interpelle notre capacité à jouir de la vie et à faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés. La santé mentale et la maladie mentale ne représentent pas les extrêmes d’un même continuum, mais constituent plutôt des concepts distincts, bien que corrélés. La santé mentale influence directement le fonctionnement personnel et social des individus, justifiant l’importance d’agir en amont des problèmes pour promouvoir la santé mentale. Cet article vise, dans un premier temps, à situer le concept de santé mentale dans une perspective historique ; la conception traditionnelle suggérant que la santé mentale se définit par l’absence de troubles mentaux a été remplacée par une conception holistique qui interpelle directement la santé publique. Des modèles théoriques sont présentés afin d’exposer les diverses composantes de la santé mentale qui incluent une appréciation du bien-être émotionnel/qualité de vie (QV), du bien-être psychologique et social. Les auteurs présentent également différents instruments de mesure qui permettent d’évaluer les multiples dimensions de la santé mentale. Enfin, une recension des écrits présente les résultats de recherche sur les déterminants de la santé mentale. Nous souhaitons que cet article permette au lecteur de se familiariser avec des concepts et des outils qui ont pour but d’orienter la recherche, la surveillance, l’élaboration de politiques publiques et de programmes de santé publique destinés à la promotion de la santé mentale.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 19-42 ◽  
Author(s):  
Geneviève Piché ◽  
Marilou Cournoyer ◽  
Lise Bergeron ◽  
Marie-Ève Clément ◽  
Nicole Smolla

L’épidémiologie de la santé mentale des enfants et des adolescents est une discipline relativement récente et souvent méconnue, notamment au Québec. Certains travaux ont cependant permis d’estimer la prévalence des troubles mentaux les plus fréquents chez les jeunes, tels que les troubles anxieux et dépressifs, ainsi que les caractéristiques individuelles, familiales et socioéconomiques qui y sont associées. Cet article poursuit deux objectifs : présenter une recension des principaux résultats de recherche en épidémiologie pédopsychiatrique au Québec et mettre en évidence l’apport de ces résultats pour la santé publique. Afin d’atteindre ces objectifs, cet article présente les résultats de recherche en lien avec trois thématiques : 1) la mesure et l’identification des troubles anxieux et dépressifs chez les enfants et les adolescents ; 2) la prévalence de ces troubles et la comorbidité ; 3) les variables associées aux troubles anxieux et dépressifs identifiées dans les études épidémiologiques. Les auteurs souligneront les implications futures de ces résultats à travers les politiques québécoises dans le domaine de la santé publique.


2007 ◽  
Vol 47 (2) ◽  
pp. 227-251
Author(s):  
Bruno Lamarre ◽  
André Mineau ◽  
Gilbert Larochelle

Dans l’optique d’une actualisation des concepts de l’éthique et de l’idéologie, cet article se veut une analyse d’un aspect singulier de la santé, à savoir la prévention et la promotion de la santé mentale, selon un type de discours s’intéressant à la santé publique et préventive, en l’occurrence celui privilégié par le magazine écrit et populaire. Nous tâcherons de savoir si ce discours a une intention éthique ou, au contraire, s’il privilégie une idéologie visant à établir une médicalisation de la vie. Nous vérifierons ensuite s’il existe un passage de l’éthique, qui privilégie la réflexion du sujet à partir de ses valeurs, vers l’idéologie, qui institue des normes des principes et des règles. Nous avons divisé notre recherche en trois sections. Nous ferons une revue de la littérature scientifique et gouvernementale, afin de présenter le développement de la santé publique et préventive en santé mentale. Puis nous verrons comment l’éthique et l’idéologie s’inscrivent dans le discours. Nous légitimerons ensuite les magazines répertoriés à partir de critères précis et reprendrons l’ensemble des articles analysés pour caractériser leur intention, et démontrer le passage de l’éthique à l’idéologie privilégiant une médicalisation sociale.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S86-S87
Author(s):  
C. Paris

Concernant le parcours de soins en santé mentale « L’objectif est d’améliorer sur le terrain, par des outils et des recommandations de bonne pratique, le parcours de soins et la qualité de vie des personnes présentant des troubles mentaux », précise la direction de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins de la HAS. Le centre F. Minkowska géré par l’association F. et E. Minkowski a mis en perspective cet objectif pour une population migrante et refugiée afin, d’une part, d’éviter toute ghettoïsation des pratiques cliniques et, d’autre part, le souci de répondre à la demande en proposant une offre de soin tout à fait conforme au droit commun et avec un éclairage santé publique. Le projet d’établissement de ce centre medico-psychosocial s’articule sur la valorisation des bonnes pratiques en les déclinant sur trois volets. Le volet théorique autour des représentations sociales et culturelles de la santé et de la maladie mentale, le volet organisationnel avec la mise en place d’un dispositif (Mediacor) permettant d’améliorer l’accès aux soins pour les personnes migrantes et refugiées et enfin, le volet clinique avec un cadre thérapeutique reposant sur la notion de compétence culturelle. Ces trois aspects permettent de mieux appréhender les obstacles identifiés dans le parcours de soin et, par conséquent, d’y remédier.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 567-567
Author(s):  
J.-L. Roelandt ◽  
I. Benradia ◽  
A. Vaglio ◽  
M. Marsili ◽  
A.-C. Stona

ContexteLa révision de la classification internationale des maladies (CIM) est une responsabilité constitutionnelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La CIM est une norme diagnostique internationale utilisée par les 194 États Membres de l’OMS pour recueillir des statistiques de santé. Le département de santé mentale et abus de substance est responsable de la révision du chapitre des troubles mentaux et du comportement qui répond à une large série d’applications cliniques, de santé publique, de politique et de statistiques. Cette révision s’inscrit dans un processus global, multidisciplinaire, multilingue, transparent et indépendant de l’industrie pharmaceutique. Avec environ 220 millions de locuteurs de français dans le monde, la participation des francophones à la révision est essentielle. Ainsi le centre collaborateur de l’OMS (CCOMS) pour la santé mentale de Lille s’est associé aux CCOMS de Casablanca, Genève, Montréal, l’hôpital Razi de Tunis et l’université américaine de Beyrouth pour créer un consortium francophone d’appui à la révision.Objectifs– promouvoir la participation de la communauté francophone à la révision ;– maximiser l’utilité clinique de la classification ;– garantir la participation des usagers et des aidants.MéthodeIl s’agit d’un projet international, participatif, multicentrique, impliquant professionnels de santé mentale et de soins primaires, usagers et aidants, mené de 2013 à 2015 et se déclinant en quatre missions :– promotion de la participation des professionnels de santé mentale francophones au Réseau Mondial de Pratique Clinique ;– traduction du matériel CIM de l’anglais vers le français ;– mise en place d’études cliniques en francophonie pour tester la validité et l’utilité clinique de la classification ;– création d’un réseau mondial d’usagers et d’aidants en vue de leur implication dans la révision ;Résultats attendusCe projet permettra de valoriser dans la prochaine version de la CIM les spécificités francophones en associant toutes les parties prenantes.


2014 ◽  
Vol 39 (1) ◽  
pp. 85-99
Author(s):  
Denise Fortin ◽  
Lynne McVey ◽  
Simon Racine ◽  
André J. Luyet ◽  
Mimi Israël ◽  
...  

Les trois Instituts universitaires en santé mentale (IUSM Douglas, de Montréal et de Québec) et le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke ont déposé un mémoire au Forum national de consultation sur le prochain plan d’action en santé mentale (PASM) 2014-2020, organisé en janvier 2014 par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). À titre d’acteurs-clés du réseau de la santé mentale, ils commentent chacun des éléments présentés dans le document de consultation. Ils considèrent que les orientations proposées sont en continuité avec le PASM 2005-2010 et les thématiques présentées reflètent bien les enjeux actuels. Ils suggèrent des principes plus explicites quant à l’organisation de services souhaitée, soit l’exercice de la pleine citoyenneté, une organisation en réseaux intégrés de services, la performance, l’amélioration continue et l’innovation, ainsi qu’une vision globale et intégrée de la santé. La complexité des problématiques actuelles commande une offre de services souple, complémentaire et en continuité, particulièrement pour les jeunes, les autochtones et les personnes présentant des troubles concomitants. Ils insistent donc sur l’importance d’agir en prévention, d’offrir des programmes d’intervention précoce et de consolider le soutien offert aux omnipraticiens et aux professionnels de la première ligne. Ils rappellent cependant de ne pas négliger l’offre de services spécialisés en ambulatoire et en hospitalisation. Les services offerts dans la communauté doivent être structurés autour des niveaux de soutien variés, tels que le SIV et le SIM, mais aussi autour de programmations spécialisées disponibles dans les services de consultations externes des hôpitaux. Aussi, la consolidation des services surspécialisés, l’enseignement et la recherche sont à inclure dans le prochain plan d’action en santé mentale. Finalement, une perspective de santé globale doit dépasser le cadre du MSSS pour devenir un engagement gouvernemental interministériel, s’appuyant sur une vision de santé publique de la santé mentale qui examine les conditions de santé de la population et tient compte des déterminants sociaux. Ce plan sera la base d’un réel soutien à l’exercice de la pleine citoyenneté et à la lutte à la stigmatisation, en collaboration avec les personnes utilisatrices de services et leurs proches.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 597-598
Author(s):  
L. Silva ◽  
M. Celhay ◽  
M. Chaussin ◽  
S. Monneraud ◽  
P. Godart

Les jeunes en difficulté constituent un problème important de société et de santé publique. Une étude a été conduite par les Centres d’Examens de Santé de l’Assurance Maladie et les Missions Locales pour mieux connaître la santé mentale des jeunes [1]. Cette étude établit l’existence de fortes corrélations entre la précarité, des traumatismes vécus dans l’enfance et des troubles psychiques. Elle souligne l’importance de considérer la souffrance des jeunes dans une approche globale de leurs difficultés. Plus le jeune est en souffrance, moins il semble enclin à demander de l’aide. Les manifestations de sa souffrance et de ses troubles se déposent dans les lieux dits du social, ou bien souvent, restent enkystées dans sa famille. Dans la filiation des EMPP [2], une Équipe Mobile pour les Jeunes en Souffrance Psychique (EMJSP) a été crée et mise en place dans l’établissement psychiatrique du Centre Hospitalier des Pyrénées de Pau (64), en juin 2013. Cette équipe pluridisciplinaire – composée d’une psychiatre, d’une psychologue, d’une assistante sociale et d’une infirmière – intervient auprès des jeunes (18–25 ans) qui sont en situation de précarité et/ou qui présentent des troubles psychiques. L’EMJSP rencontre le jeune dans son environnement (institution, rue, famille), dans une posture de proximité, là où il a été identifié par un partenaire ou par sa famille. Les objectifs sont alors de prévenir l’émergence des troubles psychiques, de faciliter l’accès aux soins et de préserver le risque de rechute. Les jeunes accompagnés vers le soin présentent des troubles mentaux, des troubles de la personnalité et du comportement. Il s’agit donc d’expliciter les premiers pas d’une équipe mobile spécialisée pour les jeunes et conçue pour répondre à la complexité de leur situation intriquant des problématiques sociales, éducatives, familiales et psychiatriques ; tout comme l’a développé le Dr Tordjman [3] pour les adolescents.


2004 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 61-72
Author(s):  
Carole Poulin ◽  
Odette Lemoine ◽  
Léo-Roch Poirier ◽  
Louise Fournier

Résumé L’amélioration de l’état de santé mentale constitue un enjeu majeur en santé publique. Parmi les troubles mentaux affectant la population, les troubles anxieux sont les plus fréquents. Devant l’ampleur de ces problèmes, la santé publique a pour mandat d’exercer une surveillance continue de l’évolution de ces troubles et de s’assurer que le système de soins dessert adéquatement la population sur les plans de la disponibilité, de l’accessibilité, de la continuité et de l’efficacité des services. De plus, elle voit à ce que des programmes de prévention et de promotion soient mis en place afin de s’attaquer aux facteurs de risques et de favoriser l’acquisition d’aptitudes favorables à une bonne santé mentale. Dans cet article, nous illustrons les interventions de la santé publique face à la problématique des troubles anxieux dans le contexte montréalais.


2018 ◽  
Vol 57 (4) ◽  
pp. 302-306
Author(s):  
Véronique Delvenne

Au cours des 50 dernières années, la psychiatrie belge a évolué parallèlement aux autres pays vers une différenciation progressive des cursus de formation de psychiatrie et de pédopsychiatrie. Bien que des stages spécifiques existent depuis plus de 30 ans, c’est en 2003 qu’un arrêté royal introduit des modalités de formation spécifiques. Des socles de compétences à la psychiatrie et à la pédopsychiatrie existent et doivent être enseignés. La spécificité de l’une et l’autre des spécialités doit être respectée afin de développer un dispositif de soins qui répond au mieux aux besoins de santé publique ainsi qu’aux nouvelles politiques en santé mentale.


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