scholarly journals Le nationalisme, les intermédiaires et l’intégration politique canadienne

2008 ◽  
pp. 31-52 ◽  
Author(s):  
William D. Coleman

Résumé Cet article analyse le rôle que les groupes d’intérêt peuvent jouer dans les conflits entourant la question nationale au Québec. Occupant une place intermédiaire entre l’État et les acteurs économiques, ces groupes subissent à la fois les pressions nationalistes et les mouvements d’intégration économique. Nous montrons qu’en se structurant à l’image de l’État québécois, les groupes d’intérêt se sont différenciés de plus en plus de leurs partenaires canadiens, de telle sorte que le comportement de ces groupes a renforcé les forces autonomistes au Québec. Cette analyse est fondée sur une étude des associations qui représentent les grandes classes sociales : le patronat, les ouvriers, les producteurs agricoles; les professions, c’est-à-dire les médecins et les enseignants; et les nouveaux mouvements sociaux tels que le mouvement des femmes.

Author(s):  
Bernard Belletante ◽  
Jocelyn Desroches

Basé sur le concept de territoire financier, cet article analyse l'influence de la taille sur les effets de la cotation en Bourse des entreprises moyennes. À partir d'un échantillon de 101 firmes moyennes cotées sur le second marché français, nous montrons que la cotation sur un marché financier offre quasiment les mêmes potentialités de gain managérial et financier quelle que soit la taille. Néanmoins, les firmes les plus petites ont à fournir un effort organisationnel plus intense, effort compensé par une nette amélioration de leurs conditions d'accès aux sources de financement.


2005 ◽  
Vol 23 (2-3) ◽  
pp. 11-43 ◽  
Author(s):  
Marie-Josée Massicotte

Résumé Cet article analyse l’Alliance sociale continentale (ASC) et son opposition au projet de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). L’ASC est un « réseau transnational d’action » qui regroupe des leaders sociaux représentant des ONG et des mouvements populaires locaux, nationaux, régionaux et sectoriels, issus de tout le continent. Ce réseau d’acteurs de la société civile conteste les accords de commerce et d’investissement qui permettent de consolider les politiques néolibérales. Utilisant un cadre théorique qui s’inspire de l’approche néo-gramscienne et des études culturelles, cet article examine en particulier le discours, les stratégies d’action et les pratiques démocratiques mises de l’avant par l’ASC. L’analyse d’un cas spécifique de construction d’un réseau transnational entre des forces d’émancipation au sein des Amériques cherche à démontrer l’importance politique de tels réseaux en tant que lieux de production et d’échange de connaissances, qui prennent racine dans une diversité de pratiques et de cultures des mouvements sociaux. Ces forces d’émancipation créent de nouveaux espaces au sein desquels les citoyens peuvent faire l’expérience de la démocratie participative et de ses nombreuses difficultés. Ce faisant, cette analyse remet en question l’idée de plus en plus répandue selon laquelle il y aurait consolidation d’une société civile mondiale et progressiste, unifiée autour d’un projet politique commun qui puisse remplacer le capitalisme néolibéral.


Caderno CRH ◽  
2021 ◽  
Vol 34 ◽  
pp. 021004
Author(s):  
Ellen Gallerani Corrêa

<p>Durante os governos do Partido dos Trabalhadores (PT), o número de centrais sindicais cresceu no Brasil e uma acirrada competição por representatividade se estabeleceu entre elas. Este artigo tem como objetivo analisar como essa concorrência se manifestou no movimento sindical por meio do estudo de caso do sindicalismo de trabalhadores rurais, enfatizando as mudanças ocorridas na Confederação Nacional dos Trabalhadores Rurais Agricultores e Agricultoras Familiares (Contag), a principal entidade sindical desse segmento. A investigação foi realizada por meio de entrevistas com dirigentes e assessores sindicais, análise de documentos e imprensa sindical e observação de eventos de entidades selecionadas. Concluímos que a criação de novas centrais sindicais e a possibilidade de obter o seu reconhecimento legal nos anos 2000 estimularam alianças e rupturas no sindicalismo de trabalhadores rurais, as quais levaram à formação de novas entidades rurais e retroalimentaram o processo de criação de centrais.</p><p><strong>RURAL WORKERS’ UNIONISM AS AN OBJECT OF DISPUTE AND AS AN AGENT FOR THE CREATION OF UNION FEDERATIONS IN BRAZIL (2003-2017)</strong><br /><br />During the Worker’s Party (Partido dos Trabalhadores – PT) governments the number of union federations grew in Brazil, establishing a fierce competition<br />for representation between them. This article analyzes how this competition manifested in the labor movement by the case study of rural workers’<br />unionism, emphasizing the changes that occurred in the Confederação Nacional dos Trabalhadores Rurais Agricultores e Agricultoras Familiares (Contag), the main union entity in this segment. The study comprised interviews with union leaders and advisors, analysis of documents and union press and observation of events from selected entities. We conclude that the creation of new federations and the possibility of obtaining their legal recognition in the 2000s promoted alliances and ruptures in rural workers’ unionism, leading to the formation of<br />new rural entities and fed back into the process of creating union federations.</p><p>Keywords: Union Federations. Rural Unionism. Rural Workers. Rural Social Movements. PT Governments.</p><p><strong>LE SYNDICALISME DES TRAVAILLEURS RURAUX </strong><strong>COMME OBJET DE DISPUTE ET COMME </strong><strong>AGENT DE CONSTRUCTION DES CENTRALES </strong><strong>SYNDICALES AU BRÉSIL (2003-2017)</strong></p><p><strong></strong>Sous les gouvernements du Parti des travailleurs (Partido dos Trabalhadores – PT), le nombre de centrales syndicales a augmenté au Brésil et une<br />concurrence féroce pour la représentation s’est établie entre elles. Cet article analyse comment cette concurrence s’est manifestée dans le mouvement<br />syndical à travers une étude de cas du syndicalisme des travailleurs ruraux, en soulignant les changements survenus au sein de la Confederação Nacional dos Trabalhadores Rurais Agricultores e Agricultoras Familiares (Contag), la principale entité syndicale de ce segment. La recherche a été menée par le biais d’entretiens avec des dirigeants et des conseillers syndicaux, d’une analyse de documents et de la presse syndicale et de l’observation des événements des entités sélectionnées. On conclut que la création de nouvelles centrales syndicales et la possibilité d’obtenir leur reconnaissance légale dans les années 2000 ont stimulé les alliances et les ruptures dans le syndicalisme des travailleurs ruraux, ce qui a conduit à la formation de nouvelles entités rurales et a alimenté « en retour » le processus de création de centrales.</p><p>Mots-clés: Centrales Syndicales. Syndicalisme Rural. Travailleurs Ruraux. Mouvements Sociaux. Ruraux. Gouvernement du PT.</p>


2019 ◽  
Vol 49 (3) ◽  
pp. 473-495
Author(s):  
Julien Vercueil

Cet article analyse les enjeux internes et externes que pose, pour la Russie, le projet chinois des Nouvelles routes de la soie (nrs). Nous montrons que, compte tenu des transformations économiques enregistrées durant la période récente par les deux pays, l’intensification des échanges entre la Chine et la Russie soulève désormais de tout autres questions qu’il y a vingt-cinq ans. Nous évaluons ensuite dans quelle mesure les nrs peuvent servir de levier de développement des infrastructures de la Russie, mais aussi les risques de mise en concurrence de la Russie dans l’espace post-soviétique. Nous étudions les possibilités d’évolution des échanges sino-russes au travers notamment de leur composante énergétique et concluons sur une tentative de mesure de l’impact potentiel des nrs sur les rapports économiques entre la Russie et les pays d’Asie centrale post-soviétique.


2009 ◽  
Vol 28 (1) ◽  
pp. 37-62 ◽  
Author(s):  
Pascale Dufour ◽  
Christophe Traisnel

Résumé Le concept de mouvement social, dans sa définition usuelle, fait référence à l’ensemble des militants et des organisations, qui, structurés plus ou moins formellement en réseaux, développent des actions concertées en faveur d’une cause plus ou moins définie. Quelle que soit l’approche théorique considérée, les organisations du mouvement social sont présentées comme distinctes de partis politiques perçus comme des acteurs de la politique institutionnelle, intervenant au sein de l’arène électorale. Dans cette perspective, les partis politiques et les mouvements sociaux entretiennent évidemment des relations, mais sont présentés comme opérant sur des terrains de jeux disjoints : la représentation politique institutionnalisée pour les uns, le champ de la protestation sociale pour les autres. Pourtant, la « frontière » entre participation politique institutionnelle et extra-institutionnelle est on ne peut plus poreuse. Dans cet article, nous soutenons que, dans certaines configurations de mouvements sociaux, les partis politiques peuvent faire partie intégrante du mouvement social dont ils sont issus et en constituent même les acteurs pivots. En basant notre démonstration sur le cas du mouvement souverainiste au Québec et sa transformation au cours des 40 dernières années, nous montrons comment le Parti québécois et le Bloc québécois se trouvent au coeur de la mouvance souverainiste et contribuent encore, vaille que vaille, à la définition d’un mouvement qui les dépasse.


Author(s):  
Vincent Frigant ◽  
Sylvain Moura

Cet article analyse les stratégies réactives mises en place par les PME sous-traitantes de la défense dans trois régions européennes dans la décennie 1990. La première partie de l’article vise à expliciter pourquoi ces PME ont dû s’engager dans la voie d’une stratégie réactive et décrit les caractéristiques des quatre stratégies qu’elles ont déployées. Celles-ci s’étalent sur un spectre allant d’une sortie radicale de la défense à un ancrage volontaire, en passant par deux formes intermédiaires : la compensation et la dualisation. La seconde partie de l’article vise à expliciter les raisons de ces choix. Trois variables et deux niveaux sont retenus. Les trois variables sont les représentations des dirigeants des sous-traitants concernant l’évolution des marchés, les compétences internes des PME et les contraintes de financement. Les deux niveaux concernent l’intrafirme et les relations externes. Nous montrons in fine que si la PME possède un certain degré de liberté quant à l’interprétation interne des trois variables, le contexte externe contribue à infléchir le processus décisionnel du sous-traitant et, par conséquent, à forger le choix stratégique effectué.


2018 ◽  
Vol 5 (1) ◽  
pp. 26-36
Author(s):  
Mathilde Lequin

La paléontologie a connu au cours du XXe siècle une « révolution paléobiologique » (Sepkoski et Ruse, 2009), en se constituant comme science théorique et intégrée à la biologie de l’évolution. Si l’histoire de la paléoanthropologie reflète un tournant similaire, la révolution paléobiologique reste, à plusieurs égards, inachevée dans cette discipline. Cet article analyse les causes de cet inachèvement, en identifiant des limites empiriques, relatives aux particularités du registre fossile de la paléoanthropologie, mais aussi des limites épistémologiques, rapportées à différentes conceptions de la paléobiologie en jeu dans cette discipline. Nous montrons enfin qu’il est nécessaire de prendre en considération la spécificité anthropologique de la discipline pour apprécier la particularité du tournant paléobiologique dans le champ de l’évolution humaine.


2014 ◽  
Vol 14 (1) ◽  
pp. 25-47 ◽  
Author(s):  
Alain Girard ◽  
Pierre Sercia

Cet article analyse des résultats d’un questionnaire sur les pratiques alimentaires d’immigrants allophones de la grande région de Montréal. Nous abordons d’abord la question de l’attachement au style culinaire prémigratoire et les raisons qui l’expliquent en insistant sur les dimensions socioanthropologiques du goût et sur les marqueurs alimentaires. Malgré cet attachement, les répondants ont opéré des transformations dans la plupart des dimensions de leurs pratiques alimentaires et culinaires. Nous identifions des phénomènes de changements dans les préférences alimentaires et d’adaptation des recettes et des techniques culinaires attribuables aux contraintes financières et de temps. Nous montrons aussi les effets des contacts avec un espace alimentaire animé de dynamiques transculturelles et l’influence des enfants dans l’élargissement des répertoires culinaires familiaux. Enfin, nous analysons les effets de ces transformations sur la consommation de divers aliments. Les différences de consommation pour chacune des catégories d’aliments sont particulièrement éloquentes.


2019 ◽  
Vol 27 (1) ◽  
pp. 73-81
Author(s):  
Douglas Ochiai Padilha ◽  
Alfio Brandenburg ◽  
Jean-Paul Billaud

La coopération universitaire entre la France et le Brésil a été mise en place dans les années 1970. On suit ici celle qui s’est nouée plus particulièrement dans le domaine de la sociologie rurale et de l’environnement, au travers d’un accord initial entre un laboratoire CNRS de l’Université Paris Nanterre et une université de la Paraíba au Brésil. Au rythme d’accords successifs allant jusqu’à aujourd’hui, le réseau des coopérations s’est étendu aussi bien en France en impliquant en particulier des institutions liées à l’agronomie qu’au Brésil où des universités du Sud ont rejoint la coopération au gré des divers accords. En retraçant une collaboration remarquable par sa continuité, nous montrons comment elle a évolué vers plus de parité entre partenaires et en quoi elle fut en prise avec les courants d’idées irriguant les milieux académiques certes, mais aussi les mouvements sociaux, loin d’être à la traîne de ces derniers.


Author(s):  
James Sheptycki

RésuméInterpol est la «griffe» la plus reconnue en matière de policing transnational, mais à qui, ou à quoi, cette organisation rend-elle des comptes? Dans les démocraties occidentales, les débats sur la responsabilité [accountability] des agences policières portent habituellement sur des institutions dont le domaine de compétence et les pouvoirs sont définis et strictement limités par un cadre juridique précis: c'est ce que nous nommons ici le «paradigme standard» de responsabilité de la police. La littérature est toutefois lacunaire en ce qui concerne les quelques institutions opérant au niveau transnational et qui, par certains aspects importants mais mal compris, ne sont soumises que partiellement à la juridiction des États-nations souverains. Cet article analyse le cadre de responsabilité d'Interpol, notamment par référence à son statut historiquement discutable d'organisation intergouvernementale (OIG). Examinant le modus operandi d'Interpol, nous montrons que son fonctionnement pourrait devenir l'objet d'ardentes controverses politiques. Considérant certains des articles parmi les plus importants de la constitution d'Interpol, nous nous interrogeons sur la transformation du rôle de cette agence dans le policing du monde post-11 septembre 2001. Nous caractérisons la responsabilité d'Interpol à la lumière d'une typologie des mécanismes de reddition de comptes internes, externes, formels et informels. Notre thèse veut que l'établissement et le maintien des principes de responsabilité démocratique fondateurs de légitimité constituent un défi essentiel pour les institutions transnationales.


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