scholarly journals Langue de publication et performance en recherche

2013 ◽  
Vol 31 (3) ◽  
pp. 39-65 ◽  
Author(s):  
Louis M. Imbeau ◽  
Mathieu Ouimet

La science politique mondiale se communique principalement en anglais, alors qu’elle se pratique dans une multitude de langues. Dans le contexte où l’une d’elles domine dans les communications, il est pertinent de se questionner sur l’articulation entre une langue locale et la langue de communication internationale dans la pratique de la science politique. Nous avons voulu explorer l’impact de la langue de publication des travaux savants des chercheurs francophones de France et du Québec sur leur performance en recherche telle qu’elle est mesurée par Publish or Perish sur la base des travaux répertoriés par Google Scholar. Nous nous sommes demandé si le fait de publier en français diminuait la possibilité de reconnaissance d’un chercheur par ses pairs lorsque cette reconnaissance était fondée sur de tels indices. Nous rapportons ici les résultats de notre enquête. Nous montrons que la langue de publication semble avoir un impact systématique sur les mesures de performance des chercheurs. Ceux qui publient surtout en français publient moins et sont moins cités que les autres. D’autres facteurs sont reliés à la performance : le genre, l’expérience et le milieu.

Author(s):  
Ahmed Marchane ◽  
Lionel Jarlan ◽  
Lahoucine Hanich ◽  
Abdelghani Boudhar
Keyword(s):  

Dans le Sud de la Méditerranée, de nombreux bassins versants sont caractérisés par un fonctionnement pluvio-nival où une partie des ressources en eau est stockée en hiver sous forme de neige en montagne alors que la zone de consommation se situe en plaine souvent dominée par l'agriculture irriguée. L'objectif de ce travail est double : (1) évaluer les capacités de la télédétection visible/proche infrarouge pour caractériser la variabilité interannuelle de l'enneigement sur l'Atlas marocain comme alternative aux données in situ éparses sur ces zones difficiles d'accès ; (2) identifier les déterminants climatiques qui gouvernent cette variabilité. Dans cet objectif, nous avons analysé plus de 10 ans d'acquisitions journalières issues du capteur MODIS (produits MOD10A1). Dans un premier temps, nous nous sommes attachés à corriger les produits bruts contaminés par la couverture nuageuse à l'aide de méthodes de filtrage basées sur le voisinage spatial et temporel et nous les avons confrontées à des mesures d'équivalent en eau de la neige mesurée à la station nivale de l'Oukamaïden, près de Marrakech, entre 2009 et 2011. Dans un deuxième temps, nous avons caractérisé la variabilité interannuelle à l'aide d'indicateurs saisonniers: enneigement maximum et moyen, et date des premières neiges. Enfin, nous avons mis en évidence une relation significative entre la valeur de l'oscillation Nord Atlantique (ONA) moyenne sur le mois de mars et l'enneigement maximum. Nous montrons également qu'il existe une relation significative entre les anomalies de températures de surface de l'Atlantique équatorial et tropical à la fin de l'été et l'enneigement maximum rencontré sur l'Atlas marocain l'hiver suivant. Ces résultats ouvrent des perspectives pour la prévision saisonnière de l'enneigement sur la région.


Author(s):  
Michel De Vroey ◽  
Luca Pensieroso

Depuis quelques années, un vent de contestation souffle dans les facultés d’économie de nombreuses universités européennes. On y voit des étudiants et des étudiantes se plaindre de ce qu’ils considèrent être une absence de pluralisme dans la discipline économique. La plainte peut se résumer en deux propositions. La production théorique à l’intérieur de la discipline manque de pluralisme car elle est dominée par ce qu’on appelle un "mainstream" identifié à l’approche néoclassique. Cette critique porte sur un manque de pluralisme méthodologique. Cette prépondérance n’est pas neutre dans la mesure où il s’avère que la théorie néoclassique est largement au service de la cause dite néolibérale. Ici la critique porte sur un manque de pluralisme idéologique. Cette démarche des étudiants nous interpelle en tant qu’économistes et intellectuels. Elle doit être prise au sérieux, et tel est l’esprit dans lequel nous avons entrepris d’écrire ce numéro de Regards économiques. Son objectif est de passer ces deux propositions au crible de la critique. Notre analyse nous amène à objecter aux deux propositions. La première de celle-ci affirme la domination de l’approche néoclassique dans la profession. Notre étude montre le caractère pluriel et les frontières mouvantes de l’approche néoclassique, depuis son essor jusqu’à aujourd’hui. Nous mettons aussi en avant que la composition du mainstream a évolué au cours du temps et que, parmi les courants non-mainstream, plusieurs sont néoclassiques. De plus, les années récentes ont mis en avant la présence dans le mainstream d’une composante non-néoclassique. La seconde proposition affirme que l’approche néoclassique est au service du néolibéralisme, entendu comme plein libéralisme ou laissez-faire. De notre analyse, il apparaît clairement qu’aucun lien univoque entre les divers courants néoclassiques et le néolibéralisme ne peut être établi. Nous montrons aussi, à l’aide d’exemples, que l’appareillage conceptuel de l’approche néoclassique, ainsi d’ailleurs que celui de l’approche classique qui l’a précédée, a été mis au service de causes idéologiques différentes. Notre étude n’a pas abordé les aspects plus proprement sociologiques motivant le mouvement des étudiants et des chercheurs dit-hétérodoxes, les questions d’organisation de l’enseignement et de la recherche. On songe à la question de savoir s’il faut enseigner les courants minoritaires dans le curriculum d’étude et, si oui, en quelle mesure et à quel niveau. On songe aussi à la question des règles de gouvernance institutionnelles permettant d’éviter les entraves d’ordre non-scientifique à l’éventuelle montée en puissance des courants minoritaires. Ces questions renvoient à un autre clivage, qui concerne la définition des standards de scientificité en science économique. Dans ce dernier débat, la dimension sociologique, les rapports de force dans la profession et la dimension méthodologique s’interpénètrent. Les démêler implique une recherche plus ambitieuse et complexe que celle que nous avons entreprise. Nous sommes toutefois convaincus que les questions méthodologiques que nous avons abordées dans cet article constituent un préalable nécessaire pour les débats ultérieurs.


Author(s):  
Maria Eliane Ferreira dos Santos ◽  
Késia Girlane Santos de Medeiros

Le présent travail vise à présenter les obstacles qui se posent dans le processus éducatif dans les prisons, étant donné l’absence de politiques publiques adéquates pour investir dans une éducation de qualité pour les étudiants privés de liberté. Grâce aux lectures réalisées, il est possible de se rendre compte qu’il y a eu une chance de la part des dirigeants et de la société depuis longtemps. À partir du XXe siècle, certains investissements ont progressivement vu le jour, mais nous sommes toujours tombés sur une éducation dévaluée, par les dirigeants et par la société. Le but est de démontrer que malgré les obstacles, il est possible de sauver l’histoire de l’inprison et de le conduire à construire une famille et à retourner vivre dans la société avec dignité. L’éducation pénitentiaire est un grand défi, mais les possibilités sont connues et même face aux obstacles auxquels nous avons été confrontés, nous avons été confrontés à des résultats positifs de la part d’étudiants qui cherchent des connaissances, construisent des connaissances et ont une intelligence incontestable. L’«éducation pénitentiaire » est une garantie importante d’un nouveau départ pour une resocialisation, car à travers la salle de classe, il est possible de garantir aux élèves privés de liberté, de dignité, étant donné que les espaces dont ils font partie sont d’un mépris total pour la vie, dans la salle de classe, les prisonniers se sentent à nouveau comme des gens, se sentent capables de relever les défis de la vie et même de reprendre une vie saine dans la société. Il convient de noter qu’une éducation de bonne qualité dans les prisons, évite les rébellions et il ya une réduction de la peine pour ceux qui vont à l’école. C’est parce que la Loi sur l’application de la loi sur l’application de la loi sur les infractions pénales stipule que 12 heures de fréquentation scolaire équivaudent à un jour de moins que le temps. L’éducation est un droit qui doit être garanti à tous, comme l’assure la loi de lignes directrices et de bases de l’Éducation nationale, à l’article 205, qui déclare l’accès à l’éducation comme un droit de tous, afin d’être promu et encouragé par la société, en accordant la priorité au développement et à la préparation d’un individu dans la société, se réfère donc à l’étudiant privé de liberté.


2018 ◽  
pp. 20-24
Author(s):  
Carine Douarche ◽  
Virginie Bailleux ◽  
Catherine Even ◽  
Jean-Marc Allain ◽  
Christophe Regeard ◽  
...  

Les micro-organismes peuvent coloniser les surfaces environnantes et s’organiser en un film de plusieurs centaines de microns d’épaisseur, appelé « biofilm ». Ils sécrètent une matrice extracellulaire polymérique qui assure une véritable cohésion et protection physique de la colonie, avec des effets qui peuvent être aussi bien bénéfiques que mortels pour son environnement. Nous nous sommes intéressés aux forces mécaniques structurant cette matière vivante solide et contribuant à maintenir son intégrité. Nous avons travaillé sur des biofilms de bactéries flottant à la surface d’un liquide. Nous montrons que ces systèmes ont des propriétés mécaniques originales et remarquables, du fait de leur capacité à croître et proliférer.


Author(s):  
Michel De Vroey ◽  
Luca Pensieroso

Depuis quelques années, un vent de contestation souffle dans les facultés d’économie de nombreuses universités européennes. On y voit des étudiants et des étudiantes se plaindre de ce qu’ils considèrent être une absence de pluralisme dans la discipline économique. La plainte peut se résumer en deux propositions. La production théorique à l’intérieur de la discipline manque de pluralisme car elle est dominée par ce qu’on appelle un "mainstream" identifié à l’approche néoclassique. Cette critique porte sur un manque de pluralisme méthodologique. Cette prépondérance n’est pas neutre dans la mesure où il s’avère que la théorie néoclassique est largement au service de la cause dite néolibérale. Ici la critique porte sur un manque de pluralisme idéologique. Cette démarche des étudiants nous interpelle en tant qu’économistes et intellectuels. Elle doit être prise au sérieux, et tel est l’esprit dans lequel nous avons entrepris d’écrire ce numéro de Regards économiques. Son objectif est de passer ces deux propositions au crible de la critique. Notre analyse nous amène à objecter aux deux propositions. La première de celle-ci affirme la domination de l’approche néoclassique dans la profession. Notre étude montre le caractère pluriel et les frontières mouvantes de l’approche néoclassique, depuis son essor jusqu’à aujourd’hui. Nous mettons aussi en avant que la composition du mainstream a évolué au cours du temps et que, parmi les courants non-mainstream, plusieurs sont néoclassiques. De plus, les années récentes ont mis en avant la présence dans le mainstream d’une composante non-néoclassique. La seconde proposition affirme que l’approche néoclassique est au service du néolibéralisme, entendu comme plein libéralisme ou laissez-faire. De notre analyse, il apparaît clairement qu’aucun lien univoque entre les divers courants néoclassiques et le néolibéralisme ne peut être établi. Nous montrons aussi, à l’aide d’exemples, que l’appareillage conceptuel de l’approche néoclassique, ainsi d’ailleurs que celui de l’approche classique qui l’a précédée, a été mis au service de causes idéologiques différentes. Notre étude n’a pas abordé les aspects plus proprement sociologiques motivant le mouvement des étudiants et des chercheurs dit-hétérodoxes, les questions d’organisation de l’enseignement et de la recherche. On songe à la question de savoir s’il faut enseigner les courants minoritaires dans le curriculum d’étude et, si oui, en quelle mesure et à quel niveau. On songe aussi à la question des règles de gouvernance institutionnelles permettant d’éviter les entraves d’ordre non-scientifique à l’éventuelle montée en puissance des courants minoritaires. Ces questions renvoient à un autre clivage, qui concerne la définition des standards de scientificité en science économique. Dans ce dernier débat, la dimension sociologique, les rapports de force dans la profession et la dimension méthodologique s’interpénètrent. Les démêler implique une recherche plus ambitieuse et complexe que celle que nous avons entreprise. Nous sommes toutefois convaincus que les questions méthodologiques que nous avons abordées dans cet article constituent un préalable nécessaire pour les débats ultérieurs.


2017 ◽  
Author(s):  
François Laplantine

De même que l’intersubjectivité précède la subjectivité, en anthropologie ce qui est premier n’est pas la connaissance mais la reconnaissance (non seulement discursive mais perceptive et affective). Il est insuffisant d’affirmer que la connaissance appelle la reconnaissance car c’est la reconnaissance qui précède la connaissance. L’épistémologie est une conséquence de l’éthique et non l’inverse. L’éthique entraine et accompagne l’épistémologie. Elle n’est pas une annexe ou un supplément d’âme venant s’ajouter au processus de la connaissance pour l’adoucir ou l’humaniser. L’éthique est à la morale ce que la recherche est au savoir. Le but de la recherche ne peut consister à ramener l’inconnu au connu, mais à ouvrir un horizon de connaissance indéductible et irréductible à ce que l’on savait déjà. Elle se heurte à des obstacles et accepte une part de négativité, ce « double mouvement de mise en action et en question » dont parle Georges Bataille, qui est mise en question d’un savoir constitué et stabilisé. Elle dégage, chemin faisant, une prospective. L’éthique est une mise en question des normes auxquelles nous nous sommes habitués, qui nous sont imposées, mais que nous avons le plus souvent intériorisées sans nous en rendre compte. Elle est aussi visée, projection, découverte (de ce qui avait été re-couvert), devenir et non pas être. L’éthique agit dans le sens du dire et ne se tient pas du côté (ontologique) du dit. Elle se profile dans le faire advenir, plutôt que dans la soumission aux faits. Elle explore des possibles dans l’imaginaire, voire dans la fiction, des possibles, c’est-à-dire notamment, les possibilités que nous avons à être collectivement et individuellement différents de ce que nous sommes, bref de devenir autre que nous-mêmes. C’est dans ce sens que l’on peut comprendre la proposition, souvent apparue comme sibylline de Wittgenstein : « L’éthique et l’esthétique sont une même chose » (Tractatus, Proposition 6.421). Aussi la recherche (scientifique, artistique) et l’éthique sont elles indissociables comme le percevoir et le vouloir (dont nous sommes loin d’avoir néanmoins une maîtrise et une conscience totales), de même que le respect des autres ne va pas sans l’estime de soi. La recherche et l’éthique sont des têtes chercheuses qui questionnent et expérimentent le caractère événementiel et indéductible d’une expérience de terrain. Cette dernière est celle d’une relation personnelle reconnaissant la singularité des sujets dans leur corporéité. C’est seulement à partir de ce préalable – accepter l’irréductible du corps de l’autre, et en particulier de son visage – que nous pouvons nous engager dans un mode de connaissance anthropologique. Ce dernier ne se constitue pas dans l’abstraction des idées générales, mais dans l’épaisseur (et aussi la surface) du sensible. Il s’effectue dans la matérialité de corps qui se rencontrent, fut-ce de façon discrète dans un salut de la tête, une poignée de main ou, plus discrètement encore dans un regard échangé, un sourire. Connaissance et reconnaissance, épistémologie et éthique n’ont inversement aucune chance de se rencontrer si l’on délie sens et valeurs, perception (qui devrait être neutre) et affection (que l’on devrait refouler). Aucune chance de se rencontrer, non plus, dans une conception singulièrement réductrice du réel qui le ramène à de l’actuel alors qu’il comporte aussi du virtuel. C’est dans l’historicité et plus précisément dans le devenir du sujet parlant, agissant, travaillant, réfléchissant à ce qu’il fait et à ce qu’il dit, éprouvant des émotions, inventant des histoires, filmant, chantant, dansant que l’on commence à s’apercevoir que l’une ne va pas sans l’autre. Seulement voilà, elles n’avancent pas d’un même pas, comme un seul homme, elles sont susceptibles de se contredire ou de se contrarier sans pour autant devoir être renvoyées à deux « fonctions » , « facultés » ou « instances » Pour dire les choses différemment, nous devenons modernes (la modernité ou plutôt les modernités n’étant pas exclusivement occidentales) lorsque la reconduction des dualismes devient problématique – en prenant garde toutefois à ce que ne se reconstitue pas de l’unité, laquelle risque le plus souvent de conduire au totalitarisme. L’anthropologie devient dans cette perspective une pensée du dehors , mais aussi une pensée de l’avec ainsi qu’une pensée du dans (une expérience de terrain et une langue singulière) et non une pensée du sur (surplombant les autres dans une position de mirador). L’avec et le dans anthropologiques (n’excluant nullement du contre, de la contrariété et de la négativité) concerne à la fois les relations du chercheur avec les acteurs, les lecteurs, les spectateurs ou les visiteurs (d’une exposition par exemple). Cette perspective rencontre sur sa route une adversité de taille qui est la violence de la généralisation (tous les membres d’un groupe se ressemblent, à l’intérieur ils sont tous pareils, à l’extérieur comme nous sommes différents !) ainsi que l’abstraction du concept (le « il n’y a de science que du général » d’Aristote). L’anthropologie, qui est à fois un certain mode de connaissance et une certaine manière de se comporter avec les autres dans laquelle nous renonçons à l’idée de centre, de centralité et de capital (au sens urbain et au sens marxiste) engage indissociablement (mais non indistinctement) une épistémologie, une politique, une éthique voire une esthétique. Elle est un acte et non seulement une « pratique sociale » car s’il n’y a pas d’acte il n’y a pas de sujets, pas de responsabilité et alors nous pourrions dire et faire n’importe quoi. Cet acte ne consiste pas à saisir, à maîtriser, à prendre, mais à partager, à rendre. C’est un acte qui consiste à donner. Il n’est pas question pour autant de bonne volonté, d’amour et encore moins de compassion. Il s’agit, en faisant varier les perspectives, de montrer la charge de violence que recèle le point de vue critique. Les différences n’ont rien d’essentielles. Elles sont relatives à des différences de perception. Aussi une éthique de la connaissance a peu de choses à voir avec la logique du savoir plus. Elle est un processus du regarder autrement en multipliant les approches (qui sont loin d’être seulement discursives) et en effectuant un décentrement permanent par rapport à la société dans laquelle nous avons été formés.


Author(s):  
Sébastien Charles
Keyword(s):  

Parti d'une formulation maladroite de Rousseau laissant croire qu'il ne s'était rien fait sur le thème de l'éducation des Quelques pensées sur l'éducation de Locke à l'Émile, nous avons d'abord voulu montrer le côté fallacieux d'une telle proposition pour bien faire ressortir au contraire l'intérêt d'un tel sujet au siècle des Lumières, sujet qui mobilise toute l'attention des philosophes. Et cette importance accordée à l'éducation est nettement perceptible sur quatre points, qui sont au coeur de l'articulation logique de notre travail. Ainsi, nous montrons d'abord que l'éducation est un topos philosophique par excellence depuis la mise en évidence cartésienne des préjugés attachés à l'enfance. Philosopher, c'est donc former l'individu à repérer et à dénoncer ces présupposés qu'on impose à sa conscience. Cela passe évidemment par une réforme du préceptorat. Ensuite, nous avons mis en valeur l'importance philosophique de l'éducation au siècle du sensualisme où tout part des sens et donc de l'enfance. Dans un troisième moment, nous nous sommes attaché à comprendre comment le siècle des Lumières envisageait l'importance de l'éducation non en termes d'individus mais d'espèce. Faisant intervenir Turgot et Condorcet, nous avons analysé les progrès de l'esprit humain de sa source ténébreuse à la lumière du siècle des philosophes et montré en quoi l'éducation est le socle même d'un tel processes. Enfin, nous terminons en pointant du doight le rôle indispensable de la raison dans toute tentative éducative. Nous inspirant alors de Kant, nous montrons les interactions entre raison et éducation tant au niveau privé que public. En conclusion, nous nous interrogeons sur la portée pratique de ces théories philosophiques.


Author(s):  
José Luis Pech-Varguez ◽  
Luis Cisneros ◽  
Émilie Genin ◽  
Hugo Cordova
Keyword(s):  
De Se ◽  

Dans cette recherche, nous discutons de la mise en place d’un système formel de gestion et de son impact sur la cohérence et la cohésion dans des équipes de direction de PME. La cohérence est le degré d’articulation entre les différentes fonctions des membres d’un groupe qui permet, à travers la réalisation d’objectifs individuels spécifiques, d’atteindre les objectifs collectifs ; la cohésion est le degré d’adhésion volontaire des membres du groupe à un idéal, une aspiration ou un projet commun, qui leur permet, à travers le partage de valeurs et de sentiments gratifiants, de se renforcer émotionnellement les uns les autres et ainsi de faire face comme un tout aux défis qu’ils rencontrent. Notre approche méthodologique est une recherche-action exploratoire effectuée dans trois PME du secteur hôtelier. Nous avons multiplié les sources de données pour améliorer la qualité de la compréhension des expériences vécus. Parmi les résultats, nous montrons l’existence d’une relation vertueuse entre la cohésion et la cohérence, et mettons en évidence comment l’implantation d’un système formel de gestion peut améliorer simultanément, ou non, la cohésion et la cohérence, selon la situation initiale de la cohésion dans l’équipe dirigeante. Un minimum de cohésion est nécessaire pour mettre en place un système de gestion formel qui va lui-même, à terme, améliorer la cohérence. De plus, la cohérence et ses conséquences positives peuvent aider à améliorer la cohésion.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S137-S137
Author(s):  
C. Pham-Dinh ◽  
F. Ligier ◽  
V. Laprévote

L’exercice de la psychiatrie n’est pas un exercice médical instrumental mais repose pour une grande part sur l’action directe des soignants. De ce fait, son enseignement ne peut pas être exclusivement théorique mais doit également reposer sur l’expérience vécue. Celle-ci peut reposer sur la simulation médicale permet de se forger une expérience clinique sans mettre en danger de patient. Elle est par exemple employée pour l’enseignement de la réanimation cardiovasculaire ou encore en gynécologie-obstétrique. La Haute Autorité de santé recommande l’emploi de la simulation médicale pour l’enseignement de toutes les disciplines cliniques, psychiatrie inclue. Mais, si la littérature retrouve un usage de cette technique dans différents pays, le rapport Granry et Moll a récemment souligné qu’elle était encore peu employée dans l’enseignement psychiatrique en France. Nous nous sommes interrogés sur la pertinence et l’usage de ce type d’outil dans l’enseignement de la technique d’entretien psychiatrique. Nous proposons de décrire une expérience d’enseignement par simulation ayant eu lieu de 2012 à 2014 au centre universitaire d’enseignement par simulation médicale à Nancy. Cette expérience était destinée à un public d’internes en psychiatrie et portait sur une situation clinique d’urgence. L’objectif principal était de valider l’intérêt de l’enseignement par simulation pour les techniques d’entretien psychiatrique. Nous avons également évalué la pertinence d’outils de mesure de l’efficacité de l’investigation. Cette expérience a mis en avant l’intérêt majeur des étudiants en psychiatrie pour ce type d’enseignement. Elle a également permis de valider un outil d’évaluation de l’efficacité de l’investigation objectif et pertinent. Si l’enseignement par simulation montre son intérêt, il requiert des conditions matérielles très spécifiques que nous discutons ici. Par ailleurs, il s’applique prioritairement à certaines compétences ciblées. Sur la base de cette expérience, un programme structuré d’enseignement par simulation a été développé pour le début d’internat à Nancy.


Author(s):  
Belkassem Amamou ◽  
Salah Koubaa
Keyword(s):  

L’objectif de cet article consiste à mettre en relation les communautés de pratique et l’innovation dans un contexte de relations inter-organisationnelles (RIO) en mettant en exergue le rôle de la capacité d’absorption des connaissances. Autrement dit, nous montrons, dans un modèle de recherche, le processus d’influence positive des communautés de pratique sur l’innovation en considérant la capacité d’absorption comme une variable intermédiaire. Les variables relationnelles de confiance et d’engagement sont considérées comme des facteurs explicatifs de la formation des communautés. Pour ce faire, nous sommes partis des théories des ressources, des capacités dynamiques ainsi que du constat du manque de ressources et du management de proximité des PME pour faire apparaître un modèle reliant les variables relationnelles (confiance et engagement), les communautés de pratique, le partage des connaissances, la capacité d’absorption et l’innovation. Nous avons testé les hypothèses de recherche sur un échantillon de 110 PME. Les données collectées sont analysées par la méthode des équations structurelles (LISREL pour les analyses confirmatoires et PLS pour les tests d’hypothèses). Les résultats montrent l’existence d’une relation positive entre les variables relationnelles et l’innovation à travers les notions de communautés de pratique. Cette relation est renforcée par le rôle médiateur de la capacité d’absorption des connaissances.


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