Éthique et altérité

Author(s):  
François Laplantine

De même que l’intersubjectivité précède la subjectivité, en anthropologie ce qui est premier n’est pas la connaissance mais la reconnaissance (non seulement discursive mais perceptive et affective). Il est insuffisant d’affirmer que la connaissance appelle la reconnaissance car c’est la reconnaissance qui précède la connaissance. L’épistémologie est une conséquence de l’éthique et non l’inverse. L’éthique entraine et accompagne l’épistémologie. Elle n’est pas une annexe ou un supplément d’âme venant s’ajouter au processus de la connaissance pour l’adoucir ou l’humaniser. L’éthique est à la morale ce que la recherche est au savoir. Le but de la recherche ne peut consister à ramener l’inconnu au connu, mais à ouvrir un horizon de connaissance indéductible et irréductible à ce que l’on savait déjà. Elle se heurte à des obstacles et accepte une part de négativité, ce « double mouvement de mise en action et en question » dont parle Georges Bataille, qui est mise en question d’un savoir constitué et stabilisé. Elle dégage, chemin faisant, une prospective. L’éthique est une mise en question des normes auxquelles nous nous sommes habitués, qui nous sont imposées, mais que nous avons le plus souvent intériorisées sans nous en rendre compte. Elle est aussi visée, projection, découverte (de ce qui avait été re-couvert), devenir et non pas être. L’éthique agit dans le sens du dire et ne se tient pas du côté (ontologique) du dit. Elle se profile dans le faire advenir, plutôt que dans la soumission aux faits. Elle explore des possibles dans l’imaginaire, voire dans la fiction, des possibles, c’est-à-dire notamment, les possibilités que nous avons à être collectivement et individuellement différents de ce que nous sommes, bref de devenir autre que nous-mêmes. C’est dans ce sens que l’on peut comprendre la proposition, souvent apparue comme sibylline de Wittgenstein : « L’éthique et l’esthétique sont une même chose » (Tractatus, Proposition 6.421). Aussi la recherche (scientifique, artistique) et l’éthique sont elles indissociables comme le percevoir et le vouloir (dont nous sommes loin d’avoir néanmoins une maîtrise et une conscience totales), de même que le respect des autres ne va pas sans l’estime de soi. La recherche et l’éthique sont des têtes chercheuses qui questionnent et expérimentent le caractère événementiel et indéductible d’une expérience de terrain. Cette dernière est celle d’une relation personnelle reconnaissant la singularité des sujets dans leur corporéité. C’est seulement à partir de ce préalable – accepter l’irréductible du corps de l’autre, et en particulier de son visage – que nous pouvons nous engager dans un mode de connaissance anthropologique. Ce dernier ne se constitue pas dans l’abstraction des idées générales, mais dans l’épaisseur (et aussi la surface) du sensible. Il s’effectue dans la matérialité de corps qui se rencontrent, fut-ce de façon discrète dans un salut de la tête, une poignée de main ou, plus discrètement encore dans un regard échangé, un sourire. Connaissance et reconnaissance, épistémologie et éthique n’ont inversement aucune chance de se rencontrer si l’on délie sens et valeurs, perception (qui devrait être neutre) et affection (que l’on devrait refouler). Aucune chance de se rencontrer, non plus, dans une conception singulièrement réductrice du réel qui le ramène à de l’actuel alors qu’il comporte aussi du virtuel. C’est dans l’historicité et plus précisément dans le devenir du sujet parlant, agissant, travaillant, réfléchissant à ce qu’il fait et à ce qu’il dit, éprouvant des émotions, inventant des histoires, filmant, chantant, dansant que l’on commence à s’apercevoir que l’une ne va pas sans l’autre. Seulement voilà, elles n’avancent pas d’un même pas, comme un seul homme, elles sont susceptibles de se contredire ou de se contrarier sans pour autant devoir être renvoyées à deux « fonctions » , « facultés » ou « instances » Pour dire les choses différemment, nous devenons modernes (la modernité ou plutôt les modernités n’étant pas exclusivement occidentales) lorsque la reconduction des dualismes devient problématique – en prenant garde toutefois à ce que ne se reconstitue pas de l’unité, laquelle risque le plus souvent de conduire au totalitarisme. L’anthropologie devient dans cette perspective une pensée du dehors , mais aussi une pensée de l’avec ainsi qu’une pensée du dans (une expérience de terrain et une langue singulière) et non une pensée du sur (surplombant les autres dans une position de mirador). L’avec et le dans anthropologiques (n’excluant nullement du contre, de la contrariété et de la négativité) concerne à la fois les relations du chercheur avec les acteurs, les lecteurs, les spectateurs ou les visiteurs (d’une exposition par exemple). Cette perspective rencontre sur sa route une adversité de taille qui est la violence de la généralisation (tous les membres d’un groupe se ressemblent, à l’intérieur ils sont tous pareils, à l’extérieur comme nous sommes différents !) ainsi que l’abstraction du concept (le « il n’y a de science que du général » d’Aristote). L’anthropologie, qui est à fois un certain mode de connaissance et une certaine manière de se comporter avec les autres dans laquelle nous renonçons à l’idée de centre, de centralité et de capital (au sens urbain et au sens marxiste) engage indissociablement (mais non indistinctement) une épistémologie, une politique, une éthique voire une esthétique. Elle est un acte et non seulement une « pratique sociale » car s’il n’y a pas d’acte il n’y a pas de sujets, pas de responsabilité et alors nous pourrions dire et faire n’importe quoi. Cet acte ne consiste pas à saisir, à maîtriser, à prendre, mais à partager, à rendre. C’est un acte qui consiste à donner. Il n’est pas question pour autant de bonne volonté, d’amour et encore moins de compassion. Il s’agit, en faisant varier les perspectives, de montrer la charge de violence que recèle le point de vue critique. Les différences n’ont rien d’essentielles. Elles sont relatives à des différences de perception. Aussi une éthique de la connaissance a peu de choses à voir avec la logique du savoir plus. Elle est un processus du regarder autrement en multipliant les approches (qui sont loin d’être seulement discursives) et en effectuant un décentrement permanent par rapport à la société dans laquelle nous avons été formés.

2020 ◽  
Vol 28 (2) ◽  
pp. 202-203
Author(s):  
Erling Lundeby

SummaryMcGrath’s book is a helpful opening up of what ‘discipleship of the mind’ means, and how to acquire it. He shows how discipleship is the habit of understanding and imagining ourselves and our world firmly rooted in the Christian gospel. The creeds work like a map. We are joined by fellow Christians in the wider Church past and present (and especially through books). The vision is lived out in today’s pervasive secular culture, and we can learn from good examples who have lived before us. This vision and hope resonates with contemporary philosophers and authors. McGrath’s book is short on practical specifics, but rich and very stimulating when it comes to understanding ourselves as disciples in today’s secular society. It is highly recommended.RÉSUMÉCet ouvrage offre une perspective utile sur la nature du « discipulat de la pensée » et sur les moyens d’y parvenir. Il souligne que le discipulat implique l’habitude de se comprendre et de s’imaginer soi-même, ainsi que notre monde, comme étant fermement enracinés dans l’Évangile. Les confessions de foi fonctionnent comme une carte routière. Nous sommes associés aux autres chrétiens au sein de l’Église dans sa dimension la plus large, du passé et du présent (et tout spécialement grâce aux livres). Cette vision se vit dans la culture actuelle en tout point sécularisée, et nous pouvons apprendre de bons exemples vécus avant nous. Cette vision et cette espérance sont en résonance avec des philosophes et auteurs contemporains. L’apport pratique spécifique de cet ouvrage est succinct, mais il est riche et très stimulant lorsqu’il traite de la manière de se voir comme disciple dans la société moderne sécularisée.ZusammenfassungMcGraths Buch ist eine hilfreiche Einführung in eine sogenannte ,,Jüngerschaft des Verstandes“, in das, was sie bedeutet und wie sie zu erreichen ist. Der Autor zeigt auf, dass Jüngerschaft das Modell dafür ist, wie wir uns selbst und unsere Welt als fest im christlichen Evangelium verwurzelt begreifen. Die Glaubensbekenntnisse funktionieren dabei wie eine Landkarte. Auf dem Weg begleiten uns Mitchristen aus dem weiteren Kirchenumfeld in Vergangenheit und Gegenwart (gerade durch Bücher). Diese Vision leben wir aus in der allgegenwärtigen säkularen Kultur von heute. Dabei können wir von den wertvollen Vorbildern jener lernen, die ihr Leben vor uns gelebt haben. Diese Sicht und Hoffnung findet ein Echo bei gegenwärtigen Philosophen und Autoren. Praktische Einzelheiten kommen ein wenig kurz in McGraths Buch, doch es ist sehr reichhaltig und anregend, wenn es darum geht, dass wir uns selbst als Jünger in einer modernen säkularen Gesellschaft verstehen. Ein sehr empfehlenswertes Werk.


Author(s):  
Maria Eliane Ferreira dos Santos ◽  
Késia Girlane Santos de Medeiros

Le présent travail vise à présenter les obstacles qui se posent dans le processus éducatif dans les prisons, étant donné l’absence de politiques publiques adéquates pour investir dans une éducation de qualité pour les étudiants privés de liberté. Grâce aux lectures réalisées, il est possible de se rendre compte qu’il y a eu une chance de la part des dirigeants et de la société depuis longtemps. À partir du XXe siècle, certains investissements ont progressivement vu le jour, mais nous sommes toujours tombés sur une éducation dévaluée, par les dirigeants et par la société. Le but est de démontrer que malgré les obstacles, il est possible de sauver l’histoire de l’inprison et de le conduire à construire une famille et à retourner vivre dans la société avec dignité. L’éducation pénitentiaire est un grand défi, mais les possibilités sont connues et même face aux obstacles auxquels nous avons été confrontés, nous avons été confrontés à des résultats positifs de la part d’étudiants qui cherchent des connaissances, construisent des connaissances et ont une intelligence incontestable. L’«éducation pénitentiaire » est une garantie importante d’un nouveau départ pour une resocialisation, car à travers la salle de classe, il est possible de garantir aux élèves privés de liberté, de dignité, étant donné que les espaces dont ils font partie sont d’un mépris total pour la vie, dans la salle de classe, les prisonniers se sentent à nouveau comme des gens, se sentent capables de relever les défis de la vie et même de reprendre une vie saine dans la société. Il convient de noter qu’une éducation de bonne qualité dans les prisons, évite les rébellions et il ya une réduction de la peine pour ceux qui vont à l’école. C’est parce que la Loi sur l’application de la loi sur l’application de la loi sur les infractions pénales stipule que 12 heures de fréquentation scolaire équivaudent à un jour de moins que le temps. L’éducation est un droit qui doit être garanti à tous, comme l’assure la loi de lignes directrices et de bases de l’Éducation nationale, à l’article 205, qui déclare l’accès à l’éducation comme un droit de tous, afin d’être promu et encouragé par la société, en accordant la priorité au développement et à la préparation d’un individu dans la société, se réfère donc à l’étudiant privé de liberté.


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Dans le précédent Bulletin nous avons fait part à nos lecteurs de la mort regrettable de M. le Dr Maunoir, et nous pouvons aujourd'hui compléter ce que nous avons dit de lui, par l'annonce d'une notice biographique, que vient de publier son confrère M. le Dr Duval.Nous sommes également en mesure de faire savoir que le Comité international a désigné pour lui succéder, M. Louis Michelide la Rive, député au Grand Conseil de Genève.


2013 ◽  
Vol 31 (3) ◽  
pp. 39-65 ◽  
Author(s):  
Louis M. Imbeau ◽  
Mathieu Ouimet

La science politique mondiale se communique principalement en anglais, alors qu’elle se pratique dans une multitude de langues. Dans le contexte où l’une d’elles domine dans les communications, il est pertinent de se questionner sur l’articulation entre une langue locale et la langue de communication internationale dans la pratique de la science politique. Nous avons voulu explorer l’impact de la langue de publication des travaux savants des chercheurs francophones de France et du Québec sur leur performance en recherche telle qu’elle est mesurée par Publish or Perish sur la base des travaux répertoriés par Google Scholar. Nous nous sommes demandé si le fait de publier en français diminuait la possibilité de reconnaissance d’un chercheur par ses pairs lorsque cette reconnaissance était fondée sur de tels indices. Nous rapportons ici les résultats de notre enquête. Nous montrons que la langue de publication semble avoir un impact systématique sur les mesures de performance des chercheurs. Ceux qui publient surtout en français publient moins et sont moins cités que les autres. D’autres facteurs sont reliés à la performance : le genre, l’expérience et le milieu.


2005 ◽  
Vol 16 (3) ◽  
pp. 413-438 ◽  
Author(s):  
Germain Julien ◽  
Denys Trudel

L'objectif général de ce texte est d'esquisser un bilan des principales publications sur l'administration publique québécoise, en vue de faire le partage entre les connaissances acquises et les connaissances à acquérir. Quand on essaie de faire l'inventaire des travaux sur les divers aspects de l'administration publique québécoise, on est pris de vertige, parce que la documentation est absolument considérable. Pour pouvoir donner une idée exacte des contributions apportées à la recherche administrative par les spécialistes des différentes disciplines et institutions, il faudrait lire et analyser une quantité énorme de volumes, de documents gouvernementaux, d'articles de revues et de thèses d'étudiants. Étant donné l'ampleur du sujet, nous avons donc dû définir de façon plutôt restrictive le champ de l'administration publique québécoise. Ce texte porte en fait sur l'ensemble des agents publics qui sont à l'emploi des ministères, des organes centraux du Gouvernement (tels que le Secrétariat général, le Conseil du trésor, la Commission de la fonction publique, le Service des achats, etc.), des organismes publics autonomes (tels que l'Hydro-Québec, la Société des alcools, etc.), et finalement des bureaux régionaux et locaux des ministères et des organismes autonomes. Nous avons renoncé à aborder les études relatives aux administrations municipales et scolaires et aux établissements publics de santé et de services sociaux. Seront aussi exclus de notre inventaire les travaux portant sur des processus administratifs généraux comme la planification, l'administration du budget, l'acquisition et la gestion des matériels, l'information et la consultation des clientèles, etc. Nous ne traiterons pas non plus des études reliées à l'analyse des politiques gouvernementales. Ces différents champs de recherche exigeraient des relevés distincts. Les lecteurs particulièrement intéressés par ces secteurs pourront toujours se reporter à notre bibliographie sur l'administration publique canadienne (78, 79). En somme, ce texte a pour objet les matériaux qui permettent de mieux connaître la fonction publique québécoise au sens étroit du terme, de même que ses institutions administratives. Le bilan présenté ici est également incomplet sur le plan de la documentation retenue. L'inventaire porte uniquement sur les livres, les articles de revues (et dans quelques rares cas de journaux quotidiens), les publications gouvernementales et les thèses d'étudiants mis en dépôt dans les grandes bibliothèques et facilement accessibles aux chercheurs universitaires. Nous avons dû ignorer de nombreux documents gouvernementaux destinés exclusivement à l'administration elle-même: par exemple, des études menées au sein des unités administratives, des rapports de commissions ou comités spéciaux d'étude, des travaux réalisés par des firmes privées de consultation ou des centres universitaires de recherche, etc. Il faut regretter que la tradition de secret de notre administration conduise à réserver le résultat de ces recherches à de trop rares privilégiés. Ces travaux apporteraient une contribution plus importante à la connaissance de l'administration publique québécoise s'ils avaient une diffusion plus grande. Les mêmes remarques s'appliquent aux projets d'intervention réalisés par les étudiants de l'Ecole nationale d'administration publique et commandités par des organismes publics ou para-publics. Nous n'en avons pas tenu compte vu que la majorité de ces rapports sont confidentiels ou doivent être consultés sur place. De même, nous n'avons pu consulter quelques thèses de maîtrise que les bibliothèques universitaires ne peuvent prêter. Nous avons écarté aussi. Les communications présentées lors de congrès ou de colloques, étant donné que ces textes demeurent pour la plupart enfouis dans les archives de leurs auteurs ou de divers groupements. Nous sommes bien conscients que ce faisant plusieurs travaux de grand intérêt ont été négligés. Soulignons enfin qu'il aurait été extrêmement difficile de faire l'inventaire des recherches en cours sur l'administration publique québécoise. Dans le but de permettre une connaissance à la fois globale et multiforme de l'administration publique québécoise, cet inventaire retient des références qui auraient été laissées de côté dans un autre type de bilan. Il ne tient pas compte de cette distinction entre publications scientifiques et autres publications faite seulement à partir du caractère universitaire ou spécialisé d'un ouvrage ou d'une revue. En outre, quelques références relèvent plus de l'information que de l'analyse scientifique d'un problème. L'importance de la documentation retenue est donc très inégale: cela va de l'ouvrage qui renouvelle complètement un sujet ou l'épuisé, à un article sommaire qui ne fait qu'effleurer une question. Nous croyons néanmoins que ce type d'articles peut fournir certains points de départ, voire même certaines avenues pour des recherches plus fouillées. Notons, par ailleurs, que cet inventaire exclut des études théoriques qui n'ont pas un rapport très immédiat avec l'administration publique québécoise, même si elles ont été écrites par des Québécois. Ce bilan n'est pas limité aux seuls travaux des spécialistes de la science administrative, mais il tient compte également des travaux des disciplines connexes (notamment le droit public, la science politique, etc.), bref de toutes les publications permettant de mieux connaître les divers aspects de ce champ d'étude vaste et complexe que constitue l'administration publique. Toutes ces limites étant posées, nous pouvons maintenant aborder les œuvres recensées en les regroupant selon quatre grands secteurs de recherche : la fonction publique, les administrations centrales, les administrations déconcentrées et les organismes autonomes.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S137-S137
Author(s):  
C. Pham-Dinh ◽  
F. Ligier ◽  
V. Laprévote

L’exercice de la psychiatrie n’est pas un exercice médical instrumental mais repose pour une grande part sur l’action directe des soignants. De ce fait, son enseignement ne peut pas être exclusivement théorique mais doit également reposer sur l’expérience vécue. Celle-ci peut reposer sur la simulation médicale permet de se forger une expérience clinique sans mettre en danger de patient. Elle est par exemple employée pour l’enseignement de la réanimation cardiovasculaire ou encore en gynécologie-obstétrique. La Haute Autorité de santé recommande l’emploi de la simulation médicale pour l’enseignement de toutes les disciplines cliniques, psychiatrie inclue. Mais, si la littérature retrouve un usage de cette technique dans différents pays, le rapport Granry et Moll a récemment souligné qu’elle était encore peu employée dans l’enseignement psychiatrique en France. Nous nous sommes interrogés sur la pertinence et l’usage de ce type d’outil dans l’enseignement de la technique d’entretien psychiatrique. Nous proposons de décrire une expérience d’enseignement par simulation ayant eu lieu de 2012 à 2014 au centre universitaire d’enseignement par simulation médicale à Nancy. Cette expérience était destinée à un public d’internes en psychiatrie et portait sur une situation clinique d’urgence. L’objectif principal était de valider l’intérêt de l’enseignement par simulation pour les techniques d’entretien psychiatrique. Nous avons également évalué la pertinence d’outils de mesure de l’efficacité de l’investigation. Cette expérience a mis en avant l’intérêt majeur des étudiants en psychiatrie pour ce type d’enseignement. Elle a également permis de valider un outil d’évaluation de l’efficacité de l’investigation objectif et pertinent. Si l’enseignement par simulation montre son intérêt, il requiert des conditions matérielles très spécifiques que nous discutons ici. Par ailleurs, il s’applique prioritairement à certaines compétences ciblées. Sur la base de cette expérience, un programme structuré d’enseignement par simulation a été développé pour le début d’internat à Nancy.


1968 ◽  
Vol 8 ◽  
Author(s):  
R. Goossens

Dans  cette étude nous nous sommes servis du fait que la surface terrièr d'un arbre  à un moment t, peut être caractérisée par les paramètres r(c), V et (voit figure 1).   Étant donné que nous avons supposé que la forme de la surface terrière  est elliptique, il est logique de concrétiser la grandeur de cette surface  terrière par le rayon représentatif, qui est le rayon du cercle ayant la meme  surface que la surIace terrière elliptique considérée. L'introduction de ce  paramètre permettra par conséquent l'application à une surface terrière-  elliptique, la plupart des formules de la dendrométrie qui se rapportent à  une surface terrière circulaire.  Le  second paramètre V est une mesure de la forme de la surface terrière; il  représente le rapport entre le grand axe et le petit axe de l'ellipse.  C'est-à- dire en pratique le rapport entre le diamètre maximum d2 et le diamètre d1 qui  est perpendiculaire sur d2 (formules 2 et 2'). Le troisième paramètre X0 représenté  l'excentricité, qui est une mesure de la différence entre le centre  géométrique de l'ellipse (O) et le centre de l'arbre (M). Pour des raisons  pratiques, nous avons travaillé ici avec l'excentricité relative e, calculée  selon la formule 3.  A partir d'une  formule dévelopée antérieurement (Goossens [4]), il est possible de calculer  le rayon descriptif r(u) pour une ou plusieurs directions principales u, ou valeurs  angulaires de θ par rapport au rayon maximum (axe-x) .  Dans cette étude nous avons essayé de  transformer cette formule statique en une formule de croissance dont la  représentation générale est donnée par la formule 5. Pratiquement nous  désirions clone étudier l'évolution des paramètres r(e), V et e en fonction du temps. Les observations furent  effectuées à partir d’un échantillon composé d'une cinquantaine de sections  de troncs de pins de Corse, âgés de 60 ans et coupés à une hauteur de 1.30 m  au-dessus du sol. Après avoir aplani leur surface, nous avons mesuré pour  chaque section de tronc pour les âges de 60, 55, ... , jusque et y compris 15  ans, le rayon maximum sans écorce et le rayon prolongeant le premier (voir  figure 2). La somme de ces deux rayons nous donne la valeur de d2, tandis que la  direction de ces rayons représente l'axe x dans le modèle théorique de la  figure 1. Nous avons planimétré ensuite la surface Ot pour chaque section de tronc et pour les âges de 60, 55, …, 15  ans. A partir de ces mesures et à l'aide des formules 6 et 8, il était  possible de calculer les paramètres r(e;t) et Vt. L'excentricité relative peut alors être déterminée en  divisant la différence entre d2(t) et d1(t) par le rayon représentatif correspondant.  Comme nous disposions d'un total de cinq  cents observations par paramètre, il fut nécessaire de condenser ces  observations en un certain nombre de classes. Comme norme pour les classes (Vg) du parameter Vt, nous avons pris la  moyenne des dix valeurs Vt, appartenant à une même section de tronc pour la subdivision  en classes (eg)  de l'excentricité relative, nous avons suivi le même processus . Pour le  rayon représentatif par contre, la division en classes (Gg) fut basée sur la  croissance moyenne du rayon à l'age de 60 ans.  Nous avons également effectué un ajustement  pour la forme et pour l'excentricité relative selon deux directions, à savoir  un premier selon la relation paramètre/temps et un second selon la relation  paramètre/moyenne de classe. Les résultats des calculs effectués pour le  paramètre Vt  sont reproduits dans le tableau 2 et sont représentés dans la figure 6. Il en  découle que la forme de la surface terrière semble être une fonction  quadratique du temps. L'excentricité relative par contre semble rester  constante, ce qui fail que et devient égal à eg (voir figure 8). Pour pouvoir  caractériser l'évolution du rayon représentatif en fonction du temps, nous  avons, pour des raisons pratiques, utilisé les formules de croissance de  Backmall. Les résultats obtenus pour les trois classes dc croissance retenues  sont reproduits dans le tableau 3 et représentés dans la figure 9.  A partir des formules de croissance ainsi  développées (voir paragraphe 31) nous avons calculé la valeur du rayon  descriptif pour les diverses classes d'âges pour un certain nombre de  combinaisons de paramètres. Les résultats sont reproduit dans les tableaux 6  jusqu'à 10. La première combinaison de paramètres considérée, représente une  situation moyenne pour la surface terrière des pins de Corse étudiés. Dans  les figures 12 et 13 nous avons représenté deux de ces combinaisons.    Comme application de la formule nous  avons recherché ensuite, la grandeur de l'erreur de pourcentage Er(u:t) sur une mesure de  rayon. Nous pouvons conclure de la figure 14 (combinaison de paramètre  défavorable) que pour un échantillonnage aléatoire les erreurs systématiques  sur le rayon (par rapport au rayon représentatif) présentent une distribution  asymétrique, avec une erreur maximale positive pouvant atteindre 18 à 20 % et  une erreure maximale négative pouvant atteindre 8 à 10 %. Les surfaces  calculées à partir de ces rayons seront par conséquent affectées d'une erreur  pouvant atteindre de + 40 à - 20 %' Etant donné que dans la figure 14, la  distribution de l'erreur de pourcentage pour les diverses classes d âges  considérées, se trouvent complètement comprises dans le domaine limité par  les âges de 15 et 60 ans, nous pouvons conclure que l'âge d'un arbre a une  influence assez peu considérable sur la grandeur des erreurs mentionnées  ci-dessus.


2015 ◽  
Vol 23 (1) ◽  
pp. 1-20 ◽  
Author(s):  
Cyndie Sautereau

Nous voudrions, à partir de la prise en compte de la vulnérabilité humaine et de la réponse à y apporter, questionner la conception ricœurienne de l’homme capable.Au sein des théories morales contemporaines dominantes, la vulnérabilité fait figure d’oubliée. C’est en effet plutôt à partir d’une conception de l’individu considéré comme autonome qu’elles se sont élaborées. Pourtant, qui n’a pas expérimenté au cours de sa vie des périodes de vulnérabilité ? L’enfance peut, à cet égard, être tenue pour paradigmatique. C’est cette expérience humaine universelle de fragilité que les éthiques du care visent à penser et dont elles cherchent à rendre visible la valeur morale. Elles partent du constat qu’en tant qu’êtres incarnés, nous avons besoin des autres pour satisfaire nos besoins fondamentaux. Humains, nous sommes des êtres de relation : nous dépendons des autres. Ce qui nous porte, ce qui permet à la vie de se maintenir, c’est le souci (care) dont d’autres font preuve à notre endroit, c’est-à-dire l’attention à nos besoins et l’activité pratique consistant à y répondre, autrement dit, une « capacité de care ».Or, si Ricœur, dans son anthropologie philosophique, fait certes la part belle à la vulnérabilité, s’il reconnaît que l’homme capable est tout autant homme fragile, quelle réponse, cependant, apporte-t-il à la vulnérabilité ? Certes, il nous montre que les capacités humaines (à dire, à faire, à se raconter, à être responsable) peuvent faire place à leur envers : la capacité à dire, par exemple, se muer en impuissance à maîtriser le verbe. Il reconnaît donc tout à fait que l’actualisation de nos pouvoirs n’est pas garantie. Mais, voudrions-nous demander : qu’est-ce qui vient alors soutenir ces pouvoirs ? Qu’est-ce qui leur permet de se déployer ? Qu’est-ce qui leur permet de se restaurer ? Prenant appui sur les éthiques du care, nous nous proposons de développer l’hypothèse selon laquelle l’actualisation des pouvoirs du soi dépendrait, fondamentalement, de relations de care. Les différentes capacités humaines que Ricœur décline et déploie ne sont-elles pas, au fond, soutenues par la capacité de care dont dépend, du début à la fin de sa vie, le soi ? 


2020 ◽  
Vol 59 (1) ◽  
pp. 10-17
Author(s):  
Patrick Bantman

L’article présente l’introduction d’un dossier qui résume les questions qu’ont soulevé à un groupe de travail pluridisciplinaire, le travail avec la famille lors de la première hospitalisation pour un épisode psychotique... En effet nous avons élaboré depuis quatre ans, sous l’égide de la Fédération Française de Psychiatrie à la suite de la lettre d’un parent, un travail de commission en partenariat avec l’UNAFAM. Ce groupe de travail pluridisciplinaire a rassemblé pédopsychiatres, psychiatres d’adultes, psychologues, de formations diverses et travaillant dans des contextes soignants différents, infirmiers, médecin généraliste, et un membre régulier de l’UNAFAM. Nous sommes heureux de vous présenter les premiers résultats de ce travail initié par le Dr Roche-Rabreau dont l’article figure dans ce dossier. Nous souhaiterions que ce travail puisse permettre l’élaboration de recommandations de bonnes pratiques, comme celles élaborées dans différents aspects de la pratique psychiatrique. En annexe, nous avons mis un résumé des recommandations travaillées en commission, et présentées lors de diverses manifestions psychiatriques ainsi qu’à la Fédération Française de Psychiatrie.


1972 ◽  
Vol 27 (03) ◽  
pp. 559-572 ◽  
Author(s):  
L Pouit ◽  
G Marcille ◽  
M Suscillon ◽  
D Hollard

RésuméNous avons étudié en microscopie électronique par la technique de coloration négative : la molécule de fibrinogène, les étapes intermédiaires de la fibrinoformation et la fibre de fibrine. Nous avons constaté que la molécule de fibrinogène se présentait sous forme d’éléments globulaires, à pH 8,3 et pour une force ionique de 0,2, le diamètre moyen mesure 240 Â. L’observation des molécules de taille variable (entre 180 Å et 420 Å) et de filaments très minces nous a conduit à émettre l’hypothèse d’une molécule capable de se dérouler sous certaines conditions physiques. L’ensemble des clichés observés suggère qu’au cours de l’organisation périodique de la fibre, le matériel protéique change de structure. Ce phénomène se manifeste par une diminution des éléments globulaires qui constituent les bandes transversales (de 280 Å à 30 Å) et le développement à partir de ces éléments d’un réseau de filaments longitudinaux, très denses, porteurs de fins granules dont l’alignement forment des sous striations transversales. Il se produit aussi une diminution de la période qui passe de 300 Å à 230 Å.


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