scholarly journals Cantu in paghjella : Patrimoine Culturel Immatériel et nouvelles technologies dans le projet I-Treasures

Author(s):  
Catherine Herrgott

Le Cantu in paghjella est une pratique traditionnelle corse de chants polyphoniques, qui a été reconnue par l’UNESCO comme Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) et inscrit en 2009 sur la Liste de Sauvegarde d’urgence. Le Cantu in paghjella, combinant trois registres vocaux masculins, représente un pilier de la culture corse et se chante a cappella dans diverses occasions festives, sociales et religieuses. Le principal objectif du projet I-Treasures est de développer une plate-forme ouverte et extensible pour fournir un accès aux ressources du PCI, permettre l’échange de connaissances entre chercheurs et contribuer à la transmission des savoir-faire rares des trésors humains vivants, par l’apprentissage de chants traditionnels, comme le Cantu in paghjella. Nous présentons dans cet article, le travail effectué avec les chanteurs sur la capture et la transmission de ce type de chant à plusieurs voix. Nous aborderons les technologies permettant de sauvegarder et de transmettre le chant polyphonique corse et comprenant une étude préalable à la mission de collectage afin de recueillir des témoignages pertinents des chanteurs traditionnels sur les différents aspects de leurs pratiques et techniques vocales. Il y sera fait une présentation sur l’utilisation de notre nouveau système de capture de données à l’aide d’un casque multi-capteurs qui permet l’enregistrement simultané de voix multiples et la synchronisation de données acoustiques et articulatoires. Nous verrons comment ce travail peut contribuer aux initiatives locales visant l’amélioration de l’accès aux données sonores, mais aussi aux mesures de sauvegarde d’urgence de l’UNESCO.

Author(s):  
Patricia Heiniger-Castéret ◽  
Mathilde Lamothe

Avec le projet d’Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel (IREPI) débuté en 2003-2004, le Québec figure parmi les pionniers à mener un inventaire du patrimoine culturel immatériel sur son territoire. Sélectionnant des personnes-ressources ou « porteurs de patrimoine », la Chaire de recherche du Canada du patrimoine ethnologique de l’Université Laval a développé une méthodologie alliant des techniques d’entretien et des techniques audiovisuelles pour mener des enquêtes de terrain. Ces données collectées sont valorisées par le biais des nouvelles technologies en créant un inventaire multimédia sur internet, et non par la méthode « classique » d’un simple inventaire papier ou par fiche. En 2006, la France se lance dans cette entreprise en s’inspirant de la méthodologie utilisée au Québec. L’une des opérations-pilotes, menée en Aquitaine, se tourne également vers les outils audiovisuels pour mettre en image l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, en suivant une méthode de recherche alliant démarche empirique, fiches d’inventaire (description textuelle et réalisation de court-métrages) et valorisation sous forme d’exposition physique et virtuelle. Si les méthodes d’investigation pensées sur le mode ethnologique semblent similaires, ces inventaires émergent dans un contexte historique, social et politique particulier qui les façonne et les modèle en fonction de la rhétorique patrimoniale ou du cadre institutionnel et juridique en vigueur de chaque côté de l’Atlantique. Les problèmes de temporalités du travail d’enquête, de conservation et d’exploitation des données collectées, de « regard patrimonial » et de sa construction sont également inhérents à ces projets de recherche appliquée.


2018 ◽  
Vol 45 ◽  
Author(s):  
Andrea Catellani ◽  
Axel Gryspeerdt

L'objectif du numéro est de s'interroger sur les rapports existant entre les collections d'entreprises et d'organisations au sens large (en excluant les organisations spécifiquement dédiées à l'activité muséale, les musées publics donc) et la communication interne et externe de ces mêmes organisations. Notamment, comment les organisations gèrent-elles leurs collections et leurs musées ? Quelles politiques de communication mènent-elles en la matière ? Comment évitent-elles la dispersion de collections existantes ? Ces dernières ont-elles un avenir ? Quel rôle les nouvelles technologies jouent-elles à cet égard ? Que font les entreprises et les organisations en matière de patrimoine culturel et historique et comment valorisent-elles celui-ci ?


Hawwa ◽  
2017 ◽  
Vol 15 (1-2) ◽  
pp. 129-151
Author(s):  
Lisa Bossenbroek

RésuméL’État marocain décida en 2006 de privatiser les terres des coopératives de la réforme agraire créée au début des années 1970. Cette dynamique foncière s’inscrit dans des processus plus larges de changements agraires, qui se manifeste entre autre par la vente des terres, l’introduction de nouvelles cultures à forte valeur ajoutée, l’utilisation de nouvelles technologies (forage et goutte-à-goutte) et des transformations dans les relations de travail. Ces changements auront une influence sur le développement de l’agriculture familiale et les relations de genres. À la base d’un travail ethnographique et historique portant sur une coopérative dans la plaine du Saïss, nous suggérons d’ouvrir la « boite noire » de l’agriculture familiale pour illustrer les dynamiques de genre qui marquent aujourd’hui l’impact des changements agraires. À travers ce regard nous illustrons dans un premier temps comment, pendant la période de la coopérative la terre, l’exploitation et la famille paysanne étaient intimement liées. Les activités et l’organisation autour de la terre forment les identités des hommes et des femmes paysans. Aujourd’hui, nous illustrons au travers de différentes trajectoires de familles paysannes comment ce modèle est en mutation. Les dynamiques agraires offrent de nouvelles opportunités à certains jeunes hommes et agriculteurs « modernes ». Cependant, différentes femmes paysannes ne trouvent plus de fierté dans le travail agricole et essaient de développer de nouvelles identités féminines rurales, ce qui n’est pas facile. Ainsi, nous verrons que le devenir de l’agriculture paysanne dépendra fortement de cette nouvelle génération de jeunes agriculteurs et agricultrices et de leurs aspirations à moderniser leur devenir.


2011 ◽  
pp. 141-157
Author(s):  
Maxime Coulombe

L’art post-humain est l’histoire d’une rencontre : il tente de faire dialoguer, sous le régime de l’art, une certaine conception de l’homme et du corps avec les nouvelles technologies. L’imaginaire post-humain n’est aussi fascinant, aussi séduisant, que parce qu’il se propose de résoudre l’incomplétude coextensive à la condition humaine. En cela, nous aborderons ici la post-humanité comme une nouvelle foi souhaitant refonder un nouveau mode d’être au monde où le sujet pourrait se passer de toute altérité. À travers l’analyse de la production artistique de Stelarc, nous verrons que la post-humanité n’est pas simple science-fiction ; si elle est fiction, c’est qu’elle est de même une réponse, se voulant scientifique, à un désir de transcendance. En cela, l’art post-humain se fait à la fois symptôme – et par là voie d’analyse – de ces enjeux de sens et lieu d’exploration des promesses post-humaines.


2009 ◽  
Vol 7 ◽  
pp. 45-57
Author(s):  
Françoise Lempereur

Résumé La prise en compte du patrimoine culturel immatériel occupe une position centrale dans les nouveaux défis auxquels sont confrontées aujourd’hui les diverses communautés culturelles. Françoise Lempereur resitue brièvement la mondialisation et la diversité culturelle et montre que, face à ces deux orientations de base, les réactions des communautés peuvent être radicalement opposées : acceptation ou refus des métissages et, dans le cas de refus, approche essentialiste ou évolutionniste. Cette dernière sacrifie le patrimoine au profit de modes, sous-tendues par de nouvelles technologies ; la première privilégie le recours au passé idéalisé, dans ce que l’auteur nomme une politique de « folklorisation ». Fort heureusement, certaines communautés réussissent un métissage positif et rajeunissent leur patrimoine grâce à de nouvelles formes de communication. C’est le cas de la municipalité de Clare en Nouvelle-Écosse, porte-drapeau d’une identité acadienne en plein essor.


2017 ◽  
Vol 25 (2) ◽  
pp. 25-40
Author(s):  
Alexandre L’Archevêque ◽  
Élise Bourgeois-Guérin

La modification du rapport à la spatialité et à la temporalité qui accompagne l’avènement des nouvelles technologies de télécommunication fait en sorte que, désormais, le corps occupe de plus en plus d’espace, tandis que l’existence d’une âme immatérielle est mise en doute. S’ensuit la nécessité de vivre au présent, à la fois source de plaisir et d’angoisse. En partant de l’origine du dualisme corps-esprit dans la philosophie occidentale et en passant par le paradigme monothéiste judéo-chrétien pour arriver au paradigme évolutionniste, nous verrons comment le bouleversement de notre compréhension du rapport entre corps et esprit peut avoir des incidences sur la clinique. Nous insisterons plus particulièrement sur le vacillement de la notion d’espoir. Sur cette base, et en évitant la terminologie habituelle (névrotique, état-limite, pervers, etc.), nous décrirons diverses dispositions envers la psychothérapie qui amènent à reconsidérer le rôle du clinicien. En effet, ce dernier, plutôt que de chercher à favoriser la levée du refoulement, pourrait parfois au contraire permettre celui-ci. Nous terminerons cette réflexion en discutant du coût psychique associé à l’« incarnation au présent », à l’absence d’un ailleurs métaphysique où se projeter, s’imaginer. En ce début du xxie siècle, comment poursuivre la quête de sens dans un monde vécu comme essentiellement matière ?


2020 ◽  
Vol 59 (3) ◽  
pp. 289-310
Author(s):  
Yves Gilonne

Nous proposons d’étudier comment l'acte de nomination de la cybernétique place la pensée au sein d'une analogie fondamentale ( kybernètes) entre « piloter » (un navire) et « gouverner », entraînant la réduction du champ conceptuel de « commandement » à celui de « contrôle » qui influe de façon déterminante sur nos conceptions de ce que « penser » veut dire. Nous replacerons cette analogie nautique au sein de son riche héritage philosophique, attesté au moins depuis Platon, afin d’évaluer comment le traitement cybernétique du concept-source de pilote se caractérise paradoxalement par l'effacement de son dispositif technique (capitaine, gouvernail, navire), entraînant la virtualisation de son appareil symbolique (pensée, langage, corps) et donc la réduction du concept-cible ( gouverner) à la notion de « contrôle ». La cybernétique opère ainsi un transfert de matérialité entre source et cible qui fait de gouverner un simple appareil technique dans l'oubli de la valeur différentielle de toute analogie qui tient précisément en la non-coïncidence de ses termes. Par « télé-commande » nous désignons le contrôle du programme de la raison réduite à une intelligence devenue artificielle et l'intégrisme de son circuit d'opération qui se renvoie un monde à son image. Nous verrons comment ce mode de pensée se caractérise par la réduction de l’écart entre input/output, source et cible, symbolisée notamment par les nouvelles technologies de contrôle à distance ( télé-commande). La notion de « contrôle » s'avère alors insuffisante pour modéliser le « gouvernement » de soi, des autres et du monde, invitant à une redéfinition de la notion de « commandement » en sa portée éthique.


Ethnologies ◽  
2018 ◽  
Vol 39 (1) ◽  
pp. 175-187
Author(s):  
Jung Sook Bae

Au cours de son histoire, après une période de destruction systématique, la Corée du Sud a su procéder à une réappropriation patrimoniale et culturelle progressive et adaptée à son contexte socioculturel et économique. Les planifications à long terme successives du développement ont permis aux Coréens d’inventer des concepts originaux et de mettre de nouvelles technologies au service de la conservation, de la protection et de la valorisation du patrimoine culturel. La combinaison de la culture traditionnelle et des nouvelles technologies est bénéfique au niveau artistique, avec des résultats parfois très étonnants pour ceux qui ne sont pas familiers avec cet environnement socioculturel. La tendance à la globalisation et à l’internationalisation est présente, mais un certain conservatisme nationaliste reste un frein récurrent. Cette étude présente une vue globale du processus politique de réappropriation du patrimoine culturel, depuis l’indépendance de la Corée jusqu’à nos jours. La Corée du Sud a su instaurer un cadre institutionnel à différents niveaux d’organisation pour protéger, voire développer, ses acquis patrimoniaux. Elle propose les aspects les plus originaux et les plus efficients de son programme culturel (dont la notion de « bien culturel immatériel ») à la communauté internationale. Un exemple significatif illustre l’évolution historique du bien culturel immatériel le plus précieux des Corées : le système d’écriture hangeul.


2019 ◽  
pp. 117-121
Author(s):  
Didier Roult

L'hydroélectricité reste la plus importante des énergies renouvelables. Ses apports au système énergétique sont indéniables. Offrant à la fois la possibilité de stockage à différentes échelles de temps (de l'heure à l'année), une grande flexibilité et permettant de répondre aux besoins de services systèmes, l'hydroélectricité joue un rôle essentiel dans la transition énergétique. L'hydroélectricité participe largement au développement économique des territoires. L'usage multiple de l'eau (eau potable, irrigation, soutien d'étiage, navigation) est devenu la règle. Au-delà de la production énergétique, elle est au centre des enjeux liés à la gestion des ressources en eau et au développement des territoires. Mais, dans un contexte énergétique en pleine mutation, l'hydroélectricité doit s'adapter. La question environnementale reste une priorité, avec notamment de nombreuses solutions à apporter sur la continuité piscicole, reposant sur des actions de recherche et d'innovation importantes. De nouvelles technologies sont testées, telles que le couplage énergie photovoltaïque/ STEP, l'installation d'hydroliennes fluviales, et un nouveau regard est porté sur l'énergie des marées. Ce document présente une synthèse de la conférence internationale HydroES 2019 ≪ Quel avenir voulons-nous pour l'hydroélectricité en France et en Europe ? », organisée par la SHF et accueillie par INP ENSE3 à Grenoble, les 29 et 30 janvier 2019.


2018 ◽  
Vol 52 (1) ◽  
pp. 9-20
Author(s):  
C. Goubron ◽  
M. Le Gall ◽  
C. Philip-Alliez ◽  
V. Monnet-Corti

Parodontologie et orthodontie sont deux disciplines odontologiques intimement liées, l’une et l’autre agissant sur le parodonte de nos patients. Si dans la majeure partie des cas l’orthodontie n’a pas d’effet néfaste sur le parodonte, en cas de parodonte dont le phénotype est fragile (faible hauteur ou absence de tissu kératinisé, tables osseuses fines, fenestrations ou déhiscences osseuses), le traitement orthodontique peut, selon les mouvements effectués, entraîner ou aggraver des récessions parodontales inesthétiques et douloureuses pour le patient et compromettre les résultats. Au travers d’un cas clinique, nous verrons comment prévenir et traiter ces cas afin de rendre possible le traitement orthodontique et maintenir ses résultats dans le temps.


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