scholarly journals Au-delà de la séparation : perceptions de mères incarcérées sur leurs relations avec leurs enfants depuis la détention1

Criminologie ◽  
2019 ◽  
Vol 52 (1) ◽  
pp. 301-323
Author(s):  
Amélie Couvrette2 ◽  
Chantal Plourde

Cette recherche qualitative exploratoire s’intéresse aux perceptions de mères détenues quant aux effets de leur incarcération sur leurs relations avec leurs enfants. L’étude documente également les conséquences qu’elles perçoivent à la suite de cette incarcération ainsi que les réactions de leurs enfants. Quinze mères incarcérées dans un établissement de détention ont été rencontrées. L’analyse montre qu’un ensemble de conditions, l’instabilité et la violence conjugale, la consommation de substances psychoactives et les restrictions quant à la garde des enfants étaient présentes avant l’incarcération et que celles-ci affectaient la relation entre la mère et ses enfants. Mais pour les mères rencontrées, l’incarcération s’impose comme un élément supplémentaire complexifiant une relation déjà tendue entre la mère et ses enfants. Les réactions des enfants à la nouvelle détention et les conséquences de celle-ci dans leur relation avec leur mère ont été largement décrites. Alors qu’elles blâment leurs propres mères pour leurs choix déviants et qu’elles reconnaissent avoir placé leurs enfants à risque, elles se placent comme élément de solution aux problèmes de délinquance et de consommation que leurs enfants pourraient développer. Pour elles, elles arriveront à briser ce cycle.

2017 ◽  
Vol 28 (1) ◽  
pp. 250-275
Author(s):  
Simon Lapierre ◽  
Isabelle Côté ◽  
Dominique Damant ◽  
Marie Drolet ◽  
Chantal Lavergne ◽  
...  

Cet article présente les résultats issus de la première phase d’une recherche qualitative et participative qui vise à mieux comprendre l’expérience et le point de vue d’enfants et d’adolescents québécois et franco-ontariens vivant dans un contexte de violence conjugale. L’objectif de cette première phase de l’étude n'était pas de documenter l’expérience et le point de vue des participants sur la violence à laquelle ils ont été exposés, mais plutôt d’amorcer un dialogue concernant la nature et les modalités de l’étude en impliquant les jeunes dès les premières étapes du processus, permettant ainsi à l’équipe de recherche de mettre en place les conditions nécessaires à la réalisation d’une recherche « avec » et « pour » les enfants et les adolescents. Les résultats présentés dans cet article s’appuient donc sur les données recueillies lors de trois groupes de discussion, réalisés auprès de 20 participants âgés entre 6 et 15 ans. Ils démontrent, à partir de données recueillies directement auprès des jeunes participants, les principales raisons justifiant l’importance de développer des recherches qui donnent la parole aux enfants et aux adolescents qui vivent dans un contexte de violence conjugale.


2014 ◽  
Vol 60 (1) ◽  
pp. 72-89 ◽  
Author(s):  
Chantal Bourassa ◽  
Michel Labarre ◽  
Pierre Turcotte ◽  
Geneviève Lessard ◽  
Nicole Letourneau

Cet article présente les résultats d’une recherche qualitative visant à comprendre comment les intervenants intègrent le concept de paternité dans les groupes de thérapie pour les hommes aux comportements violents. Des groupes de discussion et des entrevues semi-dirigées ont été effectués auprès d’intervenants dans trois organismes au Nouveau-Brunswick et au Québec. Selon l’analyse des données recueillies, la prise en compte de la paternité des hommes représente un défi pour ces intervenants. Les difficultés qu’éprouvent de nombreux hommes (non-reconnaissance de leur violence, expériences de violence lors de l’enfance, frustrations en lien avec les systèmes et problèmes de toxicomanie ou de santé mentale), le manque de temps, d’outils et de formation pour les intervenants, les questions de sécurité, et les normes culturelles et représentations sociales de la violence conjugale, compliquent l’exploration de la paternité dans le cadre des groupes d’intervention.


2005 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 188-216 ◽  
Author(s):  
Geneviève Martin ◽  
Francine Lavoie

Cet article s'inscrit dans une perspective de prévention secondaire en matière de violence conjugale. Il présente une partie des résultats d'une recherche qualitative menée auprès de vingt sujets, médecins et infirmières, en milieu hospitalier et en pratique privée. Dix comportements d'aide sont regroupés autour de deux axes : l'action directe auprès des femmes violentées et l'action avec les ressources. La discussion porte sur la relation entre intervenants, intervenantes et femmes violentées, sur l'éthique reliée à la suggestion de départ du foyer et enfin, sur la contribution de ces intervenants et intervenantes à l'ensemble du système d'aide en faveur des femmes violentées.


2015 ◽  
Vol 61 (1) ◽  
pp. 77-92
Author(s):  
Valérie Roy ◽  
Michel Labarre ◽  
Marie-Ève Drouin

Au Québec et ailleurs, les groupes pour les conjoints ayant des comportements violents constituent une des réponses sociales au problème de la violence conjugale. Or, les taux d’abandon dans ces groupes demeurent préoccupants en raison notamment des risques de récidive qui y sont associés. Les études suggèrent qu’un faible sentiment d’engagement compte parmi les facteurs associés aux abandons, alors que l’engagement dans les groupes serait considéré comme un élément favorisant le succès des programmes d’intervention. Cet article présente les résultats d’une recherche qualitative sur les stratégies qui peuvent favoriser l’engagement des hommes dans les programmes de groupe. Les résultats mettent en lumière l’importance du choix de s’engager dans le groupe, de même que le rôle des intervenants, des autres membres du groupe et de l’environnement dans ce processus. Une analyse critique des stratégies contribuant à maintenir et à renouveler le choix des hommes de s’engager dans leur démarche de groupe est proposée.


Criminologie ◽  
2009 ◽  
Vol 42 (2) ◽  
pp. 9-29 ◽  
Author(s):  
Natacha Brunelle ◽  
Chantal Plourde ◽  
Michel Landry ◽  
Annie Gendron

Résumé Dans le présent article sont exposés les résultats d’une étude sur la consommation de substances psychoactives au Nunavik. Le volet qualitatif de cette étude comporte 108 entretiens semi-dirigés auprès de jeunes, de parents, de leaders et d’Aînés de quatre villages. L’analyse de contenu thématique des résultats a mis en lumière différentes raisons et différents effets de la consommation au Nunavik du point de vue des participants. Parmi les raisons évoquées par les interviewés, on retrouve le plaisir, l’ennui et le manque d’activités, la « colonisation », l’adaptation (coping) à divers problèmes (pauvreté, abus, suicide) et la transmission intergénérationnelle. Sur la question des conséquences de la consommation, les effets sur la famille, dont la violence conjugale et la négligence envers les enfants, mais aussi les comportements déviants, incluant la conduite avec capacités affaiblies, les voies de fait et les délits lucratifs ont été évoqués. Ces résultats sont discutés à la lumière des connaissances actuelles sur les causes et conséquences de la consommation chez les Inuits et les non-Inuits.


2016 ◽  
Vol 33 (1) ◽  
pp. 5-25 ◽  
Author(s):  
Louis-François Dallaire ◽  
Normand Brodeur

La concomitance de violence conjugale et de troubles mentaux chez les conjoints violents est un sujet controversé, tant au plan conceptuel qu’au plan clinique. De nombreuses études ont objectivé la présence de troubles mentaux dans la population des conjoints violents, sans toutefois s’intéresser aux points de vue des professionnels qui accompagnent ces hommes dans un processus de changement. Cet article présente les résultats d’une recherche qualitative qui visait à explorer les points de vue de professionnels spécialisés dans l’intervention auprès de conjoints violents quant à la concomitance de violence conjugale et de troubles mentaux chez leur clientèle. Onze professionnels ont été rencontrés au cours d’une entrevue de recherche semi-dirigée. Les participants estiment que les conjoints violents souffrant de troubles mentaux (CVTM) se distinguent de l’ensemble des conjoints violents par un degré élevé de désorganisation, et conçoivent les troubles mentaux comme un facteur augmentant le risque d’exercer de la violence conjugale. Leurs points de vue sont observables à travers leurs énoncés verbaux et les conduites professionnelles qu’ils adoptent auprès des CVTM, soit l’évitement, la distanciation et l’intégration. Le discours des participants reflète les paradoxes associés à la catégorisation des CVTM et à l’intervention auprès de cette clientèle.


2020 ◽  
Vol 39 (1) ◽  
pp. 49-63
Author(s):  
Geneviève Lessard ◽  
Chantal Lavergne ◽  
Sylvie Lévesque ◽  
Annie Dumont ◽  
Pamela Alvarez-Lizotte ◽  
...  

Cette recherche qualitative explore les points de vue de mères, de pères et d’adolescents (n = 43) quant aux services reçus pour les problèmes cooccurrents de violence conjugale, de santé mentale et de consommation chez les parents. Les données ont été recueillies par des entrevues semi-dirigées, soutenues d’un outil de cartographie des services utilisés. L’analyse de contenu thématique montre que les participants déploient plusieurs stratégies pour faire face aux problèmes cooccurrents vécus et utilisent diverses ressources d’aide formelle et informelle. Plusieurs recommandations sont proposées pour améliorer l’offre d’aide aux familles en situation de cooccurrence, dont la concertation entre les différentes ressources concernées.


2003 ◽  
Vol 13 (2) ◽  
pp. 65-78 ◽  
Author(s):  
Yao Assogba ◽  
Lucie Fréchette ◽  
Danielle Desmarais

Résumé La migration des jeunes dans les sociétés de la sur-modernité (Voyé, 1998) est devenue un phénomène omniprésent qui touche le Québec et ses régions comme d’autres sociétés occidentales. Même si la migration des jeunes est souvent évoquée, elle a été peu étudiée du point de vue des individus qui migrent (Gauthier et Bujold 1995 ; Galland et Lambert, 1993 ; Côté 1997), ce qui fait qu’elle semble, dans le discours commun, plus souvent un problème qu’une des avenues empruntées par les jeunes pour répondre à leurs aspirations (Assogba et Fréchette, 1997) ou pour favoriser le processus d’entrée dans la vie adulte (Gauthier, 1997). En fait, pour les jeunes, tout se passe comme si se déplacer d’un lieu à l’autre signifiait trouver des réponses à leur quête de sens, d’insertion sociale et professionnelle et de repères culturels. Le Groupe interdisciplinaire et interuniversitaire de recherche sur les migrations des jeunes1  est engagé depuis plus de quatre ans dans un vaste programme de recherche sur les dimensions sociales et culturelles de la migration des jeunes au Québec Une recherche qualitative a permis d’identifier les paramètres du processus migratoire des jeunes mettant en évidence la complexité du phénomène. Le présent article utilise les données relatives à l’intégration des jeunes migrants dans les centres urbains du Québec sous l’angle du réseau social des jeunes migrants.


2008 ◽  
Vol 34 (1) ◽  
pp. 203-222 ◽  
Author(s):  
Channy Gingras ◽  
Joséphine Mukamurera

Résumé Cet article présente les résultats d’une recherche ayant pour but de comprendre comment la précarité vient affecter l’insertion professionnelle en enseignement au secondaire au Québec, en privilégiant les perspectives des enseignants débutants. Cette recherche qualitative a été réalisée au moyen d’entrevues semi-structurées menées auprès de sept enseignantes et enseignants du secondaire qui vivent leur insertion professionnelle en contexte de précarité. L’analyse thématique des données montre clairement que la précarité vient alourdir et ralentir le processus d’insertion, et même, qu’elle a des effets sur le travail, le développement professionnel et la qualité de l’enseignement.


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