Éducation et francophonie
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(FIVE YEARS 1)

Published By Consortium Erudit

1916-8659, 0849-1089

2021 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 175-199
Author(s):  
Andy Hargreaves

Les enseignants ne travaillent ni pour l’argent, ni pour les vacances. Malgré toutes les contraintes du métier, en définitive, les enseignants oeuvrent pour les enfants. Ce sont les enfants et la vie de la classe qui constituent la récompense primordiale des enseignants; c’est souvent même la seule. Ce fait est soutenu par cette recherche. En effet, l’auteur étudie la relation pédagogique, telle que perçue par les enseignants, et ce que les enseignants du primaire et du secondaire en retirent. Ce sont les émotions associées et produites par l’enseignement, ainsi que leurs effets sur l’enseignement, qui sont au centre de l’étude. Celle-ci s’appuie sur trois enquête réalisées par entrevues auprès d’enseignants ontariens du primaire et du secondaire. L’analyse révèle que les enseignants valorisent beaucoup la relation affective avec leurs élèves et l’attachement ressenti de part et d’autre; ils estiment qu’une compréhension emphatique des élèves est un ingrédient essentiel d’un bon enseignement et que les émotions doivent être reconnues et intégrées. De plus, la dimension affective influence l’enseignement dispensé, sa planification et sa structuration. Enfin, l’étude met en lumière des différences significatives dans la place faite aux émotions entre le primaire et le secondaire.


2021 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 1-12
Author(s):  
Maurice Tardif ◽  
Claude Lessard ◽  
Joséphine Mukamurera

2021 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 200-227
Author(s):  
Claude Lessard ◽  
Maurice Tardif

Après avoir rappelé les trois acceptions de la notion de crise (rupture d’équilibre; résistance à la modernité; exacerbation des contradictions sociales; Charlot, 1987), les auteurs analysent quatre forces de changement à l’oeuvre : l’orientation actuelle des politiques éducatives; la transformation du rôle de l’État; l’évolution vers une logique de marché; les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ils en dégagent trois scénarios possibles, ainsi nommés : 1) la restauration nostalgique du modèle canonique et des inégalités; 2) la prise de contrôle des entrepreneurs technophiles; et 3) la marche prudente mais ouverte des organisations apprenantes et professionnelles. Ils concluent à la difficulté de dégager l’ensemble des conséquences de ces lignes d’évolution pour le travail enseignant, les changements en cours étant pluridimensionnels dans leurs implications.


2021 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 141-174
Author(s):  
David N. Boote ◽  
Marvin F. Wideen ◽  
Jolie Mayer-Smith ◽  
Jessamyn O. Yazon

Au Canada, la formation des enseignants traverse une période riche en réformes. Toutefois, la plupart de ces efforts piétinent complètement ou n’ont qu’un faible impact. Nous soutenons ici que cette situation découle d’une absence de perspectives historiques. Nous analysons l’histoire de la formation des enseignants au Canada anglais, en montrant comment les diverses institutions de formation des enseignants qui se sont succédé se sont systématiquement approprié le pouvoir social d’autorités traditionnelles. Cette analyse sociale de la tradition oriente notre attention sur les interrelations entre les institutions, les rôles sociaux, le pouvoir et les connaissances. En explorant ces interrelations, nous montrons comment les formateurs d’enseignants, sur le plan individuel et collectif, et les forces historiques sociales plus élargies entrent en complicité pour maintenir le statu quo. Nous concluons en avançant que les formateurs d’enseignants ne peuvent devenir des agents de changement social plus efficaces qu’en réexaminant la manière dont ils se situent au plan socio-historique et en articulant de manière discursive la nouvelle autorité basée sur l’habileté plutôt qu’en récapitulant de manière compulsive les structures traditionnelles de pouvoir.


2021 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 36-51
Author(s):  
Isabel Lelis

Ce texte a comme objectif de mettre en lumière l’identité sociale des enseignants, forgée dans des processus de socialisation familiale, scolaire et professionnelle. Il s’agit de présenter, à partir d’histoires de vie d’institutrices, les significations attribuées à la profession dans des contextes de sélection sociale et scolaire. En s’appuyant sur des contributions de la sociologie, cette recherche a exploré la constitution de l’habitus chez les enseignants et enseignantes, les stratégies développées au sein de trajectoires ayant comme but la conquête de titres scolaires, les entrées informelles dans la profession, ainsi que le poids de la formation initiale et de l’école, en tant que locus de travail, dans la façon dont les enseignants et enseignantes vivent leur travail. En tenant compte du fait que la représentation sociale de l’enseignement, au moment de l’émergence d’une école de masse, a été modifiée, mettant ainsi en évidence des processus de déqualification des enseignants et enseignantes, cette étude remet en question les images de passivité, de négligence et d’incompétence technique qui leur sont attribuées par le pouvoir public et l’université. Elle suggère aussi qu’il est possible de travailler la dimension de la personne de l’enseignant, celle de l’organisation scolaire et celle de la profession comme étant une dimension collective, et ce, par la voie de politiques publiques répondant davantage aux besoins concrets du corps enseignant.


2021 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 70-85
Author(s):  
Yves Dutercq

Ce texte analyse l’engagement des enseignants d’un établissement situé en milieu difficile dans leurs efforts de mise en cohérence de leurs missions d’enseignement et de socialisation des élèves. Pour bien mesurer les tenants des incompréhensions et des affrontements qui apparaissent entre élèves et enseignants, l’auteur s’interroge sur les modalités mêmes de l’apprentissage au sein des classes. Il montre que non seulement la situation d’enseignement est une coconstruction d’acteurs au statut différent, des adultes et des élèves, mais aussi que ce travail d’acteurs en interrelation dans la classe peut tout autant être analysé comme la recherche d’un accord entre des mondes au départ très étrangers les uns aux autres. Si les enseignants et les élèves ne visent pas toujours les mêmes objectifs, il est toutefois possible d’affirmer qu’ils tentent, de manière volontaire, d’établir entre eux des procédures de stabilisation de la situation. Bien plus, on peut considérer que les équilibres découverts ou non dans les situations d’enseignement contribuent à mettre ou à ne pas mettre de l’ordre au niveau de l’établissement, l’ordre dans l’établissement étant fortement dépendant de l’accord (et du partage) des normes et des procédures entre adultes et élèves. Construire favorablement la situation d’apprentissage, c’est d’abord s’accorder sur un partage de normes et la mise en place de procédures qui ne vont pas de soi. Il serait faux de l’ignorer comme de ne pas constater que ce travail n’est pas seulement un effort des enseignants mais un effort partagé entre élèves et enseignants, chacun avec ses ressources.


2021 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 13-35
Author(s):  
Agnès van Zanten
Keyword(s):  

L’objectif de ce texte est de dégager quels sont les différents éléments à l’oeuvre dans la socialisation professionnelle des enseignants in situ en France et le type de régulation dont ils relèvent. Il analyse les perspectives des professeurs du secondaire qui font une partie tout au moins de leur carrière dans des collèges périphériques réputés « difficiles ». L’hypothèse sous-jacente est que, dans ces établissements, l’écart très important entre la conception dominante du rôle et les conditions réelles d’exercice du métier renforce l’importance d’une socialisation secondaire susceptible d’engendrer de profondes révisions identitaires. L’établissement est donc conçu comme un cadre central dans l’émergence de normes professionnelles contextualisées en milieu urbain défavorisé. L’analyse montre l’importance d’une régulation autonome qui repose largement sur une interaction avec les élèves, médiatisée par la prise en compte du point de vue et des façons de faire des collègues insérés de longue date dans l’établissement, ainsi que d’une régulation contrainte impulsée par des enseignants plus jeunes et par les chefs d’établissement. Mais elle laisse aussi entrevoir qu’aucun de ces modes de régulation ne s’avère en mesure de réduire la situation de dépendance des établissements de la périphérie.


2021 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 125-140
Author(s):  
Diane Gérin-Lajoie

L’article qui suit se veut une réflexion sur les défis que doivent relever les enseignantes et les enseignants qui travaillent dans les écoles canadiennes de langue maternelle française, à l’extérieur du Québec. En faisant directement référence à la situation qui prévaut en Ontario, la question de l’enseignement en milieu francophone minoritaire sera traitée sous deux angles particuliers : celui du rôle de l’école comme agent de reproduction linguistique et culturelle et de la place qu’occupe le personnel enseignant dans ce processus; de même que sous celui de la différenciation à laquelle fait face le personnel enseignant dans son travail quotidien. En ce qui concerne cette différenciation, une attention particulière sera portée à la fragmentation des langues et des cultures, phénomène de plus en plus présent dans les écoles franco-ontariennes et sur la façon dont le personnel enseignant compose avec cette nouvelle réalité. La présente réflexion se fonde sur le discours de membres du personnel enseignant ayant participé à trois études effectuées au cours des dernières années en Ontario. Ces études ont porté en grande partie sur la façon dont ces derniers conçoivent leur travail, sur leurs besoins et sur les mesures d’appui qu’il serait souhaitable de leur fournir dans leur travail quotidien. Certaines de ces mesures seront d’ailleurs examinées dans la dernière section du présent article.


2021 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 86-124
Author(s):  
Thierry Karsenti ◽  
Lorraine Savoie-Zajc ◽  
François Larose

La présente étude porte sur les tendances, enjeux et défis liés à l’intégration des TIC dans la formation à la profession enseignante et dans la pratique enseignante. Elle a pour objectif de mieux comprendre le changement opéré chez les futurs enseignants confrontés aux TIC (à partir de l’innovation pédagogique que représente les cours « en ligne »), sur le plan de leur motivation face à l’intégration des TIC en pédagogie universitaire, de leurs attitudes face à ce nouveau mode d’apprentissage, de leurs pratiques pédagogiques en salle de classe. Les premières « expériences » de cours en ligne ont eu lieu à l’automne 1998. Les résultats présentés sont donc basés sur des données recueillies entre septembre 1998 et mai 2000 (quatre sessions). L’expérience de médiatisation de cours sur le Web réalisée à l’Université du Québec à Hull a permis de constater qu’un changement s’opère chez les futurs enseignants lorsqu’ils sont confrontés aux TIC dans leur formation pratique; un changement sur le plan de leur motivation à apprendre avec les TIC, un changement d’attitude face à l’intégration des TIC en pédagogie universitaire, mais aussi un certain changement – pour le quart des étudiants ayant participé à l’expérience – sur le plan de leurs pratiques pédagogiques en salle de classe. Leur expérience vécue en tant qu’apprenants – une intégration des TIC dans le cadre de leurs cours – est également susceptible de soutenir chez eux une attitude favorable à l’intégration des TIC, ou encore de créer des conditions favorables à la modification des structures représentationnelles du rôle ou de l’utilité des TIC, soit par rapport à leur apprentissage ou à leur pratique d’enseignement (stages ou pratique future). Celles-ci, possiblement parce qu’elles ont été expérimentées dans un contexte socioconstructiviste, sont alors vues comme des outils d’apprentissage pour lesquels l’apprenant accroît son autonomie, son sens critique parce que, lorsque confronté à des dilemmes, il doit trouver des sources d’information crédibles et pertinentes afin de répondre à son questionnement.


2021 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
pp. 52-69
Author(s):  
Vincent Lang

Après avoir rappelé les caractéristiques sociographiques des corps enseignants en France et les principales transformations de l’appareil éducatif et du contexte sociétal de l’exercice professionnel, on examine d’abord les évolutions des conditions de recrutement et les transformations des formations initiales du groupe professionnel en s’interrogeant sur ce qu’elles mettent en cause des statuts et professionnalités anciennes. Si d’autre part les enquêtes montrent, à un niveau général, une stabilité des pratiques professionnelles, les approches de type ethnographique révèlent la complexité des adaptations aux conditions locales d’exercice et la diversité des mobilisations professionnelles. S’il y a permanence de la mission d’enseignement, on observe un éclatement de l’unité postulée des corps enseignants, accompagnée d’un travail de réélaboration du sens du métier, travail dont la temporalité est en décalage par rapport aux transformations de la scolarisation et aux attentes de l’institution. Qui sont les enseignants en France aujourd’hui? Héritiers d’une longue tradition, sont-ils porteurs des cultures professionnelles et des valeurs qui les ont socialement constituées dans le passé? Le développement d’une scolarité longue, les mutations du public scolarisé, les transformations des rapports sociaux, des conditions de vie, de l’accès à l’information ou les incertitudes quant aux valeurs éducatives ont nécessairement des effets sur l’exercice professionnel et les manières d’être au métier. On se demandera ici essentiellement comment comprendre une apparente stabilité des pratiques et des identités professionnelles, vite assimilée à l’immobilisme d’un groupe protégé, alors que celui-ci a vu sa composition transformée, ses conditions d’exercice bouleversées, ses missions redéfinies.


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