Le plan de sécurité : un outil pour la prévention des récidives suicidaires

2020 ◽  
Vol 59 (3) ◽  
pp. 248-255
Author(s):  
Jean-Marc Guilé ◽  
Nicolas Benard ◽  
Olivier Bourdon ◽  
Yann Griboval ◽  
Hélène Lahaye ◽  
...  

Une intervention psychothérapeutique protocolisée a été mise au point par Stanley et associés pour aider à prévenir de futurs comportements suicidaires chez les personnes qui ont déjà fait une tentative de suicide. Le plan de sécurité (PS) fournit aux suicidants une planification écrite, personnalisée, étape par étape, des stratégies de protection et d’adaptation (coping) à mettre en œuvre en cas de crise suicidaire. Le PS comprend six éléments informatifs : (1) les signes avant-coureurs liés à une augmentation des impulsions suicidaires; (2) les stratégies d’adaptation internes que l’individu est capable de mettre en œuvre par lui-même; (3) les stratégies d’adaptation à mettre en œuvre avec le soutien d’amis et de parents; (4) les moyens qu’il/elle peut employer pour contacter les personnes significatives au sein de son réseau de soutien social; (5) les professionnels de la santé mentale et les services d’assistance téléphonique à éventuellement contacter en cas d’urgence suicidaire; et (6) les stratégies pour obtenir un environnement plus sûr au domicile. Les PS sont élaborés avec les suicidants au décours de la crise suicidaire. Les suicidants sont encouragés à partager le SP avec un proche de leur réseau de soutien. Ceci est obligatoire avec un suicidant mineur. Le parent ou le responsable légal doit être impliqué dans la préparation et le suivi du PS. Afin d’évaluer en permanence le risque suicidaire de l’individu, les PS sont revus tout au long du suivi thérapeutique. Le SP est une brève intervention, facile à mettre en œuvre à la suite d’une tentative de suicide. On dispose de résultats de recherche prometteurs concernant son efficacité dans la prévention des récidives de conduites auto-agressives.

2020 ◽  
pp. 070674372098026
Author(s):  
Roger Godbout ◽  
Julie Carrier ◽  
Célyne Bastien ◽  
Charles M. Morin

Les données recueillies lors de crises et tragédies passées prouvent que les problèmes de sommeil survenant durant ou peu de temps après un événement traumatique sont reliés à une probabilité accrue de développer des symptômes psychiatriques durables. Or la pandémie COVID-19 et ses conséquences à moyen et long-terme combinent plusieurs facteurs de risque pour le sommeil, tant pour les intervenants de la santé que la population générale. Notre relevé mensuel des publications scientifiques qui combinent COVID-19 et sommeil/insomnie entre janvier et juillet 2020 révèle un taux de croissance comparable pour les articles qui portent plus précisément sur la santé mentale mais aucune ne porte sur les résultats d’une intervention. Nous proposons qu’il faille agir rapidement sur les difficultés de sommeil en cette période de pandémie afin de protéger l’équilibre psychologique individuel à moyen et long terme, d’autant plus que les outils nécessaires à la prévention de l’insomnie, sa détection et son traitement sont à la portée de tous les professionnels de la santé mentale.


Author(s):  
Allison M. Krause ◽  
Bonita C. Long

RÉSUMÉCette étude examine la relation entre, d'une part, la cohésion familiale, le contrôle subjectif, et trois formes de soutien social (soutien émotionnel, apport d'information, aide concrète), et, d'autre part, les stratégies d'adaptation utilisées par les mères de personnes séparées ou divorcées. Les données ont été obtenues auprès de 84 mères âgées de 45 à 78 ans (moyenne: 61). Deux analyses de régression multiple ont été conduites en utilisant l'adaptation de type évitement (accent mis sur la ventilation des émotions, sur le désengagement mental et comportemental) et l'adaptation de type implication active (adaptation active, planification, réinterprétation positive et croissance) à titre de variables critères. Un recours plus fréquent à l'adaptation de type évitement s'est avéré être associé à une faible cohésion familiale, un bas niveau de contrôle subjectif, et à un haut niveau de soutien émotionnel. De plus, une utilisation plus importante de l'adaptation active était associé à un haut niveau de soutien émotionnel.


2006 ◽  
Vol 3 (2) ◽  
pp. 62-72 ◽  
Author(s):  
Georges Aird

On trouvera dans ce texte, des considérations d'ordre clinique, administratif et pédagogique. Le point de vue est subjectif : il et celui d'un clinicien qui a ses préjugés, son expérience propre, et qui croit à la possibilité d'améliorer les services offerts dans le domaine de la santé mentale, afin de rendre ces services plus accessibles, mieux répartis sur le territoire (les Îles de Montréal et de Laval), mieux adaptés aux besoins de ceux à qui ils s'adressent. Les obstacles aux changements viennent des difficultés que l'on rencontre lorsqu'on essaie d'adapter un modèle théorique à une réalité concrète ; ils viennent en deuxième lieu du fait que, si les soins psychiatriques sont distribués de façon plus souple et plus humaine, la maladie mentale demeure toujours une grande inconnue, qu'aucune découverte récente ne nous permet de mieux comprendre ; enfin, un troisième volet de difficulté concerne les professionnels de la santé mentale, ces hommes et ces femmes qui, coincés entre les malades et les niveaux administratifs, tentent de s'adapter, de durer, d'améliorer leur compétence, de s'articuler harmonieusement les uns aux autres.


L Encéphale ◽  
2010 ◽  
Vol 36 (3) ◽  
pp. 39-57 ◽  
Author(s):  
T. Danel ◽  
J. Vilain ◽  
J.L. Roelandt ◽  
J. Salleron ◽  
G. Vaiva ◽  
...  

2006 ◽  
Vol 12 (2) ◽  
pp. 64-75
Author(s):  
Danielle Desmarais ◽  
Aimé Lebeau ◽  
Denis Allard ◽  
Chantal Perreault

Résumé Dans cet article, les auteurs exposent les résultats de l'analyse exploratoire des pratiques de santé mentale adoptées par un groupe de travailleurs et travailleuses en chômage. Ils présentent un éventail de 5 types de pratiques : le contrôle de la signification du chômage, la consultation institutionnelle dans le réseau de la santé, l'anticipation, l'actuaIisation de soi et Ia modification de la situation du chômage. Par la suite, les auteurs retracent le discours des chômeurs et chômeuses sur le soutien social. Ces diverses pratiques de santé mentale, vérifiées parmi un groupe homogène de chômeurs et chômeuses du secteur manufacturier, contribuent à alimenter la réflexion sur des stratégies d'intervention. Après avoir dégagé dans la première partie les principaux problèmes observés chez des ouvriers et ouvrières en chômage, et en avoir décrit les composantes, nous présentons dans cette seconde partie une analyse des pratiques de santé mentale.


2011 ◽  
Vol 35 (2) ◽  
pp. 61-85 ◽  
Author(s):  
Sébastien Bouchard

Le trouble de personnalité limite (TPL) est un grave problème de santé mentale dont l’une des principales caractéristiques est de prédisposer à des difficultés relationnelles importantes. Ceci a pour conséquence d’alimenter les attitudes négatives des intervenants qui oeuvrent auprès de cette clientèle difficile et d’augmenter le risque d’impasse dans le traitement. Cet article présente six grandes stratégies qui permettent de limiter l’émergence d’un sentiment d’impasse chez les cliniciens. L’auteur présente les principaux points communs des équipes de traitement qui s’avérent efficaces dans leur travail auprès de cette clientèle. Une histoire de cas illustre que, même dans des conditions optimales, des impasses cliniques se produisent, et que ces impasses peuvent constituer une opportunité de croissance pour le patient et son psychothérapeute. En conclusion, l’auteur recommande que plus de formation sur le TPL soit offerte aux professionnels de la santé afin d’éviter la stigmatisation de cette clientèle, d’améliorer l’organisation des services offerts et d’augmenter l’efficience des traitements disponibles.


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