scholarly journals Pandémie COVID-19, sommeil et séquelles psychologiques: au nom du Réseau canadien du sommeil et des rythmes circadiens* et de la Société canadienne du sommeil**

2020 ◽  
pp. 070674372098026
Author(s):  
Roger Godbout ◽  
Julie Carrier ◽  
Célyne Bastien ◽  
Charles M. Morin

Les données recueillies lors de crises et tragédies passées prouvent que les problèmes de sommeil survenant durant ou peu de temps après un événement traumatique sont reliés à une probabilité accrue de développer des symptômes psychiatriques durables. Or la pandémie COVID-19 et ses conséquences à moyen et long-terme combinent plusieurs facteurs de risque pour le sommeil, tant pour les intervenants de la santé que la population générale. Notre relevé mensuel des publications scientifiques qui combinent COVID-19 et sommeil/insomnie entre janvier et juillet 2020 révèle un taux de croissance comparable pour les articles qui portent plus précisément sur la santé mentale mais aucune ne porte sur les résultats d’une intervention. Nous proposons qu’il faille agir rapidement sur les difficultés de sommeil en cette période de pandémie afin de protéger l’équilibre psychologique individuel à moyen et long terme, d’autant plus que les outils nécessaires à la prévention de l’insomnie, sa détection et son traitement sont à la portée de tous les professionnels de la santé mentale.

Author(s):  
Prudence Caldairou-Bessette ◽  
Janique Johnson-Lafleur ◽  
Lucie Nadeau ◽  
Mélanie Vachon ◽  
Cécile Rousseau

Cet article présente quelques réflexions critiques issues de la démarche inductive de deux projets de recherche impliquant des enfants. Ces projets portent sur les services publics en santé mentale jeunesse (SMJ), l’un avec des familles réfugiées et l’autre avec une population générale, tous deux intégrant le jeu et le dessin aux entretiens avec les enfants. Après avoir posé les bases critiques et inductives de la recherche « avec » les enfants, nous présentons quelques éléments de notre approche méthodologique. Cette dernière se situe entre les méthodes projectives de la clinique et les méthodes créatives de la recherche, en proposant un usage narratif, expressif et exploratoire de la projection. La démarche inductive de recherche est présentée à travers l’expérience de l’élaboration méthodologique et de la cueillette de données auprès des enfants. Six exemples sont tirés des projets pour illustrer nos questionnements autour de la directivité des entretiens et de leur exigence pour les enfants, de même que des interrogations autour du degré projectif impliqué, qui change le potentiel interprétatif en le rendant plus complexe, mais aussi plus riche. Nous concluons en proposant une conception créative de la projection en recherche comme un espace de jeu participatif. Cet espace de jeu est également envisagé comme contribuant à l’éthique de la recherche. Finalement, nous proposons, pour des recherches ultérieures, de faire participer les enfants à l’élaboration des méthodologies. Nous terminons en soulignant la pertinence d’une démarche inductive pour développer une réflexion critique en recherche.


2012 ◽  
Vol 36 (2) ◽  
pp. 97-121
Author(s):  
Stephen Vida

Cet article vise à sensibiliser les professionnels de la santé aux effets de la chaleur accablante sur les personnes avec des troubles mentaux ou prenant certains médicaments, ces dernières étant particulièrement vulnérables aux maladies qui y sont liées. Aussi, compte tenu des changements climatiques, la menace de températures caniculaires ira en grandissant. L’auteur passe en revue les caractéristiques épidémiologiques, physiologiques et cliniques des maladies liées à la chaleur. Pour des soins aigus, il renvoie le lecteur aux lignes directrices existantes. L’auteur examine les facteurs de risque et de protection et présente les stratégies de prévention pour réduire l’impact des maladies liées à la chaleur auprès de cette population.


2018 ◽  
Vol 7 (2) ◽  
pp. 91-104
Author(s):  
Gabrièle Gilbert ◽  
Sophie Gilbert

Notre étude constitue un volet, ciblant les nouvelles mères, d’un projet qui vise à implanter un réseau de services communautaires en santé mentale dans la ville de Grand-Gôave en Haïti. Ces services sont dispensés par des aidants naturels sur place, dont le travail est supervisé à distance par des professionnels en santé mentale montréalais. Ce type de partenariat maximise les différences culturelles, ce qui se traduit par des divergences entre les perceptions de la problématique et de l’intervention à offrir, ainsi que par une complexification de l’implantation et de l’évaluation des services. Selon un modèle de recherche-action qualitative et par le biais de deux études de cas, de deux groupes de discussion ainsi que d’observations menées sur place, notre étude visait à mieux comprendre ce qui caractérise la trajectoire, la problématique ainsi que les besoins des utilisatrices et à voir ce que les services peuvent leur apporter, en particulier en matière de prévention de la violence familiale. D’après notre analyse thématique, ces nouvelles mères seraient exposées à de nombreux facteurs de risque socioculturels de grossesses accidentelles, en particulier le patriarcat, des tabous culturels et spirituels, une éducation sexuelle limitée ainsi qu’un accès réduit à l’avortement. De plus, leur expérience de la maternité serait caractérisée par l’absence de soutien ainsi que par des sentiments négatifs et un lien mère-enfant ambivalent, qui constituent des facteurs de risque de violence parentale. Nous proposons d’ajuster les interventions afin de soutenir le vécu maternel de ces jeunes femmes, en agissant tant au niveau individuel que social, et en soutenant les motivations spirituelles et culturelles à la maternité déjà présentes chez celles-ci afin de les utiliser comme levier à la résilience.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S138-S138
Author(s):  
C. Neri ◽  
I. Needham

Les personnes incarcérées présentent plus de problèmes de santé mentale que la population générale. L’environnement carcéral en soi peut provoquer des troubles mentaux et un haut niveau de stress mais, pour beaucoup de détenus, les troubles mentaux étaient préexistants à l’incarcération. Actuellement, les soins dispensés dans les prisons sont au centre d’enjeux sociopolitiques importants, ils représentent une opportunité d’améliorer la santé mentale des personnes incarcérées. Le but de cette étude est de constater la santé mentale des personnes incarcérées ainsi que leur perception du stress et d’explorer les relations entre leur santé mentale, leur perception du stress et leurs caractéristiques sociodémographiques. Cette étude descriptive exploratoire a inclus 40 personnes incarcérées en détention avant jugement dans une prison préventive de Suisse selon une méthode d’échantillonnage non probabiliste par convenance. Les trois instruments utilisés afin de collecter les données sont l’échelle HoNOS-Secure-F, l’échelle du stress perçu et un questionnaire sociodémographique. Les résultats montrent que les domaines obtenant les scores les plus élevés au niveau de la santé mentale concernent les problèmes sociaux et les troubles du comportement. Les détenus présentant la plus mauvaise santé mentale sont incarcérés pour des délits relatifs aux mœurs. Les détenus souffrant d’antécédents psychiatriques présentent plus de problèmes sociaux durant leur détention. Les détenus souffrant de troubles liés à la consommation de substances ainsi que de troubles cognitifs ont la fréquence la plus élevée d’incarcérations. Dans cette étude, la santé mentale est associée de manière statistiquement significative avec le stress perçu. Les résultats de cette étude, discutés d’après le modèle conceptuel pour la promotion de la santé mentale et la prévention des troubles mentaux permettent de constater que les personnes incarcérées présentent un cumul de facteurs de risque pour la santé mentale, alors que les facteurs protecteurs de la santé mentale sont peu présents en milieu carcéral.


Praxis ◽  
2020 ◽  
Vol 109 (1) ◽  
pp. 9-12
Author(s):  
Martin Preisig ◽  
Marie-Pierre F. Strippoli ◽  
Caroline L. Vandeleur

Résumé. PsyCoLaus, comportant une investigation de la santé mentale et du fonctionnement cognitif, vise à déterminer la prévalence et l’évolution des troubles mentaux et à étudier les mécanismes qui sous-tendent l’association entre ces troubles et les maladies cardiovasculaires. Cette investigation a mis en évidence un taux de prévalence vie-entière très élevé de 43,6 % pour les troubles dépressifs majeurs à Lausanne. Nous avons également observé que l’association entre la dépression et les facteurs de risque cardio-métaboliques est essentiellement attribuable au sous-type de dépression atypique, caractérisé par une augmentation de l’appétit, une lourdeur dans les membres, une hypersomnie et une réactivité affective conservée. Les patients présentant ce type de dépression ont un risque élevé de développer du surpoids, du diabète et un syndrome métabolique et méritent une attention particulière au niveau métabolique.


2020 ◽  
Vol 59 (3) ◽  
pp. 248-255
Author(s):  
Jean-Marc Guilé ◽  
Nicolas Benard ◽  
Olivier Bourdon ◽  
Yann Griboval ◽  
Hélène Lahaye ◽  
...  

Une intervention psychothérapeutique protocolisée a été mise au point par Stanley et associés pour aider à prévenir de futurs comportements suicidaires chez les personnes qui ont déjà fait une tentative de suicide. Le plan de sécurité (PS) fournit aux suicidants une planification écrite, personnalisée, étape par étape, des stratégies de protection et d’adaptation (coping) à mettre en œuvre en cas de crise suicidaire. Le PS comprend six éléments informatifs : (1) les signes avant-coureurs liés à une augmentation des impulsions suicidaires; (2) les stratégies d’adaptation internes que l’individu est capable de mettre en œuvre par lui-même; (3) les stratégies d’adaptation à mettre en œuvre avec le soutien d’amis et de parents; (4) les moyens qu’il/elle peut employer pour contacter les personnes significatives au sein de son réseau de soutien social; (5) les professionnels de la santé mentale et les services d’assistance téléphonique à éventuellement contacter en cas d’urgence suicidaire; et (6) les stratégies pour obtenir un environnement plus sûr au domicile. Les PS sont élaborés avec les suicidants au décours de la crise suicidaire. Les suicidants sont encouragés à partager le SP avec un proche de leur réseau de soutien. Ceci est obligatoire avec un suicidant mineur. Le parent ou le responsable légal doit être impliqué dans la préparation et le suivi du PS. Afin d’évaluer en permanence le risque suicidaire de l’individu, les PS sont revus tout au long du suivi thérapeutique. Le SP est une brève intervention, facile à mettre en œuvre à la suite d’une tentative de suicide. On dispose de résultats de recherche prometteurs concernant son efficacité dans la prévention des récidives de conduites auto-agressives.


2012 ◽  
Vol 18 (2) ◽  
pp. 122-139
Author(s):  
Marie-Claude Thifault ◽  
Marie Lebel ◽  
Isabelle Perreault ◽  
Martin Desmeules

Considérant qu’un Canadien sur neuf hospitalisé pour maladie mentale retournera à l’urgence moins d’un mois après sa sortie d’hôpital, il importe de documenter, dans une perspective socio-historique, les itinéraires « transinstitutionnels » des personnes souffrant de troubles psychiques. Nous proposons ici une note de recherche sur l’enquête que nous menons sur l’évolution des services de soins de santé mentale des communautés de langue officielle en situation minoritaire, en particulier, les communautés francophones de l’Est et du Nord ontarien ainsi que de la communauté anglophone de l’Ouest du Québec. Ces regards croisés entre deux régions francophones de l’Ontario et le Montréal anglophone visent une meilleure compréhension de l’impact des facteurs de « langue de service » et de « culture » sur la santé mentale des communautés francophones en situation minoritaire (CFSM).


L Encéphale ◽  
2010 ◽  
Vol 36 (3) ◽  
pp. 33-38
Author(s):  
Francis Chabaud ◽  
Julie Debarre ◽  
Céline Serazin ◽  
Roland Bouet ◽  
Guillaume Vaïva ◽  
...  

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