Comment les soignants-éducateurs ont-ils adapté leurs pratiques de l’ETP durant la crise du COVID-19 ? Une enquête descriptive sur 714 programmes d’ETP

Author(s):  
Pascale Lafitte ◽  
Benoît Pétré ◽  
Xavier de la Tribonnière ◽  
Rémi Gagnayre

Introduction : La pandémie mondiale liée au COVID-19 a eu entre autres pour conséquence le confinement de la population générale en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer. Cette situation a modifié l’organisation des soins, mettant l’accent sur la lutte en urgence contre l’épidémie. Les patients malades chroniques, plus à risque de développer une forme grave d’infection au virus, ont vu leur prise en charge en soins et éducative bouleversée pour cela les professionnels de santé ont dû adapter leurs pratiques d’ETP. Objectifs : L’objectif de cette étude est d’une part, de décrire les modifications des programmes d’ETP survenues pendant cette période de confinement et d’autre part de préciser dans quelles mesures les professionnels ETP ont développé des interventions spécifiques sur la prévention du COVID-19. Méthodes : Il s’agit d’une enquête par questionnaire, réalisée durant la période de confinement, du 13 mars au 11 mai, auprès des coordonnateurs de programmes d’ETP autorisés en France métropolitaine et départements d’outre-mer, accessible sur le site Internet de la SETE. Le questionnaire comportait 14 questions, de type fermé avec choix de réponses, mixtes et ouvertes. Les réponses aux questions fermées ont été traitées via le logiciel Excel©, les autres ont fait l’objet d’une analyse de contenu, relevant ainsi d’une méthode mixte intégrant quantitatif et qualitatif. Résultats : 410 coordonnateurs de programmes ou d’UTEP ont répondu à l’enquête, recouvrant un total de 714 programmes représentant 16 % des 4500 programmes autorisés en France. 70% ont été complètement interrompus, 29 % ont vu leurs activités poursuivies en y apportant des modifications. Des activités ponctuelles de prévention du COVID-19 ont été réalisées pour 11 % des programmes. La grande majorité des activités d’ETP collectives ont été abandonnées au profit de séances individuelles intégrées aux soins, conduites à distance faisant appel au téléphone et à des solutions numériques diverses. Discussion : L’ETP semble non prioritaire dans les structures de soins -redéploiement des professionnels dédiés, fermeture des UTEP… La personnalisation des parcours et le maintien d’un suivi éducatif apparaissent alors comme une nécessité pour pallier aux difficultés imposées par la situation d’urgence. Des adaptations numériques ont souvent été utilisées, soulevant des questions d’illectronisme pour les patients, de moyens matériels pour les équipes, de leurs compétences à conduire une pédagogie du numérique. Conclusion : Cette enquête témoigne de la fragilité de l’ETP et du faible niveau d’importance qu’on lui a accordé pendant la crise sanitaire appelant des soins classiques. Si la notion de programme n’est pas remise en question, les possibilités d’adaptation sont envisagées en accordant plus de place aux activités d’éducation thérapeutique plus pertinentes pour assurer le suivi éducatif personnalisé. Ces résultats devraient être complétés par des études sur l’expérience vécue par les patients pendant cette crise au prisme de leur éducation ou de leur absence d’éducation.

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 555-556
Author(s):  
P. Thomas

Le trouble de personnalité borderline (TPB), ou état limite, est le plus fréquent des troubles de la personnalité. Il touche en effet 0,5 à 6 % de la population générale, 10 % des patients suivis en ambulatoire et jusqu’à 50 % des patients hospitalisés en psychiatrie. Le TPB présente un taux de suicide pouvant atteindre 10 % [1]. Pour les professionnels de santé mentale, cette pathologie souffre d’une image parfois négative, et suscite d’importants questionnements concernant le flou qui entoure son diagnostic et son étiopathogénie, la gravité et l’instabilité des symptômes, les difficultés de prise en charge et les relations particulières que ces patients tendent à nouer avec les soignants et les institutions. Pourtant, le TPB est un trouble bien défini avec des critères précis. De plus, la recherche se développe au niveau clinique, neurobiologique et psychothérapeutique et permet de réaliser des avancées importantes dans la compréhension et la prise en charge de ce trouble [2]. Ce symposium a pour objectif de présenter différents aspects des avancées réalisées dans le TPB. Au niveau clinique, la présence hallucinations chez les patients présentant un TPB est un phénomène encore mal reconnu et peu étudié. Pourtant ces hallucinations, principalement acoustico-verbales, sont retrouvées chez environ 30 % des patients atteint de TPB, et les recherches à leur sujet révèlent des pistes intéressantes pour la pratique clinique [3]. Au niveau étiopathogénique, il existe de nombreux arguments en faveur d’une interaction gène-environnement dans la genèse du TPB. Les pistes actuelles dans ce domaine correspondent à l’étude de nouveaux gènes candidats (axe du stress), au couplage de méthodes et à l’utilisation du concept de gène de plasticité plutôt que de gènes de vulnérabilité [4]. Finalement, les traitements et le développement de techniques psychothérapeutiques spécifiques au TPB ont permis une nette amélioration dans sa prise en charge.


2021 ◽  
Vol 8 (1) ◽  
pp. 66-71
Author(s):  
Jihane Ifezouane ◽  
◽  
Fadoua Berdi ◽  
Yasmina Tadlaoui ◽  
Soufiane EL Marrakchi ◽  
...  

L’ostéoporose est une maladie fréquente, liée à l’âge. Elle touche préférentiellement les femmes notamment après la ménopause. Près d’une femme ménopausée sur deux sera victime d’une fracture liée à l’ostéoporose, C’est une pathologie qui est largement sous-estimée dans la population générale. L'ostéoporose rend les os poreux et plus fragiles et augmente ainsi le risque de fracture à la moindre chute ou choc. Elle peut évoluer en l’absence de prise en charge adéquate vers des fractures qui peuvent être graves pouvant entraîner une grande perte d’autonomie voire le décès. La prise en charge de cette pathologie comporte 3 axes, des mesures hygiéno-diététiques, une correction d’un déficit vitamino-D-calcique, et des traitements médicamenteux spécifiques de l’ostéoporose. L’objet de notre travail est de compiler à travers une revue de la littérature les connaissances actuelles les plus pertinentes concernant l’ostéoporose, que ce soit en ce qui concerne ses facteurs de risques, que ses conséquences cliniques en termes de morbimortalité, son coût socio-économique. Il est aussi question ici de faire une revue des traitements efficaces, et de sensibiliser sur l’ostéoporose et ses conséquences auprès de la population et des professionnels de santé. Mots clés : Ostéoporose, Fracture, Densitométrie osseuse, Recommandations, Anti-ostéoporotiques


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 87-87
Author(s):  
J.P. Fagot ◽  
S. Samson ◽  
J. Merlière ◽  
P. Gabach ◽  
A. Fagot

Introduction.Les fréquences des pathologies somatiques chez les adultes atteints de maladies psychiatriques sont peu documentées.Méthodes.Les bénéficiaires du régime général de l’Assurance Maladie en 2010, âgés d’au moins 18 ans, pris en charge pour troubles psychiatriques ont été identifiés dans le SNIIRAM à partir des diagnostics liés aux :– affections de longue durée ;– hospitalisations (PMSI-MCO, SSR, RIM-P) ;– arrêts de travail et invalidité [1].Les maladies somatiques ont été déterminées à partir des diagnostics liés aux affections de longue durée et aux hospitalisations [1]. Les prévalences ont été standardisées sur âge et sexe pour comparaison à celles observées en population générale.Résultats.En 2010, près de 2,1 millions d’adultes (5 %) avaient un trouble psychiatrique retrouvé dans le SNIIRAM, et 44 % d’entre eux avaient également une pathologie somatique retrouvée. Les pathologies somatiques les plus fréquemment retrouvées étaient les maladies cardiovasculaires (15 %), les affections respiratoires (11 %), le diabète (10 %) et les cancers (9,3 %). Par rapport à la population générale, une maladie cardiovasculaire était moins fréquemment retrouvée en cas de schizophrénie (fréquence brute : 5 %, ratio standardisé : 0,9), mais plus souvent en cas d’autres pathologies psychiatriques (16 %, ratio : 1,8 en cas d’épisode dépressif ou troubles de l’humeur). Un cancer était également moins souvent retrouvé que dans la population générale en cas de schizophrénie (3,3 %, ratio : 0,8), mais plus souvent en cas d’addictions (10,7 %, ratio : 2,1) ou de troubles anxieux (12 %, ratio : 1,6).Discussion.Par rapport à la population générale, certaines pathologies somatiques sont plus fréquemment retrouvées en présence de troubles psychiatriques, sauf en cas de schizophrénie. La connaissance de ces associations peut permettre aux soignants d’améliorer la prise en charge des pathologies somatiques comme des pathologies psychiatriques.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S52-S52
Author(s):  
P. Hardy ◽  
A.L. Penchaud ◽  
B. Lavigne ◽  
M. Lardinois

L’internat est une période de stress chronique élevé pour les étudiants en médecine qui doivent relever le défi d’apprendre à travailler en équipe, de devenir des médecins compétents, responsables et empathiques, dans un climat parfois compétitif. Les premières études analysant la prévalence des troubles psychiatriques chez les internes dans les années 1960 retrouvaient une prévalence de la dépression d’environ 30 %. Des travaux récents retrouvent des taux identiques ainsi qu’une augmentation significative de la prévalence du burn-out et des symptômes anxieux au cours de l’internat . Cependant, il semblerait que les internes souffrant de troubles psychiatriques se tournent peu vers les professionnels de santé , alors même que l’aggravation des symptômes retentit sur leur fonctionnement, notamment professionnel. Actuellement, il n’existe pas en France de recommandation claire quant à la prise en charge médicale et universitaire des internes en souffrance psychique, malgré des résultats encourageant d’interventions individuelles ou groupales . L’Association française fédérative des étudiants en psychiatrie a donc mené une enquête auprès des représentants des internes en psychiatrie de chaque subdivision et des coordonnateurs locaux du diplôme d’études spécialisées (DES) de psychiatrie. Ce travail, présenté pour la première fois, a pour but de décrire les dispositions médicales et universitaires prises pour les internes en souffrance et celles souhaitées. L’objectif final de cette étude est d’élaborer des recommandations nationales et consensuelles aidant à la prise en charge spécifique de ces étudiants. Le professeur Hardy apportera son regard avec sa double expertise de coordonnateur du DES de psychiatrie de Paris-IDF et de psychiatre intéressé par les troubles affectifs et les facteurs de risques psychosociaux. L’approche sociologique de Madame Penchaud viendra enrichir cette session où elle présentera une revue de la littérature en sciences sociales sur les motivations présidant au choix de la filière psychiatrique et proposera une analyse compréhensive de l’expérience et l’apprentissage professionnel des internes en psychiatrie.


2016 ◽  
Vol 11 (1-2) ◽  
Author(s):  
Ahmed Saadi ◽  
Abderrazak Bouzouita ◽  
Mohamed Hédi Rebai ◽  
Walid Kerkeni ◽  
Haroun Ayed ◽  
...  

L’hématurie chez les patients présentant un cancer de la vessie localement avancé ou métastatique est une situation assez fréquente et qui pose souvent un problème de prise en charge. L’embolisation percutanée est une option mini-invasive pour gérer cette situation. Nous rapportons un cas d'un patient ayant un cancer métastatique de la vessie et qui a présenté avec une hématurie abondante et une anémie sévère. Après l'échec des résections endoscopiques et des "flushs" de radiothérapie à visée hémostatique et après le refus de la cystectomie par le patient, on a réalisé une embolisation supersélective et bilatérale des artères vésicales supérieures avec d'excellents résultats immédiats. La technique est sûre et efficace à court terme. L’évaluation de l’efficacité à long terme nécessite une étude plus approfondie.


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