Facteurs D’adversité Chez des Adolescents Issus de Milieu Aisé Hospitalisés en Psychiatrie

2021 ◽  
pp. 070674372110645
Author(s):  
Marion Robin ◽  
Lucile Bonnardel ◽  
François Saintoyant ◽  
Aziz Essadek ◽  
Gérard Shadili ◽  
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Malgré l’enjeu majeur de santé publique qu’elles représentent, les maltraitances infantiles, et particulièrement les négligences, restent sous-estimées en psychiatrie, tant dans leur prévalence que leur impact sur la santé. De plus, le phénomène de maltraitance reste habituellement associé à un fort déterminisme socio-culturel et est très peu évalué dans les catégories sociales aisées. Cette étude mesure la prévalence et l’impact sur l’état médical des facteurs d’adversité précoce - maltraitances (abus et négligences) et événements de vie (divorce, séparations précoces, antécédents familiaux de maladie psychiatrique) - dans une population d’adolescents hospitalisés en psychiatrie et issus de milieux aisés, afin d’en évaluer l’ampleur et l’impact. Les résultats montrent l’ampleur et le cumul des facteurs d’adversité, incluant des fréquences élevées de maltraitances (64.8%), d’événements de vie difficile (dont 29.7% de séparations précoces et 36.4% de troubles psychiatriques familiaux). Ils soutiennent ainsi l’idée d’une sous-estimation importante de ces phénomènes en population générale et en psychiatrie, et ce, notamment dans les catégories sociales aisées. Les maltraitances sont associées à la gravité médicale (niveau de fonctionnement global, nombre et durée d’hospitalisation). Les abus sont particulièrement corrélés au nombre d’hospitalisations, alors que les négligences semblent également impacter leur durée et le niveau de gravité médicale de l’adolescent. Cette étude invite à une évaluation systématique des phénomènes d’adversité en pédopsychiatrie, quel que soit le contexte environnemental du patient, et à renforcer les prises en charge familiales ainsi que la prévention des abus et négligences.

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S123-S124
Author(s):  
O. Lecoutre ◽  
I. Poirot ◽  
A. Porte ◽  
J. Saelen ◽  
T. Landelle ◽  
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L’insomnie chronique est un problème de santé publique touchant 10 % à 20 % de la population générale selon les études, et survenant à tout âge . Les comportements inadaptés d’hygiène de sommeil constituent les principaux facteurs de risque de trouble du sommeil chez le sujet jeune. Qu’en est-il dans une population d’internes en médecine, soumise à un travail à horaires décalés (gardes et astreintes) ? Nous avons interrogé 724 internes de médecine (spécialités médicales, chirurgie, anesthésie-réanimation, gynécologie médicale et obstétrique, et pédiatrie), du Nord-Pas-de-Calais, lors des répartitions de stage pour l’été 2015. Nous leur avons proposé une échelle de Pittsburgh (PSQI) et un questionnaire concernant leurs habitudes de vie. Sur 724 internes présents, 659 questionnaires remplis ont été recueillis (91 % de participation). Le score au PSQI est pathologique dans 37 % des cas (score > 5). Trois items semblent poser des difficultés spécifiques (troubles de l’endormissement, difficultés de maintien de l’éveil et enthousiasme à la réalisation des activités quotidiennes). La dégradation de ces caractéristiques est probablement en lien avec certains aspects d’hygiène de vie (écrans, excitants) mais également avec la difficulté à gérer les gardes hospitalières. Ces résultats sont du même ordre de grandeur que les données d’une étude américaine réalisée sur le même type de population en 2010 . Ils posent le problème de la gestion du sommeil dans une population jeune, en travail à horaires décalés atypiques, et confrontée à un niveau de responsabilité important. Travailler les comportements par rapport au sommeil, en les adaptant à l’âge des sujets et au travail à horaires décalés, pourrait s’avérer une piste de réflexion ultérieure indispensable.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 44-44
Author(s):  
J.-P. Schuster ◽  
A. Manetti

L’évolution démographique confronte nos pratiques aux spécificités liées au vieillissement de nos patients. Ainsi, par son impact en termes de morbi-mortalité, la dépression du sujet âgé constitue un enjeu majeur de santé publique. Ce trouble est connu pour avoir un fort impact en termes de morbi-mortalité [1]. La prévalence de l’épisode dépressif majeur actuel chez le sujet âgé en population générale est estimée entre 1 et 5 %. En population française, l’étude ESPRIT indique une prévalence de 3,1 % [4]. Des données récentes issues de la plus importante cohorte de sujets âgés en population générale américaine (plus de 8000 sujets de plus de 65 ans) confirment ces chiffres de prévalence [2]. La prévalence sur douze mois en population générale de l’épisode dépressif majeur a été évaluée à 2,6 % (écart type = 0,22) chez les sujets âgés d’au moins 65 ans, avec une forte association avec la dysthymie, la dépendance à l’alcool et au tabac, les troubles anxieux et de personnalité [3]. Plusieurs biais méthodologiques, dont le recours à des instruments d’évaluation peu adaptés aux sujets âgés, sont susceptibles de sous-estimer cette prévalence. Contrairement à l’idée communément admise, l’handicap ressenti par le sujet de l’épisode dépressif majeur n’est pas différent chez le sujet âgé comparativement aux sujets plus jeunes. Ces deux populations diffèrent cependant dans le délai de prise en charge qui demeure plus important chez les sujets âgés [3]. Ces résultats épidémiologiques incitent le praticien et en particulier les médecins généralistes consultés en première ligne à dépister plus systématiquement ce trouble afin d’en améliorer la prise en charge.


Author(s):  
Charlène Leconstant ◽  
Elisabeth Spitz

L'Organisation Mondiale de la Santé (1995) définit la comorbidité ou le «diagnostic associé» comme la cooccurrence chez un même individu d'un trouble dû à la consommation de substances psychoactives et d'un autre trouble psychiatrique. Ces troubles peuvent apparaître en même temps ou encore l'un après l'autre. La comorbidité constitue un enjeu majeur de santé publique et un coût sociétal important. Bien que les recherches ne puissent pas toujours prouver un lien de causalité, on sait aujourd'hui que certains troubles psychiatriques sont des facteurs de risque pour le développement de troubles addictifs et inversement.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 539-539
Author(s):  
F. Thibaut

Près de 80 millions de personnes abusent de l’alcool ou en sont dépendants dans le monde, il s’agit donc d’une préoccupation majeure de santé publique. L’alcoolo-dépendance est une maladie complexe, très hétérogène, dans laquelle sont intriqués des facteurs de risque personnels dont des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux. Cette grande hétérogénéité clinique complique les approches thérapeutiques. Y. Le Strat fera le point sur les aspects cliniques de la consommation d’alcool à la lumière des classifications récentes. Le développement de la pharmacologie dans ce domaine a initialement porté sur la prévention ou le traitement du syndrome de sevrage à l’alcool puis sur la réduction de la consommation et du craving, la prévention des rechutes et la prise en charge des troubles psychiatriques associés. Certains pays, dont l’Allemagne, continuent à préconiser l’abstinence complète, d’autres insistent davantage sur la réduction de la consommation et sur des objectifs de soins partagés avec le patient sur cette réduction. Une meilleure connaissance des mécanismes neurobiologiques impliqués dans la dépendance à l’alcool devrait permettre de développer dans un futur proche des thérapeutiques plus ciblées, ce sujet sera développé par M. Hamon. D’ores et déjà, le baclofène a permis de traiter certains patients dépendants, les premiers résultats de l’étude randomisée multicentrique mise en place par les médecins généralistes seront présentés par Ph Jaury (coordonnateur national de l’étude).


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 28-28
Author(s):  
A. Sayeh ◽  
N. Fekih-Mrissa ◽  
C.B. Cheikh ◽  
A. Oumaya ◽  
S. Galleli

IntroductionLa schizophrénie (scz) est un problème majeur de santé publique, puisqu’il s’agit d’une pathologie redoutable du sujet jeune, qui atteint 1 % de la population générale. Le terme schizophrénie désigne une psychose marquée par l’altération de la vie psychique dans les secteurs de la pensée, de l’affectivité et du dynamisme vital. Il s’agit d’une maladie multifactorielle, et malgré l’absence de description claire d’un modèle de vulnérabilité, certains facteurs de risque génétiques tels que la mutation A1298C du gène MTHFR est à l’heure actuelle étudiée. Patients et méthodesNotre étude a porté sur 51 patients schizophrènes recrutés au service de psychiatrie et 100 témoins. La mutation A1298C du gène MTHFR a été étudiée par la technique de PCR-RFLP. La digestion enzymatique a été effectuée avec MboII.Résultat et discussionNotre étude suggère une association positive entre le génotype hétérozygote AC (Δ2 = 91,15, p < 10−3) et CC (Δ2 = 9,36, p = 0,002) et la scz. Les généotypes AC et CC semblent de ce fait prédisposer à la maladie. Le rôle de la mutation demeure jusqu’à maintenant ambigu, cependant, l’hypothèse la plus probable relie les génotypes AC et CC avec une diminution de la concentration en S-adénosylméthionine induisant des troubles neuropsychiatriques.ConclusionLa mutation A1298C semble être impliquée dans l’apparition de la scz, cependant, l’augmentation du nombre des patients révèlera mieux le rôle du gène MTHFR dans la physiopathologie de la scz.


Author(s):  
A. Ceddaha Zibi

Migraine faciale à expression dentaire, à propos de trois cas. Anael CEDDAHA ZIBI1, Vanina LUCIANI2, Diane NGUYEN3, Audrey CHANLON3, Nathan MOREAU4,5 1 - Interne en chirurgie orale 2 - Etudiante en 6ème année de chirurgie dentaire, Faculté de Chirurgie dentaire, Université Paris Descartes 3 - Praticien attaché, consultation de diagnostic et traitement des douleurs chroniques oro-faciales, service de médecine bucco-dentaire, Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris 4 - Responsable de la consultation de diagnostic et traitement des douleurs chroniques oro-faciales, service de médecine bucco-dentaire, Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris 5 - MCU-PH en médecine et chirurgie orale, Faculté de Chirurgie Dentaire, Université Paris Descartes & Service de Médecine buccodentaire, Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris & Laboratoire de Neurobiologie Oro-Faciale, Université Paris Diderot La migraine est une affection neurovasculaire qui peut être invalidante, sa pathogénie n’est pas encore parfaitement élucidée aujourd’hui. Le plus souvent à type de céphalée, elle représente la céphalée primaire la plus fréquente. Si son diagnostic est aisé lorsqu’elle se présente sous forme de céphalée, il devient plus délicat devant des manifestations faciales de migraines moins typiques. Les migraines avec une atteinte oro-faciale stricte sont peu décrites dans la littérature. Notre étude portera sur trois cas de patients recrutés et suivis à la consultation douleur de l’hôpital Bretonneau ayant souffert de douleurs oro- faciales, étiquetées comme migraines. Ce diagnostic ayant été confirmé par la suite lors de leurs prise en charge en neurologie. Dans le cas des migraines à expression dentaire, la maladie si elle est méconnue risque d’entraîner des traitements dentaires abusifs et inadaptés, comme cela a été le cas pour ces trois patientes. L’errance diagnostique et la chronicité des douleurs engendrent une dégradation de la qualité de vie des malades, et impacte souvent leur relation affective et professionnelle. L’aspect économique des traitements dentaires à répétition chez ces patients n’est pas à négliger. Si la migraine est une maladie bénigne elle peut devenir invalidante. La forte prévalence des migraines dans la population générale et dans la population active en fait une des priorités de santé publique du fait de son retentissement économique. Les objectifs de la prise en charge thérapeutique prennent en compte l’éradication des facteurs déclenchant des crises, le traitement de la crise migraineuse, et un traitement de fond prophylactique lorsque la fréquence des crises est importante. La migraine demeure une maladie sous-diagnostiquée dans toutes ses formes d’expression. Un diagnostic précoce demeure pourtant indispensable pour une prise en charge optimale en particulier en cas de manifestations oro-faciales pures.


2018 ◽  
Vol 16 (1) ◽  
pp. 103-116
Author(s):  
Sébastien Tessier ◽  
Lina Noël

Contexte : En 2013, environ 3 millions de Canadiens de 15 ans et plus ont rapporté avoir déjà consommé du cannabis. Les adolescents et les jeunes adultes représentent les groupes où l’on retrouve les plus grandes proportions de consommateurs de cannabis au Québec et au Canada. Objectif : Établir un portrait de la consommation de cannabis au Québec et au Canada selon l’âge, le sexe et le lieu de résidence. Méthodes : Les données utilisées pour établir le portrait de l’usage de cannabis au cours de la vie et au cours des 12 derniers mois proviennent d’enquêtes canadiennes et québécoises sur la santé de la population réalisées entre 2004 et 2013. Les analyses statistiques ont été réalisées par l’entremise de l'Infocentre de santé publique à l'Institut national de santé publique du Québec. Résultats : En 2013, la prévalence de la consommation de cannabis au cours de la vie chez les Canadiens âgés de 15 ans et plus s'élevait à 33,7 %. Au cours de l’année précédant l’enquête, 10,6 % de la population générale canadienne rapportait avoir fait usage de cannabis. L’enquête de 2008 menée auprès de la population québécoise indiquait que 12 % des Québécois de 15 ans et plus avaient consommé du cannabis au cours de l’année précédente. Les adolescents (15 à 17 ans) et les jeunes adultes (18 à 24 ans) représentaient les groupes où l’on retrouvait la plus grande proportion de consommateurs de cannabis, soit respectivement 30,2 % et 35,3 % d’entre eux. La consommation de cannabis dans la dernière année chez les Canadiens de 15 ans et plus a diminué au cours de la dernière décennie, passant de 14,1 % en 2004 à 10,6 % en 2013. La diminution de la consommation de cannabis est aussi observable chez les jeunes du secondaire au Québec entre 2000 et 2013 avec une baisse de 17,7 %. Conclusion : Le cannabis est une substance consommée par un grand nombre d’individus dans la population. Cependant, il importe de mentionner qu’une baisse de la consommation de cannabis au cours des 12 derniers mois a été observée depuis le début des années 2000, surtout chez les plus jeunes. Comme le gouvernement fédéral s’apprête à légaliser cette substance, il serait tout indiqué de suivre l’évolution de la consommation de cannabis et des problèmes connexes dans la population.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 532-532
Author(s):  
L. Thibault ◽  
L. Ruesche

IntroductionLe traitement de l’alcoolo-dépendance représente un enjeu majeur de santé publique en France. Le baclofène, myorelaxant d’action centrale, agoniste du récepteur GABA-B, dispose depuis 1974 d’une AMM pour le traitement de la spasticité musculaire. Devant une utilisation croissante du baclofène hors-AMM dans le traitement de l’alcoolo-dépendance, l’ANSM a organisé dès 2011 un suivi national de pharmacovigilance. Le RCP a été mis à jour le 27/11/13, introduisant de nouvelles précautions d’emploi, dont les troubles psychiatriques sévères, pouvant favoriser des dépressions majeures avec suicides et une sévérité accrue des effets indésirables. Une RTU, octroyée le 14/03/2014 par l’ANSM, permet désormais la prescription de baclofène dans deux indications spécifiées, après échec des autres traitements disponibles.Objectifs et méthodesRapporter les effets indésirables liés au baclofène dans le traitement de l’alcoolo-dépendance, conformément aux recommandations de l’ANSM, à travers l’étude de trois cas d’hypomanie, survenus à de faibles doses, chez des patients ayant des comorbidités psychiatriques, et tenter, au regard de la littérature, une approche analytique de ces données.RésultatsCes épisodes, obligeant l’arrêt du traitement, ont évolué vers une guérison sans séquelle. Un seul cas est survenu dans le cadre de la RTU, objet d’une déclaration d’effet indésirable : le signalement d’hypomanie au CRPV a été considéré comme effet indésirable grave, non mentionné dans le RCP. La présence constante d’un antidépresseur interroge sur les interactions : leur utilisation concomitante, signalée comme association à prendre en compte, devrait-elle être déconseillée, par risque de virage hypomaniaque ?ConclusionCes observations cliniques renforcent la question de l’efficacité du baclofène dans le traitement de l’alcoolo-dépendance en présence de pathologies psychiatriques associées par risque important d’effets indésirables graves. Le protocole de suivi de la RTU offre un cadre sécurisant et prometteur dans le système de pharmacovigilance. Les résultats d’études randomisées sont attendus prochainement.


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