L’alcool : quoi de neuf en 2014

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 539-539
Author(s):  
F. Thibaut

Près de 80 millions de personnes abusent de l’alcool ou en sont dépendants dans le monde, il s’agit donc d’une préoccupation majeure de santé publique. L’alcoolo-dépendance est une maladie complexe, très hétérogène, dans laquelle sont intriqués des facteurs de risque personnels dont des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux. Cette grande hétérogénéité clinique complique les approches thérapeutiques. Y. Le Strat fera le point sur les aspects cliniques de la consommation d’alcool à la lumière des classifications récentes. Le développement de la pharmacologie dans ce domaine a initialement porté sur la prévention ou le traitement du syndrome de sevrage à l’alcool puis sur la réduction de la consommation et du craving, la prévention des rechutes et la prise en charge des troubles psychiatriques associés. Certains pays, dont l’Allemagne, continuent à préconiser l’abstinence complète, d’autres insistent davantage sur la réduction de la consommation et sur des objectifs de soins partagés avec le patient sur cette réduction. Une meilleure connaissance des mécanismes neurobiologiques impliqués dans la dépendance à l’alcool devrait permettre de développer dans un futur proche des thérapeutiques plus ciblées, ce sujet sera développé par M. Hamon. D’ores et déjà, le baclofène a permis de traiter certains patients dépendants, les premiers résultats de l’étude randomisée multicentrique mise en place par les médecins généralistes seront présentés par Ph Jaury (coordonnateur national de l’étude).

1970 ◽  
Vol 29 (2) ◽  
pp. 29-36
Author(s):  
K Touré ◽  
SN Diagne ◽  
LB Seck ◽  
A Sow ◽  
M Ndiaye ◽  
...  

Description Les AVC constituent un problème de santé publique avec une mortalité élevée. Objectif Identifier les facteurs prédictifs de mortalité par accidents vasculaires cérébraux à la Clinique Neurologique du CHU de Fann, Dakar. Méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective du 1er Janvier 2001 au 01 Novembre 2003 portant sur des patients avec AVC et ayant eu un examen tomodensitométrique cérébral. Les données sociodémographiques, les antécédents médicaux et chirurgicaux, les signes de gravité associés au tableau neurologique et le pronostic vital ont été collectés. Des analyses uni, bi et multivariées par la régression logistique multiple ont été effectuées. Résultats La population de patients (314) était composée de 56,1% de femmes avec une moyenne d’âge de 61,3 ans (±13,8), un délai moyen d’admission de 8,4 jours (±23,5). Les facteurs de risque d’AVC étaient dominés par l’HTA, l’antécédent d’AVC et le diabète. Les AVCI représentaient 60,2%. Un coma et une HTA étaient associés au tableau neurologique. Soixante dix huit (78) patients sont décédés soit un taux de létalité de 24,8%. Lors de l’analyse de régression logistique multivariée, seuls les antécédents d’AVC et l’existence de coma étaient associés de manière indépendante à la mortalité par AVC. Conclusion Ces résultats démontrent la nécessité d’une amélioration de la prise en charge des patients en unité de soins intensifs et la prévention des récidives d’AVC par une éducation sanitaire des malades.Mots-clés: accident vasculaire cérébral, mortalité, pronostic, Sénégal.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 44-44
Author(s):  
J.-P. Schuster ◽  
A. Manetti

L’évolution démographique confronte nos pratiques aux spécificités liées au vieillissement de nos patients. Ainsi, par son impact en termes de morbi-mortalité, la dépression du sujet âgé constitue un enjeu majeur de santé publique. Ce trouble est connu pour avoir un fort impact en termes de morbi-mortalité [1]. La prévalence de l’épisode dépressif majeur actuel chez le sujet âgé en population générale est estimée entre 1 et 5 %. En population française, l’étude ESPRIT indique une prévalence de 3,1 % [4]. Des données récentes issues de la plus importante cohorte de sujets âgés en population générale américaine (plus de 8000 sujets de plus de 65 ans) confirment ces chiffres de prévalence [2]. La prévalence sur douze mois en population générale de l’épisode dépressif majeur a été évaluée à 2,6 % (écart type = 0,22) chez les sujets âgés d’au moins 65 ans, avec une forte association avec la dysthymie, la dépendance à l’alcool et au tabac, les troubles anxieux et de personnalité [3]. Plusieurs biais méthodologiques, dont le recours à des instruments d’évaluation peu adaptés aux sujets âgés, sont susceptibles de sous-estimer cette prévalence. Contrairement à l’idée communément admise, l’handicap ressenti par le sujet de l’épisode dépressif majeur n’est pas différent chez le sujet âgé comparativement aux sujets plus jeunes. Ces deux populations diffèrent cependant dans le délai de prise en charge qui demeure plus important chez les sujets âgés [3]. Ces résultats épidémiologiques incitent le praticien et en particulier les médecins généralistes consultés en première ligne à dépister plus systématiquement ce trouble afin d’en améliorer la prise en charge.


Author(s):  
Charlène Leconstant ◽  
Elisabeth Spitz

L'Organisation Mondiale de la Santé (1995) définit la comorbidité ou le «diagnostic associé» comme la cooccurrence chez un même individu d'un trouble dû à la consommation de substances psychoactives et d'un autre trouble psychiatrique. Ces troubles peuvent apparaître en même temps ou encore l'un après l'autre. La comorbidité constitue un enjeu majeur de santé publique et un coût sociétal important. Bien que les recherches ne puissent pas toujours prouver un lien de causalité, on sait aujourd'hui que certains troubles psychiatriques sont des facteurs de risque pour le développement de troubles addictifs et inversement.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 672-672
Author(s):  
D. Sebbane

Les patients atteints de troubles psychiques sévères sont en moins bonne santé physique et ont une espérance de vie réduite par rapport à la population générale. Les données de la littérature montrent que leur taux de mortalité est deux à trois fois plus élevé et qu’ils présentent un risque de mortalité majoré par la survenue de maladies cardiovasculaires.L’étiologie de cette surmortalité cardiovasculaire associée à la schizophrénie, au trouble unipolaire et au trouble bipolaire est multifactorielle.Elle inclut des facteurs génétiques, des facteurs environnementaux liés aux styles de vie des patients ainsi que des effets spécifiques liés à la maladie : on observe un risque relatif 1,5 fois plus élevé de la présence de facteurs de risque cardiovasculaires modifiables tels que l’obésité, le tabagisme, l’hypertension et la dyslipidémie. Le risque de développer un diabète sucré de type II est également fortement augmenté. L’autre facteur étiologique à considérer est celui des effets secondaires liés au traitement.En effet, le traitement médicamenteux de la majorité de ces troubles psychiatriques repose sur l’utilisation des antipsychotiques. Bien que ces médicaments aient une efficacité démontrée, ils sont malheureusement associés à des effets secondaires majeurs comme la somnolence et la sédation, mais aussi une prise de poids importante et la majoration des facteurs de risque cardiovasculaires.Actuellement, aucune stratégie efficace n’existe pour prévenir ces effets. Pourtant, l’accès au dépistage, aux mesures de prévention du risque cardiovasculaire et aux soins somatiques restent restreints pour ces patients. L’European Psychiatric Association (EPA) a ainsi émis des recommandations européennes afin d’améliorer la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiatriques sévères. Elles orientent vers la prise en charge transdisciplinaire de ces effets, ainsi que vers la sensibilisation des psychiatres et des médecins généralistes au dépistage et au traitement des facteurs de risque cardiovasculaires et du diabète chez ces patients.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S22-S23
Author(s):  
M. Corcos

Le trouble borderline est le plus fréquent des troubles de la personnalité, et sa prise en charge reste un enjeu majeur pour les psychiatres d’adultes, mais aussi pour les psychiatres d’adolescents et d’enfants. Le trouble borderline, même s’il trouve pour partie son étiopathogénie dans certaines anomalies génétiques, est aussi profondément caractérisé par des facteurs environnementaux précoces de l’enfance. Nous commenterons les études les plus récentes qui, via une conception plus dimensionnelle du trouble, retrouvent un continuum entre les adultes borderline et certaines anomalies développementales chez l’enfant. Nous ferons également une description plus précise des profils de ces enfants, illustrant certaines données sur les fondements étiologiques du trouble borderline, et nous discuterons des possibilités de prévention de ce trouble. Les troubles liés à l’utilisation de substances sont une des comorbidités les plus fréquentes chez les adolescents présentant un trouble de la personnalité borderline, compliquant le suivi de ces jeunes patients, et pouvant entraîner retrait social et désinvestissement scolaire. Nous détaillerons la prévalence des différents troubles liés à l’utilisation de substances chez les adolescents borderline de notre étude, en comparant nos résultats à ceux décrits dans la littérature internationale. Les tentatives de suicide constituent une préoccupation constante pour les cliniciens, mais également un problème majeur de santé publique via le surcoût engendré (passages aux urgences, hospitalisations…). Aucun traitement psychotrope n’a prouvé son efficacité dans la prévention des tentatives de suicide chez les patients borderline, et certaines psychothérapies, comme la thérapie dialectique comportementale de M. Linehan, ont été développées spécifiquement diminuer la fréquence des passages à l’acte hétéro-agressifs de ces patients. Nous présenterons un dispositif innovant de prévention reposant sur la mise en place d’une permanence téléphonique spécifiquement dédiée à ces patients borderline adultes.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S47-S48
Author(s):  
D. Ducasse ◽  
V. Arpon-Brand ◽  
M. Vienot ◽  
C. Laglaoui ◽  
R. Calati ◽  
...  

ContexteLes conduites suicidaires (CS) constituent un problème de santé publique majeur à travers le monde. Elles présentent une vulnérabilité propre, et sont maintenant considérées comme une entité diagnostique indépendante dans le DSM5. La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) est une thérapie intégrative ayant démontré son utilité dans une grande variété de troubles psychiatriques, à travers une diminution de l’évitement expérientiel et une amélioration de la flexibilité psychologique (socles communs à l’ensemble des troubles psychiatriques) .InnovationNous avons conduit une étude pilote suggérant la faisabilité de la thérapie ACT, sous forme de groupes, chez les patients suicidants (CHRU de Montpellier, Pr Courtet) . À travers la présentation des processus thérapeutiques utilisés dans la thérapie ACT, nous aborderons les hypothèses d’action de la thérapie ACT dans les conduites suicidaires. Puis nous présenterons l’étude IMPACT, en cours de réalisation dans le service urgences et post-urgences psychiatriques (CHRU de Montpellier, Pr Courtet). Il s’agit de la première étude contrôlée randomisée recherchant des biomarqueurs neuroanatomiques et fonctionnels de réponse à la thérapie ACT chez des patients ayant un trouble des conduites suicidaires. Nous aborderons enfin, de façon pratique, comment présenter la thérapie ACT à un patient, à travers une matrice . Il s’agit d’une analyse fonctionnelle permettant de faire percevoir au patient le fonctionnement actuel dans lequel il se sent enlisé, de mettre en lumière ce qui est important dans sa vie, et donc d’avoir un outil motivationnel simple et efficace pour l’accompagner vers le changement.PerspectivesLa thérapie ACT semble être une thérapie prometteuse dans la prise en charge des conduites suicidaires. L’étude IMPACT servira à accroître les connaissances sur les conduites suicidaires par l’identification de biomarqueurs de réponse thérapeutique et la mise en évidence des régions cérébrales associées aux processus thérapeutiques.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 87-88
Author(s):  
S. Vacher-Boulogne ◽  
G. Abgrall-Barbry ◽  
P. Levy ◽  
L. Jehel

Avant la majorité, jusqu’à 9,7 % des femmes [2] et 4,6 % des hommes [1] sont victimes de violences sexuelles. Le cadre juridique fournit les définitions consensuelles de ces actes. Les données épidémiologiques et de la littérature aident à caractériser les facteurs de risque, la psychopathologie et les comorbidités observés chez les victimes. Ainsi, majoritairement féminines, elles connaissent leur agresseur dans trois quart des cas ; eux, surtout masculin, ont pour la moitié moins de 20 ans. Les troubles rapportés, dont l’état de stress post-traumatique, la dépression, les troubles de personnalité et les manifestations somatiques, doivent bénéficier de prises en charge spécifiques suivant plusieurs axes : psychothérapeutique (en première ligne les thérapies cognitivocomportementales), médicamenteux, mais aussi social et juridique. Des études internationales se sont penchées sur les coûts au sens large de ces agressions. À notre échelle, nous cherchons à évaluer les dépenses directes de santé, chez des sujets ayant été victimes de violences sexuelles avant l’âge de 15 ans. Chez 15 sujets suivis en 2012 à l’hôpital Tenon de Paris, la consommation médicale totale annuelle calculée est dix fois supérieure à la moyenne nationale française, de manière significative et ce malgré notre petit échantillon. Les violences sexuelles sur mineurs, de part leur coût sociétal, financier, moral et psychique, devraient être une préoccupation de santé publique. En ces temps de réflexion budgétaire, des moyens pourraient être d’avantage donnés aux formations médicales, juridiques et sociales, améliorant le travail de prévention, de repérage et de prise en charge des victimes mais aussi de leur entourage.


2021 ◽  
Vol 11 (1) ◽  
pp. 69-74
Author(s):  
A Bah

Introduction : Les cancers de l’enfant sont rares et représentent environ 1% de la globalité des cancers. Cependant, leur sévérité, la durée de leur traitement et leur évolution au long cours en font un problème de santé publique majeur. Le but de notre étude était d’évaluer les connaissances, attitudes et pratiques des agents de santé de la ville de Ségou sur les cancers de l’enfant. Méthodologie : Il s’agissait d’une étude transversale, descriptive et analytique menée auprès des agents de santé de la ville de Ségou. Résultats : Trois cent dix agents de santé de la ville de Ségou ont répondu à notre questionnaire dont 32 médecins généralistes, 31 médecins spécialistes, 32 assistants médicaux, 41 infirmiers du second cycle, 88 infirmiers de premier cycle, 44 aides-soignants et Matrones, 13 techniciens de laboratoire 29 sages-femmes Les agents de santé qui ont déclaré que les cancers de l’enfant sont des affections malignes représentaient 55,16%. Dans notre étude, 73,5% des agents de santé déclaraient n’avoir pas suspecté ou diagnostiqué un cancer de l’enfant durant leur carrière, 75% n’ont jamais participé à la prise en charge d’un enfant atteint d’un cancer au cours de leur carrière. Conclusion : Le domaine de l’oncologie pédiatrique est méconnu des agents de santé de la ville de Ségou, en tant que 1ers contacts lors de l’apparition de symptômes pouvant faire évoquer un cancer. La discipline est peu enseignée dans le cursus de formation des agents de santé au Mali. Mots clés : cancers-enfant-agents de santé de Ségou


2013 ◽  
Vol 33 (3) ◽  
pp. 155-164
Author(s):  
AJ Sanabria ◽  
R Dion ◽  
E Lúcar ◽  
JC Soto

Introduction Les maladies chroniques du foie (MCF) constituent un problème mondial. La morbidité et la mortalité des MCF pourraient être évitées ou atténuées en agissant sur leurs principaux facteurs de risque, notamment l'obésité et la consommation d'alcool. Méthodologie Afin de décrire l'évolution des principaux déterminants des MCF au Québec, nous avons étudié les tendances de l'obésité, de la consommation d'alcool, des hépatites virales B et C, de la mortalité et du taux d'hospitalisation des MCF ainsi que du taux d'incidence du cancer du foie entre le 1er janvier 1981 et le 31 décembre 2009. Résultats Nous avons observé une augmentation des indicateurs de l'obésité chez les jeunes hommes et de la consommation d'alcool chez les adolescentes et chez les femmes d'âge moyen. Les taux d'incidence globale des hépatites B et C et de la mortalité par MCF sont en diminution. Cependant, les taux d'incidence du cancer du foie et de sa mortalité, surtout chez les hommes et les personnes âgées, sont à la hausse. Conclusion Ces résultats soulignent l'importance des interventions de santé publique ciblées ainsi que le maintien ou l'amélioration de l'accès aux soins pour les MCF.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 601-601
Author(s):  
D. Carmelo ◽  
S. Lamy ◽  
A. Charles-Nicolas ◽  
N. Pascal ◽  
L. Jehel

IntroductionLa suicidalité à l’adolescence est une question importante de santé publique, en termes de mortalité, de morbidité. Celle-ci est peu évaluée et quantifiée dans les en Martinique au sujet des adolescents. Notre objectif à travers de notre étude prospective exploratoire est de déterminer de la prévalence des tentatives de suicide chez les adolescents en Martinique consultant au CHUM.MéthodesNous avons inclus tous les adolescents âgés de 11 à 18 ans ayant réalisé une tentative de suicide en Martinique, admis sur les différents services d’urgences et de réanimations du CHUM, sur une période continue de 4 mois.RésultatsQuarante-trois tentatives de suicide ont été enregistrées au cours de cette période : 88,4 % des cas impliquaient des filles (avec une récidive sur la période d’inclusion), 58,1 % des jeunes ont utilisé comme méthode l’intoxication médicamenteuse volontaire, la majorité concernait des primosuicidants (60,5 %), près de la moitié des cas avait identifié un événement traumatisant, 34,9 % ont déclaré consommer de façon régulière une substance psychoactive enfin 72,5 % des situations ont fait intervenir le SAMU et 65,2 % de ces adolescents ont bénéficié d’une prise en charge hospitalière.ConclusionCette étude pilote permet de contribuer à la description de la tentative de suicide chez les adolescents, qui s’estimerait à 1 tentative de suicide tous les 3 jours, et confirme bien une problématique suicidaire touchant cette population spécifique dans ce département. Elle suggère par ailleurs la nécessité de renforcer l’offre de soins qui semble insuffisante à ce jour. Au vu des résultats de cette étude, l’implication forte du SAMU dans ce travail pourrait être un partenaire idéal dans le repérage de ces conduites suicidaires dans cette région.


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