La douleur se définit actuellement comme une sensation complexe multidimensionnelle avec la mise en jeu d'aspects neurophysiologiques spécifiques, perceptifs et psychologiques (Merskey, 1979). Il s'agit donc d'un domaine qui relève à la fois des sciences médicales et des sciences humaines. La communauté scientifique s'est longtemps focalisée sur les aspects médicaux (mécanismes neurosensoriels, traitements pharmacologiques, causes, etc.) dans le but de prendre en charge et traiter la douleur. Les sciences humaines, _via_ la psychologie, ont permis d'approfondir les aspects subjectifs et individuels de la douleur chez le patient douloureux d'une part, en s'intéressant notamment aux répercussions de la douleur sur le fonctionnement cognitif, social, émotionnel et affectif de l'individu, ainsi qu'à l'influence de ce fonctionnement sur le vécu de la douleur et l'effet des prises en charge (acceptation/rejet des traitements, effets indésirables, etc.). Cette discipline a, d'autre part, permis d'approfondir la question de la prise en charge de la douleur en développant des outils de mesure (échelles d'évaluation), des méthodes non pharmacologiques (e.g. stratégies de «faire-face», hypnose, relaxation, imagerie mentale, etc.) et en s'intéressant à la question des croyances et représentations des soignants sur la douleur.