scholarly journals Paul Claudel et la modernité médiévale

Author(s):  
Jean-François Poisson-Gueffier
Keyword(s):  

Les détracteurs de Claudel n’ont cessé de le présenter comme un poète ancré dans le Moyen Âge chrétien. L’inspiration médiévale de Claudel, sensible de Tête d’Or au Chemin de la Croix n° 2, dénierait ainsi à son art toute modernité. En considérant l’intégralité de son œuvre, il apparaît que le Moyen Âge n’implique en rien une régression. Le Moyen Âge claudélien est beaucoup plus vaste qu’on ne l’imagine : il n’est pas uniquement chrétien mais accueille toutes les traditions du monde. Il ne fait pas seulement revivre les genres et formes de ce passé, mais les hybride. Le Moyen Âge est dès lors moins tourné vers le passé que vers l’avenir et semble, à sa manière, infiniment plus moderne que celui de ses contemporains. C’est ce que nous tentons de démontrer dans un essai à paraître chez Honoré Champion en mars 2022, Paul Claudel et le Moyen Âge.

Moreana ◽  
2003 ◽  
Vol 40 (Number 153- (1-2) ◽  
pp. 143-158
Author(s):  
Marie-Claire Phélippeau
Keyword(s):  

L’article a pour but de décrire l’œuvre de More : The Last Things, à l’occasion de sa première traduction en français. Il analyse les différentes caractéristiques du traité et en rattache la filiation au Moyen Age, par certains aspects, et à la Renaissance par certains autres. L’originalité de More est mise en évidence : elle réside à la fois dans la forte cohérence du discours, dans son éloquence avérée, ainsi que dans le caractère pastoral de l’œuvre.


Hawliyat ◽  
2018 ◽  
Vol 9 ◽  
pp. 69-79
Author(s):  
François Clément
Keyword(s):  

L'étude des sociétés anciennes n'est pas sans évoquer le travail du paléon- tologue. De même que celui-ci doit se contenter, pour comprendre ce qui fut un être vivant, d'ossernents la plupart du temps en désordre, l'historien ne dispose que de matériaux squelettiques, de la carcasse du passé. La recherche sur l'Islam médiéval n'y échappe pas. Annales et chroniques, géographies, listes bio-biblio- graphiques, aussi riches soient-elles, ne sont, pour l'essentiel, qu'une collection de dates, de toponymes, de distances, de filiations, le tout sous une forme suc- cincte et dans un état de conservation trop souvent fragmentaire. S'il s' agit sim- plement d'établir une chronologie, ou d'ébaucher une histoire des États, cela suffit sans doute. Quant à une histoire des vivants, c'est une autre affaire. Bien sûr, on entrevoit les gens, leurs habitudes, leurs gestes, grâce aux recueils de jurisprudence, aux manuels de bisba, à une notation ici ou là, au détour d'un récit, d'un poème, et l'on éprouve alors une satisfaction comparable à celle du fouilleur découvrant une empreinte de tégument ou la griffure d'une glissade. Ce n'est pas encore la vie, certes, mais on s'en approche. L'archéologie permet de faire quelques pas supplémentaires. Hélas, il faut dans tous les cas se rendre à l'évidence : aussi minutieuse soit l'enquête, on aboutit toujours à une maison vide.


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