scholarly journals Adoption d’une nouvelle méthode de lutte sanitaire en milieu paysan : le pédiluve acaricide/insecticide au Burkina Faso

Author(s):  
Fanny Bouyer ◽  
Adrien Marie Gaston Belem ◽  
H. Seyni ◽  
Hassane Adakal ◽  
Renaud Lancelot ◽  
...  

Le pédiluve acaricide/insecticide est une nouvelle méthode de lutte intégrée contre les vecteurs en zone subhumide Ouest africaine : son efficacité a été validée par de nombreuses études en situations expérimentales et réelles. Cette invention sanitaire d’origine exogène (proposée par la recherche) a été co-construite avec des groupes d’éleveurs il y a dix ans et a ensuite été diffusée. En tout, 22 pédiluves et 72 éleveurs ont été étudiés. A partir de 97 variables d’adoption concernant la sociologie, les aspects organisationnels, le système d’élevage, l’appréciation de l’outil et les modalités de mise en oeuvre, 21 ont été considérées comme actives et sept comme indicateurs d’adoption, suite aux analyses préliminaires. Elles ont été soumises à des analyses multivariées permettant de caractériser trois groupes d’éleveurs, dont l’adoption a été évaluée. Le premier groupe était constitué par les éleveurs modernes de Ouagadougou qui ont bien adopté la méthode. Les éleveurs plus traditionnels de Bobo-Dioulasso ont été séparés en deux groupes dont l’un n’a pas adopté le pédiluve, contrairement au second. Les dix variables discriminant principalement ces groupes ont été analysées. Elles avaient trait au système d’élevage, aux modalités de mise en oeuvre de la méthode et à l’appréciation de l’outil. L’appréciation du risque de l’innovation par les éleveurs a été discutée grâce aux critères d’évaluation de l’adoptabilité de Mendras et Forsé. Cette analyse a mis en évidence les variations de perception individuelle des bénéfices et des risques, et le rôle prédominant du réseau socio-technique

1990 ◽  
Vol 43 (2) ◽  
pp. 207-217
Author(s):  
Dominique Cuisance ◽  
H. Politzar ◽  
Issa Tamboura ◽  
P. Mérot

Le CRTA de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) a procédé durant quatre années à une campagne de lutte intégrée contre les glossines dans une zone pastorale de 300000 ha avec la pose de 7200 écrans insecticides durant la saison sèche, suivie de lâchers de mâles irradiés en saison des pluies. Après divers essais, trois barrières contre les glossines riveraines, constituées soit de pièges de capture, soit de pièges ou d'écrans insecticides (deltaméth r ine CE) espacés de 100 m, ont été mises en place. L'observation régulière durant plus de trois ans a montré la grande efficacité de ces systèmes dont le coût d'installation et de fonctionnement la première année a été d'environ 200000 francs CFA par kilomètre avec les pièges de capture (non imprégnés), 190000 avec les pièges insecticides et 150000 avec les écrans insecticides. Les années suivantes, les frais de maintenance ont été respectiv ement de 70000, 85000 et 64000 francs CFA par kilomètre et par an. Dans cette zone climatique et pour ce type de rivières et de galeries, l'étanchéité est obtenue avec 7 km de pièges insecticides ou 10 km de pièges de capture vis-à-vis G. tachinoides et G. p. gambiensis . Une utilisation mixte pièges-écrans pourrait constituer une formule intéressante. Le quadrillage d'une zone de passage de G. m. morsitans s'est révélé efficace mais d'un prix d'installation et d'entretien assez élevé; il sera vraisemblablemen t abaissé par l'emploi d'attractifs odorants.


EPPO Bulletin ◽  
1974 ◽  
Vol 4 (3) ◽  
pp. 237-239
Author(s):  
R.F. Smith ◽  
C.B. Huffaker ◽  
P.L. Adkisson ◽  
ET L.D. Newsom

Author(s):  
Nadine Andrieu ◽  
Eduardo Chia ◽  
Eric Vall

Alors que l’invention peut se définir comme la découverte d’un principe, l’innovation peut être définie comme l’adoption de ce principe par une population (1, 2, 3, 17). En Afrique de l’Ouest, la grande majorité des inventions et leur traduction fréquente en propositions techniques de la recherche pour intensifier les systèmes mixtes agriculture-élevage ont été peu ou n’ont pas été intégrées dans les systèmes de production (11, 13, 14, 18, 21, 23). Ce constat d’échec a amené la recherche à s’interroger sur ses démarches de conception et d’évaluation de ses propositions et à impliquer davantage les acteurs de terrain dans la formulation des problèmes et l’élaboration des solutions dans le cadre de recherches participatives (5, 8, 10, 12, 15, 16). L’analyse des facteurs d’adoption des inventions constitue un premier champ au sein des méthodes d’évaluation existantes. L’objectif est d’identifier les facteurs économiques, institutionnels, structurels ou sociotechniques qui favorisent le passage de l’invention à l’innovation (4, 20). Des outils de modélisation peuvent aussi être utilisés pour analyser le profil des populations susceptibles d’adopter telle ou telle technologie (7, 24). Les méthodes de diagnostic des impacts de la recherche constituent un deuxième champ d’évaluation. Il s’agit d’analyser les effets, prévus ou non, des propositions de la recherche quand elles sont expérimentées sur le terrain ou adoptées (19). La modélisation peut là encore s’avérer un outil puissant pour explorer les impacts potentiels des propositions de la recherche avant leur mise en oeuvre effective au sein des systèmes de production (6, 9, 22). L’objectif de ce numéro thématique est de passer en revue différents travaux sur l’évaluation des propositions de la recherche, récemment réalisés en zone agropastorale d’Afrique de l’Ouest, afin de définir comment concevoir et évaluer des innovations dans cette région. Les contributions se basent sur différentes études menées non seulement dans le domaine de la production et de la santé animales mais aussi dans celui des productions végétales intimement liées à l’élevage dans les systèmes mixtes étudiés. Elles abordent également la gestion socio-économique des exploitations et, en particulier, intègrent les projets des producteurs. Cette diversité de terrains et d’approches permet d’enrichir la réflexion sur les méthodes d’évaluation des innovations dans les systèmes d’élevage et dans les systèmes agro-sylvo-pastoraux de cette région. Les trois premiers articles s’intéressent aux facteurs d’adoption des produits de la recherche. Bouyer et coll. analysent les facteurs ayant joué sur l’adoption d’une nouvelle méthode de lutte sanitaire acaricide en milieu paysan au Burkina Faso. Ngondjeb et coll. étudient les facteurs d’adoption de techniques de lutte contre l’érosion hydrique des sols en zone cotonnière du Cameroun. Dans des contextes de changements socio-économiques induisant des stratégies adaptatives de producteurs camerounais, Pedelahore et coll. s’interrogent sur la place de processus d’intensification promus par la recherche. Ces méthodes fournissent des pistes pour mieux caractériser la diversité des besoins et des contraintes des populations cibles. Les autres travaux concernent surtout les méthodes d’évaluation des impacts de la recherche. Ces évaluations sont prospectives pour deux articles : les travaux de Dabire et coll. explorent les impacts potentiels de la prévision saisonnière des pluies sur les performances économiques des exploitations familiales burkinabés ; ceux de Deffo et coll. évaluent les effets de différents systèmes de culture sur la durabilité des exploitations. L’article de Sempore et coll. combine évaluation prospective et évaluation ex post, respectivement avant et après l’expérimentation d’ateliers d’embouche chez des agroéleveurs. Trois articles analysent a posteriori les impacts de propositions expérimentées ou adoptées par les producteurs : Blanchard et coll. mesurent l’impact de l’utilisation raisonnée de la fumure organique au champ sur les rendements et les revenus de producteurs burkinabés ; Fokou et coll. explorent les liens entre, d’une part, les innovations technologiques et organisationnelles et, d’autre part, les relations de pouvoir dans des systèmes de production laitiers du Mali. Enfin, en s’inspirant d’une méthode expérimentée à la Réunion (France), Vayssières et coll. cherchent à mieux prendre en compte les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre dans les exploitations d’élevage d’Afrique de l’Ouest dans la conception de systèmes agropastoraux plus respectueux de l’environnement. L’objectif global de ces travaux est de consolider les méthodes d’évaluation des impacts de la recherche pour sélectionner les propositions qui contribuent le mieux au développement durable des systèmes agro-sylvo-pastoraux d’Afrique de l’Ouest.


OENO One ◽  
1970 ◽  
Vol 4 (2) ◽  
pp. 261-262
Author(s):  
F. CHABOUSSOU

L'influence qu'exercent les pesticides sur la physiologie et la biochimie des végétaux peut se répercuter sur les déprédateurs vivant aux dépens de ceux-ci. La présente étude est consacrée aux effets opérés dans ce sens par le DDT, le parathion et le carbaryl à l'égard de l'araignée rouge (Panonychus ulmi Koch), d'Eotetranychus carpini f. vitis Dosse et de Tetranychus urticae Koch sur vigne. Les trois insecticides favorisent le développement de ces acariens à la suite de modifications biochimiques de la plante qui sont analysées. Les fongicides zinèbe, manèbe et propinèbe exercent également une action sur le végétal qui devient alors plus sensible aux attaques de l'oïdium de la vigne. L'auteur souligne toute l'importance qu'il y a à tenir compte de ces phénomènes lors de la mise en œuvre de programmes de lutte intégrée.


1999 ◽  
Vol 131 (2) ◽  
pp. 282-282

RésuméIl y a maintenant plus de 85 ans, la Légionnaire bertha s’est révélée un insecte très nuisible aux entreprises agricoles dans l’ouest canadien et, depuis ce temps, des invasions se produisent à intervalles réguliers. La première invasion a été enregistrée en 1944 en Saskatchewan dans la nouvelle culture, le colza. L’exploitation de plus en plus fréquente du colza comme plante potagère a donné lieu à une augmentation considérable des dommages économiques causés par la légionnaire et a suscité l’usage de plus en plus répandu d’insecticides dans une tentative de lutte contre cet insecte ravageur. La découverte d’une phéromone spécifique à l’espèce et la mise au point d’un système de détection des adultes à la fin des années ’70 et au début des années ’80 a donné lieu à la conception d’une méthode permettant aux producteurs de prévoir très tôt les risques de dommages aux récoltes. En même temps, des méthodes d’estimation des populations de larves ont été élaborées, mais ces méthodes ont besoin d’être raffinées de manière à les rendre aptes à fournir une indication plus juste des risques de ravage dans les cultures de colza. La lutte contre la Légionnaire bertha est pour le moment fondée en grande partie sur l’utilisation d’insecticides chimiques, d’où la nécessité de mettre au point des stratégies de lutte intégrée.[Traduit au bureau de la Rédaction]


2011 ◽  
Vol 24 (1) ◽  
pp. 65-76
Author(s):  
R. LANCELOT ◽  
E. ZUNDEL ◽  
C. DUCROT

Les spécificités de la santé animale en Afrique, exemple de zone à régions chaudes, tiennent à la fois aux caractéristiques climatiques et environnementales, aux systèmes d’élevage extensifs et à la mobilité animale (transhumance, commerce), ainsi qu’au contexte socio-économique difficile, avec des services vétérinaires disposant de moyens insuffisants. Les conditions d’élevage et la mobilité animale contribuent à la diffusion de maladies à transmission directe, comme la péripneumonie contagieuse bovine ou la peste des petits ruminants. L’environnement conditionne la biologie des vecteurs (insectes, tiques), donc la diffusion de maladies à transmission vectorielle. Certaines sont spécifiques à l’Afrique, comme les trypanosomoses humaines et animales. D’autres, comme la fièvre de la Vallée du Rift, dont le virus causal est transmis par de nombreuses espèces de moustiques, sont en pleine émergence. Elles sont susceptibles de coloniser d’autres écosystèmes via le commerce de bétail : ainsi cette maladie a été introduite sur la péninsule arabique et s’y est installée. La fragilité socio-économique de l’Afrique la rend plus vulnérable que les autres continents aux émergences de maladies animales, ensuite potentiellement exportables, liées aux changements climatiques et environnementaux, à l’accroissement démographique et à l’intensification des échanges internationaux et des voyages. L’amélioration de la situation sanitaire passe par la définition et la mise en œuvre au plan régional, avec une coordination continentale et internationale, d’une stratégie de lutte intégrée ; elle devrait s’appuyer sur des réseaux de surveillance et de recherche afin de mieux apprécier les évolutions épidémiologiques, et de disposer d’outils de diagnostic et de contrôle (vaccins, insecticides…) plus efficaces.


2014 ◽  
Vol 4 (8) ◽  
pp. 659-662 ◽  
Author(s):  
Bamba Sanata ◽  
Ouédraogo Abdoul Salam ◽  
Sangaré Ibrahim ◽  
Zida Adama ◽  
Cissé Mamoudou ◽  
...  

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