scholarly journals Haro sur le poncif ! Baudelaire, Silvestre, Goncourt et la peinture du lieu commun

Author(s):  
Julien Zanetta

Avant qu’il ne qualifi e un tour de phrase banal, une idée éculée ou préfabriquée,le poncif tire son origine des arts visuels. Il s’agit, techniquement, d’unmoyen de transfert. Cet article se propose de revenir aux origines proprementvisuelles du poncif et de voir comment, au xixe siècle, la critique d’art en a faitusage. À partir de la défi nition du Salon de 1846 de Charles Baudelaire, on observeracomment cette exaspération à l’égard du trop connu a été mise en oeuvre parle critique d’art, contemporain et ami de Baudelaire, Théophile Silvestre, et lesfrères Goncourt, dans Manette Salomon.

2019 ◽  
Vol 140 (1-2) ◽  
pp. 43-84
Author(s):  
Manuela Martini

Résumé L’association entre industrie de la construction et sous-traitance est une évidence à la fin du XIXe siècle, tout comme aujourd’hui. Pourtant l’histoire des mutations du statut du sous-traitant et des formes du travail au forfait dans le bâtiment au début du XXe siècle est encore peu étudiée. Pour aborder cette question, cet article prend pour objet un virement institutionnel majeur dans la définition du « tâcheron » en France : la réforme sur les abus du marchandage dans la seconde moitié des années 1930. Ce dispositif classifie et ordonne les relations entre les acteurs économiques aux intérêts divergents impliqués dans la chaîne de la sous-traitance : maître d’ouvrage, maître d’œuvre, sous-traitant, ouvriers travaillant pour le sous-traitant. Formalisant l’état des lieux de la jurisprudence et détaillant les modalités de la mise en œuvre du marchandage, il permet ainsi de s’interroger sur les caractères marquants d’une forme clé d’organisation du travail de la deuxième industrialisation.


2002 ◽  
Vol 57 (6) ◽  
pp. 1521-1557 ◽  
Author(s):  
Alain Cottereau

RésuméL’émancipation ouvrière, à la suite de la Révolution française, loin d’être une formule creuse, a donné lieu à des exigences efficaces de bon droit et s’est traduite en pratiques jurisprudentielles locales. L’article décrit un double phénomène: la mise en œuvre de cette émancipation, puis sa dénégation soudaine durant les années 1880-1890, un « coup de force dogmatique » tenant pour nulles et non avenues neuf décennies de droit des ouvriers, pour lui substituer le « droit du travail ». Au lieu du principe de bilatéralité des volontés libres, s’instaura un principe de protection en contrepartie d’une subordination industrielle impérative.


Author(s):  
Adama Aly Pam

Quel est le rôle et la place de la médecine coloniale dans l’expansion et la mise en œuvre du nouvel impérialisme français en Afrique dans les premières années du XIXe siècle ? Quel est l’impact des épidémies dans la construction et l’établissement de l’ordre colonial ? L'article tente de mettre en évidence les facteurs historiques, sociaux et idéologiques qui sous-tendent les crises sanitaires dans le nord du Sénégal durant la seconde moitié du XIXe siècle, à travers l’étude de l'épidémie de choléra de 1868.


Author(s):  
Jean Blancou

A partir des nombreux documents existants sur l'histoire de la peste bovine, il est possible de décrire avec précision quelles ont été, depuis l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle, les modalités pratiques de surveillance et de contrôle de cette maladie. La surveillance est basée sur un diagnostic clinique, nécropsique et expérimental ainsi que sur la connaissance des conditions de l'infection : étiologie, pathogénie, espèces sensibles, matières virulentes, mode de contagion, durée d'incubation, etc. Les données historiques sont rassemblées, comparées et commentées pour chacun de ces points. La lutte était fondée sur l'application des mesures de prophylaxie sanitaire ou médicale : tentative de vaccination et de traitement. Une étude de ces méthodes permet de comparer leur efficacité et de décrire les grandes étapes de leur mise en oeuvre.


Author(s):  
Anita Staroń

Le XIXe siècle voit apparaître une nouvelle vision de l’artiste. Face à une société bourgeoise et matérialiste, il s’érige en chantre d’un art hautain et désintéressé. Un tel écart entre l’artiste et le public doit produire des tensions et fait naître, des deux côtés, le sentiment d’incompréhension qui souvent dégénère en mépris. Charles Baudelaire contribue beaucoup à cette conception de l’art, où la notion de mépris revient souvent : le mépris envers le public bourgeois, l’artiste embourgeoisé, le critique d’art borné – mais aussi, le mépris du profanum uulgus dirigé contre l’artiste. Trois décennies plus tard, Octave Mirbeau fait appel à cette même notion pour construire son modèle des relations entre artiste et public, modèle bien proche de celui de Baudelaire. Notre objectif est donc double : analyser le concept du mépris chez les deux artistes, et relever les nombreuses affinités qui existent au niveau thématique, stylistique et rhétorique dans leurs écrits sur l’art.


2010 ◽  
Vol 65 (3) ◽  
pp. 713-742 ◽  
Author(s):  
Dinah Ribard

RésuméL’histoire du travail, y compris lorsqu’elle s’intéresse aux élaborations écrites des travailleurs sur leur expérience ou lorsqu’elle réfléchit à la production du concept de travail, et l’histoire des professions intellectuelles, des savoirs ou des disciplines, qui tend à être une histoire du travail intellectuel, ne se rencontrent guère. Le propos de cet article est de réduire cet écart entre deux usages historiens du même terme – travail – en faisant jouer ensemble des sources sur la mise en œuvre politique et réglementaire du travail intellectuel comme travail, sur la transformation de la pensée du travail vécu comme travail intellectuel, et sur la production de formes de travail intellectuel qui se donnent pour objet le travail des autres, voulu le plus simple possible. Des tailleurs qui produisent dans les années 1830 une « science des tailleurs » bien plus strictement professionnelle que celle que propose le plus ancien livre de patrons encore lu par eux (1670), l’association dans les années 1770 d’un marchand de vernis et d’un avocat auteur d’un projet de mont-de-piété dans un même travail intellectuel sur le travail des autres, des règlements royaux et des recueils commentés de documents issus des mondes artisans datant du XVIIIe siècle: ces sources, prises ensemble, montrent la socialisation des processus de structuration par le travail de la société française entre fin de l’Ancien Régime et début du XIXe siècle.


2002 ◽  
pp. 129-138 ◽  
Author(s):  
Jean-Marie Fecteau

RÉSUMÉLa mise en place, en Occident, des premières politiques de prise en charge de l'enfance abandonnée et de la délinquance juvénile présente des traits généraux qui transcendent les États et les pays. Sans minimiser le caractère particulier du développement des politiques nationales en la matière, force est de constater que, dans chaque cas, une série d'enjeux remarquablement similaires se manifestent. Ainsi, on peut déceler un rythme commun à ces réformes, rythme modulé sur une série de ruptures significatives tant dans le regard porté sur l'enfance que dans les stratégies de prise en charge. Mais au-delà d'une certaine synchronie de développement, une série de questions communes se posent qui interrogent tant les frontières du pénal et du charitable que celles du privé et du public dans la mise en œuvre des politiques.


2005 ◽  
Vol 1 ◽  
pp. 69
Author(s):  
Roxane D. Argyropoulos

<p>Étudier l'émergence du mouvement libéral en Grèce au XIXe siècle implique une série de difficultés d'interprétation. C'est appréhender un univers qui a été légué par la Révolution française et nous conduit à l'acquisition de principes indispensables au fonctionnement d'une société démocratique moderne. Υ travers des types de discours différents, nous essayons de suivre les traces de cette mise en œuvre du principe de la liberté de 1830 jusqu'à la veille du premier conflit mondial. On assiste après 1830, à une période de transition mais également de mise en œuvre des idées novatrices des Lumières. Les libéraux grecs ont pris fait et cause pour des combats concernant le respect de la vie humaine, la réciprocité des droits et des devoirs et sont dominés par la préoccupation de la liberté d'expression et de création, l'abolition de la peine de mort, l'idéal républicain, l'instruction publique, le défi du progrès. Depuis les années 1830 jusqu'en 1870, se réclamer du libéralisme, c'est s'inscrire dans les forces progressistes. Mais, la dernière phase de son édification fut liée à la montée du socialisme et du marxisme, qu'il allait remettre en question, et dans les années qui ont suivi la défaite de 1897, le libéralisme est confronté à des théories comme la pensée polyvalente de Nietzsche. Dans les différentes phases de l'évolution de la pensée libérale en Grèce, on observe des variations qui pour la plupart sont des étapes du processus vers la démocratie.</p><p> </p>


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