scholarly journals Tendances concernant l'incidence du cancer, la mortalité par cancer et la survie au cancer au Canada entre 1970 et 2007

2013 ◽  
Vol 33 (2) ◽  
pp. 80-92
Author(s):  
L Kachuri ◽  
P De ◽  
LF Ellison ◽  
R Semenciw ◽  

Introduction La surveillance des tendances concernant le cancer peut aider à évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre le cancer ainsi qu'à renforcer les activités de prévention. La présente étude, fondée sur les données des bases de données nationales, consiste en un examen des tendances à long terme relatives à certains cancers au Canada. Méthodologie Nous avons examiné les changements annuels dans les tendances relatives aux taux d'incidence et de mortalité normalisés selon l'âge observés entre 1970 et 2007 selon le sexe pour tous les cancers combinés, pour les quatre cancers les plus courants (cancer de la prostate, cancer du sein, cancer du poumon, cancer colorectal) et pour les cancers dont les tendances ont été marquées par les changements les plus importants au cours des dernières années. Le rapport de survie relative à cinq ans pour les années 1992 à 2007 a également été calculé. Résultats Pendant la période visée par l'étude, les taux d'incidence de l'ensemble des cas de cancer primitif combinés ont augmenté de 0,9 % par année chez les hommes et de 0,8 % par année chez les femmes. Les taux concernant le mélanome, le cancer de la thyroïde, le cancer du foie, le cancer de la prostate, le cancer du rein, le cancer colorectal, le cancer du poumon, le cancer du sein et le cancer de la vessie ont augmenté à des rythmes variables, et les taux concernant le cancer du larynx, le cancer de la bouche, le cancer de l'estomac et le cancer du col de l'utérus ont diminué. Pour l'ensemble des cancers combinés et pour la plupart des cancers examinés, à l'exception du mélanome et du cancer du poumon chez les femmes, les taux de mortalité ont diminué significativement. Les taux de survie qui ont le plus augmenté sont ceux du cancer de la prostate, du cancer du foie, du cancer colorectal et du cancer du rein. Bien que les tendances globales concernant les taux de mortalité et la survie indiquent que des progrès notables ont été réalisés dans la lutte contre le cancer, la tendance à la hausse des taux d'incidence de certains cancers soulignent la nécessité de poursuivre les efforts dans le domaine de la prévention.

2013 ◽  
Vol 9 (31) ◽  
pp. 177-179
Author(s):  
Marc Jamoulle

Peu après l’accouchement de son cinquième enfant ma soeur a consulté son gynécologue. Elle sentait une masse dans son sein et était inquiète. Il l’a rassuré. Elle l’a cru. On était en Espagne, dans les années 80. Ma soeur était avocate et mère de famille. Une femme très occupée. Elle a fait confiance à son docteur. C’était un mauvais docteur. 15 ans plus tard elle mourrait de cachexie cancéreuse après d’innombrables radiothérapies, chimiothérapies, examens diagnostiques et complications en tout genre, entourée de ses enfants et dans la souffrance.Quand on est médecin praticien soi-même et qu’on travaille avec ce souvenir on est très sensibilisé et on cherche par tous les moyens d’éviter à ses propres patients de vivre un calvaire aussi affreux. J’étais très organisé dans ma pratique professionnelle. Nous apprenions aux femmes l’autopalpation, nous avions un échéancier pour les prévenir de faire leur mammographie de dépistage et nous étions satisfaits de trouver de temps en temps un cancer peu évolué, gardant l’impression d’avoir sauvé un patiente qui nous le rendait bien.La Belgique n’a pas de système de santé organisé et le dépistage se faisait et se fait encore de façon pittoresque et épisodique. L’état ou les hôpitaux ou quelques médecins de famille organisés lancent des campagnes qui sensibilisent toujours les mêmes femmes et en « sauvent » quelques-unes, fiers d’avoir mis en place un système de médecine dit préventive.Ce système ne prévient rien du tout et le taux de mortalité par cancer du sein n’a pas changé pendant toutes ses années. On recrute plus tôt, allongeant la période de conscience de la présence du mal. Les cancers fulgurants tuent toujours aussi vite et nous laissent démunis.Dans son article “Principios Éticos y Prevención Cuaternaria: ¿es posible no proteger el ejercicio del principio de autonomía?” le confrère Pizzanelli fait état d’un projet de dépistage systématique dont son pays, l’Uruguay, envisage de se doter, avec une contrainte d’obligation et de risque de perdre l’emploi pour les femmes qui le refuserait.Au moment où dans le monde entier, des voix s’élèvent contre le dépistage de masse, ou les médecins généralistes tentent de s’organiser pour identifier et accompagner les femmes porteuses de risque, des politiques, certainement emportés par leur désir de bien faire et probablement seulement de faire, proposent de mettre en place un système coercitif et obsolète. Cette attitude est politiquement risquée, éthiquement injustifiable et scientifiquement dépassée.Politiquement risquée parce qu’elle va engager des sommes importantes du budget de la santé dans une suffusion administrative (prévenir, en santé publique, c’est d’abord organiser) et dans des investissements majeurs pour du matériel couteux. En même temps s’installera un climat de contrôle et de suspicion qui ne peut que nuire à la convivialité d’une société.Ethiquement injustifiée parce que la maladie et la mort sont de l’ordre de l’intime et du symbolique et que la décision d’examiner un corps pour le savoir ou non malade n’appartient qu’à la personne elle-même et non à la société. Contrôler le corps est une main mise inacceptable sur le devenir humain et revient à assimiler la maladie à une tache ou une faute que le corps social s’autorise à châtier.Scientifiquement obsolète parce qu’on sait maintenant que le soi-disant dépistage ne met à jour que des cancers lents, qui n’auraient probablement pas tué la personne et qui rate les cancers rapides qui eux sont de toute façon mortels. Cette attitude repose sur une croyance d’après-guerre et son vocabulaire militaire. Combattre le cancer et croire qu’en arrivant plus tôt on pouvait le vaincre a été le leitmotiv de toutes les campagnes de masse depuis lors.On sait maintenant que les humains vivent avec le cancer, qu’ils arrivent parfois à s’en défendre et qu’ils ne meurent pas tous. On sait aussi que certaines femmes sont plus à risque que d’autres et qu’une écoute attentive et un relevé minutieux de leur histoire familiale permet de dégager des groupes à risque qu’il est bon de conseiller. Mais investir dans la communication n’a pas la même visibilité ni le même rendement qu’investir dans la technologie et il faudra beaucoup de courage aux politiques pour décider d’investir dans un système de première ligne performant et bien géré qui permettra de mettre la connaissance des grands nombres au sein des consultations individuelles des acteurs de soins primaires.Le Dr Pizzanelli est un collègue courageux. Il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas et il doit être soutenu, pas ses pairs d’abord dans son pays, et par tous les collègues du monde qui pensent que la science c’est aussi cultiver le doute et se méfier de ses propres erreurs. 


2008 ◽  
Vol 6 (2) ◽  
pp. 47-72
Author(s):  
Normand Carriere

L’étude de l’évolution des cancers à partir des statistiques de décès doit considérer les changements dans les déterminants de la mortalité. Nous les avons regroupés en deux ensembles : les facteurs fondamentaux et les facteurs parasitaires. Par référence à diverses études spécialisées, nous montrons que l’importance des seconds facteurs est relativement secondaire. Les principaux responsables de cette évolution sont la fréquence des nouveaux cas de cancer (taux d’incidence) et la survie des sujets après détection de la maladie cancéreuse. Considérons la statistique québécoise des décès par cancer entre 1951 et 1967. L’examen des taux de mortalité par cancer de l’estomac a montré que ces lésions malignes étaient en baisse générale durant cette période. Vraisemblablement, cet abaissement s’expliquerait par une disparition graduelle des facteurs de cancérisation connus ou soupçonnés. Cette hypothèse s’appuie sur une baisse des taux d’incidence du cancer stomacal décelée aux Etats-Unis durant la période 1947-1971.


2008 ◽  
Vol 16 (1) ◽  
pp. 99-118
Author(s):  
Yang Mao ◽  
Louise Fortier ◽  
Donald Wigle

RÉSUMÉ L’évolution de la mortalité par cause, au Québec, pour les trois dernières décennies, est étudiée. Les espérances de vie et les années potentielles de vie perdues, de la naissance à 75 ans, sont calculées. De plus, les taux de mortalité des différentes provinces, pour certaines causes de décès, sont comparés. Il en résulte que le Québec connaît des taux de mortalité relativement élevés. Les causes de décès les plus inquiétantes sont le suicide et le cancer du poumon. Les maladies cérébro-vasculaires, le cancer de l’estomac et les maladies du rein connaissent, de leur coté, de nettes améliorations.


2014 ◽  
Vol 34 (2/3) ◽  
pp. 110-121
Author(s):  
DR Withrow ◽  
A Amartey ◽  
LD Marrett

Introduction Cette étude vise à décrire la prévalence du tabagisme, de l'obésité, des comportements sédentaires et de l'activité physique, de la consommation de fruits et de légumes et de la consommation d'alcool ainsi que la participation au dépistage du cancer du sein, du cancer du col de l'utérus et du cancer colorectal chez les adultes des Premières Nations et métis en Ontario, par rapport à la population non autochtone. Méthodologie Nous avons utilisé les données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (données de 2007 à 2011 combinées) pour calculer les estimations de la prévalence chez les trois populations ethnoculturelles. Résultats Par rapport aux adultes non autochtones, les adultes des Premières Nations et métis étaient beaucoup plus nombreux à déclarer fumer et à être classés comme obèses. Les membres des Premières Nations étaient plus nombreux que la population non autochtone à consommer de l'alcool au-delà des recommandations en matière de prévention du cancer et à consommer insuffisamment des fruits et des légumes. Les femmes des Premières Nations étaient plus nombreuses que les femmes non autochtones à déclarer avoir fait l'objet d'un dépistage par recherche de sang occulte dans les selles au cours des deux dernières années. Aucune différence significative n'a été observée entre les membres des trois groupes ethnoculturels en ce qui concerne le dépistage du cancer du sein et du cancer du col de l'utérus chez les femmes et le dépistage du cancer colorectal chez les hommes. Conclusion Si l'on intervient pas, il est probable que les cancers liés au tabagisme et à l'obésité continueront à représenter un fardeau considérable au sein de la population autochtone de l'Ontario.


ONCOLOGIE ◽  
2020 ◽  
Author(s):  
C. Lepage

Les données disponibles concernant l’incidence et les facteurs pronostiques des tumeurs neuroendocrines (TNE) digestives sont souvent fragmentaires. Les TNE digestives sont rares et représentent environ 1 % des cancers digestifs. En France, l’incidence des TNE digestives malignes est estimée à 1,1/100 000 chez l’homme et à 0,9/100 000 chez la femme. L’incidence augmente au cours du temps. Du fait de leur longue survie, les TNE constituent, après le cancer colorectal, le cancer digestif dont la prévalence est la plus élevée. La plupart des TNE sont bien différenciées, les carcinomes neuroendocrines peu différenciés représentent moins de 20 % des TNE digestives. Parmi les TNE bien différenciées intestinales, les localisations les plus fréquentes sont l’intestin grêle et le colorectal. Plus de la moitié des TNE sont diagnostiquées au stade métastatique, principalement au niveau hépatique. Le degré de différenciation, le grade histologique, la localisation du primitif et le stade sont les principaux facteurs pronostiques. Les taux de survie relative à cinq ans étaient de 4,5 % pour les tumeurs peu différenciées versus plus de 55 % pour les TNE bien différenciées.


2019 ◽  
Vol 36 (6) ◽  
pp. 679-687
Author(s):  
A. Lapostolle ◽  
B. Geoffroy-Perez ◽  
L. Chérié-Challine

2021 ◽  
Vol 31 (1) ◽  
pp. 57-63
Author(s):  
Brittany Mutsaers ◽  
Carrie MacDonald-Liska ◽  
Gail Larocque ◽  
Robin Morash ◽  
Lauren Stenason ◽  
...  

Offert dans un hôpital de soins tertiaires en Ontario, au Canada, le Programme de bien-être au-delà du cancer procure aux survivants du cancer l’information et les ressources nécessaires pour l’autogestion de leurs soins de suivi (ex. acquérir les notions et compétences pertinentes pour s’adapter à une maladie chronique) après un traitement actif contre le cancer (chimiothérapie, radiothérapie, etc.). Une évaluation a été menée sur la séance de deux heures (composante de l’ensemble du Programme de bien-être au-delà du cancer) destinée aux survivants afin de déterminer si le fait d’y participer avait augmenté les connaissances et suscité l’adhésion au principe d’autogestion des soins de suivi. Les survivantes du cancer du sein (n = 107) et les survivants du cancer colorectal (n = 38) qui étaient présents ont répondu avant et après la séance à des questionnaires portant sur les besoins informationnels et l’intention d’assurer son propre suivi de santé. L’augmentation perçue des connaissances et l’intention d’autogérer ses soins de suivi ne dépendait ni de l’âge, ni du sexe, ni du temps écoulé depuis le diagnostic. Après la séance, les survivants ont dit en connaître davantage (F(1,11) = 144,6, p < .001) et vouloir s’investir dans leurs soins (F(1,103) = 57,3, p < .001). L’amélioration des connaissances était prédictive d’une plus grande volonté d’autogestion (R2 = .64; F(4,86) = 38,5, p < .001). Les survivants du cancer colorectal se sont montrés plus motivés à autogérer leurs soins que les survivantes du cancer du sein (β = .14, t = 2,2, p < .05). Ces résultats guideront l’élaboration et la mise en œuvre des futures séances d’information destinées aux survivants.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document