Profil évolutif clinique des patients adultes infectés à SARS-CoV-2 et hospitalisés à partir du service des urgences de Strasbourg
Introduction : La prise en charge de l’épidémie de Covid-19 dans un service d’urgences (SU) requiert une évaluation de ses critères de gravité. La Covid-19 est évolutive et l’aggravation respiratoire détermine le pronostic. Notre objectif était de rechercher les facteurs prédictifs de gravité en fonction du délai d’initiation d’une oxygénothérapie dans une population française atteinte de Covid-19 au sein d’un SU. Matériels et méthode : L’étude observationnelle rétrospective aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, durant la première vague de la pandémie, incluait les patients hospitalisés depuis le SU en 2020 pour infection au SARS-CoV-2. Elle évaluait les délais entre le début des symptômes (J0) et l’initiation d’une oxygénothérapie, et entre J0 et l’apparition des complications hospitalières. L’analyse multivariée recherchait les facteurs associés à l’oxygénothérapie précoce et à la mortalité intra-hospitalière. Résultats : 699 patients ont été inclus. L’oxygénothérapie était initiée le 7 ± 4e jour, la ventilation mécanique le 9 ± 4e jour. L’initiation précoce d’oxygénothérapie (avant le 6e jour) était significativement et indépendamment associée à l’immunosuppression, à l’âge ≥ 75 ans, à l’hypertension artérielle, et au sexe féminin. La mortalité intra-hospitalière était significativement et indépendamment associée à un âge ≥ 75 ans, une immunosuppression, une cardiopathie ischémique, et une oxygénothérapie précoce. Conclusion : Parmi les patients hospitalisés pour la Covid-19 durant la première vague, le jour moyen d’initiation d’oxygénothérapie était le septie jour. Une oxygénothérapie précoce, un âge ≥ 75 ans, une immunosuppression et une cardiopathie ischémique étaient associés à une forme grave de la Covid-19.