Qu’est-ce qu’une sépulture collective ? Vers un changement de paradigme

2019 ◽  
Vol 31 (3-4) ◽  
pp. 103-112
Author(s):  
A. Schmitt ◽  
S. Déderix

Depuis sa formalisation à la fin des années 1980, la définition de la sépulture collective a été discutée à plusieurs reprises. Une des ambiguïtés est liée au fait que le terme collectif décrit un fonctionnement alors que sa signification littérale lui confère une forte connotation sociale. Dans la mesure où la définition a été créée il y a plusieurs décennies et que nos connaissances sur la diversité des pratiques funéraires se sont depuis accrues, sa révision devient inévitable. La réflexion sur les écueils de la définition actuelle invite à privilégier comme caractéristique première la chronologie successive des décès plutôt que celle des dépôts et à abandonner l’utilisation du terme collectif dans la phase analytique de l’approche archéothanatologique. Nous proposons ainsi que la sépulture collective soit caractérisée par sa fonction sociale, plutôt que par un mode de fonctionnement.

2019 ◽  
Vol 3 (3) ◽  
pp. 136
Author(s):  
Francielli Cristina Giacomini

Lorsqu'on parle de l'autisme on est vite confronté à la question du langage et de l'absence de la parole. Comment peut-on s'en passer sans la voie traditionnel du symbolique ? L'abord plus raisonnable serait d'effectuer une recherche à ce propos étudiant les raisons de cette absence, de ce « déficit » qui cause de différents dysfonctionnements à niveau social, de l'apprentissage, etc. réfléchissant sur des méthodes de la prise en charge de l'autiste qui donneraient de réponses à ce vide. Toutefois, nous avons pris le contresens de direction. Notre abord théorique est justement étudier deux méthodes clinique et clinic-éducationnelle de prise en charge de l'autiste développé par Lacan et Deligny qui ne travaillent pas sur le manque ou sur le défaut du langage mais ils prennent la réponse donné par le corps lui-même comme façon d'établir un bord qui permet un certain équilibre dans le monde chaotique de l'autiste. Pourquoi le corps est-il en premier plan dans notre recherche ? Par absence de parole et non du langage, c'est le corps de l'autiste qui permet d'établir un lien avec le monde extérieur. Notre recherche a pour objectif mener une étude sur le corps dans l'autisme dans l'approche clinique en sciences de l'éducation à partir des théories de Jacques Lacan et de Fernand Deligny. Cette démarche est donc d'examiner un sujet qui a été très peu exploité et qui n'a jamais été affronté directement ni systématisé, rendant notre recherche inédite. Cette recherche, qui s'inscrit dans une démarche qualitative, est organisée selon un double enjeu : d'un côté l'enjeu théorique développant les concepts apportés par la DSM et les lois concernant la prise en charge de l'autisme dans la sphère médicale et éducationnelle ; et également l'apport psychanalytique de Jacques Lacan concernant la constitution du corps chez l'autiste et ses modes de traitements aussi bien que les méthodes innovatrices de prise en charge clinic-éducationnelle de Fernand Deligny. De l'autre côté l'enjeu empirique : en France, nous nous proposons d'accompagner le travail clinique d'orientation lacanienne fait avec les autistes dans l'Association Main à l'Oreille tandis qu'au Brésil au sein d'une institution éducationnelle nous allons réfléchir à l'application des méthodes de la cartographie et lignes d'erre proposées par Deligny. Notre objectif est de réfléchir la prise en charge de l'autisme comme un moyen de révéler un langage là où il y a vacance de la parole. Les résultats partiels qui nous avons pu repérer c'est qu'il n'y a pas de méthode unique d'apprentissage, ni de recette, ni de routine possibles appliquée à l'autisme parce que dans le monde auquel il vit, le symbolique est réel et l'imaginaire ne trouve pas forme dans la relation spéculaire. Par conséquent, les meilleures inventions qui se révèlent les plus solides pour (mieux) répondre à la souffrance de l'autiste sont celles du sujet lui-même.


2003 ◽  
Vol 48 (1) ◽  
pp. 16-33 ◽  
Author(s):  
Suzie Robichaud ◽  
Danielle Maltais ◽  
Gilles Lalande ◽  
Anne Simard ◽  
Guy Moffat
Keyword(s):  

Résumé Une catastrophe naturelle ne correspond pas seulement à l'arrivée d'un malheur effroyable et subit, mais constitue un long processus dans lequel s'engagent les sinistrés. Dans la logique de cette perspective, par la présente réflexion, nous nous proposons d'examiner, à l'aide des écrits scientifiques et des entrevues menées auprès de victimes des inondations survenues dans une région du Québec – le Saguenay – en juillet 1996, les trois points qui vont suivre. Tout d'abord, il y a lieu de voir comment les chercheurs analysent les difficultés qui surviennent à la suite d'un désastre. Il importe ensuite de s’attarder aux considérations méthodologiques, aux caractéristiques sociodémographiques et à l'état de santé postdésastre des sinistrés. Et, enfin, il s'agit d'analyser les principales situations stressantes qui se sont imposées aux sinistrés tout au long du parcours. Il sera alors possible pour les intervenants sociaux de mieux comprendre et aider les victimes, et ce, tout au long du processus.


Semiotica ◽  
2017 ◽  
Vol 2017 (214) ◽  
Author(s):  
Manar Hammad

Résumé En sémiotique, la cession commerciale est un transfert symétrique d'objets équi-valents, mais la transmission successorale, qui est une forme majeure de circulation des biens dans l'espace social, n'a pas été décrite. Nous proposons de la décrire dans la tradition narrative mise en place par Greimas. Le domaine a été étudié par des anthropologues, des sociologues, des juristes et des historiens. Le point de vue sémiotique est susceptible de fournir une perspective unifiée, rendant comparables des données qui apparaissent hétérogènes tant qu'elles restent attribuées à des disciplines distinctes.L’analyse des expressions verbales françaises et arabes dégage les notions de succession de deux sujets et d'objet transmis, alors que la langue grecque focalise sur les notions de partage et de loi. L'examen de processus non verbaux exige un modèle syntaxique différenciant sujet antérieur et sujet ultérieur, concaténés en chaines linéaires par le discours généalogique qui réarticule le monde entre vivants et morts. Par les pratiques funéraires, les ultérieurs transforment matériellement et symboliquement les antérieurs, faisant évoluer ces derniers après leur décès, ce qui les place en position de sujet d'état, non de sujet de faire.Quatre programmes narratifs ont été reconnus, la succession résultant de leur croisement. Le Destinateur social détermine le lignage et la famille, comme il détermine ce qui est dévolu et les formes du partage. Le sujet antérieur n'est sujet que parce qu'il fut conjoint avec l'objet de valeur héritage: avant de devenir sujet antérieur, il a été sujet sucesseur. L'objet de valeur héritage transite entre un sujet antérieur et un sujet successeur. Les formes de ce transit révèlent son caractère conditionnel et modal. Le sujet successeur est un actant décomposable en plusieurs acteurs, la transmission le place initialement en situation contractuelle, à laquelle succède une situation polémique résultant du caractère partitif de l'actant héritier.


Author(s):  
Mathieu Lefebvre ◽  
Sergio Perelman ◽  
Pierre Pestieau

Depuis quelques années, il est admis qu’il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir de l’État providence. Des menaces croissantes pèsent en effet sur son fonctionnement. Elles ont pour noms vieillissement, concurrence fiscale, changements familiaux et segmentation du marché du travail. Pour toutes ces raisons, les États providences européens ont besoin de réformes, réformes qui permettraient une meilleure adéquation entre leurs structures et la réalité socio-économique actuelle, très différente de celle qui prévalait après la seconde guerre mondiale, lorsque les grands programmes de protection sociale ont été créés. Avant de procéder à toute réforme, il est nécessaire de se rappeler quels sont les objectifs de la protection sociale. En effet, pour juger de sa performance, il importe de savoir comment ces objectifs ont été atteints. Ces objectifs sont essentiellement de deux ordres : assurer une bonne protection contre les grands risques de la vie (le chômage, la maladie, l’invalidité, l’absence de qualification) et réduire au mieux les inégalités sociales et la pauvreté. Dans ce numéro de Regards économiques, nous proposons une mesure et un classement de la performance de la protection sociale des 27 pays membres de l’UE ainsi que des régions belges. On retrouve les suspects habituels dans le peloton de tête, à savoir les Pays Nordiques et les Pays-Bas. Parmi les derniers entrants, la Tchéquie et la Slovénie se comportent également très bien. Malgré les différences de performances observées entre les pays, une analyse de l’évolution dans le temps montre que les pays à la traine tendent à rattraper leur retard par rapport aux Etat les plus performants, ce qui semble indiquer l’absence de dumping social. Quant à la Belgique, elle se retrouve au milieu du classement des 27 pays. Ce n’est guère glorieux surtout par rapport à la réputation que notre pays pouvait avoir il y a deux décennies. Ce qui est intéressant, c’est de distinguer les deux principales régions belges. La Flandre se retrouve tout en haut du classement alors que la Wallonie est classée parmi les derniers.


Author(s):  
Razika Tahi ◽  
Farida Bouarab-Dahmani ◽  
Ali Khelid

Ces deux derniêres décennies, l'environnement social et culturel en Algérie a connu, dans les domaines de l'information et de la communication, un grand bouleversement avec l'apparition de nouvelles technologies. Les campus universitaires ont essayé de suivre cette mutation en se dotant de moyens informatiques didactiques adéquats et três performants (laboratoires multimédia, médiathêque, espace Internet, espace audiovisuel, etc). Puis, un Programme National de télé-enseignement três ambitieux a été mis en place par le Ministêre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, ce qui a permis de mettre en service, dès 2008, des cellules de télé- enseignement et de visioconférences dans un grand nombre d'universités. Cependant, malgré ces investissements importants en équipement sophistiqué, les usages des Technologies de l'Information et de la Communication dans l'Enseignement n'ont pas suivi le même rythme de croissance. Il y a une sous-utilisation de ces outils de travail qui sont de puissants outils à potentiel cognitif. Situation aggravée par les routines pédagogiques, administratives, bureaucratiques, et managériales qui ont engendré des inerties à tous les niveaux. Bien que théoriquement les TICE puissent être considéré comme un instrument pédagogique adapté au milieu universitaire, sa mise en pratique est assez difficile à mettre en oeuvre car elle nécessite des changements dans la gestion au sein de l'université. L'objet de cette communication concerne la visioconférence. Si cette derniêre doit correspondre théoriquement à un besoin réel dans l'enseignement au sein des universités algériennes, son usage n'en est rien dans la pratique. L'usage de la visioconférence en Algérie est des plus déconcertants. Aprês cinq ans de sa mise en service, les salles équipées du matériel adéquat sont encore sous utilisées et parfois même pas utilisées!! L'une des plus grandes contradictions entre les objectifs MESRS et l'usage de la visioconférence est que d'une part la tutelle désire diffuser l'enseignement à un três grand nombre d'étudiants (des milliers), et d'autre part les salles de visioconférence ne peuvent recevoir qu'un nombre limité d'étudiants (généralement inférieur à 100). Alors comment concilier cet objectif et l'usage de ce matériel ? Doit-on prendre le risque de faire des investissements supplémentaires alors que les premiers investissements n'ont pas été rentabilisés ? Nous ne croyons pas que ce serait une bonne solution, pour cela nous proposons dans cette communication, aprês la présentation d'un état des lieux de la visioconférence en Algérie (sur la base d'un sondage), des usages pouvant répondre aux besoins nationaux tout en tenant compte des potentialités humaines disponibles.


Théologiques ◽  
2007 ◽  
Vol 6 (2) ◽  
pp. 119-144
Author(s):  
François Nault
Keyword(s):  

RÉSUMÉ L'événement institué par la promesse n'est pas étranger à ce que Derrida identifie à « la religion ». Il faut être attentif aux modalités de cette identification afin de discerner les configurations particulières suivant lesquelles la déconstruction se trouve liée à la religion. Il s'agit, en définitive, d'éviter tout rapprochement indu ou non critique entre le geste derridien et le geste religieux. Il y a là un champ problématique à circonscrire; nous nous proposons de l'investir en suivant le fil de la promesse.


1982 ◽  
Vol 37 (3) ◽  
pp. 407-433 ◽  
Author(s):  
Claude Aubert ◽  
Cheng Ying ◽  
Leung Kiche
Keyword(s):  

La paysannerie chinoise est sans conteste la plus nombreuse dans le monde. C'est aussi la plus mal connue. L'arrivée au pouvoir du régime communiste, il y a trente ans, a relégué ce que nous pouvions savoir d'elle derrière le prisme des vérités officielles. Et parmi ces vérités, il y a l'adhésion des masses paysannes au socialisme des structures collectives que le pouvoir nouveau a partout implantées dans les campagnes.Cette « vérité » a été accréditée dans l'intelligentsia occidentale, mais aussi dans les milieux sinologiques, par le rappel des traditions communautaires qui, dans les villages chinois, auraient préparé la société traditionnelle à accueillir la collectivisation communiste.Notre objectif ici ne sera pas de confirmer ou de démentir cette vérité de l'adhésion au socialisme des masses paysannes. Nous nous proposons plus modestement d'examiner ces traditions communautaires dans leurs formes touchant directement aux structures de production : l'entraide agricole spontanée et les coutumes anciennes qui lui sont associées. Nous essaierons de montrer alors que la tradition ne prédisposait pas du tout le paysan chinois à la venue du collectivisme, soulignant ainsi la novation du projet communiste mais aussi l'ampleur des difficultés de sa mise en œuvre. Ce projet, sa mise en œuvre, nous les analyserons à propos de l'entraide agricole provoquée, telle que les communistes essayèrent de la pratiquer dans leurs bases du début des années 1940. Nous constaterons alors que l'intervention communiste présentait déjà nombre de traits préfigurant ce que sera la collectivisation de la décennie suivante.


2014 ◽  
Vol 58 (3) ◽  
pp. 542-555
Author(s):  
Felicia Dumas
Keyword(s):  

Nous nous proposons d’étudier l’histoire des différentes versions françaises du texte de la liturgie eucharistique de saint Jean Chrysostome, l’office central de l’Église orthodoxe. En principe, on peut parler de deux types de traductions qui ont circulé dans les différentes communautés orthodoxes qui sont établies en France et s’y sont développées. Nous ferons exclusivement référence à ce pays. D’une part, il y a eu des versions françaises qui accompagnaient le texte slavon surtout (mais aussi grec), qui était célébré dans des paroisses de tradition slave (ou grecque). Elles circulaient sous forme de brochures reliées, le plus souvent de façon artisanale. Leur rôle fondamental était d’accueillir linguistiquement les fidèles français qui ne parlaient pas les langues des communautés traditionnellement orthodoxes et qui participaient aux offices. D’autre part, il y a eu des versions françaises faites par des personnalités ecclésiastiques remarquables pour servir lors des célébrations dans des paroisses majoritairement francophones ou dans certaines communautés monastiques (toujours francophones). Dans ce cas, on peut parler d’un rôle liturgique-rituel par excellence de ces traductions, le texte de la divine liturgie ayant été traduit explicitement pour permettre sa célébration en français.


2006 ◽  
Vol 4 (2) ◽  
pp. 11-24 ◽  
Author(s):  
Marie-Andrée Bertrand

L'intention et l'objet du présent article sont modestes : nous nous proposons d'illustrer quelques-uns des problèmes inhérents au débat sur le thème « femmes et folie ». Ces problèmes sont tantôt épistémologiques, tantôt méthodologiques. Mais parler du débat sur le thème « femmes et folie » et des liens présumés entre ces deux termes nous paraît trop général et trop audacieux au regard de notre intention. Il y a plusieurs arènes où se livrent plusieurs combats sur ce thème et nous nous limiterons ici à l'analyse critique de quelques-uns des cinq cents articles, communications, thèses et volumes portant sur les liens « privilégiés » entre le sexe féminin et la folie.


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