Évaluation de la condition physique dans le handicap douloureux

2020 ◽  
Vol 33 (1) ◽  
pp. 25-30
Author(s):  
B. Leroy ◽  
C. Batcho Sebiyo ◽  
H. Nielens

La condition physique est un élément déterminant important de l’autonomie fonctionnelle, de la qualité de vie. Elle peut être altérée de manière non spécifique dans les douleurs chroniques. Avoir un outil pour la mesurer chez le patient douloureux chronique permet d’en avoir une estimation de base. À partir de cette donnée, le thérapeute pourra élaborer un plan de revalidation et un suivi. Dans ce but, un test d’effort sous-maximal a été conçu et validé. Ce test est simple, sécuritaire, fiable et peu onéreux. Nous le décrivons ainsi que sa mise en place en pratique.

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 2-3
Author(s):  
E. Peyron

La prise en charge du sujet alcoolodépendant, utilisant les techniques de thérapie cognitivo-comportementales (TCC) a suivi l’évolution de ces techniques. Historiquement, les TCC ont évolué selon trois vagues. La première vague est comportementale et s’inspire directement des théories de l’apprentissage. On cherche dans ce cas à aider le patient à modifier son comportement. La deuxième vague des TCC a été centrée sur les cognitions. Le but du travail psychothérapique était d’aider le patient à favoriser des pensées alternatives lors d’une situation à risque. Depuis les années 2000, est née une troisième vague. Celle-ci se centre sur les relations entre la cognition et l’émotion [4]. L’hypothèse est que les troubles psychiques résulteraient d’une suppression erronée d’information émotionnelle. Par conséquent, la thérapie de la mindfulness – de la pleine conscience –, c’est à dire de l’expérience vécue pleinement de l’ici et maintenant, s’intéresse au contexte des expériences psychologiques. Les premiers programmes de thérapie de la pleine conscience ont été développés pour le sujet souffrant de maladies ou de douleurs chroniques pour améliorer leur qualité de vie [5]. Pour le sujet alcoolodépendant, un programme intégrant la pratique de la mindfulness à la prévention de la rechute (Mindfulness-Based Relapse Therapy: MBRT) [3,6,7]. Ce programme thérapeutique, que nous décrirons, s’appuie sur huit séances hebdomadaires. Nous avons aussi utilisé le programme classique de la mindfulness chez le sujet alcoolodépendant. La thérapie de la pleine conscience nous paraît intéressante à la fois dans la gestion du craving, mais aussi dans la gestion des émotions. Enfin, nous chercherons aussi, à partir des lectures des Stoïciens, d’Augustin (De Trinitate) [2], et d’Arendt (La vie de l’esprit) [1] à expliquer comment la pleine conscience est acceptation, acceptation d’un ordre qui ne dépend pas de nous, mais acceptation constitutive de notre liberté. L’acceptation est donc éthique.


Author(s):  
A. Ceddaha Zibi

Migraine faciale à expression dentaire, à propos de trois cas. Anael CEDDAHA ZIBI1, Vanina LUCIANI2, Diane NGUYEN3, Audrey CHANLON3, Nathan MOREAU4,5 1 - Interne en chirurgie orale 2 - Etudiante en 6ème année de chirurgie dentaire, Faculté de Chirurgie dentaire, Université Paris Descartes 3 - Praticien attaché, consultation de diagnostic et traitement des douleurs chroniques oro-faciales, service de médecine bucco-dentaire, Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris 4 - Responsable de la consultation de diagnostic et traitement des douleurs chroniques oro-faciales, service de médecine bucco-dentaire, Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris 5 - MCU-PH en médecine et chirurgie orale, Faculté de Chirurgie Dentaire, Université Paris Descartes & Service de Médecine buccodentaire, Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris & Laboratoire de Neurobiologie Oro-Faciale, Université Paris Diderot La migraine est une affection neurovasculaire qui peut être invalidante, sa pathogénie n’est pas encore parfaitement élucidée aujourd’hui. Le plus souvent à type de céphalée, elle représente la céphalée primaire la plus fréquente. Si son diagnostic est aisé lorsqu’elle se présente sous forme de céphalée, il devient plus délicat devant des manifestations faciales de migraines moins typiques. Les migraines avec une atteinte oro-faciale stricte sont peu décrites dans la littérature. Notre étude portera sur trois cas de patients recrutés et suivis à la consultation douleur de l’hôpital Bretonneau ayant souffert de douleurs oro- faciales, étiquetées comme migraines. Ce diagnostic ayant été confirmé par la suite lors de leurs prise en charge en neurologie. Dans le cas des migraines à expression dentaire, la maladie si elle est méconnue risque d’entraîner des traitements dentaires abusifs et inadaptés, comme cela a été le cas pour ces trois patientes. L’errance diagnostique et la chronicité des douleurs engendrent une dégradation de la qualité de vie des malades, et impacte souvent leur relation affective et professionnelle. L’aspect économique des traitements dentaires à répétition chez ces patients n’est pas à négliger. Si la migraine est une maladie bénigne elle peut devenir invalidante. La forte prévalence des migraines dans la population générale et dans la population active en fait une des priorités de santé publique du fait de son retentissement économique. Les objectifs de la prise en charge thérapeutique prennent en compte l’éradication des facteurs déclenchant des crises, le traitement de la crise migraineuse, et un traitement de fond prophylactique lorsque la fréquence des crises est importante. La migraine demeure une maladie sous-diagnostiquée dans toutes ses formes d’expression. Un diagnostic précoce demeure pourtant indispensable pour une prise en charge optimale en particulier en cas de manifestations oro-faciales pures.


Praxis ◽  
2002 ◽  
Vol 91 (13) ◽  
pp. 541-547
Author(s):  
von Känel ◽  
Gander ◽  
Egle ◽  
Buddeberg

Les patients souffrant des douleurs chroniques de l'appareil locomoteur sont traités en premier lieu par le médecin généraliste ou la policlinique en rhumatologie ou médecine interne. Le syndrome de douleur chronique non pris en charge de manière spécialisée dès le début a un pronostic moins favorable en ce qui concerne l'intensité de la douleur, l'incapacité du travail et la qualité de vie. Nous présentons un diagnostic différentiel des syndromes de douleur chronique sous l'aspect bio-psycho-social. Ceci permet au médecin de premier recours de commencer précocement par une thérapie multimodale ou d'adresser le patient à un service spécialisé en psychosomatique. Vu les débats en cours sur les contrôles de qualité et les recommandations thérapeutiques demandés par les assurances, nous proposons un codage des syndromes de douleur chronique selon ICD-10.


2020 ◽  
Author(s):  
É. Fournier-Charrière ◽  
P. Dusser

Les douleurs musculosquelettiques diffuses chroniques touchant plusieurs régions du corps sont fréquentes chez l’enfant et l’adolescent et peuvent parfois devenir chroniques. Dans ce cas faut-il évoquer le diagnostic de syndrome fibromyalgique juvénile (SFMJ) ? Quelques rares équipes ont décrit depuis 1985 de petites cohortes de SFMJ, où les douleurs diffuses entraînant un retentissement sur la qualité de vie sont associées comme chez l’adulte à la fatigue, la dépression, les céphalées, le syndrome de côlon irritable et à l’examen, la présence de points douloureux (symptôme qui ne figure plus dans les critères diagnostiques). Sa prévalence se situe entre 1,2 et 6,2 %. Le contexte de cette douleur fonctionnelle dite nociplastique (par abaissement du seuil de perception de la douleur) comporte des facteurs de susceptibilité intrinsèques (sexe, hyperlaxité, seuil de sensibilité à la douleur, etc.) et extrinsèques (contexte sociofamilial, traumatisme physique et/ou psychique, etc.). Le SFMJ a un impact important sur la scolarité et nécessite une prise en charge multimodale combinant des thérapies physiques, comportementales et psychothérapeutiques. L’évolution dans le temps semble variable. Parallèlement, de nombreuses équipes décrivent des enfants et adolescents souffrant de douleurs musculosquelettiques chroniques diffuses et inexpliquées comportant les mêmes caractéristiques. Pourtant, l’analyse de la littérature sur le SFMJ, réalisée lors d’une expertise coordonnée par l’Inserm, ne permet pas d’identifier, à ce jour, des critères objectifs le distinguant d’autres formes de douleurs chroniques diffuses chez les enfants/adolescents. Il est donc recommandé en France comme en Allemagne de ne pas utiliser ce diagnostic chez l’enfant/adolescent souffrant de douleurs musculosquelettiques chroniques.


2019 ◽  
Vol 13 (4) ◽  
pp. 369-374
Author(s):  
A. Yao ◽  
A. Hué ◽  
J. Danho ◽  
P. Koffi-Dago ◽  
M. Sanogo ◽  
...  

Praxis ◽  
2002 ◽  
Vol 91 (13) ◽  
pp. 548-556
Author(s):  
von Känel ◽  
Gander ◽  
Spiess ◽  
Buddeberg

Pour le traitement des syndromes de douleurs chroniques de l'appareil locomoteur, il faut à la fois intervenir sur le plan somatique et que sur le plan psychosocial. Nous présentons un résumé des possibilités thérapeutiques des douleurs chroniques dans les soins médicaux de base. Cet article met le point sur l'importance d'une attitude thérapeutique particulière, sur l'élaboration d'un concept psychophysiologique de la douleur, sur les interventions cognitives, sur la régulation des troubles du sommeil, sur l'emploi adéquat des analgésiques et des médicaments psychotropes, sur les mesures physiothérapeutiques, sur les techniques de relaxation, et sur l'entourage. Ces approches thérapeutiques servent au médecin de premier recours à traiter les patients souffrant de douleurs chroniques avec plus de succès et avec plus de satisfaction pour le patient.


2019 ◽  
Vol 90 (3-4) ◽  
pp. 343-370
Author(s):  
Philippe Amat ◽  
Éric Tran Lu Y

Introduction : Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est une affection très répandue et insuffisamment diagnostiquée, ce qui en fait un problème majeur de santé publique et de sécurité. La rééducation myofonctionnelle orofaciale (RMO) a été montrée efficace dans le traitement multidisciplinaire des SAOS de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte et elle est prescrite à plusieurs étapes de ces prises en charge. Objectifs : L’objectif principal de cette revue systématique de la littérature était d’évaluer l’efficacité de la rééducation myofonctionnelle orofaciale (RMO), active ou passive, dans le traitement du syndrome d’apnées obstructives du sommeil chez les enfants, les adolescents et les adultes. Matériel et méthodes : La revue systématique de la littérature fut entreprise à partir des trois bases de données électroniques : Medline (via PubMed),Cochrane Library, Web of Science Core Collection, et complétée par une recherche limitée de la littérature grise (Google Scholar) afin d’identifier les études évaluant l’efficacité de la RMO sur le SAOS. Le critère de jugement principal était une diminution de l’indice d’apnées/hypopnées (IHA) d’au moins cinq épisodes par heure par rapport à l’état initial. Les critères de jugement secondaires étaient une amélioration de la qualité subjective du sommeil, de la qualité du sommeil mesurée par polysomnographie nocturne et de la qualité de vie mesurée subjectivement. Résultats : Seulement dix études répondaient à tous les critères d’inclusion. Huit étaient des essais cliniques contrôlés randomisés, une était une étude de cohorte prospective et une autre était une étude de cohorte rétrospective. Six études étaient consacrées au SAOS de l’adulte et quatre au SAOS pédiatrique. Toutes les études incluses ont été évaluées à « faible risque de biais » d’après les douze critères de risque de biais du Cochrane Back Review Group. D’après les données probantes disponibles, la RMO permet une réduction significative de l’IAH, jusqu’à 90,6 % chez l’enfant et jusqu’à 92,06 % chez l’adulte. Elle permet une diminution significative de l’intensité et de la fréquence du ronflement, participe à une réduction de la somnolence diurne, limite la réapparition des symptômes d’apnée obstructive du sommeil (AOS) après adénoamygdalectomie chez l’enfant et améliore l’adhésion au traitement par ventilation en pression positive continue (PPC). La RMO passive, avec l’assistance apportée au patient par le port d’une orthèse sur mesure à bille, augmente l’observance à la rééducation, permet une réduction significative de l’intensité du ronflement, de l’IAH et un accroissement significatif des voies aérifères supérieures. Conclusions : Les données publiées montrent que la rééducation myofonctionnelle orofaciale est efficace dans les traitements multidisciplinaires des SAOS de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte et devrait être largement prescrite à plusieurs étapes de ces prises en charge. La RMO passive, avec l’orthèse d’avancée mandibulaire à bille conçue par Michèle Hervy-Auboiron, aide à pallier les fréquents défauts d’observance observés lors des traitements par RMO active.


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