Les thérapies de pleine conscience dans l’aide à la prévention de la rechute

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 2-3
Author(s):  
E. Peyron

La prise en charge du sujet alcoolodépendant, utilisant les techniques de thérapie cognitivo-comportementales (TCC) a suivi l’évolution de ces techniques. Historiquement, les TCC ont évolué selon trois vagues. La première vague est comportementale et s’inspire directement des théories de l’apprentissage. On cherche dans ce cas à aider le patient à modifier son comportement. La deuxième vague des TCC a été centrée sur les cognitions. Le but du travail psychothérapique était d’aider le patient à favoriser des pensées alternatives lors d’une situation à risque. Depuis les années 2000, est née une troisième vague. Celle-ci se centre sur les relations entre la cognition et l’émotion [4]. L’hypothèse est que les troubles psychiques résulteraient d’une suppression erronée d’information émotionnelle. Par conséquent, la thérapie de la mindfulness – de la pleine conscience –, c’est à dire de l’expérience vécue pleinement de l’ici et maintenant, s’intéresse au contexte des expériences psychologiques. Les premiers programmes de thérapie de la pleine conscience ont été développés pour le sujet souffrant de maladies ou de douleurs chroniques pour améliorer leur qualité de vie [5]. Pour le sujet alcoolodépendant, un programme intégrant la pratique de la mindfulness à la prévention de la rechute (Mindfulness-Based Relapse Therapy: MBRT) [3,6,7]. Ce programme thérapeutique, que nous décrirons, s’appuie sur huit séances hebdomadaires. Nous avons aussi utilisé le programme classique de la mindfulness chez le sujet alcoolodépendant. La thérapie de la pleine conscience nous paraît intéressante à la fois dans la gestion du craving, mais aussi dans la gestion des émotions. Enfin, nous chercherons aussi, à partir des lectures des Stoïciens, d’Augustin (De Trinitate) [2], et d’Arendt (La vie de l’esprit) [1] à expliquer comment la pleine conscience est acceptation, acceptation d’un ordre qui ne dépend pas de nous, mais acceptation constitutive de notre liberté. L’acceptation est donc éthique.

Swiss Surgery ◽  
1999 ◽  
Vol 5 (6) ◽  
pp. 271-275
Author(s):  
Lironi ◽  
Zawadynski ◽  
La Scala ◽  
Thevenod ◽  
Le Coultre

Le traumatisme reste la cause la plus importante de mortalité chez l'enfant dans les pays occidentaux. Pour permettre une meilleure prise en charge des jeunes patients traumatisés, de nombreux scores ont été développés. L'un d'entre eux, le Pediatric Trauma Score (PTS) a été utilisé de manière prospective durant un an à l'Hôpital des Enfants à Genève pour chaque patient hospitalisé suite à un traumatisme. Nous avons comparé deux groupes de patients en fonction de la gravité de leur PTS. 927 cas d'enfants traumatisés ont été analysés. Les lésions, leurs traitements, le suivi et d'éventuelles séquelles ont été comparés de manière détaillée. Pour nous, le PTS est un score utile qui prédit correctement nos cas à risques. Nous recommandons donc son utilisation sur le lieu de l'accident ou dans les salles d'urgence des hôpitaux afin d'aider l'équipe chirurgicale dans sa décision de transfert d'enfants traumatisés vers un centre de chirurgie pédiatrique tertiaire.


2021 ◽  
Author(s):  
N. Kerckhove ◽  
A. Corteval ◽  
A. Eschalier

Cet article est un état des lieux des publications ayant évalué l’utilisation et l’impact de la e-santé chez des patients souffrant de douleur chronique. Nous avons évalué les text-message, les carnets électroniques et les applications mobiles. Enfin, les limites et défis futurs de l’intégration de la e-santé dans la prise en charge des douleurs chroniques sont discutés. En conclusion, l’intégration de la e-santé est prometteuse pour la prise en charge des patients, mais il y a une nécessité d’effectuer des études rigoureuses pour valider le réel bénéfice apporté.


Author(s):  
A. Ceddaha Zibi

Migraine faciale à expression dentaire, à propos de trois cas. Anael CEDDAHA ZIBI1, Vanina LUCIANI2, Diane NGUYEN3, Audrey CHANLON3, Nathan MOREAU4,5 1 - Interne en chirurgie orale 2 - Etudiante en 6ème année de chirurgie dentaire, Faculté de Chirurgie dentaire, Université Paris Descartes 3 - Praticien attaché, consultation de diagnostic et traitement des douleurs chroniques oro-faciales, service de médecine bucco-dentaire, Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris 4 - Responsable de la consultation de diagnostic et traitement des douleurs chroniques oro-faciales, service de médecine bucco-dentaire, Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris 5 - MCU-PH en médecine et chirurgie orale, Faculté de Chirurgie Dentaire, Université Paris Descartes & Service de Médecine buccodentaire, Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris & Laboratoire de Neurobiologie Oro-Faciale, Université Paris Diderot La migraine est une affection neurovasculaire qui peut être invalidante, sa pathogénie n’est pas encore parfaitement élucidée aujourd’hui. Le plus souvent à type de céphalée, elle représente la céphalée primaire la plus fréquente. Si son diagnostic est aisé lorsqu’elle se présente sous forme de céphalée, il devient plus délicat devant des manifestations faciales de migraines moins typiques. Les migraines avec une atteinte oro-faciale stricte sont peu décrites dans la littérature. Notre étude portera sur trois cas de patients recrutés et suivis à la consultation douleur de l’hôpital Bretonneau ayant souffert de douleurs oro- faciales, étiquetées comme migraines. Ce diagnostic ayant été confirmé par la suite lors de leurs prise en charge en neurologie. Dans le cas des migraines à expression dentaire, la maladie si elle est méconnue risque d’entraîner des traitements dentaires abusifs et inadaptés, comme cela a été le cas pour ces trois patientes. L’errance diagnostique et la chronicité des douleurs engendrent une dégradation de la qualité de vie des malades, et impacte souvent leur relation affective et professionnelle. L’aspect économique des traitements dentaires à répétition chez ces patients n’est pas à négliger. Si la migraine est une maladie bénigne elle peut devenir invalidante. La forte prévalence des migraines dans la population générale et dans la population active en fait une des priorités de santé publique du fait de son retentissement économique. Les objectifs de la prise en charge thérapeutique prennent en compte l’éradication des facteurs déclenchant des crises, le traitement de la crise migraineuse, et un traitement de fond prophylactique lorsque la fréquence des crises est importante. La migraine demeure une maladie sous-diagnostiquée dans toutes ses formes d’expression. Un diagnostic précoce demeure pourtant indispensable pour une prise en charge optimale en particulier en cas de manifestations oro-faciales pures.


Author(s):  
K. C. Roberts ◽  
D. P. Rao ◽  
T. L. Bennett ◽  
L. Loukine ◽  
G. C. Jayaraman

Introduction La prise en compte de la multimorbidité est de plus en plus reconnue comme un élément fondamental de la prévention et de la prise en charge des affections chroniques. Cette étude porte sur la prévalence et les corrélats de la multimorbidité chez les adultes canadiens en fonction de l’âge et de certains autres déterminants clés. Méthodologie Nous avons extrait des données portant sur 105 416 adultes canadiens ayant répondu à l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2011-2012. Nous les avons analysées en fonction du nombre d’affections concomitantes présentes (deux ou plus ou trois ou plus, sur une liste de neuf) et nous avons cherché à caractériser les déterminants de la multimorbidité à l’aide de régressions. Résultats D’après notre analyse, 12,9 % des Canadiens souffraient de deux affections chroniques ou plus et 3,9 % de trois ou plus. Les répondants ayant déclaré souffrir de trois affections chroniques ou plus étaient plus susceptibles d’être des femmes, d’être plus âgés, de faire partie d’un ménage dont le revenu fait partie du quintile le plus faible et dont le niveau de scolarité le plus élevé de l’un des membres était inférieur aux études secondaires. La multimorbidité en lien avec le dénuement social était associée à une cote de 3,7 dans la population en général, mais de 7,5 chez les 35 à 49 ans et de 5,9 chez les 50 à 64 ans, soit la population d’âge moyen. Conclusion La proportion de Canadiens atteints de multiples affections chroniques étant en augmentation, nous devons adopter, pour étudier les affections chroniques et leurs facteurs en amont, une approche globale qui tienne compte de la multimorbidité, afin d’agir de manière globale et adaptée au contexte pour favoriser une vie saine et une meilleure qualité de vie et pour réduire les coûts des soins de santé et la mortalité. On devrait particulièrement tenir compte du rôle joué par le dénuement social dans l’apparition de la multimorbidité, car non seulement les Canadiens du groupe socioéconomique le plus démuni sont plus susceptibles de souffrir de multimorbidité, mais celle-ci surgira aussi probablement beaucoup plus précocement.


Author(s):  
Marc Popelier ◽  
Cécile Ciangura ◽  
Cécile Flahault ◽  
Cécilia Louot ◽  
Antoine Vanier ◽  
...  

La détresse émotionnelle liée au diabète impacte la qualité de vie et l’équilibre métabolique ce qui rend indispensable l’exploration du vécu de la maladie. Nous avons comparé 2 approches de médecine narrative, un atelier d’écriture où le patient écrit « une lettre à son diabète » (LAMD) et le « théâtre du vécu » (TDV) où un récit est transformé en une saynète qui est interprétée par des comédiens professionnels, mise en scène par le patient à l’aide du directeur d’acteurs. Deux groupes de patients diabétiques de type 1 hospitalisés dans le cadre d’un séjour d’éducation thérapeutique ont été randomisés dans une session soit avec LAMD (n = 27) soit avec TDV (n = 28). Deux questionnaires portant sur la détresse émotionnelle liée au diabète (PAID) et sur ses représentations du diabète (IPQR) ont été réalisés en début de programme et 3 mois plus tard et les résultats comparés par un test de Wilcoxon apparié. Une analyse qualitative menée par une psychologue a été effectuée chez 11 patients 3 mois après l’intervention. Nous n’avons pas observé de différence significative sur l’évolution du score des questionnaires entre les 2 approches mais l’analyse qualitative suggère un effet positif des 2 processus narratifs, plus marqué pour le TDV.


2020 ◽  
Author(s):  
É. Fournier-Charrière ◽  
P. Dusser

Les douleurs musculosquelettiques diffuses chroniques touchant plusieurs régions du corps sont fréquentes chez l’enfant et l’adolescent et peuvent parfois devenir chroniques. Dans ce cas faut-il évoquer le diagnostic de syndrome fibromyalgique juvénile (SFMJ) ? Quelques rares équipes ont décrit depuis 1985 de petites cohortes de SFMJ, où les douleurs diffuses entraînant un retentissement sur la qualité de vie sont associées comme chez l’adulte à la fatigue, la dépression, les céphalées, le syndrome de côlon irritable et à l’examen, la présence de points douloureux (symptôme qui ne figure plus dans les critères diagnostiques). Sa prévalence se situe entre 1,2 et 6,2 %. Le contexte de cette douleur fonctionnelle dite nociplastique (par abaissement du seuil de perception de la douleur) comporte des facteurs de susceptibilité intrinsèques (sexe, hyperlaxité, seuil de sensibilité à la douleur, etc.) et extrinsèques (contexte sociofamilial, traumatisme physique et/ou psychique, etc.). Le SFMJ a un impact important sur la scolarité et nécessite une prise en charge multimodale combinant des thérapies physiques, comportementales et psychothérapeutiques. L’évolution dans le temps semble variable. Parallèlement, de nombreuses équipes décrivent des enfants et adolescents souffrant de douleurs musculosquelettiques chroniques diffuses et inexpliquées comportant les mêmes caractéristiques. Pourtant, l’analyse de la littérature sur le SFMJ, réalisée lors d’une expertise coordonnée par l’Inserm, ne permet pas d’identifier, à ce jour, des critères objectifs le distinguant d’autres formes de douleurs chroniques diffuses chez les enfants/adolescents. Il est donc recommandé en France comme en Allemagne de ne pas utiliser ce diagnostic chez l’enfant/adolescent souffrant de douleurs musculosquelettiques chroniques.


2021 ◽  
Vol 16 (2) ◽  
pp. 26-31
Author(s):  
O Sangho ◽  
S Ouattara ◽  
N Telly ◽  
Y Ballayira ◽  
CA Coulibaly ◽  
...  

Introduction : En 2018, 6605 cas de tuberculose ont été notifiés au Mali. Bamako en a notifié 32%. Malgré les efforts déployés, la tuberculose constitue un problème majeur de santé de publique. Objectif : Evaluer la prise en charge de la tuberculose pulmonaire en Commune V de Bamako de 2015 à 2018. Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude transversale de septembre à octobre 2019 sur des séries de cas de tuberculose pulmonaire enregistrées au Centre de Santé de Référence (CSRéf) de la Commune V de Bamako. A l’analyse bivariée les OR ont été estimés et testées à l’aide du Khi Deux au seuil de signification de 5%. Résultats : Un total de 1221 cas a été analysé. La moyenne d’âge était de 37ans±17ans chez les hommes et 35ans±15ans chez les femmes. Les nouveaux cas étaient représentés avec 88,25%, 92,09%, 82,86% et 86,50% respectivement en 2015, 2016, 2017 et 2018. Les cas de rechute étaient de 4,88% en 2017 et 6,34% en 2015. La co-infection avec le VIH variait entre 12,38% et 15,11%. L’analyse des crachats était le plus fréquent examen réalisé avec des proportions de 76,36% à 91%. L’analyse de 5ème mois a montré une amélioration significative pour 2015 et 2016 (p<0,0005) comparée à celle de 2ème mois. La proportion de patients guéris était de 53,97%, 46,40%, 57,86% et 56,90% respectivement en 2015, 2016, 2017, et 2018. Conclusion : Des résultats encourageants ont été obtenus malgré des taux de guérison en deçà de l’objectif.


Swiss Surgery ◽  
2003 ◽  
Vol 9 (6) ◽  
pp. 315-319 ◽  
Author(s):  
Peloponissios ◽  
Gillet ◽  
Halkic

L'agénésie isolée de la vésicule biliaire (AVB) est une anomalie rare. Vingt-trois pour cents des porteurs de cette malformation présentent des douleurs de l'hypochondre droit accompagnées de nausées et d'intolérance aux graisses dont l'étiologie reste souvent inexpliquée. Que la méthode d'investigation initiale soit un ultrason ou une cholangiographie intraveineuse, le diagnostic retenu à tort est dans la grande majorité des cas celui d'une vésicule exclue ou scléro-atrophique. Il résulte de cette erreur une indication chirurgicale inutile avec un risque accru de lésion des voies biliaires. Le but de ce travail et de déterminer s'il est possible, malgré les pièges de l'imagerie radiologique, d'obtenir un diagnostic préopératoire et de préciser la marche à suivre en cas de découverte pré ou peropératoire d'une AVB. A partir de deux cas isolés que nous présentons dans ce travail, nous avons effectué une revue de la littérature. C'est en fait la méconnaissance de cette pathologie et sa non-évocation dans le diagnostic différentiel qui conduit à une prise en charge chirurgicale inutile et dangereuse. L'absence de structures anatomiques normales et l'impossibilité de réaliser une traction sur l'infundibulum afin de mener la dissection du triangle de Calot représente un risque accru de lésion des voies biliaires. L'évocation de ce diagnostique par le radiologue ou le chirurgien est essentielle lors de l'interprétation de l'imagerie radiologic. En cas de doute on réalisera une cholangiographie-IRM. Une transmission héréditaire de l'AVB a été observée. Les membres d'une même famille doivent être investigués.


2020 ◽  
Vol 33 (2) ◽  
pp. 113-118
Author(s):  
S. Hertzog ◽  
L. Razon

La prise en charge des douleurs chroniques aboutit parfois à des échecs thérapeutiques. Ces douleurs sont résistantes aux traitements thérapeutiques, déstabilisent le corps médical et augmentent la détresse du patient. Afin de saisir les enjeux de ces échecs thérapeutiques, nous interrogeons le colloque médecin–patient (corps/douleurs, transfert/résistance), au sein duquel le discours médical peut mobiliser une résistance inconsciente chez le patient pour se protéger narcissiquement.


2020 ◽  
Vol 33 (1) ◽  
pp. 25-30
Author(s):  
B. Leroy ◽  
C. Batcho Sebiyo ◽  
H. Nielens

La condition physique est un élément déterminant important de l’autonomie fonctionnelle, de la qualité de vie. Elle peut être altérée de manière non spécifique dans les douleurs chroniques. Avoir un outil pour la mesurer chez le patient douloureux chronique permet d’en avoir une estimation de base. À partir de cette donnée, le thérapeute pourra élaborer un plan de revalidation et un suivi. Dans ce but, un test d’effort sous-maximal a été conçu et validé. Ce test est simple, sécuritaire, fiable et peu onéreux. Nous le décrivons ainsi que sa mise en place en pratique.


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