scholarly journals Le soutien organisationnel à l’égard des carrières : le travail social, un milieu de travail (peu) favorable à la conciliation emploi-famille?

2009 ◽  
Vol 4 (1) ◽  
pp. 27-44 ◽  
Author(s):  
Diane-Gabrielle Tremblay ◽  
Bernard Fusulier ◽  
Martine Di Loreto

Sommaire Dans cet article, nous nous intéressons au rôle de soutien à la gestion organisationnelle de la carrière en nous penchant sur la question de la conciliation emploi-famille et des différences de genre dans un secteur d’activité, le travail social. En effet, si les recherches et les discours publics ou managériaux mettent l’accent par exemple sur la formation professionnelle comme mesure de soutien à la carrière, il est indéniable que soutenir la conciliation travail/famille est essentiel pour soutenir la carrière des individus (cf Harlow, 2002). Ayant pu constater la diversité des pratiques organisationnelles selon les catégories professionnelles et les secteurs, nous avons décidé de nous concentrer sur le milieu du travail social au Québec pour pouvoir identifier le rôle de la gestion et du soutien organisationnel de la carrière dans cet espace professionnel précis. Nous avons analysé dans quelle mesure l’organisation, et les cadres gestionnaires qui la représentent, soutiennent effectivement – ou non – la gestion de carrière professionnelle en tenant compte de la nécessité qu’ont pratiquement tous les salariés – parents ou non – de concilier leurs responsabilités professionnelles et leurs préoccupations familiales, parentales ou plus largement personnelles. Nous avons pu constater que dans le domaine du travail social, les supérieurs ne paraissent pas très soutenants pour les personnes qui ont à concilier leurs responsabilités personnelles et professionnelles. Les collègues semblent se soutenir davantage, peut-être pour combler le déficit organisationnel à cet égard. Alors qu’on aurait pu s’attendre à ce qu’un milieu de travail largement public et très féminin soit plus soutenant en ce qui concerne la gestion de carrière et les difficultés de conciliation entre vie personnelle et professionnelle, on observe que ce n’est pas nécessairement le cas et que les femmes vivent des difficultés plus importantes que les hommes sur ce plan. Il faut reconnaître que ce sont aussi elles qui prennent avantage des dispositifs de congés et d’aménagement du temps de travail pour des raisons familiales.

2013 ◽  
Vol 38 (2) ◽  
pp. 351-371
Author(s):  
Théogène-Octave Gakuba ◽  
Myriam Graber

Cet article analyse les effets de l’acculturation sur l’apprentissage des étudiant(e)s d’Afrique subsaharienne suivant une formation professionnelle en santé et travail social en Suisse romande. Il concerne une recherche que nous avons menée pour comprendre les conditions d’apprentissage et d’intégration de ces étudiants. Notre approche se fonde sur les théories de la communication interculturelle, de l’interculturalisation et de l’apprentissage des adultes avec une démarche méthodologique qualitative : entretiens compréhensifs et semi-directifs ainsi que l’étude de dossiers administratifs d’étudiants. Des pistes de réflexion pour une meilleure intégration des étudiants étrangers sont proposées.


2006 ◽  
pp. 1-21 ◽  
Author(s):  
Diane-Gabrielle Tremblay ◽  
Elmustapha Najem ◽  
Renaud Paquet

Résumé Nous intéressant aux mesures de conciliation emploi-famille, nous avons voulu exploiter les données de l’Enquête sur le milieu de travail et les employés (EMTE) pour évaluer la situation globale à cet égard au Canada, à l’aide de données statistiques représentatives. Nos données indiquent que les progrès observés en ce qui concerne le débat social sur la conciliation travail-famille ne se sont pas nécessairement traduits par une amélioration notable des conditions facilitantes dans les milieux de travail et il y a même eu des reculs. On observe que le nombre de jours de travail par semaine s’est légèrement accru, se rapprochant fortement de 5 jours en moyenne pour les hommes et de 4,6 pour les femmes, en 2002. Par ailleurs, un pourcentage important de la main-d’oeuvre canadienne vit des horaires de travail variables et des horaires rotatifs, ce qui a été identifié comme source de difficultés de conciliation. Par contre, une bonne partie des travailleuses et travailleurs canadiens déclare travailler un certain nombre d’heures à domicile, ce qui peut favoriser la conciliation, mais peut aussi être source d’empiètement sur la vie privée. Les données de l’EMTE montrent que les gens travaillent à la maison parce que leur travail l’exige, et non pour des motifs de conciliation. En somme, on assiste ici à un débordement du travail sur la vie personnelle. Par ailleurs, si l’aide à la garde et les services de garde chez l’employeur sont le premier souhait des parents canadiens ayant des enfants de moins de 3 ans, on constate qu’à peine plus du quart des travailleurs canadiens déclarent que leurs employeurs offrent un service à cet égard en 2002. Aussi, on a pu observer que l’offre de services de soins aux aînés ne touche qu’un dixième de travailleuses et de travailleurs canadiens. En ce qui concerne l’impact du nombre d’enfants, il a un effet ambigu sur le temps de travail, les horaires et les aspirations en matière de temps de travail. En ce qui concerne l’intérêt pour la réduction du temps de travail, l’effet est aussi ambigu mais on observe que les personnes ayant un ou deux enfants sont celles qui souhaitent un peu plus une réduction d’heures. Par contre, on note qu’il y a un lien entre le nombre d’enfants et le désir d’heures additionnelles; plus on a d’enfants, moins on veut des heures additionnelles.


Phronesis ◽  
2016 ◽  
Vol 4 (3) ◽  
pp. 22-35 ◽  
Author(s):  
Sébastien Ponnou ◽  
Blandine Fricard

L’autisme fait l’objet de nombreux débats dans les médias, et l’analyse des discours montre des distorsions récurrentes au regard des avancées scientifiques mises en exergue dans la littérature biomédicale internationale. Nous avons procédé à l’analyse systématique des approches de l’autisme dans la presse spécialisée destinée aux travailleurs sociaux français entre 1989 et 2014, et comparé les résultats obtenus à une étude récente sur les conceptions du Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité dans ce même champ. L’analyse des discours sur l’autisme, et plus généralement sur les troubles mentaux et psychosociaux dans la presse spécialisée destinée aux travailleurs sociaux, montre que les facteurs sociaux pourtant fortement impliqués dans ces pathologies ne sont jamais présentés, tandis qu’ils sont largement argumentés dans la littérature internationale, et peuvent faire l’objet de politiques et de pratiques socioéducatives spécifiques. La plupart des conceptions de l’autisme présentées aux travailleurs sociaux français relèvent de la sphère thérapeutique, et laissent apparaître une médicalisation croissante du travail social, nous permettant d’en interroger les enjeux de pratique et de formation.


Phronesis ◽  
2017 ◽  
Vol 6 (3) ◽  
pp. 64-81
Author(s):  
Sébastien Ponnou ◽  
Élodie Roebroeck

Nous avons procédé à l’analyse systématique des approches de la maladie d’Alzheimer dans la presse spécialisée destinée aux travailleurs sociaux français entre 1990 et 2014, et comparé les résultats obtenus à deux études récentes sur les conceptions de l’autisme et du Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité dans ce même champ. L’analyse des discours sur la maladie d’Alzheimer, et plus généralement sur les troubles mentaux et psychosociaux dans la presse spécialisée destinée aux travailleurs sociaux, montre que les facteurs sociaux pourtant fortement impliqués dans ces pathologies sont peu représentés, tandis qu’ils sont sensibles à des politiques et des pratiques socioéducatives spécifiques. La plupart des conceptions de la maladie d’Alzheimer présentées aux travailleurs sociaux français relèvent de la sphère thérapeutique, et laissent apparaître un risque de médicalisation croissante du travail social, nous permettant d’en interroger les enjeux en termes de pratiques, de dispositifs institutionnels et de formation.


2008 ◽  
Vol 20 (2) ◽  
pp. 111-123
Author(s):  
Yves Couturier ◽  
Christian Dumas-Laverdière
Keyword(s):  

Résumé L’interdisciplinarité peut se concevoir comme découlant des nécessités d’une intervention concrète, comme le fait d’une métathéorie générale, comme le reflet de la complexité des objets, voire comme l’effet d’une méthodologie transversale. Cet article présente une étude portant sur ce dernier locus de l’inter. Nous avons en effet étudié la forme que prend l’une des constituantes fondatrices de l’activité scientifique en travail social, soit la recension des écrits, et l’avons comparée aux pratiques en sciences infirmières. L’étude de l’homologie des formes entre deux phénomènes permet de penser l’objet complexe que constitue l’interdisciplinarité et, ce faisant, de réfléchir à la disciplinarité.


Author(s):  
Arnaud Frauenfelder ◽  
Nasser Tafferant

Avec le développement des Hautes écoles spécialisées (HES) en Suisse romande, les «écoles sociales» ont été érigées au sta-tut de «haute» école de travail social (HETS) en 2002, c’est-à-dire des établissements de niveau tertiaire universitaire délivrant des Bachelors contribuant à élargir l’offre de formation académique. Le recrutement des candidats à l’entrée en formation professionnelle a connu une série de transformations depuis ces quinze dernières années qui tend à une rationalisation du processus de sélection. Cette transformation des procédures et des critères d’admission relève d’une dynamique que l’on retrouve dans d’autres univers sociaux (Marchal et al. 2010), y compris au sein de ceux marqués par certains référentiels vocationnels (Sorignet 2010). Basé sur une enquête portant sur les trajectoires d’orientation des candidats à l’en-trée en HETS, ce texte a pour objet d’éclairer les mutations de leur «droit d’entrée » (Mauger 2007).


2009 ◽  
Vol 35 (1) ◽  
pp. 133-151
Author(s):  
Ghislain Samson
Keyword(s):  

Résumé Des entretiens semi-directifs visaient à évaluer les perceptions des enseignants et des employeurs par rapport aux valeurs curriculaires (engagement, autonomie, rigueur, respect et effort). Plus spécifiquement, nous avons examiné l’importance qu’ils accordent à ces valeurs curriculaires, ainsi que leurs perceptions de l’influence éventuelle de ces valeurs sur le transfert en stage ou en milieu de travail et, par ricochet, leur contribution possible à l’insertion socioprofessionnelle des élèves. Les résultats permettent de tirer des conclusions, notamment sur les difficultés reliées à l’insertion socioprofessionnelle et au transfert des apprentissages. Il ressort que les valeurs véhiculées dans le curriculum du Centre de formation en entreprise et récupération (CFER) demeurent très pertinentes aux yeux des enseignants et des employeurs.


Author(s):  
Angela Pollak

This case study examines information behaviours of a master electrician in Southern Ontario. Complex information structures consistent with Chatman’s theories of Life in the Round (1999) and Information Poverty (1996), as well as Social Dilemma/Collective Action (Smith 2005) theories emerged that challenge the way we think about information in this blue collar work environment.Cette étude de cas examine les comportements informationnels d'un maître-électricien du Sud de l'Ontario. Conformément aux théories de Chatman exposées dans Life in the Round (1999) et dans Information Poverty (1996) et celles de Smith exposées dans Social Dilemma/Collective Action (2005), des structures d'information complexes émergent et viennent redéfinir les idées préconçues que nous avons de l'information dans le milieu de travail des cols bleus. 


2005 ◽  
Vol 50 (1) ◽  
pp. 147-163 ◽  
Author(s):  
Marie-Thérèse Chicha

Alors que la médiation la plus souvent utilisée survient dans le cadre de la négociation d'une première convention collective ou d'un renouvellement de convention, des programmes de médiation préventive tels celui des relations par objectifs (RPO) se situent en dehors du contexte de la négociation collective. Après avoir séparer les sujets d'ordre distributif des sujets de relations, les seules différences demeurant entre les parties sont celles des questions de fond. Cet article évalue 24 programmes de RPO menés par la Education Relations Commission d'Ontario entre 1981 et 1991. Nous avons utilisé une méthodologie combinée, quantitative et qualitative, pour mesurer l'impact général des RPO sur les conflits en milieu de travail et pour fournir quelques raisons de leurs échecs. L'approche générale des RPO est de réunir des représentants clefs de l'employeur et du syndicat dans un séminaire de deux ou trois jours dirigé par des animateurs qualifiés, en dehors des heures de travail et pendant une année de non-négociation. Les parties tentent alors d'identifier les problèmes qui affectent leurs relations, développant des plans spécifiques d'action, désignant des responsabilités pour leur implantation. Les parties établissent en outre un processus et un échéancier pour mesurer les progrès réalisés dans l'implantation des différents engagements contenus au plan d'action. Plusieurs résultats positifs sont attribuables aux RPO : une réduction du nombre de griefs, moins d'arbitrages et de grèves sauvages, des ententes rapides et faciles pour le renouvellement de la convention collective et une amélioration générale dans les relations du travail. Cependant, les recherches visant mesurer la part des RPO dans l'atteinte de ces résultats sont non concluantes. Même lorsque des démarches raisonnables ont été prises pour inclure des mesures pré- et post-RPO, des moyens inadéquats furent retenus pour contrôler des facteurs tels les différences entre industries, entre tailles d'organisation, entre durée et qualité des relations, entre types de syndicat et entre régions. De plus, on a fait aucun effort pour inclure un groupe contrôle. Pour compenser cela, nous avons comparé les résultats moyens de conflits des 24 conseils de RPO, avant et après les RPO, avec le résultat moyen de conflits dans les secteurs de l'éducation. Nous avons construit un groupe contrôle à partir de commissions scolaires qui n'ont pas eu recours à l'approche RPO et qui ressemblaient le plus au groupe qui a expérimenté les RPO. Les membres du groupe contrôle ont été jumelés selon les résultats de conflits (incluant la médiation des griefs, les arbitrages de griefs, les plaintes pour négociation de mauvaise foi, les votes de grèves, l'arbitrage volontaire des différends, les grèves, les lock-out et les avertissements au gouvernement que l'année scolaire peut être compromise), le niveau scolaire (secondaire ou élémentaire), la région géographique (rurale ou urbaine) et l'année de négociation. Notre analyse inclut une courte période (trois conventions) et une longue période (toutes les conventions) avant et après l'expérience RPO pour le groupe RPO et pour le groupe contrôle. Il y a certaines preuves de l'effet à court terme pour les programmes RPO vu que les résultats des conflits après l'expérience RPO reviennent au même niveau que la moyenne avant l'expérience RPO pour le groupe RPO. Les commissions scolaires de notre groupe contrôle n'ont pas connu une croissance similaire. Cependant, les RPO semblent efficaces pour réduire les conflits si on mesure le temps pour atteindre une entente et le nombre d'arbitrages de griefs portant sur des questions de langue. Nos résultats confirment l'utilisation des RPO comme moyen de réduire à court et à long termes le niveau global de conflits dans 16 des 24 cas. Pour les huit autres cas, on note un certain nombre de circonstances faisant en sorte que les RPO sont peu ou pas du tout efficaces : les commissions scolaires élémentaires et secondaires sont fusionnées, les RPO sont utilisés à titre préventif dans l'anticipation de problèmes à venir, l'économie locale ne suit pas l'économie provinciale, une approche dure en relations du travail, l'absence de véritables processus de décisions, le fait de forcer des gens qui ne le veulent pas à participer aux programmes de RPO, les querelles sur les questions de langue. Finalement, nous concluons qu'une évaluation des RPO comme technique de résolution de conflits requiert une approche combinée quantitative et qualitative.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 643-643
Author(s):  
P. Louville

Depuis plusieurs années, une attention grandissante est portée sur des gestes suicidaires qui semblent augmenter en fréquence, commis pendant le temps de travail et sur le lieu de travail, maintenant reconnus comme des accidents du travail, imputables aux contraintes professionnelles stressantes auxquelles sont soumis les salariés.Le suicide d’un collègue de travail est un événement particulièrement stressant et potentiellement traumatogène, notamment si les personnels sont les témoins directs du geste suicidaire sur le lieu de travail. Les deuils à la suite du suicide font partie des événements de vie générateurs d’une grande détresse émotionnelle. Le caractère soudain et inattendu de la mort par suicide d’un proche peut avoir un impact traumatique pour de nombreuses personnes, qui risquent de développer ultérieurement un deuil compliqué, voire un syndrome psychotraumatique.Le caractère stressant et traumatique des situations de deuil à la suite d’un suicide au travail conduit à proposer aux endeuillés récents un débriefing psychologique (ou intervention psychothérapeutique post-immédiate – IPPI). Il existe cependant relativement peu de publications, et notamment d’études randomisées, sur l’utilisation du débriefing dans la postvention. En France, quelques articles rapportent des interventions de cellules d’urgence médico-psychologique (CUMP) utilisant l’IPPI à la suite de suicides.Les débriefings psychologiques décrits dans la littérature relative à la postvention sont conduits selon des modalités adaptées à cette situation spécifique. En plus des objectifs habituels de cette intervention, qui sont la ventilation émotionnelle, la verbalisation de l’événement, la psychoéducation et la mobilisation du soutien social, l’accent est mis sur la gestion du deuil et la prévention de la contagion suicidaire, en particulier en milieu professionnel.Au-delà des interventions destinées aux salariés endeuillés, la postvention en milieu de travail doit aussi envisager une approche des facteurs organisationnels qui peuvent avoir contribué au geste suicidaire, car celui-ci impacte autant les individus que le collectif de travail.


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